L’AMPLEUR DES CRIMES VIOLENTS AU CANADA

L’AMPLEUR DES CRIMES VIOLENTS AU CANADA

Cadre conceptuel

Utilisée depuis plus de quarante ans, l’évaluation occupe, encore aujourd’hui, une place importante dans les sciences sociales (Alain & Dessureault, 2009). Effectivement, cette méthodologie ayant pris naissance dans les années 60, a entre autres permis aux chercheurs de se pencher sur les impacts, les conséquences et les déterminants d’un programme (Alain & Dessureault, 2009). Plus précisément, l’évaluation de programmes de collaboration implique la participation de l’ensemble des parties prenantes concernées par l’application de celui-ci (Hurteau, Houle, & Guillemette, 2012). De ce fait, la présente recherche ne peut être considérée comme une évaluation de programme à proprement parler, puisqu’elle mobilise principalement un seul partenaire soit : le CAVAC. En effet, bien que la participation des policiers de la SQ ait été sollicitée dans le cadre de cette étude, seule la responsable du « Projet de référence policière » de cette organisation a pu y participer. En ce qui concerne le point de vue des victimes, il importe de préciser que ces dernières n’ont pas été consultées, puisque cette démarche était déjà réalisée à un autre moment de l’année, par le biais de « L’évaluation des services offerts par le CAVAC.

Bien que cette recherche soit de type exploratoire, car elle sert principalement à produire des connaissances sur un sujet peu documenté (Trudel, Simard, & Vonarx, 2007), différents concepts et approches provenant de la recherche evaluative ont été utilisés et adaptés dans le cadre du présent mémoire, puis sont présentés dans ce chapitre. Dans un premier temps, certains éléments se rattachant à l’évaluation, et se retrouvant également dans la recherche de type exploratoire, ainsi que les nombreuses utilités de ce type de recherche sont présentés. Dans un second temps, les principaux types d’évaluation ayant inspiré l’élaboration et la réalisation de cette étude sont exposés, soit l’évaluation de l’implantation et de la mise en œuvre, ainsi que l’évaluation des retombées. Finalement, le CAVAC est positionné dans son environnement à l’aide de l’approche bioécologique, ce qui permet ensuite d’identifier les facteurs pouvant potentiellement faciliter ou entraver l’implantation et la mise en œuvre du « Projet de référence policière ».

L’exploration comme prémices à l’évaluation:

Selon Van der Maren (1995, p. 192), «La recherche exploratoire a pour but de combler un vide, une lacune dans les écrits à propos de l’objet, soit en recourant à un nouveau système descripteurs, soit en appliquant des inscripteurs connus à un nouveau matériel […] ». Pour ce faire, l’exploration est hypothétique puisqu’elle s’appuie sur l’objet d’étude et sur les connaissances que le chercheur possède sur celui-ci (Van der Maren, 1995). Ainsi, l’exploration se fonde sur un minimum d’informations disponibles et elle représente la première étape menant vers la recherche inductive, qui a pour but d’évaluer ultérieurement la représentativité des connaissances produites (Anadon & Guillemette, 2007; Trudel et al., 2007). Cette conception est davantage préconisée dans le cadre de la présente étude puisque les éléments d’exploration du « Projet de référence policière » ont été élaborés à partir des objectifs poursuivis par celui-ci ainsi qu’à partir du «Protocole d’entente régional pour l’implantation d’un service de référence policière». De plus, une démarche à plus long terme pourrait être entreprise par le CAVAC et la SQ afin d’évaluer la justesse des informations produites dans cette recherche. Cependant, à court terme, la présente étude permet, pour les organisations majoritairement impliquées, d’obtenir des informations pertinentes concernant le « Projet de référence policière ».

De plus, certains concepts provenant de l’évaluation demeurent essentiels à l’élaboration de cette étude. À ce propos, Chen (1990) souligne que l’évaluation ne doit pas suivre une ligne directrice singulière, proposée par un modèle quelconque, et qu’elle doit préférablement s’inspirer des éléments constituant un programme, afin que le chercheur construise son propre modèle d’évaluation. Également, plusieurs auteurs affirment que l’évaluation est une réflexion critique accompagnant l’intervention et que cette réflexion se doit d’être constructive, tout en étant fondée sur la connaissance des buts, des objectifs et des obstacles n’ayant pu être prévus au départ (Alain & Dessureault, 2009; Patton, 1978; Rossi, Lipsey, & Freeman, 2004; Weiss, 1972; Zuniga, 2007). Ainsi, il est envisageable d’effectuer une réflexion similaire dans le cadre d’une recherche exploratoire, en autant que celle-ci concerne l’intervention et qu’elle soit formulée de manière constructive. En effet, l’évaluation implique la collecte des informations concernant un programme afin d’émettre un jugement sur celui-ci et, par la suite, d’améliorer son efficacité (Patton, 1997). Pour ce faire, la réalisation d’une étude exploratoire basée sur l’évaluation ne permet pas d’atteindre parfaitement cette finalité, puisque l’ensemble des acteurs concernés ne sont pas consultés.

En se basant sur ces affirmations, l’exploration du « Projet de référence policière » prend tout son sens, puisque le but ultime de ce mémoire est de produire des connaissances sur le projet-pilote étudié, ce dernier n’ayant jamais été documenté scientifiquement. En effet, le point de vue des participantes sur ce projet permet d’estimer la concordance entre son utilisation réelle et celle prévue initialement. Dans un deuxième temps, des notions provenant du modèle bioécologique permettent de constituer un cadre conceptuel propre au projet-pilote du CAVAC et d’identifier les facteurs pouvant potentiellement faciliter ou entraver son implantation et sa mise en œuvre.

Les types d’évaluation ayant inspiré l’exploration:

L’évaluation de l’implantation, de même que de la mise en œuvre sont les deux principaux types d’évaluation qu’un chercheur doit combiner pour obtenir des résultats concluants concernant un programme (Alain & Dessureault, 2009). Concrètement, ces évaluations visent à comprendre le déroulement de l’intervention à l’intérieur du programme, puis à cerner les facteurs facilitant et entravant l’implantation et la mise en œuvre de celui-ci(Brousselle, Champagne, Contandriopoulos, & Hartz, 2011). Tout d’abord, l’évaluation de l’implantation détermine la conformité entre la théorie et la pratique ainsi que l’écart possible entre ces deux aspects. Également, cette évaluation amène les chercheurs à préciser la nature de certaines composantes et à réfléchir sur l’intervention réalisée à l’aide du programme (Paquette & Chagnon, 2000). Ainsi, elle leur permet d’appuyer certaines intuitions présentes avant l’implantation du programme ou derectifier la trajectoire de celui-ci en considérant des éléments inattendus (Alain & Dessureault, 2009). L’évaluation de la mise en œuvre, quant à elle, se penche sur l’organisation et sur l’application quotidienne du programme, en observant la nature de celui-ci ainsi que ses composantes (Patton, 1997). Parallèlement à cela, elle permet de comparer ce que le programme devait occasionner comme changements après son implantation et ce qu’il a concrètement provoqué en matière de prestation de services (Paquette & Chagnon, 2000; Rossi et al, 2004). De plus, l’évaluation de la mise en œuvre donne la possibilité aux intervenants de partager leurs expériences et leurs convictions relatives au programme, afin de s’assurer que ces éléments rejoignent l’application quotidienne de celui-ci (Paquette & Chagnon, 2000). Cet aspect rejoint directement l’objectif de la présente étude, bien qu’elle soit de nature exploratoire. Évidemment, il est préférable de réaliser l’évaluation de l’implantation et de la mise en œuvre immédiatement après leur déroulement (Alain & Dessureault, 2009). Toutefois, cette démarche n’a pu être accomplie ainsi dans la présente recherche puisque le « Projet de référence policière » est implanté depuis mai 2010. Par ailleurs, l’évaluation de l’implantation et de la mise en œuvre sont des compléments essentiels à un troisième type d’évaluation, celui des retombées. Cette évaluation consiste à établir un lien de causalité entre le programme dispensé et les changements observés chez la clientèle (Alain & Dessureault, 2009; Beaudoin, Lefrançois, & Ouellet, 1986; Brousselle et al., 2011; Paquette & Chagnon, 2000). Pour la réalisation de l’évaluation des retombées, l’ensemble des effets occasionnés par un   est donc pertinent (Alain & Dessureault, 2009; Brousselle et al., 2011). Ces effets, qu’ils soient positifs, négatifs ou nuls, permettent, notamment, d’obtenir une image valide et réelle de la situation (Brousselle et aL, 2011). Également, il n’est pas recommandé de procéder à une évaluation des retombées sans avoir précédemment réalisé une de ces deux premières évaluations (Alain & Dessureault, 2009; Rossi et al. 2004). En somme, dans le cadre de cette recherche il est préférable de parler d’exploration de  , de la mise en œuvre et des retombées puisque la condition essentielle de l’évaluation n’est pas respectée; soit la participation de tous les acteurs concernés par le projet (Alain & Dessureault, 2009; Brousselle et al, 2011; Hurteau et al, 2012).

À ces trois types d’évaluation s’ajoute le modèle de Paquette et Chagnon (2000), qui ont mis en relief deux concepts permettant de réaliser des évaluations propres à chacune des étapes d’un programme: (a) l’objet d’évaluation, et (b) le cycle de vie du programme. Premièrement, les objets d’évaluation sont établis par les objectifs spécifiques de la recherche (Paquette & Chagnon, 2000). Deuxièmement, le cycle de vie d’un programme se divise en cinq moments, soit : l’initiation, la conceptualisation, l’implantation, la maturité et la modification. Chacun de ces moments d’évaluation contient des composantes spécifiques pouvant être évaluées (Paquette & Chagnon, 2000; Rossi et al., 2004). En s’inspirant de cette approche evaluative, trois moments de vie du programme pouvant être explorés dans la présente étude ont été identifiés, soit : (a) l’implantation, (b) la mise en œuvre et (c) la maturité. Dans le cas présent, ces moments correspondent aux objets d’exploration ciblés dans cette recherche, soit : (a) le développement du projet, (b) l’application du projet et (c) les retombées. À ce propos, le tableau 3 présente les trois moments de la vie du programme identifiés ainsi que les objets d’étude explorés pour chacun d’entre eux.

L’apport de l’approche bioécologique dans la recherche exploratoire:

L’approche bioécologique développée par Brofenbrenner, ayant été validée empiriquement pour la première fois en 1970, postule que le développement humain s’effectue tout au long de la vie, et ce, à travers des interactions plus ou moins complexes avec l’environnement (Brofenbrenner & Evans, 2000). Selon Turcotte (1997, p. 109), Brofenbrenner proposerait « […] une simplification de la réalité en se limitant aux éléments qui apparaissent les plus significatifs du point de vue de l’intervention». Cela explique l’utilisation courante de cette approche pour décrire le développement d’un individu, d’une famille ou d’un groupe. Dans la présente recherche, l’approche bioécologique a été premièrement utilisée pour positionner le CAVAC dans son environnement afin d’identifier, dans un deuxième temps, les facteurs pouvant potentiellement faciliter ou entraver l’implantation et la mise en œuvre du « Projet de référence policière ».

Le CAVAC dans son environnement
Tout d’abord, la présente section propose d’adapter le contexte d’application de l’approche bioécologique à la réalité environnementale du CAVAC. Pour réaliser cette démarche, Drapeau (2008) soutient que les chercheurs doivent envisager les caractéristiques structurelles ainsi que les caractéristiques environnementales dans lesquelles évolue l’organisme. De son côté, Bouchard (1987) soulève que l’approche bioécologique attribue aux intervenants sociaux un rôle actif dans les environnements avec lesquels ils sont en constante interaction. La figure 3 illustre cette réalité en positionnant le CAVAC, ainsi que ses employées, au centre des interactions .

En outre, lorsque Brofenbrenner (1979; 1986) a conceptualisé l’approche écologique, aujourd’hui nommée bioécologique, il a divisé l’environnement des individus, des familles ou des groupes selon six principaux systèmes : (a) Yontosystème, (b) les microsystèmes, (c) le mésosystème, (d) Y exosystème, (e) le macrosystème, et (f) le chronosystème. Ces différents systèmes sont illustrés dans la figure 3, en lien avec les objectifs de la présente étude. Premièrement, l’ontosystème représente la personne ou l’organisation même, qui possède des caractéristiques personnelles pouvant être innées ou acquises (Bouchard, 1987; Boulanger, Larose, Larivée, Carignan, 2011). Dans la présente recherche, l’ontosystème est représenté par le CAVAC et les intervenantes y travaillant. En tant qu’organisme, le CAVAC possède des composantes organisationnelles qui lui sont propres et qui sont étroitement liées à sa mission ainsi qu’à son mandat. À cela s’ajoutent les caractéristiques personnelles et professionnelles des employées, permettant également de créer le climat structurel exclusif au CAVAC. Deuxièmement, le microsystème est un milieu de vie immédiat dans lequel participe activement la personne ou l’organisation (Boulanger et al., 2011; Drapeau, 2008). Lorsque ce concept est appliqué au CAVAC, les principaux microsystèmes à considérer sont les partenaires immédiats auprès desquels il occupe un rôle actif tels que : la SQ, les partenaires judiciaires, les organismes communautaires et les organismes publics, de même que la clientèle. Troisièmement, les rapports qu’entretient le CAVAC avec ces microsystèmes favorisent le développement et la croissance de cet organisme communautaire âgé de 20 ans. En effet, Brofenbrenner (1979) soutient que ces interactions interorganisationnelles ou interpersonnelles correspondent au mésosystème. De plus, les interactions doivent être quotidiennes et harmonieuses pour qu’un développement optimal de la personne ou de l’organisme puisse être envisageable (Bouchard, 1987; Brofenbrenner, 1979). Ces interactions sont illustrées à l’aide de flèches dans la figure 3. Quatrièmement, l’exosystème est un milieu ne requérant pas la participation active de la personne ou de l’organisation centrale, bien que les événements survenant dans ce système l’affectent directement (Boulanger et al., 2011; Brofenbrenner, 1979; 2000; Carignan, 2011; Drapeau 2008). Dans le contexte de cette recherche, le ministère de la Justice et le BAVAC forment, selon nous, le principal exosystème affectant le CAVAC et ses intervenantes sociales. Effectivement, ce système englobe autant lesenquêtes policières de la SQ et de la Sûreté municipale (SM), que les dossiers judiciaires amorcés par les procureurs de la Couronne. Cinquièmement, «le macrosystème est l’empreinte culturelle ou la toile de fond qui sous-tend l’organisation des institutions, les croyances des gens au regard des relations sociales, et le fonctionnement du système économique et social » (Drapeau, 2008, p. 20). De ce fait, les gouvernements fédéral et provincial exercent un jugement ou une pression sociale sur le CAVAC par les valeurs, les croyances, les normes et les discours qu’ils véhiculent et qui constituent le macrosystème. Par ailleurs, Drapeau (2008, p. 20) soutient que le macrosystème « détermine les conditions économiques et sociales » dans lesquelles évoluent les personnes ou les organisations. Dans le cas qui nous concerne, le système de valeurs des politiques sociales est grandement influencé par les gouvernements et les ministères qui subventionnent plusieurs organismes communautaires tels que le CAVAC. Ainsi, la toile de fond que les gouvernements et ministères proposent influence la concrétisation ou non d’un projet-pilote tel que le « Projet de référence policière ». Finalement, le chronosystème correspond principalement aux caractéristiques temporelles (Bouchard, 1987; Carignan, 2011). Ce système réfère, dans la présente recherche, à l’historique du CAVAC et à celui du « Projet de référence policière », à la durée des relations de collaboration avec certains partenaires, ainsi qu’à l’expérience professionnelle des intervenantes sociales auprès de la clientèle victime.

Les facteurs pouvant faciliter ou entraver l’implantation et la mise en œuvre d’un programme:

L’ensemble des systèmes présentés précédemment implique des facteurs pouvant faciliter ou entraver l’implantation et la mise en œuvre du « Projet de référence policière ». Tout d’abord, les acteurs sociaux du CAVAC possèdent individuellement des caractéristiques personnelles et professionnelles qui correspondent à Fontosystème, pouvant teinter l’application du programme, tout en modulant son efficacité. À cet égard, certains auteurs identifient que la formation spécialisée des intervenants, leur adhésion à la philosophie du programme, leur stabilité en emploi, leur motivation à apprendre et leur niveau d’engagement, sont des facteurs pouvant contribuer à la réussite de l’implantation et de la mise en œuvre d’un programme (Bien-Aimé & Maheu, 1998; Bouchard, 1987; Guay, 1982; Richard, 2008).

Parallèlement à cela, Bouchard (1987) ajoute qu’en plus de posséder ces facteurs ontosystémiques, les intervenants doivent démontrer une grande sensibilité aux besoins des personnes rencontrées, une volonté d’innover les services offerts et doivent faire preuve de leadership. De plus, les interrelations positives établies avec les microsystèmes  dans le partenariat peuvent faciliter l’implantation et la mise en œuvre d’un programme (Bouchard, 1987; Guay, 1982). Également, les collaborations antérieures des microsystèmes impliqués dans le partenariat actuel, qu’elles prennent la forme d’ententes multisectorielles ou de partenariats de recherche, peuvent consolider plus rapidement le partenariat proposé et assurer une continuité des services déjà existants. Ce qui amène donc, des répercussions importantes sur la rapidité de l’implantation et de la mise en œuvre du projet (Bergeron & Tourigny, 2011).

Méthodologie de la recherche:

Ce chapitre permet d’approfondir la méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude. Premièrement, il contextualise et justifie le type d’étude choisi en se rapportant à plusieurs auteurs. Deuxièmement, ce chapitre aborde différents éléments liés à la collecte des données, notamment en détaillant les objectifs de recherche ainsi que les caractéristiques liées aux populations et aux échantillons sélectionnés. De plus, il énonce les stratégies utilisées pour recueillir et analyser les données à l’étude. Finalement, ce chapitre se termine par la présentation des considérations éthiques ainsi que des limites associées à cette recherche.

Le type d’étude:

Relativement au type d’étude approprié pour la présente recherche, notre choix s’est arrêté sur la recherche qualitative puisqu’elle mise davantage sur l’analyse des processus sociaux, le sens que la personne et les collectivités donnent à l’action, la vie quotidienne et la construction de la réalité sociale (Deslauriers, 1991). De plus, l’application d’une démarche qualitative est fortement recommandée pour les études abordant un sujet peu documenté (FitzGerald, Seale, Kerins, & McElvaney, 2008; Hurteau et al., 2012; Padgett, 1998). À cet égard, le choix de cette méthodologie est justifié par l’aspect novateur de la présente recherche et par l’objectif principal de celle-ci, visant à explorer le point de vue de différents acteurs du CAVAC et de la SQ quant à l’implantation, la mise en œuvre et les retombées du « Projet de référence policière ». En effet, les méthodes qualitatives sont également pertinentes pour réaliser une étude lorsque l’objectif est de cerner le point de vue des participants et les retombées de l’objet d’étude (Van der Maren, 1995). De plus, la recherche qualitative « fait appel à des données plus personnelles, relevant davantage du jugement des personnes et de l’interprétation qu’elles se font des événements et des phénomènes sociaux » (Deslauriers, 1982, p. 1). À ce sujet, Denzin et Lincoln (2003) soulignent que la recherche qualitative permet de situer où se trouve l’observateur dans le monde. De même, ces auteurs mentionnent que la recherche qualitative implique l’étude et la collecte d’informations empiriques variées telles que les études de cas, les expériences personnelles, les introspections, les histoires de vie, les entrevues, les textes culturels et historiques ainsi que les observations. En effet, chacune de ces méthodes permet de voir différemment le monde, ce qui amène le chercheur à utiliser plusieurs méthodes d’analyse différentes pour valider ses résultats (Denzin & Lincoln, 2003).

En outre, plusieurs auteurs s’entendent sur le fait qu’il est préférable de réaliser une recherche qualitative lors d’une phase exploratoire puisque peu d’informations sont alors disponibles sur le sujet, alors qu’une compréhension en profondeur de la perspective des acteurs sociaux est souhaitée et indispensable (Padgett, 1998; Poupart, 1997). Ce constat concorde étroitement avec la présente recherche, car bien que plusieurs programmes de collaboration unissant les policiers et les intervenants sociaux aient été évalués, ces derniers ne ciblent généralement pas les interventions réalisées auprès des victimes. Par ailleurs, la réalisation d’une recherche de type exploratoire dépend, selon Denzin et Lincoln (2003), des questions qui sont posées aux participants. Ces questions découlent, quant à elles, du milieu où le programme prend place, de ce qui est disponible dans ce milieu et de ce que lechercheur connaît de celui-ci. Dans le cadre de la présente recherche, les questions posées se sont inspirées des documents fournis par le CAVAC, mais également de ce que Fétudiante-chercheure connaissait de ce milieu. Étant donné que celle-ci y occupait un emploi d’intervenante sociale à temps partiel depuis plus de deux ans lors de la collecte de données, elle était déjà familière avec la dynamique présente au sein de cet organisme, de même qu’avec le projet-pilote concerné. En somme, une méthode qualitative de type exploratoire a été privilégiée dans le cadre de la présente étude afin de recueillir davantage d’informations sur un sujet novateur et peu documenté dans la région du Saguenay-LacSaint-Jean.

Conclusion:

Cette étude visait à recueillir le point de vue de différents acteurs sociaux du CAVAC Saguenay Lac-Saint-Jean et de la SQ quant à l’implantation, la mise en œuvre et les retombées du « Projet de référence policière ». Les résultats de ce mémoire révèlent, tout d’abord, que certains facteurs ont contribué au succès de l’implantation et de la mise en œuvre de ce projet-pilote. Ces facteurs concernent principalement le climat de confiance présent entre les policiers et les intervenantes du CAVAC, le leadership de la coordonnatrice du CAVAC ainsi que la vision commune partagée entre les deux organismes quant aux besoins manifestés par les victimes et les moyens à prendre pour y répondre adéquatement. L’étude a aussi permis de documenter quelques obstacles tels que la surcharge de travail des intervenantes sociales, l’utilisation peu assidue du projet par les policiers et la période d’implantation choisie. Confrontés à ces obstacles, les partenaires ont toutefois été en mesure d’identifier des solutions pour les surmonter telles que la mise en place d’un Service de rappel, la planification de rencontres pour répondre à la réalité des intervenantes et de nouvelles rencontres d’informations pour promouvoir le projet auprès des policiers. Finalement, ce mémoire met en relief de nombreuses retombées liées au projet-pilote, soit l’atteinte des objectifs de départ contenus dans le « Protocole d’entente régionale pour l’implantation d’un service de référence policière ». En effet, les policiers et les intervenantes du CAVAC ont été en mesure d’améliorer les services offerts aux victimes, de raccourcir le délai d’intervention suivant l’événement criminel et de bonifier le partenariat les unissant .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE À L’ÉTUDE 
1.1 L’AMPLEUR DES CRIMES VIOLENTS AU CANADA
1.2 LES CONSÉQUENCES DES CRIMES VIOLENTS CHEZ LES VICTIMES
1.3 LE RISQUE DE REVICTIMISATION LORS DES INTERVENTIONS POLICIÈRES
1.4 LE PROJET DE COLLABORATION À L’ÉTUDE
CHAPITRE 2 : ÉTAT DES CONNAISSANCES 
2.1 LA COLLABORATION AU SEIN DES SERVICES DE SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX
2.2 LES PRINCIPAUX PROGRAMMES DE COLLABORATION ENTRE LES SERVICES POLICIERS ET LES SERVICES
SOCIAUX
2.2.1 Le programme « Crisis Intervention Team » (CIT)
2.2.2 Le programme « Mobile Crisis Team » (MCT)
2.3 LES FACTEURS FACILITANTS ET LES OBSTACLES À L’IMPLANTATION DES PROGRAMMES
2.3.1 Les facteurs facilitant l’implantation et la mise en œuvre des programmes
2.3.2 Les facteurs faisant obstacle à l’implantation et à la mise en œuvre des programmes
2.4 LES LIMITES DE LA RECHERCHE ACTUELLE ET LA PERTINENCE DE L’OBJET D’ÉTUDE
CHAPITRE 3 : CADRE CONCEPTUEL 
3.1 L’EXPLORATION COMME PRÉMICES À L’ÉVALUATION
3.2 LES TYPES D’ÉVALUATION AYANT INSPIRÉ L’EXPLORATION
3.3 L’APPORT DE L’APPROCHE BIOÉCOLOGIQUE DANS LA RECHERCHE EXPLORATOIRE
3.3.1 LeCAVACdans son environnement
3.3.2 Les facteurs pouvant faciliter ou entraver l’implantation et la mise en œuvre d’un
programme
CHAPITRE 4 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 
4.1 LE TYPE D’ÉTUDE
4.2 LES PRINCIPAUX OBJECTIFS POURSUIVIS
4.3 LES POPULATIONS À L’ÉTUDE
4.4 LES ÉCHANTILLONS ET LE RECRUTEMENT DES PARTICIPANTS
4.5 LA COLLECTE DES DONNÉES
4.5.1 L’analyse documentaire
4.5.2 La fiche signalétique
4.5.3 L’entrevue semi-dirigée individuelle
4.5.4 L’entrevue semi-dirigée de groupe
4.6 L’ANALYSE DES DONNÉES
4.6.1 La pré-analyse..
4.6.2 L’analyse….
4.6.3 La catégorisation
4.6.4 Les propositions
4.7 LES CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 5 : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 
5.1 LE PROFIL DES PARTICIPANTES À L’ÉTUDE
5.2 LE POINT DE VUE DES PARTICIPANTES SUR L’IMPLANTATION DU « PROJET DE RÉFÉRENCE
POLICIÈRE»
5.2.1 L’historique et la pertinence du projet
5.2.2 Les objectifs associés au projet
5.2.3 Le processus de référence mis en place dans le cadre du projet
5.2.4 Les motivations et les craintes des participantes vis-à-vis l’implantation du projet
5.2.5 Les facteurs ayant facilité l’implantation du projet
5.2.6 Les obstacles à l’implantation du projet
5.3 LE POINT DE VUE DES PARTICIPANTES SUR LA MISE EN ŒUVRE DU « PROJET DE RÉFÉRENCE
POLICIÈRE»
5.3.1 La description de la clientèle et des services offerts dans le cadre du projet
5.3.1.1 Le profil de la clientèle et des services offerts dans les statistiques compilées
5.3.1.2 Le profil de la clientèle et des services offerts, selon le discours des répondantes
5.3.2 Les changements organisationnels occasionnés par le projet
5.3.3 Les changements apportés au projet lui-même
5.3.4 Les facteurs facilitant la mise en œuvre du projet
5.3.5 Les obstacles à la mise en œuvre du projet
5.4 LE POINT DE VUE DES PARTICIPANTES DE LA SQ ET DU CAVAC SUR LES RETOMBÉES DU PROJET….
5.4.1 Les retombées pour le CAVAC
5.4.1.1 Les retombées positives pour le CAVAC…
5.4.1.2 Les retombées négatives pour le CAVAC
5.4.2 Les retombées pour la Sûreté du Québec
5.4.2.1 Les retombées positives pour la Sûreté du Québec
5.4.2.2 Les retombées négatives pour la Sûreté du Québec
5.4.3 Les retombées pour les services offerts aux victimes
5.4.4 Les recommandations des répondantes à l’égard du projet
5.4.4.1 Les recommandations des répondantes à l’égard du CAVAC
5.4.4.2 Les recommandations des répondantes à l’égard de la Sûreté du Québec
CHAPITRE 6 : DISCUSSION ET ANALYSE DES RÉSULTATS 
6.1 LE PARALLÈLE ENTRE LA THÉORIE ET LA PRATIQUE : UN REGARD EXPLORATOIRE SUR LES RETOMBÉES
DU «PROJET DE RÉFÉRENCE POLICIÈRE»
6.2 LES FACTEURS FACILITANTS ET LES OBSTACLES À L’IMPLANTATION ET À LA MISE EN ŒUVRE D’UN
PROGRAMME DE COLLABORATION
6.2.1 Les facteurs facilitants et les obstacles appartenant à l’ontosystème
6.2.2. Les facteurs facilitants et les obstacles appartenant au microsystème
6.2.3 Les facteurs facilitants appartenant au mésosystème
6.2.4 Les facteurs facilitants appartenant à l’exosystème
6.2.5 Le facteur facilitant appartenant au macrosystème
6.2.6 Les facteurs facilitants et les obstacles appartenant au chronosystème 1
6.3 LES FORCES, LIMITES ET BIAIS DE L’ÉTUDE
6.4 LES RECOMMANDATIONS
CONCLUSION

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *