Selon Fleury et Donadieu, 1997, l’agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Alors que pour Mougeot, 1994, le concept d’agriculture urbaine, dans sa définition la plus large, englobe une variété d’activités qui peuvent prendre place dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines.
Dans tous les cas , l’agriculture urbaine et périurbaine est une industrie placée dans (intra urbain) ou sur le bord (péri-urbain) d’une ville ou d’une métropole, qui produit, transforme et distribue une gamme diversifiée de produits alimentaires et de produits non alimentaires, employant des ressources humaines et matérielles, des produits et des services existant dans et autour de cette zone urbaine et qui fournit en retour des ressources humaines et matérielles, des produits et des services à cette zone .
Depuis la fin des cycles de sécheresses, l’agriculture urbaine et périurbaine fait l’objet de nombreuses interventions à travers d’agences internationales d’aide au développement comme par exemple la FAO (Food and Agriculture Organization). L’intérêt porté sur cette activité montre l’évolution des politiques et des programmes en matière de développement international. Ainsi, au cours de ces dernières années, elle a été considérée particulièrement sous la vision de son apport à la sécurité alimentaire des populations des pays moins développés.
De nos jours, c’est à la lutte contre la pauvreté, à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables que l’agriculture urbaine et périurbaine doit, en plus, son développement. Etant donné ses apports diversifiés, cette forme d’agriculture est aujourd’hui considérée par beaucoup d’individus, de la société civile et de gouvernements comme une solution viable et durable pour contrer l’insécurité alimentaire, le chômage, le sous-emploi et la dégradation de l’environnement dans les villes des pays moins développés (PNUD, 1996). Elle a beaucoup contribué à l’approvisionnement des populations urbaines dans certaines villes africaines, atteignant près de 70 % en Afrique de l’Est (Maxwell, 1995). Dans les pays sahéliens, le système agricole périurbain s’est développé suite aux longues périodes de sécheresse pour couvrir les besoins alimentaires d’une population de plus en plus nombreuse dans les zones urbaines.
DISCUSION CONCEPTUELLE ET DEFINITIONS
L’Agriculture urbaine et périurbaine
Selon la définition du dictionnaire (Petit Robert, 1973), l’agriculture, au sens large, est l’ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l’homme. Dans un sens plus restreint, l’agriculture est l’ensemble des travaux qui s’appliquent au sol afin de produire des végétaux intéressants pour l’être humain. Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à l’agriculture urbaine et périurbaine.
Selon, Mougeot, 1994, le concept d’agriculture urbaine, dans sa définition la plus large, englobe une variété d’activités qui peuvent prendre place dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines. D’après Fleury et Donadieu, 1997, l’agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n’avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c’est ensemble qu’espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d’urbanisation et forment le territoire de la ville.
Pour Moustier et Mbaye, 1999, l’agriculture périurbaine — correspondant à l’agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne — est considérée comme l’agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usage agricole et urbain non agricole des ressources ; l’alternative ouvre sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages :
– foncier bâti et foncier agricole ;
– eau destinée aux besoins des villes et eau d’irrigation ;
– travail non agricole et travail agricole ;
– déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ;
– coexistence en ville d’une multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d’activités agricoles et urbaines génératrices d’externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).
Dans le cadre de cette étude où nous essayons d’analyser les conditions de durabilité des activités agricoles dans les quartiers de Dakar-Bango et Khor, nous optons pour une définition fondée sur celle donnée par Mbaye et Moustier (1999) et qui considère l’agriculture urbaine et périurbaine sous l’angle de la compétition avec l’étalement urbain de la ville pour l’usage des ressources. Autrement dit, dans la mesure où la population urbaine s’accroit, une telle activité doit produire et ravitailler les citadins en produits agricoles frais. Ce sont ces derniers besoins qui doivent engendrer un impératif nouveau : maintenir l’agriculture dans et à la périphérie de la ville.
Durabilité
Selon la définition du dictionnaire (Petit Robert, 1973), la durabilité c’est d’abord le «caractère de ce qui est durable. C’est la permanence, la pérennité et la persistance. C’est ensuite le temps d’utilisation (d’un bien) ou de validité (d’un droit) ». Selon Brundtland, 1987, le terme « durable » intègre, tout comme s’il était rapporté au développement, des dimensions à la fois économiques, sociales et environnementales sur une échelle temporelle et générationnelle. Dans les discours de développement durable, la notion de « durabilité » est utilisée dans la prise en compte des principes de durabilité dans la conception et la mise en œuvre des Plans Locaux de Développement (PLD), des Plan d’Investissement Communaux (PIC), des Plan Régionaux de Développement Intégré (PRDI), de l’impulsion/ Redynamisation des Comités Régionaux de Développement Durable (ou des CRD). Dans un contexte urbain et périurbain, le terme « durabilité » appliqué à la notion d’agriculture durable fait réflexion aux rapports entre agriculture et ville. Ces derniers sont souvent source d’approvisionnement en produits et d’échanges. C’est ainsi qu’ils sont bien décrits dans le projet AUVID (Agriculture Urbaine et Ville Durable) : « …au sein de ces espaces ouverts, l’espace et les activités agricoles sont méconnus des planificateurs, alors qu’ils y occupent souvent une place majeure, même si le poids démographique de l’agriculture s’affaiblit dans les pays industrialisés ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
DISCUSSION CONCEPTUELLE ET DEFINITIONS
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DES ZONES D’ETUDE
CHAPITRE I : LE MILIEU NATUREL
CHAPITRE II : LES DONNEES CLIMATIQUE
CHAPITRE III : LES CARACTERISTIQUES HUMAINES
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES SYSTEMES DE PRODUCTION, DE LA RENTABILITE ET DE L’IMPACT DES ACTIVITES AGRICOLES DANS LES ZONES D’ETUDE
CHAPITRE I : LES SYSTEMES DE PRODUCTION
CHAPITRE II : ANALYSE DES SYSTEMES DE CULTURE ET DE LA RENTABILITE
CHAPITRE III : IMPACTS DES ACTIVITES AGRICOLES
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DE LA DURABILITE DES ACTIVITES AGRICOLES ET DES FACTEURS D’EVOLUTION
CHAPITRE I : CONTRAINTES DES ACTIVITES AGRICOLES
CHAPITRE II : DURABILITE DES ACTIVITES AGRICOLES
CHAPITRE III : LES FACTEURS D’EVOLUTION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXEX