L’analyse du LCS et des maladies inflammatoires du SNC
Cytologie
Cet examen est très utile dans l’exploration de routine d’une affection du SNC, quelques fois, il permet un diagnostic étiologique (30). Les cellules du LCS sont tout d’abord comptées puis identifiées. Cet examen permet de détecter un processus inflammatoire au niveau du SNC, des méninges et des racines nerveuses proximales (5). 2.4.1- Numération cellulaire totale
Méthode de comptage
La numération érythrocytaire et des cellules nucléées est rapidement faite à l’hématimètre standard. La méthode de comptage dépend du type de cellule hématimétrique utilisé. Les principales cellules utilisées sont les cellules de Neubauer, de Nageotte et de Malassez. Les comptes cellules électroniques ne sont pas suffisamment sensibles pour déterminer le nombre de cellules du LCS qui est généralement faible (8,17, 50, 52).
Le LCS « normal » ne contient pas d’hématie, et le nombre de cellules est compris entre 0 et 5 (voire 0 et 8 cellules par microlitre pour certains auteurs) chez le chien et chez le chat. Certaines études ont trouvé, comme référence du nombre de cellules dans le LCS, de 0 à 2 cellules par microlitre (10, 27, 30, 50, 52).
Contamination par le sang
Avec un peu d’habitude, on peut identifier, sans coloration particulière, les cellules qui apparaissent sur le fond de l’hématimètre ; les hématies sont généralement de petite taille, lisses ou crénelées, réfringentes et se distinguent bien des cellules nucléées qui sont de plus grandes tailles, granuleuses et avec un bord cytoplasmique très irrégulier. Idéalement, deux comptages devraient être effectués afin de faire la moyenne des deux (17, 30, 50, 52). Les hématies peuvent provenir d’une contamination iatrogène du prélèvement pendant la ponction, ce qui arrive fréquemment lors de ponction lombaire. Lors de méningite, il y a engorgement des vaisseaux méningés ce qui augmente le risque d’hémorragie méningée lors de la ponction et donc de contamination sanguine du prélèvement. Mais les hématies peuvent également être présents dans le LCS, lors d’hémorragie subarachnoïdienne spontanée, ce qui est particulièrement fréquent lors de méningite répondant aux corticoïdes, lors de vascularite du SNC ou lors d’un traumatisme par exemple (5, 52). Une coloration peut être réalisée dans la cellule hématimétrique pour les leucocytes en utilisant un liquide de dilution spécial constitué de 0,2 g de cristal violet dissous dans 100 ml d’une solution à 10% d’acide acétique glacial. Les hématies sont hémolysées et toutes les cellules nucléées présentent alors un noyau coloré. Une autre coloration au bleu de méthylène peut également être effectuée (17, 30, 60). A partir d’une certaine contamination sanguine du prélèvement, les résultats cytologiques ainsi que biochimiques peuvent être faussés ; il faut donc vérifier que la limite maximale du nombre d’hématies dans le prélèvement ne soit pas dépassée (inférieur à 500 érythrocytes par microlitre). En théorie, une correction du nombre de cellules nucléés peut être faite en fonction du nombre d’hématies comptabilisé ; on peut considérer qu’une contamination par le sang de 500 hématies par microlitre chez le chien et de 100 chez le chat augmente le nombre de leucocytes d’environ 1 par microlitre et la concentration en protéine de 0,1g/L. Une formule correctrice peut être employée, mais elle est plus ou moins discutée (5, 27, 30, 48, 52, 70).
W=WBC(f)-( WBC(b)*RBC(f) / RBC(b) )
W : nombre de leucocytes corrigés WBC (f) : nombre de leucocytes dans le LCS WBC (b) : nombre de leucocytes dans le sang RBC (f) : nombre d’hématies dans le LCS RBC (b) : nombre d’hématies dans le sang
L’identification des cellules
Tout prélèvement dont le nombre de cellules est inférieur à 500 par microlitre va nécessiter une technique de concentration pour avoir suffisamment de cellules à évaluer. Les prélèvements qui contiennent plus de 500 cellules par microlitre pourront faire l’objet d’un frottis direct sans passer par une technique de concentration. Cette phase d’analyse du LCS doit permettre d’identifier des variations de population cellulaire anormale, des agents infectieux, ou des cellules anormales (17, 24, 60).
Les moyens de concentration
Il existe différentes techniques de concentration, et chaque technique comporte ces avantages ainsi que ses inconvénients. On recherche dans une technique de concentration les caractéristiques suivantes : – sa capacité à conserver la morphologie des cellules – son aptitude à concentrer les cellules toutes en permettant de garder une population cellulaire représentative – et enfin sa facilité de mise en œuvre, le temps nécessaire ainsi que le coût entrent en ligne de compte.
La centrifugation simple
Un millilitre de LCS peut être mis à centrifuger à vitesse lente pendant 5 minutes. Le surnageant sera éliminé ou utilisé pour d’autres analyses. Après avoir mélanger une goutte de sérum avec le culot, une goutte du mélange pourra être étalé pour l’observation. Cette technique ne préserve pas suffisamment bien les cellules, c’est pour cette raison qu’elle est considérée comme inadéquate , et n’est donc pas recommandée (24, 50, 52, 60).
La sédimentation
Cette technique est recommandée quand une cytocentrifugation est non disponible, comme chez les vétérinaires praticiens. Plusieurs dispositifs ont été décrits (17, 24, 50, 60, 70).
• Technique modifiée de sédimentation décrite par Sornas
Le dispositif (figure 10) comprend un tube de centrifugation de 15 mm de diamètre qui correspond à la chambre de sédimentation. L’extrémité du tube est plongée dans de la paraffine chaude pour permettre la fixation de cylindre sur une lame de verre. Environ 0,5 mL de LCS est placé dans la chambre de sédimentation ce qui donne une colonne de LCS d’environ 3mm de hauteur. Après 30 minutes de sédimentation à température ambiante, on incline légèrement l’ensemble pour récupérer le surnageant. Puis l’excès de LCS est soigneusement absorbé par du papier filtre, la paraffine et le cylindre sont enlevés. On laisse alors sécher les cellules qui se sont déposées sur la lame de verre. Le surnageant peut être utilisé pour d’autres investigations (8, 24, 50, 60)
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Table des matières
Introduction
Etude bibliographique de l’analyse du LCS et des maladies inflammatoires du SNC
Chapitre 1- Anatomie du système ventriculaire et physiologie du liquide cérébro-spinal
1- Données anatomiques
1.1- Le système ventriculaire
1.2- Les espaces leptoméningés
1.2.1- Les méninges
1.2.2- Les citernes
1.2.3- Les plexus choroïdes
1.3- Les interfaces entre les différents fluides
1.3.1- L’interface sang – milieu extracellulaire
1.3.2- L’interface sang – LCS
1.3.3- L’interface LCS – milieu extracellulaire
2- Physiologie du LCS
2.1- Formation
2.2- Circulation
2.3- Absorption
2.4- Fonctions du LCS
Chapitre 2- La ponction de LCS de sa réalisation à son interprétation
1- Le prélèvement du LCS
1.1- Indications, contre indications et complications de la ponction de LCS
1.1.1- Indications
1.1.2- Contre indications
1.1.3- Complications
1.2- Matériels nécessaires et préparation de l’animal pour la ponction de LCS
1.2.1- Matériels nécessaires
1.2.2- Préparation de l’animal
1.3- Réalisation du prélèvement
1.3.1- Choix du site
1.3.2- La ponction voie haute : atlanto-occipitale
1.3.3- La ponction voie basse : lombaire
1.4- Conditionnement et conservation du prélèvement
1.4.1- Le conditionnement
1.4.2- La conservation du prélèvement
2- Analyses du LCS
2.1- La pression
2.2- Etude des caractéristiques physiques
2.2.1- La densité
2.2.2- La couleur
2.2.3- La turbidité
2.2.4- Autres observations macroscopiques
2.3- L’analyse des protéines
2.3.1- Les différentes protéines
2.3.1.1- Les protéines plasmatiques : protéines non spécifique
2.3.1.2- Les protéines spécifiques du LCS
2.3.2- Les méthodes d’analyses
2.3.2.1- Les méthodes semi quantitatives
2.3.2.2- Les méthodes quantitatives
2.3.2.3- Les méthodes qualitatives
2.4- Cytologie
2.4.1- Numération cellulaire totale
2.4.1.1- Méthode de comptage
2.4.1.2- Contamination par le sang
2.4.2- L’identification des cellules
2.4.2.1- Les moyens de concentration
2.4.2.2- La fixation et la coloration
2.4.3- Les différents types cellulaires normaux
2.5- Les autres analyses
2.5.1- Les autres dosages
2.5.1.1- Le glucose
2.5.1.2- Les neurotransmetteurs et leurs métabolites
2.5.1.3- Les enzymes
2.5.1.4- Autres molécules
2.5.2- La détection des microorganismes et des cellules anormales
2.5.3- Les tests immunologiques
2.5.4- Diagnostic par PCR
L’interprétation
3.1- La composition normale du LCS.
3.2- Les variations physiologiques
3.2.1- Les variations selon l’âge
3.2.2- Les variations selon le site de ponction
3.2.3- Les variations selon la qualité et la conservation du prélèvement
3.3-Les variations pathologiques
3.3.1- L’ hyperprotéinorachie
3.3.1.1- L’augmentation de la perméabilité de la BHM
3.3.1.2- Production locale d’Ig
3.3.1.3- L’interruption de la circulation et/ou de la résorption du LCS
3.3.1.4- La cytolyse des cellules du SNC
3.3.1.5- Dissociation albuminocytologique
3.3.2- La pléocytose
3.3.3- Les anomalies du le comptage différentiel des cellules du LCS
Chapitre 3- Les maladies inflammatoires du SNC et LCS
1- Reconnaître une maladie inflammatoire
1.1- Orientation selon les résultats de l’analyse du LCS
1.2- Orientation selon les résultats de l’électrophorèse du LCS
2- Les affections virales
2.1- Les maladies virales spécifiques du chien
2.1.1- La maladie de Carré
2.1.2- La parvovirose
2.1.3- L’herpes virose
2.1.4- L’Hépatite de Rubarth
2.1.5- Infection par le virus parainfluenza canin
2.2-Les maladies virales spécifiques du chat
2.2.1- La péritonite infectieuse féline
2.2.2- Infection par les rétrovirus félin
2.2.2.1- Le virus leucémogène félin
2.2.2.2- Le virus de l’immunodéficience féline
2.2.4- La panleucopénie féline
2.3- Les maladies virales communes aux carnivores domestiques
2.3.1- La rage
2.3.2- La maladie d’Aujeszky
2.3.3- La Borna virose
3- Les affections bactériennes
4- Les affections à protozoaires
4.1- La toxoplasmose (Toxoplasma gondii)
4.2- La néosporose (Neospora canis)
5- Les affections mycosiques
5.1- La cryptococcose (Cryptococcus neoformans)
5.2- Autres mycoses
6- Les méningo-encéphalomyélites non infectieuses
6.1- La méningo-encéphalomyélite granulomateuse
6.2- La méningo-encéphalomyélite éosinophilique
6.3- La méningo-encéphalomyelite aseptique suppurée
6.5- La méningo-encéphalite nécrosante
6.6- L’encéphalite à tremblement
6.7- La polioencéphalomyélite du chat
Etude rétrospective des ponctions de LCS associées aux maladies inflammatoires du SNC réalisées à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort de 1996 à 2005
Chapitre 1- Animaux, matériel et méthode
1- Animaux
2- Ponction et analyse du LCS
2.1- Anesthésie des animaux
2.2- Technique de ponction.
2.3- Analyse des ponctions de LCS
3- Confection de la base de données
Chapitre 2- Résultats de l’étude rétrospective
1- Proportion des maladies inflammatoires du SNC selon chaque origine
1.1- Proportion des maladies inflammatoires du système nerveux parmi toutes les origines
1.2- Proportion des maladies inflammatoires du SNC
1.3- Origine des maladies inflammatoires du SNC
1.4- Cas particulier des maladies inflammatoires suspectées mais dont l’origine reste indéterminée
2- Analyse des ponctions de LCS affection par affection
2.1- La Péritonite Infectieuse Féline
2.2- La Toxoplasmose
2.3- La néosporose
2.4- La maladie de Carré
2.5- La Méningo-Encéphalomyélite Granulomateuse (MEG)
2.6- La Méningo-encéphalomyélite Aseptique Suppurée (MAS)
2.7- L’encéphalite à tremblement du petit chien blanc
2.8- L’encéphalite nécrosante
2.9- Autre (FIV, FeLV, cryptococcose, abcès, ehrlichiose)
Chapitre 3 : Discussion
1- Limites de cette étude
2- Comparaison des résultats de cette étude avec ceux de la littérature
3- Ponction de LCS et évolution
4- Ponction de LCS et suivi de l’animal
5- Causes de non détermination de l’origine d’une affection du SNC
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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