L’AGRICULTURE UN MOYEN DE SUBSISTANCE

L’AGRICULTURE : UN MOYEN DE SUBSISTANCE

Définition

L’économie de subsistance est le système d’organisation économique dans lequel une forte proportion de la production est utilisée directement par le producteur et sa famille. C’est un système dans lequel les ménages produisent en premier lieu pour leur usage personnel. Cela signifie que les nécessités de production et de consommation se recouvrent. Selon Georges Rullière, « il y a exploitation de subsistance lorsque les flux de l’activité de l’individu ou du groupe sont destinés à satisfaire leur besoin dans une proportion de 80 à 90% ». La FAO définit, quant à elle, le pourcentage d’autosubsistance de 40 à 90% avec un pourcentage supérieur à 50% dans la plupart des pays africains. Prenons le cas de Madagascar, les ménages produisent essentiellement du riz pour leurs besoins propres. Le paddy est autoconsommé aux alentours de 68%. Pour les patates douces, le manioc, le maïs, les pourcentages médians de l’autoconsommation sont respectivement de 75%, 67% et 62%. Les cultures vivrières sont les plus utilisées pour l’usage personnel tandis que pour les légumes, par exemple, l’autoconsommation est seulement de 6%. Le tableau suivant montre les détails pour l’autoconsommation à Madagascar.

Minten, Production agricole, Surplus agricole commercialisé et pauvreté, Conférence Agriculture et pauvreté, mars 2003)2 Ce tableau montre que l’autoconsommation de tubercules est très élevée (83%). En effet, les tubercules constituent une nourriture de base pour les paysans surtout en période de soudure. Par contre, les cultures de rente sont destinées uniquement à la vente pour générer un peu de revenus. La vanille ou le girofle, par exemple, ne sont pas autoconsommés puisqu’ils ne sont pas utiles aux paysans pour leur consommation propre ; ils leur seront par contre utiles en les offrant sur le marché.

En outre, l’économie de subsistance n’a jamais existé et ne le pourrait jamais à l’état pur. Même dans les anciens temps, il fallait acheter ou troquer certains produits. Par exemple, le riz était échangé contre des articles métalliques. Actuellement, même si l’économie de subsistance existe toujours, l’agriculture est devenu un secteur distinct, bien intégré à l’économie nationale grâce au marché. Cependant, dans les milieux ruraux, encore une minorité de paysans peut profiter des hautes conjonctures en produisant des surplus sur le marché. La majorité de la population rurale ne tire du marché agricole régional que des revenus accessoires par les ventes au détail. Par ailleurs, dans une économie de subsistance, l’effort productif est orienté par la nature des besoins des membres de la famille ou du groupe, et ce sont les possibilités de production qui limitent cette autosubsistance. La production n’est possible que lorsque les moyens le permettent. L’on ne peut donc consommer que ce que l’on est capable de produire. Ce qui constitue d’ores et déjà un véritable blocage pour l’alimentation parce que quand les moyens manquent, la production est insuffisante et l’on consomme moins. Mais quelles peuvent être alors les causes de ce seul souci de satisfaire l’alimentation dans un ménage ?

L’enclavement et l’absence de marché

L’isolement géographique est une contrainte au développement de l’économie rurale. En effet, l’absence ou le mauvais état des routes oblige le paysan à consommer ce qu’il produit. Dans les zones rurales, les pistes sont difficile surtout en période de pluies. Ce qui fait que les produits provenant des zones extérieures à la localité enclavée ne peuvent pas entrer. Quand ces produits peuvent s’introduire, ils sont vendus à prix très élevés. La population a par conséquent une difficulté à s’en approprier. Il peut même arriver qu’en saison de pluies, tout commerce soit impossible à cause de l’inaccessibilité de la localité.

A Madagascar, plusieurs régions souffrent encore de ce problème d’enclavement. Ainsi, l’enclavement de certaines communes du district de Vangaindrano a rendu difficile l’intervention des autorités lors de la situation de malnutrition aiguë en 2005. La population locale vit isolément à longueur d’années faute d’infrastructures routières. En outre, l’éloignement des marchés entraîne une hausse des prix des produits de première nécessité comme le sucre, le sel, l’huile… Le paysan choisit alors de se contenter du minimum. Il préfère utiliser sa propre production pour subsister. Pourtant, cette production ne suffit pas toujours même pour le paysan lui-même. Effectivement, l’autosubsistance dans les pays africains ne suppose pas une autosuffisance alimentaire.

Le concept de sécurité alimentaire

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définissent la sécurité alimentaire comme : « l’accès de tous les êtres humains, à tout moment, à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. »3 Cette définition suppose que la sécurité alimentaire concerne en même temps l’aspect quantitatif et qualitatif des besoins alimentaires. La sécurité alimentaire se définit également comme l’accès physique et économique permanent de tous aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie saine et active. La notion de sécurité alimentaire comprend quatre dimensions essentielles : disponibilité, accès, stabilité et l’utilisation adéquate des aliments par l’organisme.

La disponibilité peut être assurée par une combinaison de la production propre, des importations et aides alimentaires et des stocks. Il faut donc une quantité suffisante de nourriture pour qu’un individu puisse mener une vie active et saine. Quant à l’accès, il dépend à la fois du niveau des revenus, des distributions alimentaires gratuites, de l’état des infrastructures, et de la performance des systèmes de commercialisation et de distribution. Ainsi disposer de revenus adéquats ne permet pas toujours d’acquérir sa nourriture si les infrastructures et les systèmes de commercialisation ne permettent pas d’assurer la disponibilité physique des denrées alimentaires. Mais même si les systèmes de commercialisation et de distribution fonctionnent bien, les consommateurs sans revenu adéquat n’ont pas un accès économique adéquat à la nourriture. La dimension stabilité qui comprend la stabilité des approvisionnements et des revenus inclue la notion de vulnérabilité et constitue la principale cause de l’insécurité alimentaire transitoire. Le niveau et la stabilité des disponibilités alimentaires et des prix sont généralement utilisés comme indicateurs de performance des pays africains sub-sahariens en matière de sécurité alimentaire. Bien que ces indicateurs constituent une première étape pour mesurer la sécurité alimentaire, ils n’analysent pas les problèmes d’accès (dus aux faibles pouvoirs d’achat) ou de faible utilisation des aliments (due au manque de connaissances adéquate sur la nutrition et la santé). Il faut une meilleure utilisation de la nourriture pour la santé et l’hygiène.

En effet, l’acquisition, la consommation et la digestion de la nourriture sont importantes dans le cadre nutritionnel. Par ailleurs, chaque être humain doit chaque jour consommer une quantité minimale d’énergie (environ 2450 Kcal par jour par adulte de 55 kg5) pour une vie normale et active. Il est très important de considérer la qualité de la nourriture parce que « ce n’est pas seulement la quantité de nourriture donnée qui importe mais aussi sa qualité. Ainsi, le plus haut degré de sécurité alimentaire requiert non seulement un accès garanti et stable à de la nourriture en suffisance, mais aussi un accès à de la nourriture qui soit de qualité appropriée d’un point de vue nutritionnel, culturellement acceptable, attribuée sans perte de dignité et d’autodétermination, et sans négliger l’accomplissement des autres besoins fondamentaux ».

Par ces dimensions, la réalisation de la sécurité alimentaire constitue et reste un défi majeur à relever en Afrique sub-saharienne. En effet, près du tiers de la population totale dans cette partie, souffrent de la faim. A long terme, l’instabilité du secteur agricole réduit les investissements et innovations technologiques dans l’agriculture et le reste de l’économie. Le faible niveau d’investissement et d’innovations technologiques perpétue la faiblesse de productivité des terres et du travail et se traduit par une pauvreté de la majeure partie de la population. C’est ce contexte de faible productivité et de pauvreté structurelle qui conduit à la persistance de l’insécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne. Et c’est cette pauvreté là qui est principalement à l’origine de toute insécurité alimentaire avec l’effet conjugué d’autres facteurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
RESUME ANALYTIQUE
PARTIE I L’AGRICULTURE : FORCES ET FAIBLESSES
CHAPITRE I L’AGRICULTURE : UN MOYEN DE SUBSISTANCE
Section I L’économie de subsistance
Sous-section I.1 Définition
Sous-section I.2 Causes de l’autosubsistance
Section II L’insécurité alimentaire : un effet pervers de l’autosubsistance
Sous-section II.1 Le concept de sécurité alimentaire
Sous-section II.2 Les moyens de lutte contre l’insécurité alimentaire
Sous-section II.3 Le cas de l’insécurité alimentaire dans le district de Vangaindrano
CHAPITRE II L’AGRICULTURE : UNE SOURCE DE REVENU
Section I La pauvreté rurale et la faible productivité : un cercle vicieux
Sous-section I.1 Le cercle vicieux de la pauvreté
Sous-section I.2 Le problème du financement agricole
Sous-section I.3 La pauvreté dans le milieu rural malgache
Section II Croissance agricole et accroissement des revenus
Sous-section II.1 Développement agricole et accroissement de revenus
Sous-section II.2 L’agriculture : un outil de lutte contre la pauvreté
PARTIE II LA PARTICIPATION PAYSANNE ET LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
CHAPITRE I AUTONOMIE ET DEVELOPPEMENT
Section I Les stratégies correspondant à l’autonomisation des paysans
Sous-section I.1 La vulgarisation : un grand pas vers l’autonomie
Sous-section I.2 L’organisation de la production et de la commercialisation de la production
Section II La participation paysanne dans les politiques de croissance agricole
Sous-section II.1 La participation paysanne et la vulgarisation
Sous-section II.2 La participation des femmes
Sous-section II.3 Les autres formes de participation paysanne
CHAPITRE II LE CAS MALGACHE
Section I Les actions en cours pour la sécurisation alimentaire et l’accroissement du revenu rural
Sous-section I.1 Sécurisation alimentaire et nutritionnelle
Sous-section I.2 Les projets de développement agricole
Section II Recommandations
CONCLUSION
Références bibliographiques

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