L’agro-élevage et ses conséquences sur la transmission des pathologies animales

Climat et agro-écologie

La pluviométrie du Wellega suit une répartition originale bi-modale, avec deux saisons des pluies : une petite saison (belg) en mars-avril, puis une grande saison (meher) de juin à septembre. La saison sèche (bona) s’étend de décembre à février. Le Western Wellega se divise en deux régions, appartenant à des zones agro-écologiques différentes (Faye, 1994, Jahnke,1984). La zone des Moyennes et Hautes Terres (ou Highlands) est une particularité de la Däga, caractérisée par un système mixte intensif ; elle recouvre la majeure partie du Wellega.

Les fermiers pratiquent un système de production sédentaire, où la traction animale joue un rôle prépondérant. Les récoltes sont réparties sur les 12 mois de l’année, à la différence des zones subsahariennes africaines où une unique récolte précède la saison sèche, dite de « soudure ». Les cultures sont dominées par le blé et l’orge au-dessus de 2300m, par le tef et le maïs en dessous. Mais on trouve également du café sous couvert arboré, des légumineuses, des tubercules, des arbres fruitiers… Ce potentiel de productivité élevé, associé à une certaine stabilité politique et à la relative absence des principales maladies à vecteurs (paludisme et trypanosomose notamment) ont attiré bon nombre de fermiers. Actuellement la densité de population est de l’ordre 71,5 habitants/ km², l’agriculture est intensive, les pâturages peu nombreux, ce qui incite certains fermiers à se déplacer dans les Basses Terres voisines (ou Lowlands)1.

La région des Lowlands, que l’on peut classer dans la Qolla est située à une altitude inférieure à 1500 mètres ; la pluviométrie y est inférieure à 900 mm par an, et les températures moyennes sont comprises entre 20 et 35°C. La densité y est nettement plus faible que dans les Highlands (23.1 habitants/ km²) ; les vastes espaces disponibles pourraient en faire une zone essentiellement pastorale, cependant la présence des vecteurs d’hémoparasitoses incite les fermiers à se reposer plus sur leur propre force de travail que sur celle de leurs rares animaux. Le degré d’intensification de l’agriculture est assez élevé et les cultures diversifiées (Faye, 1994). Les fermiers déboisent la forêt primaire existant encore dans la zone, et s’installent pour 5 à 15 ans, tant que la terre est suffisamment fertile (fonctionnement de type « front pionnier ») (Fréguin, 2000).

Le système des contrats

Un contrat représente un échange de bétail à plus ou moins long terme, soit entre deux fermiers, soit entre un fermier et un habitant de la ville (Bila dans notre étude). La classification de ces contrats est complexe, d’autant plus que beaucoup de cas particuliers, dus à des relations familiales par exemple, viennent interférer. Toutes les catégories de bétail peuvent faire l’objet de contrats, y compris les jeunes, chacune ayant cependant un rôle particulier à jouer. Une première typologie des contrats a été réalisée par Sandrine Fréguin, au cours d’un stage dans la zone de Bila. Nous présentons ici les résultats de cette typologie (que nous avons par la suite simplifiés pour les besoins de notre étude) avec les différents types de contrats :

contrat d’engraissement contre fumure : c’est l’un des contrats les plus répandus dans la woreda, il se définit comme le prêt d’animaux (de toutes catégories) pour l’engraissement ; les animaux du fermier « prêteur » bénéficient ainsi de nouvelles pâtures et d’une disponibilité alimentaire supérieure, tandis que le fermier « receveur » profite de la fumure pour la fertilisation de ses propres parcelles. – contrats de labour : les animaux échangés dans ce cas de figure sont principalement des boeufs de traction ; le contrat peut être l’objet d’une rémunération, soit monétaire, soit en nature (partie de la récolte ou apport de main d’oeuvre). Ces contrats sont en général de durée limitée (1 mois), le temps que le fermier receveur laboure ses parcelles.

Celui-ci peut emprunter un ou deux boeufs, selon ses besoins. Lorsque ce type de contrats n’est pas rémunéré, il s’agit soit d’un échange de boeufs à tour de rôle entre deux fermiers, possédant chacun un boeuf et les regroupant pour former une paire de boeufs de labour, soit d’une aide apportée par le propriétaire d’une paire de boeufs à un fermier n’en possédant pas. – contrat de gardiennage ou d’hébergement : lorsqu’un fermier ne possède pas de della, il envoie ses animaux passer la nuit dans la della d’un proche voisin, qui profite de la fumure pour ses parcelles, en échange du gardiennage. Ces contrats s’effectuent en général au sein d’un même hameau et sur un long terme. Dans un souci de simplification des questionnaires et du traitement des données récoltées, nous avons limité ces différents contrats à deux appellations, dereba et goubo, qui seront explicitées dans la deuxième partie de ce document.

Une réceptivité variable des organismes concernés

Deux types de facteurs modifient la réceptivité d’un individu à une pathologie : les facteurs intrinsèques et les extrinsèques. Il existe une grande variabilité de réceptivité selon l’espèce et la race considérée mais nous n’en tiendrons pas compte car nous nous limitons ici à l’étude d’une seule race. L’âge de l’animal est un des principaux facteurs intrinsèques de variabilité à considérer. Les veaux à la mamelle présentent ainsi une réceptivité faible avec une atteinte tendineuse et articulaire mineure, sans aucune forme pulmonaire. Puis, ces animaux présentent une réceptivité moyenne augmentant progressivement de 12 à 18 mois.

Enfin, une réceptivité maximale est remarquée pour les animaux de plus de deux ans. (Provost 1987). Dans notre étude, nous avons donc défini des catégories fonctionnelles de bétail en fonction de ces tranches d’âge (cf troisième partie). Parmi les facteurs extrinsèques favorisants, le mode d’élevage est un élément déterminant. Ainsi, la conduite des troupeaux dans des aires de pâturages souvent communes et leur mélange au niveau des points d’abreuvement (souvent à horaire commun) favorisent largement la transmission de l’agent pathogène (contamination appelée de voisinage). Puis, au sein d’un même troupeau, les animaux sont rassemblés et confinés le soir venu dans la della, cette densité nocturne augmente amplement les risques de contact ; la proximité de deux mâles lors des heures de labour favorise également la transmission de la maladie.

Par ailleurs, l’introduction de nouveaux animaux dans un cheptel lors de contrats particuliers (décrits préalablement), peut soit révéler par l’infection des entrants, un foyer chronique pourtant cliniquement guéri soit amener la pathologie dans un cheptel sain (contamination appelée d’introduction). La contamination par voisinage est difficile à appréhender sur le terrain, par contre il est possible d’étudier les introductions et sorties d’animaux dans les troupeaux. Ainsi, ces pratiques d’échanges seront considérées comme le principal facteur de risque de diffusion de la pathologie dans le projet « modélisation de la dynamique de la PPCB ».

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Première partie : Présentation de la zone d’étude, de la pathologie et de l’ATP « M odélisation de la dynamique de la PPCB en Ethiopie »
Chapitre 1 : Le Wellega et les Highlands
1.1) Données générales
1.1.1. Population et découpage administratif
1.1.2. Climat et agro-écologie
1.1.3. Relief et habitat
2.2) L’agro-élevage et ses conséquences sur la transmission des pathologies animales
2.2.1) Les interactions culture-bétail
2.2.2) La calendrier cultural et les systèmes de production
2.2.3) Le système des contrats
Chapitre 2 : Rappels épidémiologiques sur la PPCB
Chapitre 3 : Présentation de l’ATP « Modélisation de la dynamique de la PPCB en Ethiopie »
Deuxième partie : Méthodologie d’enquête, collecte et traitement des données
Chapitre 1 : Méthodologie d’enquête
1.1)Réalisation des questionnaires
1.2)Testage des questionnaires et collecte des données
Chapitre 2 :Des données brutes aux tableaux d’analyses finaux
2.1) Création des tables de base
2.2) Formulation de requêtes et analyse univariée
2.3) Choix raisonné des variables d’analyse finales
Chapitre 3 : Analyse statistique multivariée
3.1) Quelques notions sur l’analyse factorielle à composantes multiples
3.2) Les différents thèmes d’analyse choisis
Troisième partie : Caractérisation des exploitants dans Burqaa Bojjii
Chapitre 1 : Caractérisation des exploitants par les variables de foyer et de troupeau
1.1) Données générales de l’analyse univariée
1.2) Typologie des exploitants par des variables de foyer et de troupeau
1.2.1) Groupe de variables utilisées
1.2.2) Détermination des plans factoriels d’étude
1.2.3) Classification ascendante hiérarchique (CAH) et description des classes
Chapitre 2 : Caractérisation des exploitants par les variables de surface agricole
2.1) Données générales de l’analyse univariée
2.2) Typologie des exploitants selon les variables de cultures
2.2.1) Variables utilisées et plans factoriels
2.2.2) Description des classes
Chapitre 3 : Caractérisation finale des exploitants par tableau croisé
Quatrième partie : Caractérisation du facteur de risque « é changes d’animaux »
Chapitre 1 : Données de l’analyse univariée
Chapitre 2 : Définition des variables d’analyse du facteur de risque
Chapitre 3 : Analyse des variables du facteur de risque
3.1) Analyse univariée
3.2) Analyse par tableau croisé
3.3) Typologie des différents types de confiage dans Burqaa Bojjii
3.3.1) Variables utilisées et plans factoriels
3.3.2) Description des classes formées.
3.4) Analyse croisée des variables de facteurs de risque et de « signalétique » de l’exploitant.
Cinquième partie : Synthèse et discussion
Chapitre 1 : Synthèse des indicateurs et de la stratégie d’analyse
1.1) A propos de Burqaa Bojjii
1.2) Indicateurs et stratégie d’analyse du facteur de risque considéré
Chapitre 2 : Représentation géographique des facteurs de risque de transmission de la PPCB
Chapitre 3 : Quelques limites au traitement des données
3.1) Un questionnaire à compléter
3.2) A propos de la véracité des réponses
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe 1 : le cadre institutionnel du stage, l’ILRI
Annexe 2 : calendrier d’utilisation des animaux dans la woreda de Bojjii
Annexe 3 : questionnaire du recensement
Annexe 4: questionnaire du suivi des facteurs de risque
Annexe 5 : base de données sous Access
Annexe 6 : dictionnaire des variables utilisées
Annexe 7 : résultats de l’analyse univariée sous Excel
Annexe 8 : exemple d’analyse multivariée sous Spad
Annexe 9 : analyse par tableaux croisés des facteurs de risque
Annexe 10 : typologie finale et classification ascendante hiérarchique des facteurs de risque.
Annexe 11 : questionnaire de validation des parcelles

L’agro-élevage et ses conséquences sur la transmission des pathologies animalesTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *