Dans la plupart des pays en voie de développement et à Madagascar l‟agriculture est le secteur le plus important. Elle génère la majorité des devises, absorbe la plus grande partie des mains d‟œuvres, approvisionne les matières premières pour les industries et constitue une importante source de revenue pour l‟Etat. En ce sens l‟agriculture est un élément déterminant des performances macroéconomique de notre pays. Mais depuis quelques décennies, l‟humanité a pris conscience qu‟il vivait, consommait, produisait dans un monde finis. De là est née le concept de développement durable. Etant donné que nous somme un pays à vocation agricole et que le développement durable est encore et aujourd‟hui une formidable opportunité d‟innovation où toute l‟humanité est invitée dans un effort de réflexion et d‟anticipation, à mettre en œuvre des nouvelles solutions pragmatique sur les champs sociaux, économiques, et environnementaux.
L’agriculture durable
Contexte de développement durable
La nature elle-même dont nous somme tributaire pour notre survie s‟épuise à notre contacte : pollutions des réserves d‟eau douce et des fonds marines, destruction des sols, réchauffement générale dû à l‟effet de serre, déforestation massive, dégradation de la couche d‟ozone stratosphérique. Le développement durable est la croisée des chemins. Il est un point de rencontre entre aujourd‟hui (satisfaire les besoins de tous) et de demain (respecter les générations futures) entre le globale (écosystème) et individuel (la recherche du bon geste), entre les apparitions d‟équité (droit sociaux pour tous) et l‟écologie (respect de la nature).
Quelques différentes perspectives du développement durable avec ses définitions
Les différentes approches du développement durable sont également en débat. Au moins deux approches opposées méritent d‟être mentionnées: une perspective « occidentale » représentée par la Commission Brundtland et une perspective « orientale » bouddhiste comme celle présentée par le philosophe et moine thaïlandais Phra Dhammapidhok. Une question mérite toutefois d‟être soulevée : y a t il un point de rencontre entre ces approches?
Le développement durable selon le rapport de Brundtland (Une perspective «occidentale »)
Sous la direction de Madame Gro Harlem Brundtland, la commission mondiale sur l’environnement et le développement propose la notion de développement durable. Le rapport Brundtland a pris audacieusement le contre-pied des thèses du Club de Rome. Pour la commission, une nouvelle ère de croissance économique est devenue nécessaire. Dans ce but, il faut élaborer des politiques de développement protégeant et mettant en valeur les ressources naturelles. La désertification, la déforestation, les pluies acides et l’effet de serre sont des menaces mortelles, mais, elles ne sont pas les conséquences inévitables de la croissance. Au contraire, écologie et économie sont complémentaires et les activités économiques doivent prendre en compte les générations futures et les populations les plus pauvres particulièrement pénalisées par les dégradations écologiques. Donc, pour la commission, le développement durable est un processus de changement dans lequel l’exploitation des ressources, le choix de l’investissement, l’orientation du développement technique ainsi que le changement institutionnel sont déterminés en fonction des besoins actuels et futurs. (CMED, 1987).
La Commission Mondiale pour l‟Environnement et le Développement (CMED) définit le développement durable comme suit: « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins » .
Les questions essentielles et les conditions nécessaires pour le développement durable identifiées par la CMED sont les suivantes :
• Population et développement;
• Sécurité alimentaire ;
• Espèces et écosystèmes ;
• Energie ;
•Industrie ; et
• Le défi urbain. .
La poursuite de ce type de développement durable suppose l‟existence :
• d’un système politique qui assure une véritable participation des citoyens aux prises de décisions ;
• d’un système économique capable de réduire les tensions liées à un développement non harmonieux ;
• d’un système de production qui respecte les obligations de protéger la base écologique du développement ;
• d’un système technologique qui autorise des modèles durables en matière de commerce et de finances ;
• d’un système administratif souple et capable de s‟auto corriger ;
• d’un système de communication qui permette d‟organiser ce modèle et de le faire accepter par tous les acteurs concernés, à tous les niveaux de la société.
Selon le rapport, le principal objectif d’un développement dit durable est de satisfaire les besoins et aspirations de l’être humain. Pour ce faire, il ne faut pas seulement accroître la productivité, mais aussi assurer l’égalité des chances pour tous. Donc, le développement durable présuppose un souci d’équité sociale entre les générations, souci qui doit s’étendre, en toute logique, à l’intérieur d’une même génération.
Une perspective « orientale » : Phra Dhammapidhok
Phra Dhammapidhok (Payutto, 1998), célèbre moine et philosophe bouddhiste, souligne que dans le développement durable défini par l‟occident, il manque d‟une dimension humaine. Il affirme que l‟idéologie occidentale insiste trop sur la„concurrence‟ ; d‟où le concept « de compromission » utilisé dans la définition de la CMED citée ci-dessus. Compromettre signifie amoindrir les besoins de toutes les parties. Si l‟autre partie n‟accepte pas le compromis, vous devrez compromettre vos propres besoins et cela conduira à de la frustration. Le développement ne sera pas durable si les populations ne sont pas satisfaites. Il est donc parvenu à la conclusion que la perception de la durabilité et le chemin qu‟elle propose d‟emprunter conduisent le développement à un cul-de-sac. D‟un point de vue bouddhiste, la durabilité renvoie à l‟écologie, l‟économie et la capacité d‟évoluer. Ce concept de « capacité d‟évolution » signifie que les êtres humains disposent d‟un potentiel d‟évolution qui leur permet de devenir des personnes moins égoïstes. La mission centrale du développement durable est d‟encourager et de convaincre les êtres humains à vivre en harmonie avec leur environnement et non à le contrôler et à le détruire. Si les humains ont été correctement socialisés, ils exprimeront une attitude correcte face à la nature et à l‟environnement et agiront en conséquence. Il affirme que :
« Un système de relation correcte de l‟espèce humaine développée et l‟acceptation du fait que les êtres humains font partie de la nature et de son écologie. Les êtres humains devraient se développer pour acquérir une meilleure capacité à aider leurs autres espèces sœurs dans le domaine de la nature ; à vivre d‟une façon harmonieuse et à ralentir les exploitations afin de contribuer à un monde meilleur.» (Payutto, 1998). Cette approche holistique de l‟humanité renvoie à trois dimensions du développement culturel :
• Les comportements et styles de vie qui ne menacent pas la nature ;
• Les esprits en harmonie avec l‟éthique (orientale), la stabilité, la motivation etc. afin de considérer les autres créatures comme des compagnons ;
• La sagesse, qui comprend le savoir et la compréhension, l‟attitude, les normes et valeurs qui permettent de vivre en harmonie avec la nature.
Il est évident que le point commun entre ces deux perspective et définitions est le respect de la nature autrement dit les êtres humains vivent en harmonie avec les autres espèces dans sa processus de satisfaction de ses besoins et sans compromettre la capacité des générations future. Mais la différence réside dans le fait que la perspective orientale concentre leurs études dans une dimension humaine que la perspective occidentale.
Historique du développement durable
L’émergence du concept de développement durable a été longue. L’idée d’un développement pouvant à la fois réduire les inégalités sociales et réduire la pression sur l’environnement a fait son chemin. Nous pouvons en retracer quelques jalons majeurs :
▶ 1968: création du Club de Rome regroupant quelques personnalités occupant des postes relativement importants dans leurs pays respectifs et souhaitant que la recherche s’empare du problème de l’évolution du monde pris dans sa globalité pour tenter de cerner les limites de la croissance économique.
▶ 1972 : Publication du Rapport Meadows qui prône une « Halte à la croissance » suite à la croissance effrénée des Trente Glorieuses.
▶ 1972 : le Club de Rome publie le rapport The limits to growth (en français Les limites de la croissance), rédigé à sa demande par une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology. Ce premier rapport donne les résultats de simulations informatiques sur l’évolution de la population humaine en fonction de l’exploitation des ressources naturelles, avec des projections jusqu’en 2100. Il en ressort que la poursuite de la croissance économique entraînera au cours du XXIe siècle une chute brutale des populations à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des énergies fossiles. Le modèle n’est cependant pas encore à ce stade sectorisé par régions comme il le sera ensuite. Selon certain, nombre de ses prévisions se sont révélées fausses. Au contraire, les auteurs euxmêmes, dans leur mise à jour de 2004 intitulé Limits to Growth.The 30-Year Update (non traduite en français) démontrent que la réalité est relativement conforme à leurs prévisions de 1972. De nombreux autres travaux critiques de certaines limites du système économique de l’époque sont publiés : citons entre autres Nicholas Georgescu-Roegen et sa comparaison entre système économique et thermodynamique ou encore l’économiste britannique E.F. Schumacher qui prône des solutions plus locales et moins technologiques et technocratiques dans son livre « Small is beautiful ».
▶ 1972 : (5 au 16 juin) : une conférence des Nations Unies sur l’environnement humain à Stockholm expose notamment l’éco-développement, les interactions entre écologie et économie, le développement des pays du Sud et du Nord. Il sera rétrospectivement qualifié de premier Sommet de la Terre. C’est un échec relatif, avec aucun compromis clair, mais la problématique semble dès lors posée : l’environnement apparaît comme un patrimoine mondial essentiel à transmettre aux générations futures.
▶ 1979: le philosophe Hans Jonas exprime cette préoccupation dans son livre Le Principe responsabilité.
▶ 1980: L’Union internationale pour la conservation de la nature publie un rapport intitulé La stratégie mondiale pour la conservation où apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l’anglais « sustainable development ».
▶ 1987: Une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (Rapport Brundtland). Le protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone est signé le 16 septembre, signe qu’un engagement collectif est possible.
▶ 1991 (22 mai) : le Premier ministre français Édith Cresson, qui vient de créer un Ministère de l’Environnement (attribué à Brice Lalonde) évoque le terme de développement durable dans son discours de politique générale.
▶ 1992 (3 au 14 juin) : Deuxième sommet de la Terre, à Rio de Janeiro. Consécration du terme « développement durable », le concept commence à être largement médiatisé devant le grand public. Adoption de la convention de Rio et naissance de l’Agenda 21. La définition Brundtland, axée prioritairement sur la préservation de l’environnement et la consommation prudente des ressources naturelles non renouvelables, sera modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable le progrès économique, la justice sociale, et la préservation de l’environnement.
▶ 1994 : publication de la charte d’Aalborg sur les villes durables, au niveau européen.
▶ 1997 (1er au 12 décembre) : 3ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Kyoto, au cours duquel sera établi le protocole de même nom
▶ 2002 (26 août au 4 septembre) : Sommet de Johannesburg : En septembre, plus de cent chefs d’État, plusieurs dizaines de milliers de représentants gouvernementaux et d’ONG ratifient un traité prenant position sur la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Quelques grandes entreprises françaises sont présentes.
▶ 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne. Adoption, en France, d’une charte de l’environnement, insistant sur le principe de précaution.
▶ 2009 : Conférence de Copenhague de 2009 sur le climat.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : l’agriculture durable
Chapitre I : Contexte de développement durable
I. Quelques différentes perspectives du développement durable avec ses définitions
II. Historique du développement durable
Chapitre II : généralité sur l’agriculture durable
I. Définition et caractéristique de l‟agriculture durable
II. Enjeux et objectif de l‟agriculture durable
Chapitre III : les apports de l’agriculture durable dans les pays développés
I. Sur le plan de l’Environnement
II. Sur le plan de l’Agronomie
III. Sur le plan économique
Partie II : Madagascar et l’agriculture durable
Chap. I l’agriculture durable est incontournable pour Madagascar
I. Situation actuelle de l‟agriculture Malagasy
II. Transition de l‟agriculture conventionnelle vers l‟agriculture durable
Chapitre II : L’agriculture durable, opportunité pour relever les défis de développement a Madagascar
I. Les atouts de Madagascar
II. Les principales contraintes rencontrées par Madagascar
Chap. III : Les défis des PMA dans l’agriculture
I. Défis environnementaux
II. Défis démographique, économique, social et culturel
Chap. III : Dépassement des contraintes
I. La mise en œuvre de l‟AD
II. Sur le plan politique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE