L’apparition du phénomène des enfants de la rue en Afrique

L’apparition du phénomène des enfants de la rue en Afrique

Les enfants de la rue

Qu’entendons-nous exactement par « enfants de la rue » ? Beaucoup de définitions se sont succédées des années I960 à nos jours, véhiculées par les organismes internationaux, les États, les ONG et les médias. Cette diversité entraîne la difficulté d’établir des statistiques fiables. « II existe plusieurs catégories d’enfants de la rue. Il y a ceux qui y travaillent pour obtenir leur unique source de revenu, ceux qui y passent leurs journées, mais retrouvent une forme de cellule familiale le soir et ceux qui y vivent de façon permanente sans aucun soutien familial ». (UNESCO SHS, 2009). Pour notre part, nous utiliserons le terme « enfant de la rue » tout au long de cette recherche. Cette appellation désigne les enfants qui vivent ou travaillent dans la rue. Certains d’entre eux vivent toujours avec leur famille, mais passent la majorité de leur temps hors de la maison. D’autres, au contraire, ont coupé tous les ponts avec leur ancienne vie, ils organisent toute leur « vie » dans la rue. Ils se retrouvent à dormir dans des bâtiments abandonnés, sous des ponts, sur le pas des portes ou dans des parcs publics. Il faut savoir que les situations sont diverses et nombreuses. « En réalité chaque enfant se situe de manière différente par rapport à la rue et parfois, il y a des différences subjectives et psychosociales très marquées ». (Stôcklin, 2000 : 2). Comme le souligne Riccardo Lucchini (1993), il s’agit d’une catégorie sociale très hétérogène en termes de parcours, d’identité et de récit. Déjà, on peut percevoir des différences entre les jeunes en ce qui concerne le départ vers la rue. L’enfant a une identité et une histoire, qui ont fait de lui ce
qu’il est. Chacun arrive avec un parcours différent et des attentes précises. Cette multitude de situations différentes a conduit les acteurs à utiliser des termes différents (« enfants dans la rue », « enfants à la rue », « enfants en situation de rue »), ce qui conduit davantage à un morcellement du concept qu’à une clarification. Ces différenciations ne sont pas adéquates, car une fois dans la rue, les enfants sont contraints aux mêmes difficultés, aux mêmes dangers. Les enquêtes de Bayti et de l’AMESIP révèlent que l’âge des enfants de la rue varie entre 8 et 18 ans. Les filles sont moins nombreuses que les garçons à choisir la rue comme domicile, mais cela ne veut pas dire qu’elles y sont absentes. Si le nombre de filles est moins élevé, cela s’explique par la socialisation différenciée de celle-ci, qui est faite selon le genre, elle est plus souvent contrainte de rester à la maison que les garçons. Par ailleurs, dans le cas où la fille quitte le foyer, elle cherche un autre endroit que la rue pour vivre. De manière générale, filles et garçons de la rue n’ont pas le même mode de vie.

L’exclusion sociale

La marginalisation des enfants de la rue est due à l’exclusion dont ils sont victimes. Cette exclusion est quelque peu volontaire. Le concept d’exclusion illustre le processus dans lequel l’enfant entre, une fois que celui-ci remet en cause la socialisation exercée par l’école, la famille et par les agents sociaux en général. La définition de l’exclusion sociale de Robert Castel (1999) est celle que nous retiendrons, elle a été reprise par Alain Forgeot (1993). Elle part du contexte d’évolution technologique et sociale comme source d’exclusion. L’exclusion sociale est alors définie soit comme « une incapacité d’expression de la situation vécue […], c’est-à-dire une anomalie sociale », soit comme engendrant « une culture de l’exclusion […], des modes de vie spécifiques dans des groupes sociaux considérés par la société comme déviants, voire dangereux» (Forgeot, 1993). Ce rejet d’intégration et d’apprentissage conduit l’enfant à vivre en marge de la société. De ce fait, l’exclusion sociale est le résultat de cette rupture du lien social qui existait entre l’enfant et son ancien entourage (famille, amis, école…). Le concept de l’exclusion sociale est la relégation ou marginalisation sociale de personnes ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société. Cela s’applique pleinement à la situation des enfants de la rue, qu’on retrouve dans cette définition.

L’échantillonnage

Comme nous le savons, l’objet d’étude porte principalement sur des enfants en situation de précarité, qui se retrouvent exclus dans la rue. La question de l’âge des enfants de la rue pose le problème du concept même d’enfant. Comme le note Riccardo Lucchini (1999), « le contenu des notions d’enfant et de l’enfance changent dans le temps et dans l’espace ». Dans le cadre de notre recherche, l’âge des enfants de la rue est très variable. «L’ensemble des enquêtes réalisées par les ONG locales fait référence à une fréquentation précoce de la rue. L’âge varie ente 8 et 18 ans ». (Rajja Mejjati, 2002 : 65). En ce qui concerne le genre, ce sont majoritairement des garçons qui envahissent les rues, mais on rencontre de plus en plus de filles (Daïf, 2005). A cette population cible s’ajoutent les professionnels du domaine, que nous avons pu rencontrer durant la période de « terrain ». L’approche méthodologique que nous envisagions est toute différente de celle que nous avions réalisée. En effet, une fois sur le terrain, une réadaptation a été nécessaire, concernant les méthodes utilisées pour la collecte des données. Finalement, seulement deux entretiens  semi-stracturés ont pu être faits, avec deux enfants du centre de PAMESÏP (la maison du nouveau départ de Aïn Atig). Par la suite, les entrevues ont subi une transcription pour pouvoir utiliser les informations recueillies. Cependant, il faut préciser que l’essentiel de ce travail repose sur notre expérience de terrain auprès des associations. Nous avons ainsi principalement utilisé des données recueillies lors de discussions et de séances de travail avec les responsables et les intervenants de Î’AMESIP et de Bayti. Les rapports d’activité et certains documents internes de ces organismes nous ont également fournis des précieuses informations, sans oublier les nombreuses « palabres » informelles avec les enfants rencontrés aux coins des rues.

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Table des matières

RÉSUMÉ I
REMERCIEMENTS II
LISTE DES FIGURES VII
LISTE DES TABLEAUX VII
GLOSSAIRE VIII
INTRODUCTION 1
PARTIE I: CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE I: LA PROBLÉMATIQUE
1.1 L’apparition du phénomène des enfants de la rue en Afrique
1.2 La problématique des enfants de lame au Maroc
Î.3 Les causes du phénomène des enfants de la rue
1.4 Connaissance de la rue
1.5 Le choix de la rue
1.6 Les conditions de vie dans la rue
1.7 Les stratégies d’intervention face au phénomène des enfants de la rue
1.8 Question de recherche
1.9 Objectifs de la recherche
Î.10 Les hypothèses
1.11 Originalité de la recherche
CHAPITRE II : LE CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
1. LES ENFANTS DE LA RUE
2 L’EXCLUSION SOCIALE
3. LES STRATÉGIES D’INTERVENTION
CHAPITRE III : LE CADRE MÉTHODOLOGIQUE
1. COLLECTE DES DONNÉES SECONDAIRES (OUTILS ET MÉTHODES)
2. COLLECTE DES DONNÉES PRIMAIRES (OUTILS ET MÉTHODES)
2.1 L’observation directe
2.2 L’entretien semi-structure
3. L’ÉCHANTILLONNAGE
4. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES
5. LES LIMITES DE LA RECHERCHE
6. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
PARTIE II : LES RESULTATS
CHAPITRE I : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CADRE D’ÉTUDE
1 CADRE PHYSIQUE
2 CADRE HUMAIN
2.1 Répartition de la population
3 LA ZONE D’ÉTUDE ET DE RECHERCHE (RABAT-SALÉ, CASABLANCA)
3.3 Région de Rabat-Salé
3.1.1 La ville de Rabat
3.1.2 La ville de Salé
3.2 La ville de Casablanca
4 LES ACTEURS AUTOUR DE LA QUESTION DES ENFANTS DE LA RUE
4.1 La famille : (parents, famille élargie)
4.2 L’État
4.3 Société civile
4.4 Acteurs internationaux
4.5 Les médias
4.6 Les intervenants de terrain
CHAPITRE II: LES STRATÉGIES D’INTERVENTION MENÉES AUPRÈS DES ENFANTS DE LA RUE PARLES TROIS ORGANISMES ÉTUDIÉS
1. L’AMESIP
1.1 Historique de la création de l’association
1.2 Présentation de la structure
1.3 Partenaires financiers
1.4 Les objectifs
1.5 Les stratégies d’intervention
1.5.1 La scolarisation
1.5.2 Autres moyens d’intervention
2 LE CENTRE D’ACCUEIL DE HAY N’BYAT (SALÉ)
2.1 La genèse du centre d’accueil de Hay N’byat
2.2 Son fonctionnement
2.3 L’approche d’intervention utilisée comme moyen de réinsertion
2.3.1 Par l’éducation et la formation professionnelle
2.3.2 Le travail de terrain des intervenants
3 LE CENTRE D’ACCUEIL SHEMS’Y DE AIN ATIQ
3.1 Présentation du centre
3.2 L’importance de ce centre
3.3 L’approche utilisée comme moyen de réinsertion
3.3.1 Avant l’arrivée au centre
3.3.2 L’intervention au sein même du centre
3.4 Exemple d’enfant
4 BAYTI
4.1 Historique de la création de l’association
4.2 Les objectifs
4.3 Les stratégies d’intervention
4.3.1 Les programmes verticaux
4.3.2 Les programmes transversaux
4.4 Exemples d’anciens enfants de la rue qui ont réussi
5 COMPARAISON DES STRATEGIES D’INTERVENTION DES TROIS ORGANISMES
CHAPITRE III : LES INITIATIVES, LE DÉFI DE LA RÉINSERTION
1. QUELLE EST LA PLACE DE L’ÉTAT DANS LA QUESTION DES ENFANTS DE LA RUE ?
1.1 L’État et son engagement dans le domaine de l’enfance
1.2 L’État et les enfants de la rue : quelle est sa place ?
2. LES ACTEURS INTERNATIONAUX
2.1 L’UNESCO
2.2 L’UNICEF
3. QUELLES ALTERNATIVES À LA RUE ?
3.1 La réinsertion familiale
3.2 L’institutionnalisation
4. DES PISTES DE SOLUTION À METTRE EN ŒUVRE
CONCLUSION
ANNEXE 1 : CANEVAS DU GUIDE D’ENTRETIEN
ANNEXE 2 : EXEMPLES DE PROJET DE VIE
ANNEXE 3 : LA LÉGISLATION NATIONALE CONCERNANT LE DOMAINE DE L’ENFANCE
ANNEXE 4 : LEXIQUE DU LANGAGE DE LA RUE
BIBLIOGRAPHIE

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