FACE À LA CRISE ÉCOLOGIQUE MONDIALE : ENTRE LES THÉORIES DE LA « TREADMILL OF PRODUCTION » ET LA MODERNISATION ÉCOLOGIQUE ?
Pour expliquer comment l’économie s’est approprié l’environnement comme une dimension rentrant dans le marché de commodités, il est nécessaire de parler brièvement des répercussions dans le monde social de la prise en compte de l’enjeu du changement climatique. La prise de conscience du phénomène et de ses causes a suscité un grand débat politique et scientifique sur la capacité de l’homme à transformer son environnement, ainsi que sur les risques pour l’humanité concernant sa propre empreinte sur la planète (Crutzen, 2002). Durant les années 70, le monde a assisté à un déclenchement de réflexions sur la décentralisation de la place de l’homme sur l’ensemble de la vie terrestre en raison de découvertes scientifiques d’une augmentation exponentielle de GES dans l’atmosphère terrestre. Le rapport du «Club de Rome» de 1972, intitulé «Halte à la Croissance» (1972) ou rapport Meadow, a remis en question la capacité de la planète à générer les ressources nécessaires pour accompagner le progrès de la société. Un progrès qui se traduit par le paradigme de la croissance économique verticale. Cette crise écologique a une corrélation directe avec l’organisation économique sous laquelle l’humanité opère (Bonneuil & Fressoz, 2013; Zalaiewicz et al, 2015). « La dégradation généralisée du tissu de la vie sur Terre (biosphère) est le deuxième élément témoignant du basculement vers l’Anthropocène. L’effondrement de la biodiversité est lié au mouvement général de simplification (par anthropisation forestière, agricole ou urbaine), fragmentation, et destruction des écosystèmes du globe, mais il est aussi accéléré par le changement climatique». (Bonneuil & Fressoz, 2013 : 21) Cette prise en compte des risques écologiques rendus par l’existence d’une contradiction entre le modus operandi du capitalisme et l’écologie a facilité l’ouverture des débats sur la représentation de l’environnement et son rôle dans notre organisation sociale. Notamment, la prise de conscience de la capacité humaine d’exploitation progressive des ressources a donné naissance à deux courants des pensées sociologiques. Ces courants sont apparus entre les années 70 et 80 afin d’apporter des explications sur comment le monde social peut façonner le rapport entre l’homme et l’environnement : La théorie de la «Treadmill of Production » (ou TOP) et la théorie de la Modernisation Ecologique (Rosa et al., 2015). D’origine néomarxiste, la théorie de «l’engrenage de la production» est une théorie sociale américaine créée par Schnaiberg durant les années 80. Elle vise à expliquer le processus dialectique existant entre le développement économique et l’environnement. La vision de l’écosystème comme un fournisseur éternel de matières premières, destinées à se reconvertir en gains économiques par leur transformation, est l’élément abstrait structurant des sociétés modernes occidentales (Schnaiberg & Gould, 1994). « L’engrenage de la production» analyse comment la croissance économique et l’idée du développement sont devenues des objectifs institutionnalisés ainsi que des composants importants de la structure des sociétés occidentales (Schnaiberg, 1997). Pour comprendre l’enjeu environnemental vécu par le monde occidental, il est fondamental d’observer les éléments qui interagissent dans des processus économiques, politiques et sociaux décrits sous le prisme normatif de la TOP. La théorie prétend rendre intelligibles ces enjeux par le dévoilement de la dynamique sociale qui cause les contradictions écologiques. Celles-ci résultent de l’interdépendance entre la nécessité d’augmenter la production de biens et les conséquences environnementales de cette production. Le conflit sociologique présenté par la TOP engage le capital, l’État, le travail et les conflits environnementaux (Bacchiegga, 2013). La dynamique décrite par la TOP montre l’interdépendance de tous les secteurs de la société vis-à-vis de l’accélération de la production comme le seul moyen d’atteindre à un développement économique et social. La dynamique, c’est-à-dire l’engrenage, fonctionne de cette manière : le capital accumulé par la croissance de la production est investi dans la recherche de nouvelles technologies dont l’objectif est d’augmenter encore plus les profits des entreprises. Ainsi, le développement de nouvelles technologies est possible grâce à l’organisation scientifique des universités et des instituts de recherche (Gould et al, 2004). La raison tient à ce que le système éducatif soit organisé de sorte à proposer des formations qui visent à améliorer la structure de l’engrenage de production. De la même façon, les médias promeuvent la consommation et les avantages du développement économique national afin d’empêcher que l’engrenage ne ralentisse ou ne s’arrête. C’est pourquoi la quête de développement économique devient la priorité des politiques des États. Afin de garantir la croissance économique nationale, les États accordent une part de leur pouvoir au capital privé leur permettant de maintenir leur propre pouvoir. Par ailleurs, les États estiment maintenir un rapport de pouvoir équilibré envers la population en créant des politiques publiques en faveur de l’emploi et du bien-être social. En réalité, il s’agit d’un partage de la croissance économique avec la population pour garantir sa souveraineté politique (Bacchiegga, 2013). De ce fait, selon la modélisation du fonctionnement des sociétés modernes décrites par la «Treadmill of Production», le bien-être social est conditionné au développement économique.
LE MDP ET LA NOUVELLE DYNAMIQUE NORD-SUD SUR LE MARCHÉ DU CO2 : L’APPARITION DES OPPORTUNITÉS, DES CONTROVERSES ET DES INÉGALITÉS
Le Protocole de Kyoto, créé en 1997, a établi un objectif global de réduction de 5 % des émissions GES au niveau global par rapport aux émissions de 1990, sur une première période d’engagement (2008-2012). La deuxième période d’engagement prévoit la réduction de 18 % des émissions globales de GES entre 2013-2020. Les modalités de mise en œuvre de ce traité pour atteindre ces objectifs chiffrés de réduction de GES comptent sur la création des mécanismes de marché donnant une «certaine» flexibilité au caractère contraignant du Protocole (Demaze, 2009). Le Mécanisme du Développement Propre (MDP) est né ainsi d’un «appel» à la souplesse dans la concrétisation de ces objectifs au sein des négociations (Aykut & Dahan, 2015). Pourquoi la «nécessité» de flexibilité ? La réponse repose sur l’établissement d’une gouvernance climatique globale basée sur la division entre «pays développés» et «pays en voie de développement». Ce clivage a été présent dans la Convention-Cadre des Nations Unies sur Changement Climatique et s’est concrétisé au sein du traité de Kyoto. Elle assume implicitement l’existence d’une dichotomie entre le développement économique et l’environnement (Demaze, 2009). Le principe de «responsabilités communes, mais différenciées» paramètre la politique onusienne de lutte contre le changement climatique. En réalité, cette politique part du présupposé que tous les pays ont une part d’engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Toutefois plusieurs pays n’ont pas les mêmes niveaux de croissance économique pour lutter de façon équitable contre le phénomène. De ce fait, le traité stipule que les pays les plus émetteurs ont une responsabilité majeure dans les efforts pour réduire les émissions en raison de leur capacité économique de mettre en place des instruments et des technologies pour atténuer le phénomène (Gemenne, 2009). En revanche, les pays en voie de développement possèdent des responsabilités différenciées sur l’enjeu du climat dans la mesure où ils ne possèdent pas un niveau économique comparable aux pays développés pour investir dans les mesures de réduction de GES. Ainsi, le Protocole ne leur impose pas d’obligations chiffrées de réduction des émissions. Cela se doit aussi à une revendication de ces pays qui craignaient que l’imposition des objectifs de réduction puisse « freiner » leur développement économique (Aykut & Dahan, 2015). Finalement, le traité établit que les pays en voie de développement participent à l’atténuation du changement climatique à partir de la participation volontaire aux mécanismes de flexibilité. La mise en place du Mécanisme de Développement Propre aiderait les pays de l’Annexe I31 à atteindre leur objectif de réduction des émissions et les pays en voie de développement, les pays du Non-Annexe I, à contribuer à cette réduction sans mettre en péril leur «développement économique». Cette coopération se concrétiserait à travers la mise en place des projets de technologies propres et d’un marché d’échange de quotas des émissions de carbone. « L’objet du mécanisme pour un développement “propre” est d’aider les Parties ne figurant pas à l’Annexe I à parvenir à un développement durable ainsi qu’à contribuer à l’objectif ultime de la Convention, et d’aider les parties visées par l’Annexe I à remplir leurs engagements chiffrés de limitation et de réduction de leurs émissions prévus à l’article 3» (Article 12, Protocole de Kyoto, 1998). Blanchard (2000) souligne que la création des mécanismes de flexibilité était stratégique dans le traité pour deux raisons. La première repose sur le fait qu’il y avait une incertitude quant à la mise en œuvre de ce protocole et l’accomplissement des objectifs de réduction selon les différents secteurs d’activités des pays développés. D’autre part, le MDP permet aux pays en développement, après la signature du Traité de Kyoto, de continuer à avoir la croissance économique comme priorité nationale au nom du «développement durable ». Considérant le fait que le MDP ait été créé pour inclure les pays en développement dans le marché du carbone et aider les pays de l’Annexe I à atteindre leur objectif de réduction, il est nécessaire de décrire son fonctionnement. La description technique des modalités de participation et de mise en œuvre des projets MDP est indispensable pour comprendre où reposent les controverses et les critiques faites à ce mécanisme. Tout d’abord, le principe base du MDP est la coopération internationale. En effet, la CCNUCC part du principe que si les problèmes climatiques étaient traités localement, ils pourraient engendrer encore plus des inégalités dans le scénario international (Maljean- Dubois & Wamaere, 2015). Ainsi, en raison de la division créée entre «pays développés» et «pays en voie de développement» au sein du Protocole, le traité part du principe que la coopération internationale pourrait être une solution envisageable pour que les pays en voie de développement continuent à se développer et contribuent en parallèle à la lutte contre le changement climatique. « [Les parties] coopèrent afin de promouvoir des modalités efficaces pour mettre au point, appliquer et diffuser des technologies, savoir-faire, pratiques et procédés écologiquement rationnels présentant un intérêt du point de vue des changements climatiques, et prennent toutes les mesures possibles pour promouvoir, faciliter et financer, selon qu’il convient, l’accès à ces ressources ou leur transfert, en particulier au profit des pays en développement» (Article 10, Protocole de Kyoto, 1998 : article 10). En supposant que les pays en voie de développement aient des difficultés financières à se développer et à mettre en place des technologies «propres », le MDP prévoit l’essor des technologies de réductions de GES dans ces pays à travers le «financement» des technologies «propres» provenant des pays de l’Annexe I. Les réductions de GES correspondantes à la mise en place de ces nouvelles technologies se transforment en crédits carbone, ou CER (Certified Emission Reduction). Ces crédits, chacun équivalant à une tonne de CO2 évitée, peuvent être utilisés par le pays de l’Annexe I, financeur du projet, à atteindre son objectif de réduction des émissions. Les CER peuvent être aussi vendus à d’autres pays. À partir de leur commercialisation, d’autres pays de l’Annexe I ayant des difficultés à accomplir leurs programmes de réduction des émissions imposés par Kyoto peuvent les acheter (UNFCCC, 2018). La dynamique du marché du carbone mondial réglée par Kyoto est ainsi créée. Un des instruments de cette coopération internationale au sein du MDP serait la question de transfert de technologie et de savoir-faire (Dechezlepetre et al, 2009). De ce fait, les pays développés assisteraient les pays en voie de développement à se développer «autrement » et suivre une trajectoire plus « écologique» que les pays de l’Annexe I (Das, 2011). Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC32) définit la notion de transfert de technologie au sein de la gouvernance climatique globale comme la suivante : «Technology transfer is defined as the broad set of processes covering the flows of know-how, experience and equipment and is the result of many day-to-day decisions of the different stakeholders involved. A number of social, economic,political, legal, and technological factors influence the flow and quality of technology transfer» (Metz et al., 2000 :2). Cette notion reste donc très large et couvre plusieurs actions correspondant à la notion de transfert technologique. Malgré le fait que le transfert de technologie ne soit pas obligatoire dans le mécanisme, sa mise en place figure comme un élément «attirant» et «stratégique» pour encourager l’adoption du mécanisme au niveau global (Doranova et al, 2009). Au regard de cette définition, la Convention-Cadre définit le transfert de technologie comme un moyen de concrétisation de la notion de « développement durable » dans les pays en voie de développement33). « A key, complementary objective is that the CDM is to assist developing countries in achieving their sustainable development. There are many co-benefits of the investment in climate change mitigation projects channelled through the CDM towards developing countries, not least of which is the transfer of technology and know-how not already available in the host countries » (UNFCCC, 2010 : 10). Cette coopération se concrétiserait sous la forme d’aide à la création des projets de technologies propres.
Le transfert de technologie au sein du MDP : un instrument de modernisation écologique dans une gouvernance néolibérale ?
Dans l’article 11 du Protocole, sous le principe de «responsabilités communes, mais différenciées », les pays de l’Annexe I s’engagent à fournir des instruments financiers et technologiques afin d’intégrer les pays de la non-Annexe à lutter contre le changement climatique. Ainsi, la coopération internationale inscrite dans la gouvernance climatique onusienne apparaît notamment sous la forme de «transfert technologique ». Des mécanismes financiers, comme le MDP, servent d’outil de financement pour mettre en place des technologies « plus écologiques » dans les pays en voie de développement. « [Les pays développés] fournissent également aux pays en développement Parties, notamment aux moyens de transferts de technologies, les ressources financières dont ils ont besoin pour couvrir la totalité des couts supplémentaires convenus encourus pour progresser dans l’exécution des engagements déjà énoncés au paragraphe 1 de l’article 4 de la Convention» (Protocole de Kyoto, 1998 : paragraphe 2, article 11). En réalité, du fait du caractère vague de cette notion de «transfert technologique », le GIEC (2000) traduit « le transfert technologique » comme une palette d’actions : le transfert d’expérience, de savoir-faire, et d’équipements. Or finalement, cette notion n’a-t-elle pas dépassé la rhétorique institutionnelle? Dans quelle mesure s’est-elle concrétisée dans la mise en œuvre du MDP à travers le monde ? Selon le rapport officiel de la CCNUCC de 2010 sur le niveau de contribution du transfert technologique au sein du MDP, ce transfert s’est réalisé de façon très hétérogène au fur et à mesure de la mise en place du mécanisme. Plus précisément, il s’est manifesté très différemment selon les secteurs d’activités et les pays hébergeurs de projets. Premièrement, il y a eu un déclin des projets attestant d’un transfert technologique entre les années de 2007 et 2008 pour la Chine, le Brésil et l’Inde. Selon le rapport, cette dimension s’explique par le fait que les «grands émergents» sont les «champions » des projets MDP enregistrés dans le monde. De sorte que la technologie (savoir faire, expérience ou équipement) empruntée auparavant fait désormais partie de la pratique locale. Un autre argument présenté par le rapport indique que le déclin du transfert dans ces pays tient aussi au fait que plusieurs technologies étaient déjà en train d’y être développées. En outre, le transfert technologique n’a pas subi un déclin dans les pays plus pauvres. Au contraire, il était plus notable dans des pays disposant d’une infrastructure technologique et marchande moins développée. Au total, entre les années 2007 et 2008 environ 37 % des projets MDP enregistrés ont déclaré faire l’objet d’un transfert technologique.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : Le régime climatique global et le role du Brésil dans l’enjeu du climat à travers le domaine des déchets
Chapitre I : L’approche économique des politiques environnementales : Le marché du carbone comme instrument de lutte contre le changement climatique
1.1 Face à la crise écologique mondiale : entre Les théories de la « Treadmill of production » et la Modernisation écologique ?
1.1.1.La création du marché du carbone comme réponse politique à la crise écologique : Quelle est sa logique de fonctionnement ?
1.1.2. Le référentiel global des politiques publiques : Le rôle des économistes dans le processus de décision des politiques environnementales
1.2. LE MDP et la nouvelle dynamique Nord-Sud sur le marché du CO2 : L’apparition des opportunités, des controverses et des inégalités
1.2.1. La coopération internationale comme principe théorique pour le fonctionnement du MDP
1.2.2. Le cycle de vie d’un projet MDP : entre règles et modalités d’une gouvernance globale et locale
1.2.3. Le développement comme critère controversé de séparation entre les pays au sein du Protocole : les conséquences sur le MDP
1.2.4. Le transfert de technologie au sein du MDP : un instrument de modernisation écologique dans une gouvernance néolibérale ?
1.2.5.La « mise en récit » de la notion de développement durable traduite dans le MDP
1.3. Le bilan du Protocole de Kyoto et le résultat de la COP-21 : Un nouveau traité permettrait-il continuer à lutter contre le changement climatique à partir d’un marché ?
1.3.1. L’accord de Paris : un nouvel espoir pour un renouvèlement de l’esprit du MDP ?
Chapitre II : La gouvernance du MDP au Brésil les reflets des contradictions politiques du pays
2.1 La vulnérabilité socio-économique brésilienne relative au phénomène du changement climatique
2.2 Les tendances à la hausse des émissions de GES sur le territoire brésilien : les reflets d’un modèle de développement nocif
2.2.1 Les émissions de méthane par le secteur de l’agriculture et de l’élevage de bétail : la tradition brésilienne du « pouvoir de la terre »
2.2.2 La reprise de l’exploitation des combustibles fossiles au Brésil : l’image du modèle « néodéveloppementaliste » en vigueur
2.2.3 Les risques environnementaux de la production de la biomasse dans le Cerrado
2.2.4 L’enjeu de la déforestation et son impact dans la posture de l’État brésilien au niveau international
2.2.5 Les émissions provenant des déchets au Brésil : un enjeu croissant
2.3 Le MDP : un concept brésilien au cœur des négociations climatiques internationales
2.3.1 La Politique Nationale brésilienne relative au changement climatique : le défi entre gouvernance nationale et gouvernance locale
2.4 Le Panorama des projets MDP au Brésil : une promesse inachevée ?
Chapitre III : La gouvernance des déchets à Rio de Janeiro : entre écologisation et résorption des vulnérabilités sociales de leur gestion des déchets
3.1 La gestion des déchets dans l’État de Rio de Janeiro avant la PNRS : Une métaphore de l’État brésilien
3.1.1 Les décharges à ciel ouvert comme destination finale des déchets urbains dans la région métropolitaine de Rio
3.1.2 Les décharges à ciel ouvert comme « zones de sacrifices »
3.1.3 Les catadores : agents de la valorisation de déchets ou survivants de l’exclusion sociale ?
3.2. La Politique Nationale sur les Déchets (Política Nacional de Resíduos Sólidos) et un essai de l’État brésilien pour « écologiser » les déchets
3.2.1. Les « décharges sanitaires » ? Le principe technique pour se débarrasser des déchets
3.2.2 Les acteurs et la « nouvelle » dynamique locale de déchets à Rio de Janeiro : La défaillance d’un modèle néolibéral ?
3.2.3 Le méthane ou l’or de déchets ? Quand les aterros sanitários sont encouragés à intégrer le Mécanisme de Développement Propre
Chapitre IV : Une analyse socio-anthropologique de la mise en œuvre du mécanisme de Développement propre dans les décharges à Rio de Janeiro
4.1 La sociologie critique comme approche épistémologique
4.1.1 Les limites de l’approche de la sociologie critique dans l’analyse de la mise en œuvre du MDP : Une brève discussion sur les critiques à propos de la sociologie de la critique
4.2 La construction de l’objet et la méthode hypothético -déductive comme démarche scientifique
4.2.1 Les critiques sur le Mécanisme du Développement Propre comme point de départ pour la démarche hypothético- déductive
4.2.2 La délimitation de l’objet dans le secteur des déchets : Le corpus de recherche et sa représentativité
4.2.3. La mise en œuvre comme outil conceptuel pour l’analyse du MDP dans les décharges sanitaires
4.2.4 L’opérationnalisation des dimensions de la notion de « développement durable » pour l’analyse de la mise en œuvre du MDP dans les décharges à Rio de Janeiro
4.3 Les acteurs et leurs roles dans le MDP à Rio de Janeiro
4.4 Le recueil de données et ses instruments : les entretiens, les observations et les sources documentaires : Les limites du terrain et la question du lien de confiance des acteurs
4.4.1 La construction de la grille d’entretien
4.5 Violence, corruption et le « clan » des déchets : Les limites du terrain et la difficulté d’accès aux acteurs
4.5.1 La violence quotidienne dans l’État de Rio de Janeiro : L’abysse social comme facteur de production des risques
4.5.2 Le « clan » des déchets et les scandales de corruption au Brésil : Comment surmonter les obstacles du terrain ?
4.6. L’analyse de contenu comme méthode d’analyse des entretiens
Conclusion
Deuxième Partie : Du Protocole de Kyoto à l’État de Rio : les différents scénarios de la mise en œuvre des projets MDP
Chapitre V : “Brazil NovaGerar landfill gas to Energy Project” : Le premier projet MDP dans le domaine des déchets au monde
5.1 Le caractère novateur du projet dans la scène nationale : quand l’adoption du MDP représente une stratégie pour les acteurs privés et les pouvoirs municipaux
5.2 Le projet en soi : son fonctionnement technique et les acteurs derrière son exécution
5.2.1 Comprendre le fonctionnement technique du projet
5.2.2 L’hétérogénéité des catégories d’acteurs derrière le fonctionnement du projet modèle de NovaGerar
5.3 L’ancienne décharge À ciel ouvert (le Lixão de Marambaia) et les risques socio-environnementaux qu’il présente
5.3.1 Les anciens catadores de Marambaia : une population invisible 14 ans après la fermeture du Lixão de Marambaia
5.4 Le retard dans l’utilisation énérgétique du biogaz : NovaGerar est-il un vrai modèle pour la gestion « durable » des déchets solides urbains ?
5.4.1 Faut-il plus d’investissement pour la mise en place d’un générateur énergétique ou faut-il un encouragement politique ?
5.4.2 L’absence d’une politique de tri à Nova Iguaçu et l’invisibilité des anciens catadores : les nuances derrière l’image de « durabilité » du projet NovaGerar
Chapitre VI : “Gramacho Landfill Gas Project” : l’ancienne plus grande décharge de l’Amérique Latine ne fait plus partie du MDP
6.1 La vulnérabilité territoriale du quartier de Jardim Gramacho
6.1.1 La décharge à ciel ouvert de Jardim Gramacho et sa visibilité dans la presse nationale et internationale
6.1.2 Les risques sanitaires et environnementaux de l’Aterro Metropolitano de Jardim Gramacho
6.2. Les enjeux de la fermeture de Gramacho : Entre récupération environnementale, justice sociale et médiatisation de la ville de Rio de Janeiro
6.2.1 La situation des catadores après la fermeture : La concrétisation de la justice sociale ?
6.2.2 Le quartier de Jardim Gramacho actuellement : l’illustration de la faiblesse des pouvoirs municipaux dans la correction des enjeux socio-environnementaux
6.3 Le « Gramacho Landfill Gas Project »
6.3.1 Les acteurs derrière le projet de Gramacho
6.3.2 Un projet MDP qui réduit des émissions, mais n’a jamais émis des crédits CO2
Chapitre VII : « PoA-CPA-1 : Landfill gas recovery from CTR Santa Rosa » : un projet né à partir des controverses locales
7.1 La Centrale de Traitement des Déchets – La CTR Rio
7.1.1 L’installation de la CTR Rio : Entre l’arbitrage public et la construction de nouveaux risques environnementaux
7.1.2 La création du Comité d’Investigation des déchets dans l’État de Rio (« CPI do Lixo ») : la mise en place d’un dispositif pour évaluer le fonctionnement des décharges sanitaires dans l’État
7.1.3 La fuite du lixiviat en 2016 : la concrétisation du risque et la défaillance de l’État de Rio comme agent gestionnaire des risques
7.1.4 La création d’un projet MDP sur une décharge controversée
7.2 La situation actuelle de la Coopérative des Anciens Catadores de Seropédica : Le prolongement de la fabrique des injustices environnementales
Conclusion
3. Troisième partie : La gouvernance climatique globale appliquée aux décharges à Rio de Janeiro
Chapitre VIII : La territorialisation du MDP : Quels sont les modes d’appropriation du mécanisme dans le secteur des déchets à Rio ?
8.1 La gouvernance du MDP à l’Échelle locale : Reflets de la posture du Brésil dans le scénario international
8.2 La technologie dans le MDP : Un choix entre bon marché et efficacité environnementale
8.2.1 Pourquoi les Project Owners du domaine des déchets doivent-ils impérativement saisir les opportunités offertes par le MDP ?
8.3 L’Écologisation de pratiques : Une réalité encouragée par le MDP dans le domaine de déchets à Rio ?
8.4 Le développement : l’emploi d’un mot à plusieurs sens
8.4.1 L’utopie du développement dans les pays émergents : Le MDP comme un instrument de sa réalisation
8.5 La Justice environnementale dans le domaine des déchets et la contribution du MDP : un objectif inachevé ?
8.5.1 Le regard des anciens catadores sur leur propre population après la fermeture des décharges : Une frustration politique
8.5.2 Le MDP comme agent de justice sociale : une rhétorique « vide » chez les Project Owners
Chapitre IX : Le Régime climatique onusien incorporé à la gouvernance locales des DECHETS : une discussion critique et des propositions pour la conception du « Sustainable Mitigation Mechanism »
9.1. Les dimensions de la notion de « développement durable » et leur mise en œuvre au sein du MDP à Rio : un récapitulatif
9.2 Entre les polémiques inhérentes au domaine des déchets à Rio et le principe néolibéral du MDP : une mise en œuvre controversée
9.2.1. Quand le néolibéralisme du MDP rencontre la réalité « néo-développementaliste » de la gestion des déchets à Rio
9.3 Le prolongement de la tendance à l’économisation de l’environnement dans la création d’un nouvel instrument global de réduction des émissions : Des suggestions pour l’inclusion effective des aspects socio-environnementaux locaux dans le « Sustainable Mitigation Mechanism »
Conclusion générale
ANNEXES
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