L’analyse d’une dimension : Culture et Festivals, une rencontre durable ? 

TOUR D’HORIZON DE L’OFFRE CULTURELLE LOCALE

Le territoire d’implantation du festival ne se caractérise pas par une politique culturelle à part entière. De nombreux événements culturels locaux rythment la vie de ses habitants. Voiron, la ville centre, mène une politique culturelle d’envergure à l’échelle du Pays Voironnais. Il semble que la ruralité d’un territoire proche de Grenoble et de ses dizaines d’équipements culturels, n’incite pas à investir dans la culture.

L’absence de politique culturelle à Tullins

La commune de Tullins accueille chaque début d’été le plus grand événement culturel du territoire mais ne dispose pas pour autant d’unepolitique culturelle réfléchie. Sur le plan politique, la vie culturelle est diluéedans les fonctions larges de l’adjoint à la Jeunesse aux Politiques Sportives et Culturelles. Au niveau administratif, il n’existe aucun service culturel. Chaque équipement (médiathèque, école de musique) fait l’objet d’un service à part entière.
Au rayon des équipements culturels, la ville possède une Ecole de musique et de danse, une médiathèque municipale, une ludothèque et une MJC. La ville organise une fête de la musique, quelques jours avant le Festival…
Enfin, la municipalité soutient financièrement et techniquement le Festival « Sur la route de Tullins… » mais n’en fait pas un atout ni un outil d’une éventuelle politique culturelle. Le soutien matériel et financier n’est pas complété par une communication municipale bien que l’événement regroupe chaque année plus de 6 000 personnes et donne un coup de projecteur sur Tullins. Le magazine mensuel L’Info de Tullins-Furesn’y consacreaucun article et le site internet de la ville n’a pas relayé l’information en page d’accueil.

Les hésitations de la CAPV

La compétence culture ne figure pas parmi les compétences obligatoires des Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI). En revanche, une intercommunalité peut s’adjoindre toute autre compétence dite facultative si les communes le souhaitent.
Concernant la culture, le Pays Voironnais souffre aujourd’hui d’une étonnante schizophrénie en ne subventionnant pas directement des événements culturels majeurs se produisant sur son territoire, comme le Festivalde Tullins, tout en aidant ces mêmes événements sur les compétences dont elle a la charge : le transport (site de covoiturage, navettes gratuites et réseau d’abribus) et l’environnement (collecte des déchets, sensibilisation). L’établissement public, qui ne s’est pas doté de la compétence culturelle, marche sur des œufs dans ce domaine puisqu’un changement de statut du Grand Angle, salle de spectacles à Voiron, est en cours et doit permettre d’intégrer un financement intercommunal. Actuellement régie directe de la Ville de Voiron, la salle devrait devenir d’ici quelques mois un Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) sans que la CAPV ne prenne la compétence culture.
D’autre part, la CAPV agit dans le domaine culturel en tant que Groupe d’Action Locale (GAL) du programme européen Leader +. Le GAL du Pays Voironnais aide à la construction de projets structurants sur le territoire pour « faire émerger et consolider une culture commune autour du lien villes-campagnes». Ainsi, pour pallier à l’absence de financement direct de la part de la CAPV, le festival a sollicité, à mon initiative, une subvention européenne dans le cadre de ce programme. En tant que GAL, la CAPV, a accepté de financer le festival. Enfin, le territoire de la CAPV est parsemé de nombreux équipements culturels (le Grand Angle, médiathèques et bibliothèques, archives municipales, le Musée Mainssieux, conservatoire/écoles de musique et de danse) et de plusieurs événements de spectacle vivant (le Festival de « Sur la route de Tullins… » ; la Biennale des jeunes créateurs à Voiron ; Livres à vous ! ; Jazz, Voiron fait son festival ; la quinzaine du cinéma italien ; Voiron fête l’été) qui se situent pour la plupart à Voiron.

LE PROJET CULTUREL DE L’ASSOCIATION « SUR LA ROUTE DE TULLINS… »

Depuis la 1ère édition en 1997, le projet du Festival a largementévolué tant au niveau du fond que de la forme (1). Aujourd’hui, l’association tente de pérenniser le Festival avec des moyens moins importants (2).

UN PROJET CULTUREL AMBITIEUX…

Après une ascension continue de la fréquentation lors des premières éditions, le Festival semble être aujourd’hui à un tournant de son existence tant au niveau de la programmation artistique que de la gouvernance interne.

Historique de l’association

Mandoliniste professionnel, François Louwagie crée le groupe Bluegrass Burger en 1990. Il est également le fondateur et le directeurdu Festival « Sur la route de Tullins », un festival de musiques du sud-est des États-Unis né en 1997.
L’association loi 1901 « Sur la route de Tullins… » voit officiellement le jour le 25 février 1997. Elle a pour but « d’organiser un festival, des concerts, de faire connaître et promouvoir la country music, le bluegrass, le blues, le cajun et le celtique.» Il s’agit d’un objectif ambitieux mais qui semblait en mesure de rencontrer un public sur ce territoire. L’idée de monter un festival à Tullins vient de la rencontre du groupe de François Louwagie, Bluegrass Burger, avec le maire de Tullins, André Vallini, lors d’une soirée organisée pour fêter la sortie du premier album du groupe : « Dans l’ambiance, on a évoqué l’idée, avec la commune de Tullins, de monter ce festival. Le maire, André Vallini, a percuté surce projet et nous a donné des moyens assez conséquents pour travailler sur la première édition. C’est une aventure qui continue et qui durera je l’espère. »
Pour donner corps à ce projet, François Louwagie et son groupe créent une association loi 1901, structure qu’ils jugent la plus adaptée pour organiser un festival. En effet, le statut associatif offre une grande souplesse juridique et financière et le bénévolat permet de réunir des moyens humains nécessaires à moindre coût. L’autre avantage de ce statut est qu’il permet à la mairie de Tullins de s’engager financièrement et matériellement pour le festival sans redéfinir sa structure administrative en créant un nouveau service culturel.
Dès l’origine, l’ambition de François Louwagie est de « monter un concept original autour de ces cinq styles musicaux : blues, country, cajun, celtique et bluegrass. » « Dès la première année on a eu des groupes forts sympathiques (…). [Puis] comme la première édition s’est bien passée, on a décidé d’embrayer sur la deuxième [où l’on] a doublé la fréquentation du festival [grâce à la venue de] Patrick Verbeke, (…) tête d’affiche incontournable en blues. » A cette époque le Festival se positionne sur le créneau original des musiques du sudest des Etats Unis. Là-bas, des regroupements se font déjà entre toutes ces musiques, y compris la musique celtique venue avec les migrantsirlandais.
Le Festival s’est développé d’année en année, atteignant un pic de fréquentation à 8 000 festivaliers au début des années 2000. L’une des forces de cet événement est qu’il « fonctionne sur une osmose entre les musiciens, le public et les bénévoles. » François Louwagie insiste aussi sur « la diversité de la programmation» qui permet de mélanger les publics.
La programmation a toujours été répartie entre le Festival OFF, soirée de concerts libres et gratuits dans les rues de Tullins, et le Festival IN, soirée de concerts payants au stade Valois. A son apogée, le Festival s’étalait sur une semaine avec deux soirées IN et deux soirées OFF. En 1999, le Festival s’est aussi doté d’un Tremplin découverte, le « Déjeuner en Herbe », qui en est aujourd’hui à sa 12 e édition et qui a notamment propulsé PEP’S en 2001.

Le Festival aujourd’hui

Depuis la mauvaise édition de 2008, la voilure s’est réduite puisqu’il n’y a plus que deux soirées de concerts le dernier week-end de juin, et le Festival s’ouvre à de nouveaux genres musicaux plus « traditionnels ». Pourtant, l’image d’un « festival de country » reste toujours collée au Festival de Tullins et une partie du public regrette l’ouverture de la programmation.
Le Canada et la francophonie sont devenus les nouvelles lignes directrices de la programmation. Témoin de ce changement, l’édition 2010 ne comptait qu’un seul groupe de country. L’ambassade du Canada s’est rapprochée de François Louwagie en 2007 et l’aide à se rendre au Canada deux fois par an notamment à l’occasion de la Bourse RIDEAU.
L’objectif est d’offrir aux artistes canadiens des débouchés intéressantes sur le marché européen qui compte plus de 70 millions de francophones. En mars 2011, l’association organisera un « Souper québécois » en accueillant un artiste québécois, Damien Robitaille.
Aujourd’hui, le projet culturel de l’association est à un tournant de son histoire. Le directeur semble être confronté à un dilemme entre un retour aux styles qui ont fait la notoriété du Festival, et une plus grande ouverture musicale qui s’adresserait à un public plus large. La 14e édition du Festival a vu se produire pour la première fois un groupe canadien d’électro-pop instrumentale, Misteur Valaire. Plusieurs personnes, membres de l’association, s’interroge sur le projet artistique : « Dans les statuts il est inscrit que l’association a pour but de promouvoir la musique country» souligne la nouvelle présidente Odile Perez. « Aujourd’hui, on s’éloigne de cet objectif».
Ces hésitations se voient aussi sur le site du Festival. Depuis deux ans, « l’espace cajun », trop coûteux, a été supprimé au profit de « l’espace VIP». Le « Village du Festival » qui accueillait de nombreux stands d’artisanat, d’objet amérindiens et de tendance country est déserté par les exposants. Enfin, le « Baby bluegrass Park » n’a pas été reconduit en 2010 et les « banjos », la monnaie du Festival créée pour limiter les transactions monétaires sur le site, sont menacés de disparaître. Face à cette perte d’identité inquiétante, le Festival recherche le moyen de se relancer. Cela passe par exemple par le projet Ecofestival. Pour la 14e édition, l’accent a été mis sur les actions en faveur du développement durable et solidaire (toilettes sèches, éco-gobelets, gestion des déchets, transport,…).
Enfin, l’association connait depuis un an quelques turbulences internes. En effet, devant les difficultés financières de l’association en 2008, un comité de gouvernance a été installé par les financeurs et la Mairie de Tullins a clairement incité à un changement de l’exécutif. Le conseil d’administration et le bureau ont donc été renouvelés en octobre 2009.
Ce changement à la tête de l’association a eu des conséquences importantes sur la gestion financière en 2010.

L’action culturelle de l’association

Malgré les hésitations, l’association « Sur la route de Tullins… » reste fidèle à ses statuts par une série d’engagements et d’action qui visent à promouvoir les musiques du sud-est des Etats-Unis.
La soirée OFF du Festival a toujours été gratuite dans les rues de Tullins. Cette soirée populaire et familiale est l’occasion pour de nombreux tullinois de découvrir de jeunes talents musicaux et de sortir aux premières chaleurs de l’été. Cette année, les quatre scènes installées en ville ont attiré plus de 3 500 personnes pour une soirée festive entre 20h00 et 0h30. L’action culturelle de l’association passe par l’organisation de ce genre d’événement créateur de lien social, intergénérationnel et unificateur. Comme la route de Tullins passe aussi par Vinay, le Festival, en partenariat avec le Grand Séchoir, a organisé un ciné-concert libre et gratuit en plein air avec le groupe grenoblois SZ, une semaine avant le Festival.
Enfin, le samedi matin de 10h00 à 12h00, un atelier chant a été organisé avec quinze élèves de l’Ecole de Musique et de danse de Tullins et animé par le groupe Chic Gamine, présent sur le festival IN. Cet atelier a pour vocation de mettre en relation professionnels et amateurs du monde de la musique en profitant de la venue au Festival de groupe de renommée internationale. C’est un moment d’échange et de dialogue formateur et instructif pour les deux parties.

MAIS DES MOYENS LIMITES

Un projet culturel nécessite des moyens humains, matériels et financiers pour être correctement réalisé. Actuellement, l’association «Sur la route de Tullins… » peine à réunir des conditions optimales à ces trois niveaux.

Les moyens humains

Au sein de l’association, les rapports entre salariés et employeurs sont régis par la CCNEAC
dont le champ d’application concerne « les entreprises artistiques et culturelles de droit privé (quel que soit leur statut) et de droit public, dont l’activité principale est la création, la production ou la diffusion de spectacles vivants, subventionnées directement par l’État et/ou les collectivités territoriales (régions, départements, municipalités).» 10 Jusqu’en 2008, l’association comptait encore cinq salariés permanents en plus du directeur : une administratrice, un chargé de mécénat, un infographiste, une chargée de production et un chargé de diffusion. Mais les restrictions budgétaires opérées suite à la mauvaise édition de 2008 ont conduit l’organisme à se séparer progressivement de ses employés et même de licencier une personne en 2009.
La dernière salariée a quitté la structure en mars 2009. Depuis cette date, l’association ne fonctionne donc plus qu’avec des stagiaires. Ils étaient quatre l’an dernier entre avril et septembre. Nous étions cinq en 2010 entre février et juillet. Les stagiaires accomplissent donc le travail des employés que l’association ne peut plus embaucher par manque de moyens financiers.
L’organigramme de l’association est relativement simple puisque l’association n’emploie que deux salariés, intermittents du spectacle : le directeur artistique et le directeur technique. On retrouve ensuite un stagiaire en administration/production, un stagiaire chargé de diffusion, une stagiaire chargée des relations publiques, une stagiaire chargée des relations commerciales et une stagiaire chargée desrelations avec la presse.

ANALYSE DE L’EXPERIENCE DE STAGE

Mon expérience de stage au sein de l’association « Sur la route de Tullins… » a été riche en découvertes sur le secteur associatif (B) et très formatrice professionnellement (A).
Le travail que j’ai accompli nécessitait une prise d’initiatives permanente et un sens des responsabilités développé pour épauler le directeur dans l’organisation du festival.

MISSIONS ET DIFFICULTES RENCONTREES

J’ai choisi de regrouper l’ensemble de mes missions et de les analyser en quatre points : la gestion administrative (1), le plan de communication (2), le suivi de la production (3) et les actions pour l’environnement (4).

L’ADMINISTRATION : UN RETARD A COMBLER

Il est important de répéter qu’à mon arrivée, l’association ne comptait aucun salarié permanent. Ainsi, depuis le mois de septembre, date de départ de la dernière stagiaire en 2009, François Louwagie, qui à cette époque de l’année devrait déjà s’occuper de la programmation 2011, était seul au bureau pour assurer tout le suivi administratif (demandes de subvention, gestions des caisses sociales,…)
J’ai donc consacré une partie du mois de février à faire le point sur les comptes de l’association dans les différents organismes sociaux (URSSAF, POLE EMPLOI, CONGES SPECTACLES, AUDIENS, FNAS, AFDAS) afin de régulariser la situation de l’association. Cela était d’autant plus nécessaire que dans le même temps je devais obtenir des attestations de compte à jour pour demander les nouvelles licences d’entrepreneur de spectacles (producteur et diffuseur de spectacles) auprès de la DRAC suite au changement de présidente de l’association en octobre 2009. J’ai pris l’initiative de renouveler les licences, ce qui n’avait pas été fait lors du changement de présidente.
Dès mon arrivée, j’ai constaté que les moyens de l’association étaient limités mais surtout que ma formation professionnelle et mes connaissances du spectacle vivant allaient m’être très utiles puisqu’aucun membres du bureau de l’association n’avait d’expérience dans la gestion d’entreprises culturelles.
Parallèlement à ce travail de régularisation, j’ai essayé de chercher de nouveaux financements pour l’édition 2010 en répondant à plusieurs dossiers de mécénat pour de grandes fondations (Orange, Caisse des dépôts et consignations, SFR, …). J’ai aussi rempli les demandes d’aides pour les organismes professionnels (CNV , ADAMI , FCM , SPEDIDAM ). Malheureusement hormis le versement des droits de tirage, le CNV n’a pas apporté son soutien et le Festival ne rentrait pas dans les critères obligatoires pour obtenir l’aide de l’ADAMI et du FCM. Seule la SPEDIDAM nousa soutenus comme chaque année. Le dossier de candidature de la SACEM avait déjà été rempli et envoyé avant mon arrivée. J’ai aussi cherché de nouvelles sources de financement et, ayant entendu parler du programme Leader +, j’ai monté le dossier de subvention pour l’année 2010. Le comité de programmation du 16 juin nous a accordé une aide financière dont le montant sera connu en septembre.
J’étais aussi chargé de la construction du budget prévisionnel et de son suivi. C’est sans doute cette mission qui a été la plus délicate car elle se situait dans un champ de compétence partagé entre un directeur qui gère le festival depuis 14 ans, et une présidente élue pour contrôler la situation financière du Festival. Etant donné que la plupart des décisions budgétaires ont un impact direct sur la qualité artistique du Festival, je me suis souvent retrouvé au milieu de conflits internes surdes questions budgétaires. Ma place était assez floue puisque d’un côté j’avais le rôle d’un administrateur mais de l’autre, mon influence était considérablement réduit par mon statut de stagiaire.
D’une manière générale, mon travail administratif a été largement facilité par la relation de confiance qui s’est rapidement établie avec le directeur. Il n’hésitait pas à déléguer du travail, à la fois par manque de temps mais aussi parce qu’il avait confiance en mes capacités. Notre collaboration durant ces six mois a été très productive. Il me semble qu’une relation entre un directeur artistique et administrateur fondée sur une confiance mutuelle est primordiale pour la bonne gestion d’une entreprise culturelle car elle permet à chacun de se concentrer sur son domaine de compétence.

L’ECOFESTIVAL : UN BILAN ENCOURAGEANT

Le développement durable et solidaire était un sujet qui me tenait à cœur et que j’ai tenté d’intégrer dans le Festival 2010. Cependant, même si j’ai senti un enthousiasme collectif sur certaines actions (les toilettes sèches, les gobelets réutilisables, le tri desdéchets), la mise en œuvre a été compliquée.
Partant du constat qu’un projet d’Ecofestival doit être partagé par l’ensemble de l’équipe pour être efficace, j’ai adopté la stratégie des « petits pas » pour avancer sans effrayer. Le point sensible était le coût de ce projet. J’ai donc sélectionné un petit nombre d’actions neutres budgétairement ou peu coûteuses. Progressivement, j’ai senti une adhésion à ces actions et j’ai pu compter sur le soutien du directeur technique notamment pour l’installation des toilettes sèches et sur l’achat de gobelets réutilisables.
Le bilan que j’ai réalisé en juillet sur l’Ecofestival 2010 montre que les actions mises en place ont été correctement réalisées et qu’ellesont eu un impact environnemental positif notamment en ce qui concerne la gestion des déchets. Il reste des points à améliorer, et d’autres actions sont à inventer, mais cette première édition d’un Ecofestival à Tullins est encourageante.
Au final, même si l’édition 2010 a été une réussite à tous les niveaux, les missions que je viens d’analyser ont souffert du manque de temps et ont donc été réalisées dans l’urgence. De la même manière, je regrette de ne pas avoir eu suffisamment de temps pour faire le point régulièrement sur mon stage avec mondirecteur. Cette façon de travailler m’a amené régulièrement à me poser des questions sur le fonctionnement associatif et plus particulièrement à analyser l’organisation de mon organisme d’accueil.

LES DYSFONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION

J’ai pu remarquer lors de mon stage que le statut associatif occasionnait un certain nombre de dysfonctionnements mais qui sont sans doute, pour la plupart, propres à l’association « Sur la route de Tullins… ».

Une direction bicéphale

La conséquence directe du travail de toute l’équipe dans l’urgence est qu’il faut prendre des décisions rapidement. Ainsi, l’un des problèmes que j’ai rencontré était de savoir à qui je devais m’adresser pour les décisions importantes. A première vue, il paraît évident que j’aurais dû m’adresser directement à la Présidente, qui est l’employeur et le plus haut supérieur hiérarchique. Cependant, comme dans toute association la Présidente est une bénévole qui n’est pas toujours disponible immédiatement. La plupart du temps, c’est donc le directeur, avec qui je travaillais au quotidien,qui prenait les décisions que la Présidente ne pouvait que valider en aval. Ce bicéphalisme de l’exécutif est facteur de multiples conflits et, pour les stagiaires, d’incompréhensions.

La délicate question du bénévolat

Le bénévolat est une notion à manier avec d’infinies précautions tant les dérives et les erreurs sont courantes. Le bénévolat, comme le volontariat, se définit au plan juridique principalement par comparaison avec le salariat, c’est-à-dire par rapport au contrat de travail. Trois critères doivent être réunis pour qu’il y ait contrat de travail, dont le troisième est déterminant : une prestation de travail, une rémunération et un lien de subordination juridique. « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial (avis du Conseil Economique et Social du 24 février 1993)».
On considère généralement que le bénévole fournit sa prestation sans être lié à la structure par aucune règle de durée, de fréquence autres que celles qui auraient pu être convenues par une convention d’engagement.
Ces précisions sont utiles car, un débat a eu lieu dans l’association autour de la rédaction et de la signature d’une « Charte du bénévole ». La première mouture qui commençait à circuler parmi les bénévoles était trop facilement requalifiable en contrat de travail en cas de contrôle de l’administration fiscale. En effet, de nombreux termes (« immédiatement », « subordonné », « doit », « impérativement ») et même la durée du travail (« 8 à 10h ») n’étaient pas compatibles avec l’absence de liens de subordination que demande le statut de bénévole. J’ai alors mis en garde la Présidente. A nouveau, le manque d’expérience dans le spectacle vivant de la part de plusieurs membres du bureau aurait pu être préjudiciable pour l’association. Finalement, la charte a été retirée et la Présidente a pris la décision de ne rien faire signer par les bénévoles.

Les relations humaines

La bonne gestion des relations humaines est l’une des dimensions les plus complexes dans un projet culturel mais c’est aussi un élémentprimordial de sa réussite.
Au festival de Tullins, il me semble que la bonne gestion financière s’est faite au détriment de la gestion de l’humain. La qualité des rapports humains n’a pas été préservée durant l’organisation du festival. Les relations se sont dégradées au fur et à mesure que l’événement approchait. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela. Tout d’abord, la situation financière de l’association a conduit ses dirigeants à vouloir réduire la voilure sans se préoccuper de l’impact humain de certaines décisions. Ainsi, la gestion des bénévoles, un peu limite, n’a pas pris en compte la contrepartie humaine que recherche souvent les candidats au bénévolat mais n’a été conçu que comme un moyen de faire des économies qui se sont avérées au final peu importantes.
D’autre part, fonctionner avec autant de stagiairesest une dimension difficile à gérer pour le directeur qui est le seul à pouvoir distribuer les missions. Par ricochet et étant le premier arrivée, j’ai été amené, en l’absence du directeur, à entrer dans un rapport hiérarchique avec les stagiaires qui sont arrivées par la suite. Outre le fait que cette responsabilité supplémentaire m’a pris un temps considérable, j’ai été mis ou me suis mis, dans une situation délicate vis-à-vis des autres stagiaires qui avaient pourtant le même statut que moi.

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Table des matières
Introduction 
I. Un projet ambitieux dans un territoire complexe 
A. Présentation du territoire d’implantation de l’organisme d’accueil
B. Le projet culturel de l’association « Sur la route de Tullins… »
II. Analyse de l’expérience de stage
A. Missions et difficultés rencontrées
B. Le fonctionnement associatif
III. L’analyse d’une dimension : Culture et Festivals, une rencontre durable ? 
A. L’émergence d’une conscience environnementale dans le spectacle vivant
B. Les quatre temps du processus de mise en œuvre d’unEcofestival
C. Des actions en devenir
Conclusion 
Bibliographie 
Table des matières
Annexes 

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