Lait d’ânesse comme alicament

Lait d’ânesse comme alicament

Lait d’ânesse en cosmétique

On se souvient que Cléopâtre se servait du lait d’ânesse pour prendre des bains. Elle n’était pas la seule, Poppée, épouse de Néron, entretenait un troupeau de 500 ânesses destiné uniquement à cet usage. En France, le lait d’ânesse est surtout destiné à la réalisation de cosmétiques. Pour le moment on ne dispose que de très peu de données scientifiques sur l’efficacité réelle du lait d’ânesse dans ce domaine. Cette production s’appuie sur une mode issue de la légende de Cléopâtre, mais aucune preuve n’a jamais été apportée de son intérêt. De plus, la plupart des savons vendus dans le commerce contiennent moins de 5% de lait d’ânesse, pour des raisons techniques de conservation.

Reproduction

La physiologie de l’ânesse est proche de celle de la jument, mais son cycle de reproduction est cependant moins saisonnier (Pugh, 2002). La puberté a lieu entre 8 mois et 2 ans, cette forte variabilité s’explique par la diversité des races, par les différences de statuts sanitaires et nutritionnels, ainsi que par la variation de température et de photopériode du lieu d’élevage (Tibary et al., 2006). Les cycles observés sont généralement compris entre 20 et 40 jours (en moyenne entre 23 et 30 jours). L’oestrus en lui-même dure entre 6 et 9 jours avec une ovulation dans les dernières 24 heures des chaleurs (Pugh, 2002). Le follicule dominant a un diamètre de 25 mm, et le follicule ovulatoire un diamètre de 30 à 33 mm, pour des ânesses de taille moyenne, et de 35 à 40 mm, pour les ânesses de grande taille (Tibary et al., 2006). La période inter-oestrus est plus longue chez l’ânesse que chez la jument, elle dure environ 24 jours mais peut varier, principalement en fonction de la durée de vie du corps jaune qui est de 15 à 20 jours (Tibary et al., 2006). L’insémination artificielle est un peu plus difficile que chez la jument, car les ânesses ont un col plus long, plus étroit que celui des juments, mais elle se réalise dans les mêmes conditions que pour la jument (Pugh, 2002). La vésicule embryonnaire est visible à l’échographie entre le 10ème et le 12ème jour postovulation. L’embryon se fixe dans l’utérus aux alentours du 15ème jour (ce qui est beaucoup plus tôt que chez la jument) et les battements du coeur sont visibles à partir du 23ème jour. Des corps jaunes secondaires se mettent en place entre le 38ème et le 46ème jour postfécondation (Tibary et al., 2006). La gestation dure 365 à 376 jours, des variations allant de 340 jours jusqu’à 395 jours ayant été rapportées. Les prodromes de la mise bas, avec le développement de la mamelle et la formation de la cire (solidification du colostrum qui perle), sont observés dans les 24 à 48 h avant la mise bas (Tibary et al., 2006). Les chaleurs post-partum interviennent en moyenne 8 jours après la mise bas, avec des variations individuelles allant de 2 à 69 jours (Tibary et al., 2006 ; Pugh, 2002).

Table des matières

I. HISTOIRE ET UTILISATION DU LAIT D’ANESSE
A. Lait d’ânesse comme alicament
1. Nutrition infantile
2. Activité anti-tumorale
3. Breuvage fermenté
B. Lait d’ânesse en cosmétique  
II. PHYSIOLOGIE DE L’ANESSE  
A. Reproduction  
B. Lactation  
III. LE LAIT D’ANESSE  
A. Réalisation pratique de la traite  
B. Quantités obtenues  
1. Traite manuelle vs traite mécanique
2. Variations liées au stade de lactation et à la saison
3. Variations journalières
4. Influence du nombre de traites par jour
5. Influence de l’intervalle entre deux traites
6. Autres facteurs de variation
a) Races asines utilisées
C. Composition du lait d’ânesse  
1. Matière sèche
2. Matière grasse et fraction lipidique
a) Matière grasse totale
b) Fraction lipidique
3. Lactose
4. Protéines
a) Protéines brutes
b) Fraction azotée
5. Minéraux
6. Vitamines
7. Energie brute du lait
D. Qualités hygiéniques du lait d’ânesse  
1. Le comptage des cellules somatiques
2. Nombre total de bactéries
3. N-Acetyl-β-Glucosaminidase
4. Réglementation
E. Comparaison avec les autres espèces  
IV. ALIMENTATION DE L’ANE ET DE L’ANESSE  
A. Spécificité de l’âne  
1. Anatomie du tube digestif
a) L’estomac
b) L’intestin grêle
c) Le caecum
d) Le côlon
e) Le rectum
2. Capacité d’ingestion
3. Temps de transit des aliments dans le tube digestif
4. Digestibilité des constituants de la ration
5. Estimation du poids et du score corporel
6. Besoins et apports recommandés
a) Besoins énergétiques à l’entretien
b) Besoins protéiques
c) Besoins lipidiques
d) Besoins vitaminiques
e) Besoins en minéraux et en oligo-éléments
B. Les particularités de l’alimentation de l’ânesse gravide et de l’ânesse en lactation
1. Capacité d’ingestion
2. Digestibilité des constituants de la ration
a) Ânesse gravide
b) Ânesse en lactation
3. Besoins énergétiques
a) Ânesse gravide
b) Ânesse en lactation
4. Besoins protéiques
a) Ânesse gravide
b) Ânesse en lactation
5. Besoins vitaminiques
6. Besoins en minéraux
7. Exemple de rations
V. INFLUENCE DE L’ALIMENTATION SUR LA LACTATION DE L’ÂNESSE  
A. Quantité de lait produite  
B. Composition du lait  
1. Matière sèche
2. Matière grasse et fraction lipidique
a) Matières grasses
b) Fraction lipidique
3. Lactose
4. Protéines et fraction azoté
5. Cendres
6. Santé de la mamelle
VI. PARTIE EXPERIMENTALE  
A. Enquête sur l’alimentation des ânesses dans les élevages laitiers français
1. Objectifs
2. Méthodes et envoi du questionnaire
3. Résultats
a) Physionomie du troupeau
b) Production laitière
c) Habitat des ânes et bâtiments
d) Alimentation des ânesses en lactation
4. Discussion
B. Le suivi d’ânesses en lactation dans un élevage  
1. Objectif
2. Matériel et méthodes
a) Visite et recueil des données
b) Animaux
c) Alimentation
d) Traite
3. Résultats
a) Animaux
b) Alimentation
c) Traite
4. Discussion
CONCLUSION  
BIBLIOGRAPHIE 

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