L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV
Les maladies allergiques et le stress oxydant : quelle relation?
Des enquêtes épidémiologiques effectuées dans différents pays suggèrent l’existence d’une association entre le stress oxydant et les maladies allergiques. Le rôle des espèces réactives de l’oxygène (ERO) dans ces affections est de plus en plus décrit. En effet, dans la dermatite atopique et l’urticaire chronique, plusieurs données cliniques ont souligné l’implication du stress oxydant dans l’induction et/ou l’amplification de ces pathologies (Omata et al., 2001; Chung et al., 2009; Sivaranjani et al., 2013; Amin et al., 2015; Dilek et al., 2016). Dans le cas de l’asthme et de rhinites allergiques, une étude turque a évalué le niveau de stress oxydatif dans les voies aériennes de 28 enfants asthmatiques et/ou rhinitiques. Les auteurs se sont intéressés aux niveaux mesurés de malondialdéhyde (reflétant le stress oxydatif) et de glutathion (reflétant l’action antioxydante). Selon les auteurs, les mesures retrouvent dans tous les groupes d’enfants malades une élévation du stress oxydatif par rapport au groupe des enfants contrôles (Celik et al., 2012). De façon intéressante, Kamer et al., (2010) ont souligné le rôle potentiel des ERO dans la pathogénèse des allergies alimentaires. Selon ces auteurs, un déséquilibre entre la balance antioxydants/prooxydants est observé chez ces enfants. Même s’il est bien connu que le stress oxydatif joue un rôle important dans la pathogénie de certaines maladies allergiques les choses sont moins connues dans le cas de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV).
L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV)
L’APLV est, avec l’allergie à l’œuf, l’allergie alimentaire la plus fréquente chez les jeunes enfants, elle affecte environ 0,5 à 6 % de la population infantile (Koletzko et al., 2012; Nwaru et al., 2014) et 2 % à 3 % de la population générale (Sicherer et Sampson, 2014). En Algérie, une étude récente réalisée sur 770 enfants âgés de 0 à 3 ans dans la région du constantinois a fait apparaître une prévalence de l’APLV de 3,64 %, avec une prédominance masculine (Boughellout et al., 2015). L’allergie au lait de vache comme à celui des différents mammifères telle la chèvre ou la brebis est principalement une réaction d’hypersensibilité immédiate médiée par les IgE mais elle peut également faire intervenir d’autres classes d’anticorps et/ou des mécanismes cellulaires responsables de manifestations retardées voire chroniques (Wal, 2011). À la différence des autres allergies, l’APLV est transitoire (Saïdi et al., 1995). Elle se résorbe spontanément dans la majorité des cas entre 3à 5 ans (Juchet et al., 2003; Sicherer et Sampson, 2010). Cependant une étude récente montre que le taux de résolution spontanée à RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES 4 l’âge de 5 ans est plus faible de l’ordre de 50 % avec une acquisition de tolérance qui peut se poursuivre jusqu’à l’adolescence (Spergel, 2013). Les symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent recouvrir des manifestations allant de légères à sévères qui affectent souvent différents organes (la peau, les voies respiratoires, le tractus gastro-intestinal et la circulation systémique) ou même des réactions généralisées (irritabilité, troubles du sommeil, une mauvaise croissance ou choc anaphylactique) (Wal, 2011; Wood et al., 2013; Salvatore et Vandenplas, 2016) (Figure. 1). Le lait de vache contient environ 20 protéines capables d’induire une réaction IgEmédiée (Fiocchi et al., 2010) dont 10 sont signalées dans la base de données de la Nomenclature Officielle des Allergènes de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Union Internationale des Sociétés d’Immunologie (OMS/UISI) (www.allergen.org). Les caséines (Bos d 8), la β-lactoglobuline (Bos d 5) et l’α-lactalbumine (Bos d 4) sont considérés comme des allergènes majeurs puisque 50 % des individus allergiques au lait sont sensibilisés à ces protéines (Wal, 1998; Tsabouri et al., 2014). Très récemment, Poza-Guedes et al., (2016) ont montré que les IgE spécifiques anti β-Lactoglobuline sont dominants chez les patients atteints d’une APLV gastro-intestinale.
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Table des matières
Introduction générale
Rappels bibliographiques
1. Les maladies allergiques et le stress oxydant: quelle relation
2. L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV
2.1. Perméabilité intestinale au cours de l’APLV : cause ou conséquence des désordres intestinaux
3. Le stress oxydatif
3.1. La peroxydation lipidique
3.1.1. Phase d’initiation
3.1.2. Phase de propagation
3.1.3. Phase de terminaison
4. Les antioxydants
4.1. Les caroténoïdes
4.1.1. Le β-carotène
4.2. La vitamine E
4.3. Absorption des antioxydants
4.3.1. Le β-carotène
4.3.2. La vitamine E
5. Les antioxydants: des piégeurs d’ERO
5.1. Le β-carotène
5.2. La vitamine E
6. Rôle immunomodulateur des antioxydants
6.1. β-carotène
6.2. Vitamine E
7. Effet synergie
8. Apports quotidiens optimaux en antioxydants
Matériels et Méthodes
1. Produits chimiques, réactifs et matériels utilisés
2. Animaux
2.1. Constitution des lots
2.1.1. Protocole d’immunisation à la β-Lactoglobuline
2.1.2. Rôle de l’adjuvant
3. Détermination de la peroxydation lipidique par le dosage des substances réactives à
l’acide thiobarbiturique (TBARS
3.1. Prélèvements des échantillons sanguins et des organes
3.2. Principe
3.2.1. Au niveau sérique
3.2.2. Au niveau tissulaire
4. Etude des propriétés immunomodulatrices du β-carotène et de la vitamine E
4.1. Obtention des sérums
4.2. Dosage des anticorps IgG et IgE spécifique anti β-Lg
4.2.1. Principe général de la méthode ELISA
4.2.2. Mode opératoire
4.3. Expérimentation sur l’intestin isolé en Chambre de Ussing: test de provocation ex
vivo
4.3.1. Principe de la chambre de Ussing
4.3.2. Montage de fragments d’intestin de souris en chambre de Ussing
4.4. Signes cliniques : test de provocation
4.5. Etude histologique
4.5.1. Traitement histologiques des fragments
4.5.1.1. Fixation
4.5.1.2. La déshydratation
4.5.1.3. La clarification
4.5.1.4. L’inclusion
4.5.2. Traitement des lames
4.5.2.1. Etalement sur lames
4.5.2.2. Déparaffinage
4.5.2.3. Déshydratation
4.5.2.4. Coloration
4.5.3. Mesure de la hauteur des villosités
4.5.3.1. Principe
5. Méthodes Statistiques
Résultats
1. Teneurs en substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) au niveau
tissulaire et sérique
1.1. Lien entre stress oxydant et APLV
1.2. Evaluation des propriétés antioxydantes du β-carotène et de la vitamine E
1.2.1. Effet du β-carotène
4.2.3. Effet de l’intubation gastrique en
· β-carotène
· Vitamine E
· β-carotène associé à la vitamine E: Effet combiné
4.3. MESURE DE LA DDP
5. Signes cliniques : Test de provocation
6. Etude histologique
6.1. Effet de la sensibilisation à la β-Lg (Témoins positifs): Altérations histologiques
6.2. Effet de la supplémentation
6.3. Effet de l’intubation gastrique en
· β-carotène
· Vitamine E
· β-carotène associé à la vitamine E: Effet combiné
Discussion
Conclusion
Références bibliographique
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