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Multiplication des rencontres conviviales
L’homme est un être raisonnable qui ne peut pas vivre en dehors de la société. L’apparition du langage ou les signe de langage pour les muets a rendu possible la vie en communauté. Il place l’homme au-dessus des animaux. Observer ou interpréter de loin autrui ne suffit pas pour le connaître, car il est nécessaire d’échanger les idées et de communiquer pour exprimer les connaissances que chacun a acquises.
Chaque personne a sa façon de percevoir certaines c hoses comme le bien et le mal, l’utile et l’inutile. Le langage n’est rien d’autre qu’un moyen de faciliter et de s’adapter à la vie. Il est aussi un instrument au service de la vie. Toute existence dépend toujours de celle des autres et en communiquant avec autrui, cela nous aide à nous fai re des amis. C’est vrai qu’au départ, cela ne serait qu’une simple connaissance, c’est-à-dire une connaissance en tant que voisin, collègue de travail, camarade de classe. Mais à force de se rencontrer tous les jours, la co mmunication devient plus directe et plus délicate. Chacun garde sa distance,mais la multiplication de ces rencontres s’agrandit au cours du temps.
Personne n’est devenu ami sincère et intime dès la première rencontre, sauf en cas de force majeure, comme en temps de guerre ou à un moment exceptionnel. Dans ce cas, la parole ou les signes de parole est la manifestation de la raison, car cette dernière est une faculté qui place chaque humain au premier rang de tous les êtres. Descartes confirme cette idée dans sa célèbre citation : « La parole est la manifestation de la raison un instrument universel, qui peut servir en toutes sortes de rencontres » 5.
A première vue, chaque rencontre a sa façon de se montrer, que ce soit par sympathie, par pitié, par haine ou par vengeance. Pour ces dernières, la rencontre n’est pas le fruit d’un pur hasard, mais d’une organisation ou d’un plan pour obtenir quelque chose de mauvais. Et suite à la citation ci-dessus, Descartes a ajouté : « La parole est l’unique signe et la marque assurée de la pensée cachée et renfermée dans le corps 6».
Cela signifie qu’autrui observe d’une manière particulière tous les mouvements et toutes les conduites que nous échangeons pendant le moment que nous avons passé ensemble afin d’en déduire quelques informations sur les comportements de chacun. Peut-être que cela ne se montre pas tout de suite, mais au fil du temps, si la rencontre se multiplie, la relation finira par s’améliorer selon le cas.
Faire la connaissance de quelqu’un est une bonne chose dans la vie sociale, car être connu dans la société est unprestige. De plus, cela facilite l’accomplissement de nos tâches quotidienn es. Nous nous sentons heureux car tout le monde nous adore. Mais si c’est connu du côté négatif, il vaut mieux changer de quartier, car l’air quotidien risquerait de nous ennuyer. Etre sociable et surtout aimable dans la société est un honneur.
La multiplication des rencontres nous permet de connaître autrui tel qu’il est et c’est une occasion favorable pour communiquer. S’exprimer, c’est manifester ses pensées ou ses sentiments selon ses propres motifs. Et à force de se croiser tous les jours, nous devenons amis, nous nous dévoilons petit à petit des secrets ; peut-être quenous ne nous faisons pas confiance tout de suite, mais plus tard, la relation devient plus intime. Là, nous nous sentons plus proches et nous finissons par nous manquer. Comme dans une relation amoureuse, l’un et l’autre se donnent confiance et se jurent même de la loyauté, fidélité et surtouamitié pour la vie.
L’amitié a un caractère qui la spécifie. C’est la onfiance mutuelle et la croyance en cette relation. La sincérité et la franchise y occupent une grande place ; c’est pourquoi on bannit les mensonges. L’amitié est un engagement libre qui dépend de la volonté de celui qui l’accepte, car nous ne pouvons pas forcer une personne de nous aimer ou d’être notre ami. Chacun a sa façon de percevoir les gestes et surtout de juger autrui. Donc, il faut bien choisir ses amis, se poser beaucoup de questions si celui à qui nous avons offert notre am itié le mérite, sinon, le risque est trop grand. Ce mauvais choix pourrait nous détruire la vie.
Toute rencontre nous révèle des sentiments inattendus. Cela est le résultat de conversations que nous échangeons avecautrui. Là aussi, nous avons largement l’occasion d’interpréter la conduite d’autrui qui est devenu ami. D’autant plus que les amis ont beaucoup de choses à se dire, ils disposent du temps pour se confier leurs petits problèmes. Toutes ces occasions leur permettent de se rapprocher beaucoup plus, c’est pourquoi ils essaient de connaître ce que détestent et aiment le plus l’un et l’autre. Dans ce sens, il faut garder cette nouvelle amitiéen disant de belles paroles qui font exciter la conscience de chacun.
Les amis se respectent. C’est pour cela qu’ils se c omprennent dans des différentes circonstances. Dès lors, ils deviennent complices aboutissant jusqu’à une ressemblance de caractère. Les amis s’admirent et s’adorent quoi qu’il arrive. Ce qui est plus import ant encore, c’est de savoir pardonner et ne laisser jamais personne s’immiscer dans cette relation. Il est nécessaire aussi de ne pas refroidir ce sentiment par une distance ou un silence, car dans l’amitié, le dialogue est très important et les amis aident à apaiser toutes les souffrances.
L’amitié a une valeur très importante dans la vie humaine. On peut dire même que c’est une chose merveilleuse quirend service à toute relation. Elle a ses aspects spécifiques qui la distinguent et qui la privilégient de toutes sortes de relation amicale. S’il en est ainsi, quel est l’avantage que l’amitié nous apporte ?
Notion de l’amitié
Sentiment objectif pour juger autrui
Dans la vie, il faut savoir distinguer ce qui est bon pour soi-même. Cela existe aussi dans l’amitié. L’amitié sedéfinit comme un sentiment réciproque d’affection ou de sympathie qui lie deux personnes avec plus de respect sans attrait sexuel. Ces caractères valorisent la qualité de l’amitié dans le domaine moral. Tout homme doit être conscient de ses actes. Il doit assumer sa responsabilité selon le cas qui apparaît. Il est d’abord manifeste que nous pouvons distinguer nous- mêmes des sentiments « vrais » et des sentiments « faux ». Chaque sentiment se mesure dans certains degrés. Et dans le cas de l’amitié, il repose sur ce que les amis ressentent. Quand on donne notre amitié à quelqu’un, cela explique qu’on est sûr de ce sentiment. On s’est en gagé avec volonté sans que les autres y interviennent. Il est nécessaire dans ce cas que l’ami ressente la même chose pour renforcer cette amitiéet que chacun respecte ce sentiment dans la mesure où ils se comprennent.
Les amis sont faits pour s’entraider dans des différentes circonstances. C’est pourquoi, dans l’amitié, ces derniers deviennent des objets pour juger autrui, c’est-à-dire que ce senti ment nous aide à étudier nous-même et après autrui. Par exemple, quand on prend conscience d’un objet, on sait ce qu’enveloppe l’objet en question. Cela dit que nous sommes intéressés par la chose et nous sommes prêtàtout pour la saisir, l’aimer et surtout la protéger par-dessus tout s’il le faut. Après tout saisir, c’est le commencement des jugements. Chaque personne a son savoir pour saisir une chose. De cela, il ne faut pas obliger autrui à penser comme soi, car la relativité de la perception des choses enveloppe une certaine confiance à soi, c’est-à-dire qu’elle fait disparaî tre la peur de critique et qu’autrui ne supportera pas.
La critique que l’ami nous apporte nous est utile, car elle nous donne des conseils et en plus, nous réveille dans notre sommeil. L’objectif c’est d’éveiller la conscience pour qu’elle reconnaisse ses actes et les assume après. La présence d’un ami est indispensabl car il nous rappelle à chaque erreur de prendre la vie en mains propres, et que ce soit dans le moment de joie ou dans le moment de tristesse comme la mort, nous sommes toujours fier de notre amitié.
Nous concevons, en effet, tout acte comme un phénomène compréhensible et nous commençons à juger objective ment autrui à travers sa conduite quotidienne. Ici, autrui, c’est celui à qui nous avons offert notre amitié. Notre relation repose sur un raisonnement très agréable qui est fondé sur de bonnes bases. Le fait de projeter ensemble est à peu près une marque de confiance. Pour cela, la sincérité joue nu rôle très important dans cette relation. Nous apercevons les amis comme comportements et qu’ils ont le droit de se juger. Mais ce jugement ne va pas sans analyse et sans compréhension, car la première chose qui nousvienne à l’esprit quand nous voyons nos amis, c’est de nous valoir égal à eux. Tous les hommes sont égaux. C’est la raison pour laquelle nous inférons la présence de notre conscience à celle de nos amis et là toutes les con duites de ce dernier nous empruntent une expérience qui nous dit enfin que tous ses comportements et ses paroles ne sont que le reflet des nôtres. Al ors, chacun doit savoir quel est le bon côté de sa relation.
L’amitié est l’objet d’étude de notre analyse. C’est pourquoi, pour adhérer à cette relation, chaque individu fait son analyse personnelle et il devient membre et accepte le nom ami. Cela veut dire que l’engagement est prononcé. L’amitié s’est souvent comparée avec l’égalité. C’est pour cela que nous tenons beaucoup à elle.
La notion d’attention la rend plus forte, car tous les caractères d’amitiés demandent quelques services que ce soit du côté positif ou du côté négatif. Tout ce que les amis attendent, c’est d’être aimés et quand nous faisons quelque chose pour nos amis, nous le donnons avec plaisir et de bonne foi sans demander un retour. De plus, nous refusons de faire du tort à nos amis, car l’attention que l’un et l’autr e s’échangent est le fruit de leur sentiment. Il y a donc une intersubjectivité de conscience entre moi et mon ami.
Tous nos vouloirs, nos connaissances, nos habitudes n’ont aucun sens si nos amis ne les éprouvent pas. Cette attention conduit à ne pas tirer des avantages et des conclusions sur les jugements que chacun apporte. Le mieux, c’est d’interpréter sagement la situation et d’accepter avec raison la réalité des choses présentes. Eviter de blesser autrui, car cela peut provoquer des conflits amicaux. Tout cela montre que l’acte d’attention est de pouvoir relier l’éveil de la conscience de deux amis. Ce qui nous ramène à l’affirmation de Merleau-Ponty sur ce prop os : « Pour prendre possessif du savoir attentif, il suffit de revenir à soi… » 7.
Donc, savoir écouter est l’un des gestes attentifs chez un ami aimable. De plus, c’est une marque de respect.
D’après cela, est-ce l’amitié qui permet la connaissance d’autrui ou les temps et les relations suivies ? Pour répondre à cette question, Aristote a cité un proverbe qui dit : « On ne peut se connaître les uns les autres avant d’avoir consommé ensemble bien des boisseaux de sel » 8.
Liberté de s’exprimer sans masque
Rappelons que nous avons reconnu qu’autrui est indispensable pendant toute notre existence et c’est grâce à son existence que nous avons arrangé notre vie, comme il fallait, surtout il nous aide à avoir conscience de nos actes. Les amis sont faits pour renouer la vie. Donc, ils sont faits pour s’entraider dans certains domaines. C’est ains i que chacun éprouve l’existence d’un ami de nature identique à l’indivi du, qui respire comme il respire et qui parle comme chacun lui parle. Nous relevons par là le sentiment de dignité humaine que les amis intimes ressentent.
Le respect de la vie de l’autre qui s’ébauche conduit l’amitié à une considération appliquée à un respect de soi, no pas pour elle-même, mais totalement donnée à chacun en progression d’existence qui est dans cette relation elle-même. C’est ici que repose la onfiance. Cette dernière renforce l’amitié car nous ne pouvons pas confesser à quelqu’un qui ne nous inspire pas confiance, surtout à un étranger. Les problèmes intimes ne se racontent pas à n’importe qui. Chaque personne a ses secrets. C’est pourquoi les amis nous servent de confidents et avoir un ami à qui confier nos lourds secrets nous soulage la conscience. Avoir l’esprit tranquille est nécessaire, car nous ne pouvons pas surmonter les difficultés de la vie si notre conscience est rongée par des remords et des regrets. Alors, à quoi sert l’amitié si les amis ne sont pas solidaires et à quoi bon retenir quelque chose qui nous culpabilise si nous avons un ami pour remonter le moral et donner conseil.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ELOGE DE L’AMITIE
CHAPITRE I : UNIVERSALITE DE LA CONDITION DE L’AMITIE
I.1.- Condition possible de la connaissance d’autrui
1.1.- Référence à une conscience
1.2.- Multiplication des rencontres conviviales
I.2. Notion de l’amitié
2.1.- Sentiment objectif pour juger autrui
2.2.- Liberté de s’exprimer sans masque
2.3.- Certitude d’une identité de qualité
CHAPITRE II : VALEUR SPECIFIQUE DE L’AMITIE
II.3.- Conforme à la loi morale
3.1.- Une relation rationnelle
3.2.- Mettre en valeur la dignité humaine
3.3.- Un effort de reconnaître la vertu
II.4.- Manifestation de l’amitié
4.1.- Indispensable dans la société
4.2.- Engagement nécessaire pour l’existence
4.3.- Nœud d’une relation humaine
DEUXIEME PARTIE : CRITIQUES DE L’AMITIE
CHAPITRE I : L’AMITIE SERAIT-ELLE MECONNAISSANCE D’AUTRUI ?
I.1.- Fonder sur certains intérêts
1.1.- Pour tirer des secrets professionnels
1.2.- Pour s’emparer du pouvoir d’autrui
1.3.- Complémentarité des besoins
I.2.- Une arme de manipulation
2.1.- Abus de confiance
2.2.- Influencer autrui
2.3.- Insouciance devant la souffrance d’autrui
CHAPITRE II : L’AMITIE COMME REDUCTION DES VALEURS .47
II.3.- Problème de personnalité
3.1.- L’égoïsme
3.2.- Dépendance suivie de mensonge
3.3.- Problème de supériorité
II.4.- Exploitation immorale
4.1.- Ambition personnelle
4.2.- Désapprobation du bonheur d’autrui
4.3.- Trahison
Résumé
TROISIEME PARTIE : LA NECESSITE DE L’AMITIE
CHAPITRE I : L’AMITIE FORME PRIVILEGIEE DE RECONNAISSANCE D’AUTRUI
I.1.- Liaison vertueuse
1.1.- Présence de la loyauté
1.2.- Juge favorable pour la vie entière
1.3.- Accord avec la justice
I.2.- Ouvertures vers les autres pays
2.1.- Amitié et concorde politique
2.2.- Limiter les frontières entre pays
2.3.- Savoir les différentes coutumes
CHAPITRE II : CONTINUITE DE LA COHESION SOCIALE
II.3.- Collaboration des différences sous l’égide de la raison
3.1.- Notion de respect des différences
3.2.- Instauration de la paix
3.3.- Crédibilité de l’existence
II.4.- Renforcer les disciplines sociales
4.1.- Compatible avec la vie collective
4.2.- Solidarité et bienveillance
4.3.- Condition nécessaire dans la norme sociale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I.- OUVRAGES PRINCIPAUX
II.- OUVRAGES GENERAUX
III.- DICTIONNAIRES
IV.- REVUE
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