Au Sénégal, l’application de la politique de décentralisation vers les années 72 a coïncidé avec un boom d’Organisations non gouvernementales [ONG] nationales et internationales. Devant cette nouvelle politique, les collectivités locales (CL) commencent, sous le contrôle de l’Etat, à gouverner en elles-mêmes leurs portions territoriales. Ainsi, elles doivent chercher, en plus de l’Etat, d’autres partenaires prompts à soutenir leurs politiques de développement. De par leurs œuvres de bienfaisance, l’action des partenaires, en termes d’impacts socioéconomiques, se fait beaucoup sentir en milieu rural africain et particulièrement au Sénégal. Cependant, devant cette multitude d’ONG avec leurs idéologies différentes, les collectivités locales doivent jouer le rôle de régulateur pour avoir, non seulement, une cohérence territoriale, mais aussi, une harmonie sur les secteurs d’interventions.
La collectivité locale sur laquelle nous portons notre étude est en phase réelle à ce défi. Grâce à sa position géographique (32km au Sud-Est) par rapport à la station balnéaire de Saly Portudal (Mbour), à la précarité des conditions d’existence de ses populations et à la dynamique de certains acteurs politiques, économiques, sociaux locaux, la commune de Ndiaganiao reçoit plusieurs partenaires au développement [ONG et Associations de coopération].
NDIAGANIAO ET SES POTENTIALITES
La commune de Ndiaganiao se trouve dans la région de Thiès, département de Mbour, ex arrondissement de Fissel. Elle couvre une superficie de 378,5 km² avec une population de 51 979 habitants en 2012 ; soit une densité de 137 habitants par km2 . La commune est localisée entre 14°33ˊ0ˊˊ latitude Nord et 16°43ˊ60ˊˊ longitude Ouest en DMS (Degrés, minutes, secondes) sur une altitude moyenne de 25m. Située entre le «Cayor» et le «Saloum», elle est limitée au Nord par la commune de Ngoudiane, au Sud par Sessene et de Sandiara, à l’Est par Fissel, et à l’Ouest par la commune de Tassette et de Sindia. Elle polarise 38 villages éparpillés sur une superficie de 378 ,5 km².
LA LOCALISATION DE LA COMMUNE
La commune est divisée en trois zones écologiques (entités spatiales) à savoir la zone de Ndiaganiao, Sandock et des Bas-fonds.
La zone de Ndiaganiao
Située au centre de la collectivité locale, elle est définie sur la base de son pouvoir d’attraction, de polarisation des autres villages. Elle est la plus nantie car elle abrite le poste de santé, l’hôtel de ville, le marché hebdomadaire, un Collège d’enseignement moyen (CEM), un lycée et un défunt Centre de lecture et d’animation culturel (CLAC). Elle est également la zone la plus accessible du fait qu’elle est reliée à la route nationale par une route goudronnée de 15km et sert de lieu de jonction entre les habitants des villages satellites. Elle est très peuplée avec 15 villages dont le chef-lieu de la commune pour une population de 21 369 habitants, soit prés de 51% de la population de la collectivité locale.
La zone des Bas-fonds
Avec une population de 8525 habitants répartis dans neuf villages, elle est la zone la moins peuplée car rassemblant 20% de la population de la collectivité locale. C’est une zone dotée d’un important réseau de mares et marigots, d’un forage qui est géré par l’Association des usagers du forage [Asufor] et d’un poste de santé. C’est une zone à vocation agro-sylvopastorale. Le maraichage y est développé et c’est une zone réputée pour la production de henné.
La zone de Sandock
Située au sud de Ndiaganiao, elle est peuplée de 12 865 habitants environ partagés entre 14 villages. Les populations ont des difficultés d’accès à l’eau potable et à des soins de santé de qualité du fait de l’existence de cases de santé peu fonctionnelles. Sandock rassemble 29% de la population totale de la commune de Ndiaganiao.
LE CLIMAT
Le climat est de type soudano-sahélien caractérisé par l’alternance de deux saisons ; l’une, longue et sèche avec la prédominance des vents du Nord-est qui sont chauds et secs. L’autre, courte et pluvieuse où prédomine la mousson, vent frais et humide circulant du Sud vers le Nord. Depuis quelques décennies, les précipitations annuelles ont varié entre 350 et 560 mm avec un cumul moyen de 35 jours par an. Les températures journalières varient entre 28° et 32°C en saison pluvieuse et entre 25° et 30°C en saison sèche.
LE PEUPLEMENT DE LA COMMUNE DE NDIAGANIAO
Selon (SENE, 2008), la commune de Ndiaganiao appartient à «l’ancien royaume du «Djégém» qui était une zone mal connue par les voyageurs européens. Ces derniers avaient du mal à accéder à l’intérieur du territoire et les quelques notes sur la région concernaient ses populations côtières.» .
En fait, le «Djégem» fut constitué des provinces du Mbadaan, du Sandock, du Djégem proprement dit et du Nianing. L’installation du Djégem sur le territoire de Ndiaganiao s’est effectuée suite à trois vagues successives :
✓ La première vague de population : celle des Soos/Sereer coosan Dés le début du XII éme, on note la présence d’un peuple nommé Soos dans le Baol (région de Diourbel). D’après certains auteurs comme (H. GRAVAND, 1961 et P. PELISSIER, 1966), ces Soos étaient des Socés (Soninké ou Sarakholé, Malinké) et furent les premiers à établir dans cet espace. Ils étaient venus du Gabou et du Soudan. Le Djégem faisait partie du royaume du Baol.
✓ La deuxième vague de population : La deuxième vague de population venait de la vallée du fleuve Sénégal au Nord. Ces Sérères vivaient avec les Wolofs, les Halpulaars, les Lébous, et les Soninkés. Les Séreers «vivaient dans la vallée du fleuve Sénégal avec les Toucouleurs, Peuls et les Lébous avant leur exode vers le sud.» (H. GRAVRAND, 1961). En fait, leur refus de se convertir à l’islam, les bouleversements survenus pendant cette époque de l’islamisation du Tékrur, l’instabilité suite à l’invasion des almoravides et à la chute de l’empire du Ghana seraient les raisons qui ont poussé cette vague de population à migrer vers le sud, c’est-à-dire vers les royaumes du Baol, Cayor, Siin et du Saloum. Une partie de cette population s’installe prés de la zone côtière et l’autre à l’intérieur du pays comme celle de Ndiaganiao.
✓ La troisième vague de population : Toujours selon (H. GRAVRAND, 1961), on note l’arrivée des Guellewars, guerriers de souche, originaires du Gabou : ce sont les Socés et les Séreer du Siin. A cause des guerres, ils vinrent s’établir avec leurs compagnons à Coular, dans le Saloum et dans le Siin. A Mbissel, se sont installés les nobles, tandis que les captifs et les hommes de castes occupent Joal et Fadiouth. C’est ainsi qu’après avoir imposé leur autorité aux Séreers trouvés sur place, les Guellewars fondèrent des dynasties qui sont à l’origine des royaumes du Siin et du Saloum. Au Siin, la première capitale fut Mbissel avec comme premier roi Méissa Wali Ndione (SENE, 2008) .
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Table des matières
Introduction
Problématique
Définition conceptuelle
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : LA CONTRIBUTION DES PARTENAIRES DANS LES SECTEURS SOCIOECONOMIQUES
Chapitre I : Ndiaganiao et ses potentialités
Chapitre II : Les partenaires extérieurs intervenant dans l’espace de Ndiaganiao
Chapitre III : Les secteurs d’interventions des partenaires
DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DES PARTENAIRES DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL
Chapitre I : Les impacts de la contribution des partenaires dans les secteurs socioéconomiques
Chapitre II : Les impacts de la contribution des partenaires dans les services sociaux de base
Chapitre III : Les imites des interventions des partenaires au développement
TROISIEME PARTIE : L’INFLUENCE DES PARTENAIRES SUR LA GOUVERNANCE LOCALE
Chapitre I : Les critères d’analyse de la gouvernance locale
Chapitre II : L’Organisation hiérarchique de la commune
Conclusion générale
Bibliographie
Iconographie
Liste des tableaux
Liste des cartes