Pour permettre une meilleure compréhension des termes utilisés dans cette démonstration, on choisit de commencer par le glossaire et la description des éléments contextuels qui ont jalonné cette enquête.
Glossaire
Les sigles et acronymes suivants sont classés par ordre alphabétique et non par ordre d’apparition
AS : Animation Socioculturelle
ASEC : Association Socio-Éducative et Culturelle
CA : Conseil d’Administration
CAF : Caisse des Allocations Familiales
CCAS : Centre Communal d’Action Sociale
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CDI : Contrat à Durée Indéterminée
CEMEA : Centre d’Entraînement aux Méthodes Éducatives Actives
CNAF : Caisse Nationale des Allocations Familiales
CSC : Centre Socio-Culturel
DSAVA : Direction des Sports de l’Animation et de la Vie Associative
FPT : Fonction Publique Territoriale
INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques
OSC (H) : Office Socio-Culturel (Herblinois)
PCS : Profession et Catégorie Socioprofessionnelle
SVAA : Service de la Vie Associative et de l’Animation Socioculturelle .
NB : Pour des soucis de confidentialité, les indications concernant les verbatims sont uniquement au masculin. Cependant, des animatrices socioculturelles et une directrice de centre ont aussi été interrogées.
Contexte
La ville de Saint Herblain
La ville de St Herblain est une collectivité territoriale de l’ouest de la France. Située en Loire-Atlantique dans la région des Pays de la Loire, elle est limitrophe du chef lieu, en l’occurrence la ville de Nantes. Sa population est estimée à 45 786 habitants (chiffres INSEE millésimés 2015) ce qui en fait la seconde commune la plus peuplée de Nantes métropole et la troisième du département après Nantes et Saint-Nazaire. Son importance dans le paysage de la métropole n’est donc plus à démontrer. D’une part c’est un foyer de population important de la métropole, d’autre part, elle accueille un grand nombre d’activités économiques, avec, notamment la zone la plus connue : Atlantis, une immense zone commerciale située au centre du territoire. La Ville de St Herblain a pour maire Bertrand Affilé depuis 2014, il est également viceprésident de Nantes Métropole en charge des transports et de l’enseignement supérieur. Les prérogatives des municipalités françaises sont variées et nombreuses depuis les lois de décentralisation : la gestion des écoles élémentaires et des équipements sportifs, l’entretien des bibliothèques et ludothèques, de la voirie, la mise en œuvre de l’action sociale, et dans le cas Herblinois, l’accompagnement à l’animation socioculturelle. Elles disposent également d’un droit de police et exercent des prérogatives de l’État avec leur personnel, notamment l’organisation d’élections et l’état civil.
La Caisse des Allocations Familiales
La Caisse des Allocations Familiales (CAF) ou Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) fait partie de la branche famille de la sécurité sociale française. C’est un organisme privé chargé de la gestion d’un service public. Elle a plusieurs missions qui lui sont confiées, aider les familles avec une offre pour l’enfance et la petite enfance, soutenir la fonction parentale, accompagner les familles dans leurs relations avec leur environnement social, leur logement.. Et enfin créer des conditions favorables à l’autonomie, à l’insertion et l’inclusion sociale. Ce dernier point est le plus traité par les CSC, même si de nombreuses actions sont destinées aux familles avec notamment pour chaque centre, un référent famille qui veille à ce que de nombreuses actions soient destinées aux familles.
Les Centres Socioculturels
Les centres socioculturels, ou sociaux selon les municipalités sont des espaces d’accueil, « des foyers d’initiatives portés par des habitants associés, appuyés par des professionnels, capable de définir et de mettre en œuvre un projet de développement social pour l’ensemble de la population d’un territoire » selon la fédération des centres sociaux et socioculturels de France. Selon la circulaire CNAF de 2012, il y a trois finalités à l’action de ces centres : L’inclusion sociale et la socialisation des personnes, le développement de liens sociaux et la cohésion sociale sur les territoires et enfin la prise de responsabilité des usagers. Il faut ici bien faire la différence entre le centre socioculturel, l’entité en charge de ces missions et l’équipement socioculturel qui lui représente les bâtiments qui accueillent le centre socioculturel. A St Herblain, les centres socioculturels sont au nombre de quatre. Chacun ayant des prérogatives sur un territoire donné. Dans ce cas, les centres sont les suivants : Sillon de Bretagne, Soleil-Levant (Tillay), le Bourg, et enfin le Grand B qui met en place des actions sur le territoire de Bellevue, a noter que ce territoire est divisé entre Nantes et St Herblain. De plus ce territoire est actuellement au cœur du projet Grand Bellevue qui doit permettre la réhabilitation de ce quartier, qui souffre d’une mauvaise image de par les problèmes sociaux qu’il rencontre. Les centres socioculturels accueillent également des activités tout au long de l’année (scolaire en général). Ces activités sont diverses, activité bien-être comme du yoga par exemple, des activités manuelles, initiation au bricolage, à la cuisine… En plus de toutes ces activités, les centres peuvent accueillir des associations en résidence à l’année, c’est le cas de Jet Fm dans le CSC du grand B. Les fonctions des centres sont donc nombreuses, d’où l’importance de ces établissements dans le paysage local. Les centres socioculturels occupent une place importante dans ces quartiers, en effet à l’instar des équipements sportifs, les équipements socioculturels sont propriétés de la ville, ils peuvent donc être des relais de la municipalité en terme d’animation associative, que ce soit pour l’accueil de public ou pour la prise d’information. Ils représentent la ville à un échelon très localisé et sont au fait des problématiques du quartier. Il y a donc un réel enjeu pour la municipalité herblinoise à contrôler ce qui se fait dans les CSC.
Les asecs
Les associations socio-éducatives et culturelles ou asecs sont les associations qui ont en charge le développement d’un projet social correspondant aux circulaires Caf et aux besoins du territoire sur lequel ils agissent dans les centres socioculturels. Ces associations sont composées d’habitants du territoire, les administrateurs écrivent et mettent en place tous les quatre ans un projet social. Ledit projet doit participer à l’émancipation des individus et favoriser le lien social sur le territoire. Chaque centre socioculturel est dirigé par une de ces asecs. Sur le territoire Herblinois il y en a donc quatre correspondant aux quartiers évoqués précédemment. Les asecs sont responsables de l’écriture du projet et de sa mise en place, mais les équipements sont eux à la charge de la municipalité, de plus une part de personnel ville travaille dans les centres socioculturels en partenariat avec les membres de l’asec et ses employés. L’importance des asecs n’est pas relative, leurs présidents possèdent un pouvoir certain sur leur territoire, ils sont en mesure de mobiliser la population rapidement et sont écoutés par les élus municipaux comme par les services de la ville.
Le projet social
Issu des demandes de la CAF, ses contours et méthodes sont tracés dans la directive Cnaf n°2012-03. « Un projet est une démarche spécifique qui permet de structurer méthodologiquement et progressivement une réalité à venir. Un projet est défini et mis en œuvre pour élaborer une réponse au besoin d’un utilisateur, d’un client ou d’une clientèle, et implique un objectif et des actions à entreprendre avec des ressources données » (norme AFNOR X50-106) .
Le projet social est constitué par le porteur de projet, à savoir les associations responsables des équipements socioculturels. Il est constitué de plusieurs étapes. La première d’entre elle, comme pour l’analyse des besoins sociaux au sein des CCAS, représente la phase exploratoire, de prise de connaissances et de recueil de données sociologiques sur la population. Ces données peuvent être fournies par des organismes étatiques comme l’Insee (Institut National de la Statistique et des Études Économiques). Elles permettent aux porteurs de projet de prendre en considération les évolutions de la population de leur territoire mais aussi de leur environnement. Le but est de mettre à plat toutes les informations, tous les points de vues des protagonistes afin de trouver en concertation une direction à donner à l’animation socioculturelle. Les administrateurs des asecs ou autres porteurs de projets doivent aller à la rencontre des habitants comme porteur de parole afin de déceler les problématiques sociales et culturelles propres au quartier mais également pour recueillir les envies ou doléances des individus. Cette phase est essentielle au projet, c’est elle qui assure la participation de tous à la mise en place du projet. Sans cette démarche d’aller vers les habitants, la Caf ne pourrait valider le projet, dans la mesure où celui-ci ne respecte pas ses directives, mais plus simplement parce qu’il ne respecte pas l’esprit même de l’animation socioculturelle et de l’éducation populaire. Suite à cet état des lieux, les protagonistes débattent des conditions d’élaboration du projet social avec la définition d’un comité de pilotage etc… La démarche d’écriture du projet social se rapproche pour beaucoup d’une démarche d’évaluation des politiques publiques. Ce qu’elle est en quelque sorte car elle dresse le bilan des actions passées, puis de l’évolution des besoins pour enfin définir une voie à suivre.
La seconde phase consiste en l’écriture du projet à proprement parler. En effet, à ce stade les porteurs de projet dispose de deux outils leur permettant d’avancer : d’abord ils disposent des données qui ont été recueillies au travers d’une enquête socio-démographique ou par les organismes d’état chargés de l’étude de la population, mais aussi des doléances et propositions des habitants. Ensuite ils disposent des directives Caf, qui leurs imposent une marche à suivre avec des thématiques à inclure dans chaque projet. Ces thématiques sont assez éloignées d’axes précis, elles servent plus à donner une direction générale aux actions mises en place plutôt qu’elles imposeraient une réelle doctrine. Bien qu’elles soient indicatives dans leur description, elles doivent pour autant êtres toutes présentes. Dans sa construction, la traduction des données en objectifs et résultats attendus tient pour beaucoup du logigramme. On saisi là aussi sa ressemblance avec les outils de l’ évaluation des politiques publiques.
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Table des matières
1. Introduction
1.1 Glossaire
1.2 Contexte
1.2.1 La ville de Saint Herblain
1.2.2 La Caisse des Allocations Familiales
1.2.3 Les Centres Socioculturels
1.2.4 Les asecs
1.2.5 Le projet social
1.2.6 Le Carré des services
1.3 La mission du stage
1.3.1 La commande
1.3.2 La problématique du mémoire
1.4 Annonce de Plan
2. L’animation socioculturelle
2.1 Histoire de l’animation socioculturelle
2.2 Définitions
2.3 Les acteurs de l’animation socioculturelle
Verbatim 1
3. L’enquête
3.1 Prise de connaissance du milieu
3.2 La méthode
3.2.1 L’entretien semi-directif
3.2.2 Les limites de l’entretien semi-directif
4. L’animation socioculturelle à Saint Herblain
4.1 Présentation
4.2 Municipalisation et réorganisation
Verbatim 2
Verbatim 3
4.3 La convention tripartite : spécificité de l’animation socioculturelle
herblinoise
5. L’AS post-réorganisation
5.1 Activité d’un professionnel de l’AS à St Herblain
5.1.1 Les responsables de centres socioculturels
Verbatim 4
Verbatim 5
Verbatim 6
Verbatim 7
Verbatim 8
Verbatim 9
Verbatim 10
Verbatim 11
5.1.2 Les animateurs-coordinateurs socioculturels
Verbatim 12
Verbatim 13
Verbatim 14
Verbatim 15
Verbatim 16
Verbatim 17
5.2 Posture et statut
5.2.1 Le service public
Verbatim 18
Verbatim 20
5.2.2 Les asecs
Verbatim 21
Verbatim 22
Verbatim 23
Verbatim 24
Verbatim 25
Verbatim 26
Verbatim 27
Verbatim 28
Verbatim 29
5.2.3 La ville de St Herblain
Verbatim 30
Verbatim 31
Verbatim 32
5.3 L’organisation du travail
5.3.1 Travail prescrit et travail réel
Verbatim 33
5.3.2 La gestion du temps
Verbatim 34
5.3.3 Gestion des imprévus et sur-sollicitation
Verbatim 35
Verbatim 36
6. Conclusion