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Les toits d’ici et d’ailleurs, variations des pentes
Les toits sont construits avant tout en fonction du climat et des matériaux disponibles. Les toits jouent un rôle important dans le paysage urbain.
Ils contribuent par leurs formes et leurs couleurs à l’identité de la ville. Pourquoi la silhouette des toits change-t-elle en fonction des pays et des régions ? Il s’agit principalement d’une question de climat : dans les régions pluvieuses, les toits fortement pentus permettent le ruissellement de l’eau afin d’éviter le pourrissement du bâti. Dans les régions où l’enneigement est important, le poids de la neige accumulée sur un toit de faible pente pourrait le faire s’écrouler.
Partie constitutive de l’architecture, le toit appartient aussi bien à la structure qu’à la silhouette d’un édifice. S’il est destiné à protéger de l’eau, le bâtiment qu’il couronne, n’en est pas moins le lieu d’une démonstration formelle, qu’exprime justement bien en français la notion de «couronnement». Son étude croise aussi bien des problématiques techniques (la charpente, les toits en terrasse) qu’esthétiques (volumes prismatiques de la charpente, couleurs de la couverture), voire culturelles (usages des toits où l’on se promène), ouvrant sur des questions décoratives (ornements « affirmant » le toit, ornements masquant le toit) et identitaires aires culturelles de certains types de toits, importation de modèles « étrangers »). Cette partie va nous permettre pour finir, de sortir des lectures climatologiques ou exclusivement techniques, tout en réfléchissant à l’échelle ici de la France et ces paysages de toits, mais en ouvrant sur des exemples. Pour cela, le toit en pente ce compose de deux éléments principaux qui sont la charpente et la couverture. Mais il y a également d’autres éléments qui composent les toits, qui sont les fenêtres de toit.
En France, il y avait une culture de la lucarne, il a alors fallu du temps pour que les ouvertures de type velux s’imposent et prouvent leur intérêt. Il y a aussi les cheminées, selon les lieux, des techniques variées vont être trouvées pour évoquer différemment la chaleur. Les gouttières sont des éléments importants pour évacuer l’eau et pour empêcher l’écoulement sur la voie publique et sur les personnes. Plus précisément, les traits caractéristiques de la toiture sont: la forme du toit, de même que celles des lucarnes, des cheminées et d’autres éléments secondaires; le matériau de recouvrement, sa couleur, sa taille et tout patron; des détails tels que les corniches, les encorbellements, les pignons, les avant-toits, les puits de lumière, les gargouilles, les bordures de toit (y compris les solins métalliques décoratifs, les faîteaux et le travail en fer forgé tel que les crêtes), les gouttières et les descentes pluviales. Des formes qui varies selon les endroits. La simplicité et l’homogénéité des toitures dessinent l’identité des paysages.
L’unité entre les matériaux est indispensable à la qualité esthétique d’un environnement. Ils racontent une époque et témoignent du passé. La nature des matériaux issus du terroir donne aux bourgs et aux villes leur personnalité. Il y a tout d ‘abord des zones climatiques différentes qui composent le territoire français, pour définir la pente du toit qui permettra un bon écoulement des eaux de pluies. Il faut tenir compte de la zone climatique. En France, il y a 3 zones climatiques qui ont été déterminées Première Région. Nous allons voir maintenant étape par étape chaque matériaux utilisé. Chaque région à sa « personnalité de toiture » construite à la fois à partir de son histoire, de son climat et de ses ressources.
Il y a eu un intérêt pour le toit selon les lieux. Le toit a été une ressource d’occupation qui est différente selon le contexte. Il y a eu des moyens techniques très typiques à un lieu, comme les Altanes à Venise ou les toits prairie dans les pays nordiques.
Pour commencer, la construction des « Altanes » remonterait au XIIème siècle…. Toujours à cause de la densité du tissu urbain et de la concomitance des canaux et de l’eau, de nombreuses maisons ne pouvaient prétendre à une cour ou un jardin privatif….
C’est par la construction de ces « Altanes», originales et typiques, que les vénitiens récupérèrent de petits espaces aérés et ensoleillés, bénéficiant de points de vue remarquables sur la cité et la lagune…. A une certaine époque la plupart des maisons de Venise possédaient leur « Altanes », puis, du fait de leur entretien difficile de par leur construction en bois et suite à diverses interdictions de la République vénitienne, de nombreuses disparurent, pour réapparaître de plus belle à partir du XVème siècle…. Tout le monde a entendu parler du « blond vénitien »…. Jadis, il n’existait pas de teintures chimiques comme aujourd’hui pour se colorer les cheveux….Alors, pour acquérir cette belle couleur dorée, les vénitiennes se séchaient les cheveux au soleil des « Altanes »…. A Venise on trouve aussi sur les toits, les cheminées qui marquent la ville, ce sont les cheminées vénitiennes.
Il y en a quand même 7000, et ce nombre dépassait autrefois 10 000. Les cheminées vénitiennes typiques, telles que l’on peut en voir aujourd’hui un peu partout dans Venise, ont une forme architecturale caractéristique, mais ont été conçues initialement dans un esprit pratique, comme cela est souvent le cas.
En effet, les risques d’incendie, liés à la conjonction de l’utilisation de produits de chauffage produisant des escarbilles, et à la constitution des toits euxmêmes recouverts de paille, étaient très importants.
Mais aussi, il y a comme spécificité que l’on peut trouver ailleurs, les toits végétalisés qui sont utilisés depuis des siècles, dans les pays nordiques. C’est un système traditionnel nordique utilisé sur un toit en pente où de la tourbe est déposée puis de l’herbe y pousse, ce qui fait des constructions, des édifices intégrés dans le paysage , comme tous les autres systèmes de couverture. Elles sont faites de matériaux locaux immédiatement disponibles, bois, terre, végétaux, facile à travailler avec les outils existants et suffisamment isolants.
L’importance du toit dans l’habitat est une question de typologie, autrement dit d’histoire et de géographie. De tous temps, sous nos climats, les maisons et les immeubles, à la ville et à la campagne, ont eu des toits pour des raisons techniques d’étanchéité.
Mais chaque région a apporté son particularisme en fonction de son climat, des matériaux disponibles et de la destination de la maison, le tout produisant des savoir-faire de grande valeur patrimoniale.
Cette dimension d’identité régionale, très connue au point d’en être rebattue, n’a pas besoin d’être développée, mais il ne faut pas oublier combien le toit est, dans les paysages urbains et ruraux, un marqueur essentiel de l’identité locale, puisque le toit provençal n’est pas le toit breton, qui n’est ni le toit bourguignon, ni le toit alsacien.
Son esthétique est attachée à une silhouette et ses lignes de force, à des formes, à des matières et à des couleurs. Le toit participe à l’identité de la maison, d’où l’importance du toit dans l’« invention » des styles régionaux (notamment basque et breton) et dans l’enracinement, si l’on peut dire, des critères de formes, de pentes, de couvertures.
Le toit résume à lui seul l’architecture de la maison (voir la poétique des toits de Paris, de Prague, de Cracovie, de Bruges, de Sienne, etc.).
A Paris, le toit gris est un marqueur de l’identité de la ville. Ce territoire de zinc spécifique à cette ville, a entraîné la volonté d’inscrire les toit de Paris patrimoine mondial de l’Unesco. Le projet ambitieux initié par Delphine Bürkli, la maire du IXe arrondissement, en faveur d’une candidature des célèbres toitures au patrimoine mondial de l’Unesco, a été soutenu par un voeu unanime du Conseil de Paris en septembre 2014. Neuf mois plus tard, la démarche fait moins consensus. La maire de la Capitale souhaite doper la surélévation et les Verts défendent la végétalisation des toits.
Mais au fait, pourquoi gris et pas rose ou orange ? C’est parce qu’au 19ème siècle apparaissent les premiers toits gris de Paris. La ville est alors en plein essor démographique. Il faut donc moderniser
la ville pour redonner un nouveau souffle aux habitants. C’est Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine, qui entreprit les travaux de construction, sous l’égide de Napoléon III. Le zinc est très léger et facile à manipuler, il permet aussi d’augmenter la hauteur des toits et donc de faire plus de place aux locataires. Selon alors le système de couverture mise en place, cela interfère à l’espace habitable.
C’est pourquoi à Paris il y a une relation entre le paysage du toit en zinc et des chambre de bonnes qui sont un phénomène particulièrement prégnant. C’est alors que l’espace de vie est lié à la place que prend la charpente.
Nous allons voir maintenant les différentes charpentes, de la plus encombrante à la plus facilement aménageable.
La ferme latine étant la charpente la plus encombrante, quand elle est de petite portée, complique la circulation, mais le volume entre deux fermes peut être satisfaisant pour un aménagement si la hauteur du faîtage est suffisante. Pour une ferme à entrait retroussé, la charpente reste très présente mais l’entrait retroussé libère le volume. Et au mieux, la ferme à la Mansart permet le volume le plus confortable.
Tous ces types énoncés précédemment sont ce qui compose les combles traditionnels. Mais il existe aussi des fermettes industrielles en W, en général espacées de 60 cm, donc impossible d’habiter en l’état. Pour être habiter, il faudra renforcer le plancher qui n’est en général pas conçu pour supporter les charges normales d’un usage d’habitation ( de 150 à 200 kg/m²). Rare dans les immeubles collectifs. Ce type de fermette est présente dans les maisons individuelles standardisées construites à partir des années 60. Le comble du toit n’est plus grand chose. Il est plus que l’ombre de lui-même, un lieu qui permet d’écouler l’eau. Le comble à perdu de son sens et la toiture n’a plus aucune poésie à part être intégrée dans le décor.
Le toit, par cette particularité selon les régions, entraîne des réglementations qui viennent encadrer
l’aménagement sous les toits. Ces agencements viennent entraîner des modifications donc il dénature l’existant. Le projet peu créer de nouvelles vues, par la création de fenêtres de toit, verrières ou lucarnes. Il y a alors des démarches administratives et des demandes d’autorisation qui sont à prévoir. Il y a aussi des demandes à prévoir envers la copropriété dans un immeuble, car le dessus de toit n’appartient pas seulement à la personne sous le toit. L’aménagement de comble à usage privatif n’implique pas la privatisation de la toiture.
Carte de France qui est divisée en trois zones climatiques
Ces trois zonez prenent en compte l’altitude, la force des vents dominants, les taux et la fréquence des tempêtes. La géographie et le climat.
Ces règles restent encore propre à un lieu afin de toujours respecter sont homogénéité. Mais cela contre une limite pour pouvoir enrichir, et montre également un cloisonnement de pensées qui ne permet pas d’essayer de remettre en question l’existant, ou même de proposer des nouvelles solutions.
Comme si tout avait été pensé comme il le fallait, et comme si ce qu’ils imposaient était la seule vérité. De plus, l’accumulation des règles et des performances à atteindre pour être en règle, limite les possibilités et ne permet qu’une certaine direction à suivre obligatoirement.
Pour finir sur cette partie, nous pouvons dire du toit en pente qu’il se décline de plusieurs formes et se lie à des régions et traditions qui se sont mises en place et greffées comme un patrimoine visuel essentiel. Le toit est alors un des éléments le plus lié au contexte car il est ce qui protège, ce qui unifie… Ce patrimoine est aujourd’hui remis en question avec le système économique qui ferme l’accès à des ressources locales. Aujourd’hui cela questionne sur l’avenir et sur les solutions à trouver afin de voir comment le toit pourrait avoir des opportunités à interroger le système qui est mis en place.
Mais ces caractères de toits, ces paysages, font aussi rêver et sont rentrés dans un inconscient commun.
C’est aussi un lieu qui est pratiqué par des rêveurs pour nous amener dans un autre monde. Mais d’où viennent ces rêves ? Et où nous amènent-t-ils ? C’est ce que nous allons voir dans cette dernière partie.
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Table des matières
Introduction
1- Le toit en pente et son enracinement culturel
– Histoire des toits, de la nécessité au plaisir
– Les toits d’ici et d’ailleurs, variations des pentes
– Les territoires des toits, un espace qui fait rêver
2- L’aménagement sous et sur les toits
– De la théorie à la pratique
– Structure de l’existant : définition de l’espace
– La pente et les usages : optimisation, le sur-mesure
– Rapport à l’extérieur : entre ciel et terre
3- Exploration de la vie cachée des toits
– Les logements sous les toits
– Habiter sur et sous les toits
– Les habitats perchés du centre Nantes
Conclusion
Corpus de projets
Bibliographie
Entretiens
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