L’innovation technologique est porteuse de solutions pour l’environnement
L’usage des technologies dans un projet est devenu indispensable, tout simplement, car l’utilisation de ces technologies est devenue courante que ça soit en entreprise de par l’évolution des outils de travail, mais aussi hors de nos horaires de travail avec l’utilisation d’un smartphone et même des objets connectés, « 95,7% des ménages français possèdent un téléphone » et « 85,6% des ménages français dispose d’une connexion internet en 2019 » d’après Vie publique.fr (2020) Cependant cette hausse de la consommation des technologies, crée une hausse excessive de la production qui engendre de la pollution. Le numérique peut, tout de même, être au service de l’environnement dans les entreprises, auparavant la totalité des documents étaient imprimés et stockés dans les locaux, cependant, depuis plusieurs années il existe la gestion électronique des documents, autrement dit la GED. C’est un outil qui permet de dématérialiser des documents, de les stocker mais aussi de les diffuser. La dématérialisation c’est « la réduction du débit total de matières et de l’énergie de tout produit et service, et donc la limitation de son impact sur l’environnement » d’après la définition du PNUE (Boucher, 2020). Le but étant de réduire son impact environnemental, cela réduit la production de déchets, car un petit pourcentage du papier est recyclé, l’état a pour objectif de dématérialiser l’ensemble des tâches administratives dans le service public. La dématérialisation devient indispensable pour l’impact sur l’environnement d’une entreprise, mais aussi pour sa performance, car elle facilite l’ensemble des processus autour de ses documents, la diffusion est plus rapide, le stockage est simplifié, car grâce à des mots clés, nous pouvons retrouver un document plus rapidement. Cependant, la mise en place d’un outil de GED n’est pas si simple, car les futurs utilisateurs de cet outil n’y sont pas habitués, il y a un changement dans les habitudes des salariés qui devront utiliser à présent un outil numérique. L’accompagnement au changement est primordial, rapidement un salarié peut avoir différentes réactions à cette arrivée, de l’énervement, de la résistance, voir une mise en retrait. Dans un projet de transformation numérique axé sur un impact positif sur l’environnement, il est important qu’il soit aussi positif d’un point de vue humain. En plus de la dématérialisation, le numérique est aussi utilisé dans l’optimisation énergétique. De nombreux objets connectés ont été développés pour cela, nous avons par exemple les lumières connectées qui nous donnent la possibilité de les activer et les désactiver à distance, de définir un temps d’arrêt des lumières pour une certaine heure afin d’éviter que ces lumières reste connectées dans les locaux d’une entreprise, il est aussi possible de définir le pourcentage d’éclairage souhaité, si nous sommes dans une pièce avec un bon éclairage naturel, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir un éclairage à 100%. Il existe les mêmes possibilités de contrôle pour les différents systèmes de chauffage présents dans les locaux d’une entreprise, avec un système de contrôle à distance. En complément, l’usage de ces technologies permet à une entreprise de générer des données, l’analyse de ces données permettra de mieux appréhender les besoins énergétiques des locaux, mais aussi d’anticiper quelques problèmes techniques, comme la panne d’un appareil. Selon une revue « Des experts de la firme Texas A&M ont montré, dans une vingtaine de bâtiments texans, qu’une telle approche favorise une réduction de 25% de la consommation énergétique avec un retour sur investissement de 18 mois […] » (Faucheux et al., 2001). L’innovation technologique permet de réelles prouesses énergétiques, ce qui représente un investissement pour une organisation, mais finalement le bilan sera positif, c’est pour cela qu’aujourd’hui même des villes et des pays utilisent ou ont pour projet d’utiliser la modélisation des informations du bâtiment autrement dit le BIM. Certaines entreprises se sont lancées dans des projets de grande envergure d’un point de vue technologique tout en intégrant la RSE. Nous avons l’exemple de l’entreprise « Alliansys » qui avait pour objectif de créer une industrie du futur tout en ayant une politique RSE. Concernant l’environnement, la première solution mise en avant est la gestion des déchets, auparavant certaines matières premières n’étaient pas valorisées et étaient jetées directement à la poubelle, comme des métaux rares. Il y a aussi la récolte des cartons qui n’était plus utilisée par leurs clients afin de les réutiliser. La prise en compte de tous les déchets et de leur capacité à être réutilisés, résulte d’une réflexion permettant de mettre en place des processus avec pour objectif de réutiliser ces mêmes déchets et donc de faire des économies, Eric Burnotte, PDG chez Alliansys met en avant cet argument, « L’an dernier, le recyclage de ces produits nous a permis d’économiser plusieurs dizaines de milliers d’euros » (de Nonancourt & Burnotte, 2017, paragr. 34). La mise en place d’un système de gestion des déchets peut être très chronophage de par les tâches administratives qui sont à effectuer, c’est pour cela qu’il existe aujourd’hui des logiciels comme Tennaxia déchet, GESBAC, Ypresia. Ces logiciels permettent de faciliter l’ensemble du processus grâce à une plateforme tout en respectant la réglementation concernant la gestion des déchets ce qui représente un poids en moins pour les entreprises. En plus de sa gestion des déchets, Allyansis avait pour objectif de réutiliser l’énergie, dans leur cas nous parlons notamment de la chaleur émise par des fours. Le but étant toujours de « réutiliser » que ça soit les déchets comme vu plus tôt, mais aussi l’énergie, cela nécessite bien évidemment un changement de matériel, donc un investissement, mais la réutilisation est rentable et positive pour la performance RSE d’une entreprise, qui plus est, d’une importance primordiale pour son image auprès de ses clients et des fournisseurs. Michel de Nonnancourt indique même que « nous nous abstenons de démarcher des clients au-delà d’un rayon de 300 kilomètres, à la fois parce que cela permet de réduire les dépenses d’énergie et parce que, tôt ou tard, les surcoûts engendrés conduiraient probablement ces clients à s’adresser ailleurs » (de Nonancourt & Burnotte, 2017, paragr. 35). En analysant son environnement, il est possible de trouver des solutions, à Grenoble il existe un data center nommé le « Green Data Center d’Eolas » qui utilise l’eau d’un lac afin de réduire la chaleur de leur data center alors que dans la majorité des cas, des climatiseurs de taille importante émettant des gaz à effets de serre sont utilisés, ce qui leur permet de consommer trois fois moins d’énergie qu’avec une méthode classique de refroidissement des serveurs. Dans certains cas, il est même possible de rediriger la chaleur produite vers un autre espace nécessitant de la chaleur, nous avons l’exemple de la piscine de la Butte-aux-Gailles présent dans la ville de Paris qui chauffe l’eau de ces piscines grâce à un data center présent dans le sous-sol, cela représente un double avantage, d’une part les piscines n’ont pas besoin d’un système de chauffage classique et la data center n’a pas besoin de refroidir ces machines, car toute la chaleur est envoyée vers les piscines. Comme nous avons pu le voir, les nouvelles technologies sont sources de solutions pour l’environnement notamment grâce à l’internet des objets et l’analyse des données générée par ces objets connectés, les entreprises peuvent limiter leurs impacts en analysant leur environnement et mettre en place des processus circulaires afin de réutiliser leurs matières premières ou bien leurs énergies, comme avec l’exemple des data center il est possible de ne pas utiliser des technologies polluantes grâce à un usage intelligent de l’énergie, au lieu de supprimer la chaleur, il faut l’utiliser. Afin d’avoir un maximum de solutions comme celles que nous avons pu voir, mais aussi de simplifier l’intégration de ces solutions il est important de sensibiliser à la RSE et nous allons voir que le digital est le support principal de cette sensibilisation.
Le numérique au service du bien-être des salariés
Nous n’en prenons pas forcément conscience, mais le numérique à apporter beaucoup de bonnes choses pour le bien-être des salariés, le numérique a de plus en plus d’impact sur la fonction RH. Cette fonction était truffée de nombreuses tâches administratives parfois très chronophages, nous allons donc voir l’apport de certaines solutions dans cette fonction et dans quelle mesure elle impacte les métiers, mais aussi le bien-être des salariés. Tout d’abord, nous avons l’exemple de la crise du COVID-19 qui a permis de voir l’importance du numérique dans les entreprises afin de conserver le contact entre collaborateurs, mais aussi de continuer à être productif, les entreprises qui était les mieux formées dans l’usage du digital sont les entreprises pour qui cela c’est le mieux passé. Cette crise particulière à encourager l’usage du numérique à grande vitesse, notamment les outils de communication classique comme Skype, mais aussi et surtout des outils de visioconférences avec Zoom, Teams et bien d’autres afin d’entretenir les contacts entre les collaborateurs. Pour certains métiers, n’étant pas habitués à les utiliser, ce fut un grand défi pour eux, mais aussi pour les entreprises, car il était indispensable et urgent d’accompagner leurs collaborateurs vers une solution adaptée. Le télétravail était devenu, pour une majorité, une pratique courante alors que pour certaines entreprises qui étaient contre, elles pouvaient se retrouver en grande difficulté, car le télétravail est une façon spécifique de travailler, d’après le site internet kookilearn.com « Travailler chez soit permet en général de se sentir plus libre et donc plus apaisé. Aujourd’hui il est refusé dans plus de 60% des cas par les entreprises » (kookilearn, 2018). Pour mettre en place le télétravail, il faut donc savoir accorder de la confiance à ses collaborateurs avec un management adapté, mais également fournir le matériel nécessaire aux collaborateurs pour leur bien-être, mettre en place des outils permettant la sécurité des données est aussi primordial, car l’usage du wifi personnel est différent de la connexion internet utilisée au travail, elle représente davantage de risques pour la sécurité des données de l’entreprise. Ce graphique montre que le critère influençant le plus le bien-être au travail est la transmission et le renouvellement des compétences. L’e-learning est actuellement la meilleure solution RSE, d’après Aurore Thion, qui est Digital Learning Manager chez Orange « En mettant en ligne une formation à destination de collaborateurs répartis partout en France, au lieu de les faire venir au siège, l’entreprise en mesurera immédiatement l’impact financier et environnemental. Pas seulement grâce à la suppression des déplacements, mais aussi en réduisant, les supports pédagogiques imprimés par exemple » (Itycom, 2020). De plus, d’après mon observation, les formations physiques actuelles permettent surtout au collaborateur de se former à son métier actuel afin de s’adapter aux éventuels changements et se sont majoritairement des formations imposées. Si le salarié le souhaite, il peut se renseigner auprès de la fonction RH afin de communiquer sur son envie de changer de métier et à ce moment-là, cette personne pourra la conseiller vers les formations adéquates. L’e-learning représente cependant un avantage considérable, certains collaborateurs peuvent être gênés de communiquer sur ce sujet, surtout si leur projet professionnel n’est pas précis ou par peur des retombés. L’e-learning permet aux collaborateurs d’avoir un visuel sur toutes les formations disponibles et d’essayer certaines formations qui leur parlent et cela permet aussi d’effectuer ces formations durant son temps libre, car la plateforme est constamment disponible. Cette facilité en termes de diffusion, est un réel avantage pour une entreprise, car cela contribue à la montée en compétences des salariés et comme nous avons pu le voir su le graphique ci-dessus, la montée en compétences des salariés est très impactante sur le bien-être au travail et elle a un impact direct sur la vision des collaborateurs concernant leur propre bien-être au travail. De plus, les collaborateurs sont de plus en plus volatiles, ils sont en constante recherche de mieux et de challenge, des bonnes performances en e-learning peuvent permettre de conserver lesdits collaborateurs.
L’ajout d’une nouvelle composante RSE pour être au plus près des besoins des parties prenantes
Comme nous avons pu le voir, la RSE est importante sur différents aspects, nous allons voir que les différentes parties prenantes d’une organisation accordent de plus en plus d’importance à la démarche RSE. D’un point de vue des clients, ils accordent davantage d’importance à ce qu’ils consomment, avec une préférence pour des produits et services locaux auprès d’une entreprise qui prend soin de son environnement et de la société, dans sa stratégie une entreprise se doit d’aller au-delà de son profit. Dans sa conception marketing le client était déjà au centre de ses préoccupations quitte à en oublier certaines parties prenantes comme le dit Anne-Sophie Binninger, Isabelle Robert dans l’article « La perception de la RSE par les clients : quels enjeux pour la « stakeholder marketing theory » , « L’intégration de la stakeholder theory dans l’approche marché est extrêmement récente et prouve que les stratégies marketing se sont essentiellement construites sur une seule partie prenante : le client. » (Binninger & Robert, 2011, paragr. 15). Il est important aujourd’hui de voir le client comme une globalité, de considérer un client dans son ensemble, en tant qu’employé, un citoyen, son environnement, les parties prenantes qui l’entourent aussi et ne pas se limiter à une relation d’une entreprise à acheteur.
Le comportement humain face au changement
La nouvelle composante RSE représente avant tout un changement, tout comme la transformation numérique. Nous avons déjà pu constater certains comportements humains face à ce changement et c’est toujours un sujet à débat, il y a encore beaucoup de questionnement concernant la méthode à mettre en place afin de faire en sorte que cette résistance au changement n’existe pas ou alors savoir y faire face. Comme évoqué dans la partie précédente, des réflexions similaires ont lieu et sont récentes, l’article abordé date uniquement de 2019 et nous avons pu voir aussi que la grande majorité des entreprises estime ne pas avoir assez abordé la RSE et donc ces entreprises vont avoir le défi d’intégrer cette composante et de faire face à la résistance au changement. La résistance au changement se définit par une « Attitude consciente ou inconsciente d’un individu ou d’une personne morale qui l’incite à refuser toute modification/ évolution de son état actuel. » (Ramarques, 2013). Dans le cadre du travail, ces changements se traduisent par des modifications de processus, l’apprentissage d’un nouvel outil ou de nouveaux sujets. Cette résistance se constate généralement à la suite de causes organisationnelles et managériales, une personne réagit généralement en fonction de son passé et de ses valeurs. Par exemple, si un changement a eu lieu il y a quelque année et qu’il fut considéré comme un échec ou alors une époque qui n’était pas agréable pour le collaborateur comme la pression, la mise à l’écart ou d’autres difficultés, face à un autre changement il réagira de la même manière sauf si le changement correspond aux valeurs de cette personne. Imaginons une personne ayant déjà vécu une période difficile à cause d’un changement, mais que le changement actuel est en lien avec la RSE et spécifiquement à l’environnement, si cette personne est personnellement attachée à cette cause, elle sera plus impliquée contrairement à la situation où ce changement n’est pas en accord avec les valeurs du collaborateur. Les émotions et valeurs de chacun sont finalement très personnelles, car elles correspondent à l’expérience, les émotions et valeurs de chacun malgré que cela peut concerner un grand groupe de personnes. C’est donc un vrai challenge pour les entreprises.
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Table des matières
Introduction
1) La transformation numérique peut-elle servir d’accélérateur pour la RSE ?
1.1) L’innovation technologique est porteuse de solutions pour l’environnement
1.2) Le numérique est le support principal de sensibilisation au RSE
1.3) Le numérique au service du bien-être des salariés
2) L’usage du numérique et de la RSE, nouveau modèle de croissance ?
2.1) La valeur immatérielle d’une organisation est d’une importance capitale
2.2) L’ajout d’une nouvelle composante RSE pour être au plus près des besoins des parties prenantes
2.3) La RSE encourage l’esprit d’innovation
3) L’expérience de la transformation numérique permet-elle d’anticiper les changements liés à la RSE ?
3.1) Le comportement humain face au changement
3.2) La nécessité de faire évoluer les mentalités et l’environnement de travail
3.3) Des changements nécessitants, une adaptation managériale et organisationnelle
Conclusion
Bibliographie
Webographie
Liste des annexes
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