L’agriculture moderne
Définition
C’est une agriculture qui par essence et par objectif, est liée à l’économie du marché. Elle fait appel à un important apport des capitaux étrangers et nationaux. Elle recourt systématiquement à l’emploi de trois facteurs de toute activité agricole à savoir : l’homme, la terre et le capital financier. La notion d’agriculture moderne n’implique pas obligatoirement la mise en œuvre d’une intensification mais plutôt une optimisation de l’emploi des moyens de production (foncier, travail, capitaux) en fonction des prix des produits livrés sur le marché.
Caractéristiques
L’ agriculture moderne est caractérisée par les moyens humains étant en grande partie remplacés par des machines ou robots, l’intensification requiert des investissements importants et une utilisation accrue d’intrants agricoles (engrais, produits phytosanitaires, matériel agricole, énergie). C’est ce deuxième système qui est habituellement désigné par l’appellation « agriculture intensive ». L’intensification de l’agriculture moderne a été permise par la mécanisation associée au remembrement et par l’utilisation d’intrants (semences, engrais, pesticides). Elle est liée à l’économie du marché. Cette forme d’agriculture suit les innovations agronomiques, recourt aux engrais chimiques, biologiques et pesticides, utilise des variétés de cultures améliorées et emploi des machines. Tous ces facteurs conjugués permettent de meilleurs rendements.
Types
Il existe aussi l’agriculture du type intermédiaire, rencontré chez les paysans qui bénéficient d’un encadrement agricole de la part des structures spécialisées, étatiques et privées.
Agriculture moderne non intensive ou partiellement intensive
Elle est mise en œuvre en particulier lorsque le coût du foncier est particulièrement bas, situation qui peut se rencontrer dans certains pays. On a dans ce cas une productivité par hectare faible.
Agriculture moderne intensive
L’agriculture intensive est un système de production agricole fondé sur un accroissement de la production agricole optimisé par rapport à la disponibilité des facteurs de production (moyens humains, matériels et surfaces cultivées). Ce rapport entre volume produit et facteur de production est appelé productivité. C’est-à-dire, elle cumule à la fois une productivité physique élevée du foncier ou des capitaux fixes immobilisés. C’est en ce sens qu’elle est parfois qualifiée de productiviste, terme en vogue lors de l’après-guerre dans les pays totalitaires et occidentaux, mais à connotation parfois péjorative au début du XXIe siècle.
Elle fait appel :
➜ à des équipements achetés apportés par la technique moderne : machinisme agricole, irrigation et drainage des sols, culture sous serre et culture hors-sol, etc.,
➜ à des agrofournitures achetées : semences, engrais, produits de traitement des cultures, produits de l’industrie de l’alimentation du bétail, etc.,
➜ à des techniques très diversifiées développées par l’enseignement technique agricole, par les organismes techniques de développement agricole et par la Recherche ellemême, par les services commerciaux aussi des firmes industrielles.
En maximisant les rendements, l’agriculture intensive permet de réduire, à production égale, les surfaces cultivées.
Contraintes
Les Terrains sont obligatoirement spacieux et subhorizontaux, l’agriculture intensive est vulnérable aux insectes ravageurs et aux maladies cryptogamiques. Les dispositions politiques, économiques (crises de surproduction) ou juridiques sont souvent défavorables, L’agriculture intensive est accusée d’être pratiquée aux dépens des considérations environnementales, d’où son rejet par un certain nombre de producteurs et de consommateurs, ce à quoi certains défenseurs de l’intensification arguent que l’agriculture intensive ne peut atteindre ses objectifs de rendement qu’en fournissant aux plantes des conditions optimales de croissance, en compensant la perte de fertilité naturelle du sol par des intrants remplaçant les éléments exportés. Leurs détracteurs répondent que le bilan négatif des exportations de matière organique se traduit par une perte d’humus, que les engrais et les pesticides contribuent à une dégradation des qualités pédologiques du sol et que le drainage et l’arrosage ont des conséquences en amont et en aval (coûts externes) non compensés. Les conséquences de l’intensification de l’agriculture portent notamment sur le cycle et la qualité de l’eau (eutrophisation, pollution par les pesticides), et sur la qualité des sols, en particulier sur la microfaune. Certains groupes d’espèces-clés ou « espèces ingénieurs » (vers de terre par exemple) influent sur les principaux processus écologiques du sol. Ils sont considérés par les agronomes comme des éléments essentiels de la diversité des communautés, laquelle est un facteur de stabilisation. Beaucoup de groupes-clés trouvés dans les sol (bactériens et de champignons mycorhiziens notamment) peuvent se connecter aux plantes (au moins 90 % des familles de plantes terrestres sont concernées) via des associations mycorhiziennes à arbuscules et jouer des synergies essentielles pour la survie et la productivité des plantes, contribuant à former un réseau écologique essentiellement souterrain étendu dans les sols, particulièrement riche en forêt, et que certains biologistes ont nommé le wood-wide web (en référence au « World wide web »). Beaucoup de champignons mycorhiziens sont soupçonnées d’avoir une large gamme d’hôtes. Les études faites sur les sols arables montrent cependant que la diversité en champignons mycorhiziens y est « extrêmement faible par rapport aux sols forestiers ».
SRI
Définition
Le Système de Riziculture Intensive (SRI), mis au point à Madagascar en 1983 par le Père Henri de Laulanié, fait partie des méthodes culturales innovantes et qui permettent d’améliorer considérablement les rendements, et sans avoir besoin de recourir à l’achat d’intrants souvent onéreux et difficilement accessibles aux petits paysans. La grande découverte est que le riz n’est pas une plante aquatique, mais qui doit se développer avec une gestion alternée de l’eau, et que plus tôt le riz est repiqué, plus son pouvoir de tallage augmente.
Principes
Les principes comprenaient l’application d’une quantité minimale d’eau et la transplantation individuelle de plantules très jeunes selon un motif de grille carrée .
Les principes centraux du SRI sont les suivants :
❖ Le sol des rizières doit être maintenu humide plutôt que continuellement saturé, de façon à minimiser les conditions anaérobies, car cela favorise la croissance des racines et celles des organismes aérobies du sol ainsi que leur diversité ;
❖ Les plants de riz doivent être plantés isolément et espacés de façon optimale, assez largement pour permettre une plus grande croissance des racines et du feuillage et pour que toutes les feuilles soient actives sur le plan de la photosynthèse ;
❖ Les plants de riz doivent être transplantés dès l’âge de 15 jours au stade deux feuilles, rapidement, à faible profondeur et soigneusement, pour éviter de blesser les racines et pour minimiser le choc de transplantation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : L’APPROCHE THEORIQUE DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LE MONDE
Chapitre 1 : GENERALITES SUR L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT
1.1. Concept de l’agriculture
1.1.1. L’agriculture traditionnelle
1.1.1.1. Définition
1.1.1.2. Caractéristiques
1.1.1.1.1. Les systèmes intensifs traditionnels
1.1.1.1.2. Les systèmes extensifs
1.1.1.3. Contraintes
1.1.2. L’agriculture moderne
1.1.2.1. Définition
1.1.2.2. Caractéristiques
1.1.2.3. Types
1.1.2.3.1. Agriculture moderne non intensive ou partiellement intensive
1.1.2.3.2. Agriculture moderne intensive
1.1.2.4. Contraintes
1.1.3. SRI
1.1.3.1. Définition
1.1.3.2. Principes
1.1.3.3. Avantages
1.1.3.4. Contraintes
1.1.3.4.1. Contraintes techniques
1.1.3.4.2. Contraintes économiques
1.1.3.4.3. Contraintes socio-organisationnelles
1.1.3.4.4. Contraintes socio-culturelles
1.1.4. L’agriculture de conservation
1.1.4.1. Définition
1.1.4.2. Avantages
1.1.4.3. Contraintes
1.2. Notion de l’environnement et du développement durable
1.2.1. Environnement
1.2.1.1. Définitions
1.2.1.2. Composantes de l’environnement
1.2.2. Développement durable
1.2.2.1. Définition
1.2.2.2. ODD
Chapitre 2 : ETAT DES LIEUX DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LES PAYS DEVELOPPES(PD) ET DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT(PED)
2.1. L’agriculture et environnement dans les pays développés(PD)
2.1.1. Les principales caractéristiques
2.1.2. Les conséquences sur l’environnement
2.2. L’agriculture et environnement dans les pays en voie de développement(PED)
2.2.1. Les principales caractéristiques
2.2.2. Les conséquences sur l’environnement
PARTIE 2 : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR : CAS DE LA REGION ALAOTRA
Chapitre 1 : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
1.1. Délimitation géographique et administrative de la zone d’étude
1.1.1. Situations géographiques
1.1.2. Délimitations administratives
1.2. Description de la Composante les plus pertinentes du milieu récepteur
1.2.1. Milieu physique
1.2.1.1. Climat
1.2.1.2. Température et pluviométrie
1.2.1.3. Relief
1.2.1.4. Pédologie et sol
1.2.1.5. Hydrologie
1.2.2. Milieu biologique
1.2.2.1. Végétation et flore
1.2.2.2. Faune
1.2.3. Milieu humain
1.2.3.1. Histoire de la région d’Alaotra
1.2.3.2. Démographie, répartition de la population et dynamique de la population
1.2.3.3. Economies
a) Agriculture
b) Ressources naturelles, minières et énergétiques
Chapitre 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET ENQUETES
2.1 Collecte des données et analyse d’informations sur le milieu récepteur
2.1.1 Outils
2.1.1.1 Carte géologique
2.1.1.2 Documents
2.1.2 Matériels utilisés
2.2 Observations sur terrain
2.2.1 Approche
2.2.2 Méthode de l’entonnoir
2.2.3 Objet de l’observation
2.3 Population et échantillonnage
Chapitre 3 : EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
3.1. Les outils analytiques d’évaluations
3.1.1. Matrice des impacts
3.1.2. Evaluation des impacts
3.1.2.1. Intensité
3.1.2.2. Etendue
3.1.2.3. Durée
3.1.2.4. Effet
3.1.3. Evaluation proprement dites
3.1.3.1. Impacts négatifs
3.1.3.2. Impacts positifs
3.2. Plan de gestion environnementale (PGE)
3.2.1. Méthode de mitigation ou atténuations aux impacts négatifs
3.2.2. Mesures d’optimisations des impacts positifs
3.2.3. Plan de gestion environnementale proprement dit
3.2.4. Budget estimatif du PGE
CONCLUSION