L’agriculture dans l’optique de développement de Madagascar

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Le Tableau économique

Le « Tableau économique » (1758) de Quesnay montre l’existence des lois économiques. Ce tableau montre à la fois le processus de production et de reproduction. Il fait apparaître des règles par lesquelles les dépenses donnent vie à la production. Il y a des règles de l’emploi et de la régénération, c’est-à-dire de la consommation et de la reproduction. Les règles exactes de flux et de reflux dans la circulation existent également. Selon Quesnay, ce sont les règles naturelles méconnues que la science des Physiocrates a découvertes, donc on doit les respecter.
La production est un processus de reproduction de produit et de reproduction de capital. La reproduction est réalisée au cours du processus de circulation comme l’achat des matières premières et la location des terres. La circulation se fait de façon à donner à l’ensemble du système économique un équilibre. Elle permet d’identifier les liens d’interdépendance entre les différentes classes de la société. Les différentes classes jouent des rôles économiques dans la production, la répartition et la reproduction. L’analyse des Physiocrates est en terme de flux autrement dit un concept macroéconomique.
Le raisonnement des Physiocrates se fait aussi par classe sociale. Cette approche en ce qui concerne les excédents et les classes sont à l’origine de l’étude sur l’accumulation du capital. En résumé, la pensée des Physiocrates s’articule autour de trois points :
– Tout d’abord, la croyance en l’existence d’un ordre naturel. Ce sont ces mécanismes naturels qui gouvernent l’ensemble de la vie économique.
– Ensuite, le droit de propriété apparaît pour les Physiocrates comme un droit naturel.
– Enfin, les Physiocrates prônent les vertus du libéralisme, donc elle est de type macroéconomique.
La notion de produit net est la base de la théorie des Physiocrates. Le produit net se rapproche à la rente de Ricardo. La qualité naturelle des terres est donc importante dans la compréhension du produit net. Quesnay insiste sur l’importance du travail. La nature ne peut rien donner sans le travail des agriculteurs. En définitive, le produit net est un don de la nature dégagé par la classe productive ou les agriculteurs. Ces derniers sont les seuls productifs. Pour la classe des propriétaires, le produit net est un revenu versé en leur faveur. En matière de politique économique, les Physiocrates prônent une réforme fiscale. Les impôts devront même être inclus dans le produit net. Quant à leur conception de la politique commerciale, ils affirment la supériorité du libre échange au détriment du protectionnisme.

Les limites de la physiocratie

Quesnay est le précurseur de l’Ecole Classique. Il donne une importance particulière à l’ordre social naturel, aux lois de la nature, et au libéralisme. Pour Quesnay, l’ordre est naturel donc il est meilleur. L’ordre naturel existe, par conséquent, il faut libéraliser. L’instauration du libéralisme pour les Physiocrates favorise l’initiative privée et accélère l’enrichissement. Le but de l’agriculture est de produire, donc la sphère productive ne doit pas être négligée. Le capital a un rôle essentiel car il est considéré comme étant le moteur de la production. Le capital explique également le progrès et il est la source du progrès. Le développement de la science économique est possible dans la pensée Physiocrate si le mécanisme de laisser faire et laisser aller fonctionne dans son bon sens. La pauvreté dans la pensée des Physiocrates s’explique par la perturbation de l’équilibre économique et de l’ordre naturel.
Cependant, des critiques peuvent être soulevées à l’égard de la physiocratie. Elle ne fait que décrire la situation économique de la France pendant le XVIIIe siècle. L’agriculture dominait encore pendant cette période sur le plan productif. L’agriculture est la seule activité productive. Quesnay n’a pas pris en compte dans son analyse la capacité de production des entrepreneurs. Ces derniers jouent pourtant un rôle important dans le monde de l’industrie.
Quesnay n’explique pas dans sa théorie l’origine des fluctuations des prix des produits agricoles. Il explique également la répartition de façon très simple. Pourtant, des problèmes peuvent surgir de la répartition. Pour les Physiocrates, le produit net est un don de la nature et la richesse s’attache à la nature. Par contre, dans la théorie Classique, la richesse provient du travail, mais pas uniquement du travail agricole, ni seulement de la nature.
Enfin, les Physiocrates n’ont pas pensé que la terre a ses limites. Le degré de fertilité du sol peut varier, et certaines terres peuvent même être stériles. A un moment donné, les rendements peuvent donc être décroissants. Ce sont des réalités que les Physiocrates n’ont pas intégré dans leur pensée. Ces situations réelles ont par ailleurs fait l’objet du développement de la théorie de David Ricardo. Le produit net peut exister mais le produit différentiel risque de modifier la répartition du revenu entre les classes sociales. Le produit différentiel est la base de la théorie de David Ricardo. La théorie des Classiques complète plus ou moins ces limites.
Les Classiques
Le courant Classique est né pendant la révolution industrielle où le capitalisme industriel s’épanouissait, la grande production manufacturière se répandait et le machinisme dominait la sphère de la production. D’où même leur idée sur la liberté que doit avoir l’Homme. Elle postule la propriété privée et l’existence de trois classes, le rôle du capital et du travail, la rationalité des agents économiques, la société marchande fondée sur la division de travail.
La rente différentielle de David Ricardo
Pour Ricardo comme pour Smith, la propriété privée des terres donne bien naissance à une rente. Mais contrairement au concept de Smith, elle n’est pas une partie constituante du prix des marchandises. Il considère en effet que la rente a un caractère non pas absolu, lié au monopole de la terre, mais différentiel, lié à la fertilité inégale entre les terres.
L’idée est simple. Si deux terres de fertilité différente sont mises en culture, la quantité de travail nécessaire à la production d’une quantité donnée de ce produit agricole est évidemment plus élevée sur la terre la moins fertile. Et puisqu’il ne peut y avoir deux prix naturels simultanément pour un même bien, un prix naturel unique va se fixer au niveau de la quantité de travail nécessaire à la production du bien sur la terre la moins fertile, sinon la production sur cette terre se ferait à perte.
Partant, sur la terre la plus fertile apparaît une différence entre le prix naturel unique, quelle que soit la terre d’où provient le produit agricole, et la quantité de travail qui a été nécessaire à produire le bien sur cette terre. Cette différence, représente précisément la rente.
Illustrons cette idée à travers l’exemple suivant : soient 3 terres A, B, C. La terre la plus fertile est A, la terre la moins fertile est C, et entre les deux se situe la terre B. On peut illustrer ces trois terres sur le graphique suivant représentent le prix naturel, le coût de production et la rente en fonction des différentes terres classées selon leur ordre de mise en culture c’est à dire de la plus fertile à la moins fertile.
La différence CC-CB=rente de B
La différence CC-CA=rente de A
Source : Manuel de M1 département économie Faculté DEGS5
On constate ainsi que:
– le taux de la rente varie selon la terre : il dépend du degré de fertilité d’une terre par rapport à la terre la moins fertile,
– la terre la moins fertile ne paie pas de rente,
– le prix naturel de la marchandise, qui est déterminé uniquement par la quantité de travail nécessaire à la produire sur la terre la moins fertile, ne comprend pas de rente. Ricardo montre par ailleurs que cette rente est vouée à s’accroître au cours du temps au détriment des revenus productifs. En effet, la pression démographique pousse à la mise en culture de terres de moins en moins fertiles, ce qui accroît d’autant plus la rente sur les terres les plus fertiles. Pour Ricardo, l’appropriation privative des terres, si elle est bien génératrice de rente, n’a en revanche aucun effet sur le prix des marchandises.
Dans la théorie de la rente de Ricardo, il explique que le capitaliste investissant dans l’agriculture garde toujours un profit au taux normal. Le taux de profit ne connaît pas une forte variation quel que soit le terrain utilisé. Seule la rente est affectée par la différence dans la qualité des terrains. La rente se comprend donc par la différence des qualités des terrains. Elle est tout simplement l’avantage que les propriétaires des terrains de meilleures qualités reçoivent. La rente foncière est la rente qui intéresse le plus Ricardo. C’est la portion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire. Ce paiement permet d’avoir le droit d’exploiter les facultés productives du sol.
La rente foncière est un don gratuit de la nature. Elle revient aux propriétaires fonciers en raison de leur pouvoir de détention de la terre. Les rendements décroissants de la terre ainsi que la croissance démographique conduisent l’économie à un état stationnaire. Ricardo parle de l’état stationnaire de l’économie car la hausse du prix des denrées va entraîner par la suite une hausse des salaires et une baisse des profits. Cette situation s’accompagne également d’une baisse des investissements, par conséquent, la croissance est bloquée. Pour garder les prix à un bas niveau, Ricardo préconise une politique de libre échange et le commerce international.
Face à cette situation, la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, l’une des théories les plus célèbres dans la science économique s’est développée rapidement. Le développement de la division du travail et la spécialisation sont également incontournables.
Avantages comparatifs et la spécialisation : David Ricardo et Adam Smith
Adam Smith considère que pour pouvoir développer l’économie et le commerce, il faut développer les avantages absolus. Ricardo pour sa part, estime l’importance de développer les avantages comparatifs. Dans son ouvrage principal « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations» (1776), Smith estime que l’enrichissement doit toucher le peuple et le souverain. La croissance économique est déterminée par la division du travail qui mesure la valeur et elle est la source de toute valeur échangeable. Le travail est considéré comme étant un facteur de production. Il est également la mesure réelle de lavaleur échangeable de toute marchandise.
Dans la théorie de la valeur, le travail joue un rôle fondamental mais le coût de production doit aussi être déterminé. Pour chaque produit, il faut tenir compte du profit et la rente foncière sur le long terme. Le travail commandé ou équivalent salarié estime la valeur des biens. Le commerce international se développe par le libre échangisme d’où le principe du laisser -passer. Le principe du laisser-faire permet par contre de stimuler l’initiative privée. La théorie des avantages absolus en matière de commerce international est basée sur le libre échange.
L’avantage absolu pour Smith est le fondement du commerce international. La théorie des avantages absolus démontre qu’un Etat est fort s’il réussit à produire un bien avec des coûts de production inférieurs. L’objectif est donc d’obtenir des coûts inférieurs par rapport aux autres Etats concurrents. Dans la production d’un bien au moins, chaque pays devrait donc être plus efficace. La spécialisation dans ce cas s’avère nécessaire. Elle se définie comme étant la concentration des ressources productives dans des branches où un pays détient des avantages par rapport à d’autres pays. En se spécialisant dans la production d’un bien, il est plus facile de répartir les tâches. L’approfondissement de la division du travail se fait donc par l’intermédiaire de la spécialisation.
Le développement de la spécialisation permet l’utilisation efficace des ressources et l’accroissement de la production en terme de quantité. L’avantage absolu permet aussi donc de déterminer le niveau de spécialisation d’un pays. Pour Smith, les avantages absolus permettront le développement de la libre circulation des marchandises. Le développement de ces avantages contribue également à l’amélioration du bien être de l’Etat.
Contrairement à Smith, Ricardo préconise le développement des avantages comparatifs. Comme les rendements sont décroissants et comme la population ne cesse de s’accroître, l’Etat doit ouvrir ses frontières et développer des avantages comparatifs. Ricardo démontre que ce n’est pas uniquement la spécialisation dans les avantages absolus qui compte. L’objectif est de développer le commerce international et les échanges. Smith n’a pas introduit dans son analyse la possibilité qu’il existe des pays n’ayant pas des avantages absolus. Si c’est le cas, les pays ne possédant pas ces avantages seraient écartés du commerce mondial. La loi des avantages comparatifs de Ricardo montre la nécessité pour un Etat de développer ses exportations. Un pays, même s’il est inefficace dans la production des biens se trouve dans l’intérêt d’exporter. Pour survivre, la nation doit exporter des biens dans lesquels elle possède des avantages et même des désavantages. Pour Ricardo, un pays dépourvu d’avantage absolu se trouve dans l’obligation de produire des avantages comparatifs. L’Etat doit donc produire malgré son désavantage comparatif.
L’objectif des avantages comparatifs est de produire des biens où la différence des coûts comparés est faible. L’analyse de Ricardo prouve donc que le développement de l’avantage comparatif est la solution au développement du commerce et de l’économie internationale. L’ouverture d’un pays vers l’extérieur, et la production en fonction des avantages comparatifs conduiront à des gains dans l’échange. Le développement des avantages comparatifs peut amener un pays à arrêter la production sur laquelle il possède un avantage absolu. Si l’écart en terme de productivité est peu par rapport aux autres nations, développer des avantages comparatifs se révèle plus efficace. L’échange pour Ricardo tient compte de la quantité proportionnelle de travail pour l’obtention d’un objet. La valeur d’échange se mesure donc par la quantité de travail incorporé. L’exploitation de l’avantage comparatif montre la nécessité de développer le libre-échange. Aucun pays ne peut vivre en autarcie donc l’ouverture sur l’extérieur et les échanges sont irréversibles.
Enfin, les avantages comparatifs doivent s’effectuer dans un environnement de concurrence pure et parfaite. Ricardo au début de son raisonnement montre que le secteur agricole fait face à des rendements d’échelles décroissants. Mais il constate également l’existence du phénomène de surplus de main d’œuvre en milieu rural. Dans les zones rurales, on remarque l’existence d’une proportion assez élevée de main d’œuvre agricole. Pour Ricardo, le secteur industriel peut absorber cette main d’œuvre excédentaire. L’attraction de la main d’œuvre rurale vers le secteur industriel risque pourtant de ne pas améliorer le salaire des ruraux. Le développement de l’industrie accroît l’offre de travail. Comme l’offre excède la demande, donc le niveau du salaire peut être maintenu à un niveau très bas.
Ricardo anticipait déjà cette situation dans son temps. La rareté de la terre est un fait réel, donc le développement de l’industrie et du commerce est irréversible. Face à cette réalité, le phénomène de dualisme commence à apparaître entre le secteur traditionnel majoritairement agricole, et le secteur capitaliste marqué par le développement des industries. On verra cela beaucoup plus en bas. Cette situation a permis de développer des théories économiques sur le développement.
Approche théorique sur le développement
Cette section se divise en deux sous-sections. Le premier se focalise sur le développement ou plus précisément le développement dans le monde rural et le deuxième sera consacré au développement que peut apporter l’agriculture.
Développement
Parler de l’agriculture ne peut se dissocier du propos du monde rural et donc de son développement. Mais avant d’en discuter, qu’en est-il du développement tout court ?
Le développement est une notion assez compliquée à définir vu son caractère général et de ce fait très vague. Alors, dans le but de nous orienter un peu, voici quelques définitions formelles du développement. Selon François Perroux6, trois concepts méritent d’être distinguer : le développement, la croissance et le progrès. Le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global»7 (Etudes, 1961 ; Tiers Monde, 1966).
Ailleurs on retrouve cette définition qui, bien que proche de la précédente mais où il ajoute un élément nouveau : le développement est considéré comme « les changements des structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance du produit réel global et qui transforment les progrès particuliers en un progrès du tout social »8 (Economie des Jeunes Nations, 1962 ; Tiers Monde, 1966).
Ensuite, pour lui la croissance est définie comme un « accroissement durable de la dimension d’une unité économique, simple ou complexe, réalisé dans des changements de structure et éventuellement de systèmes et accompagné de progrès économiques variables»9(Tiers Monde, 1966, p.239).
Et enfin, le progrès est ici économique donc différent des progrès qui sont particuliers, partiels et éthiquement neutres tels les progrès techniques. Contrairement à cela, le progrès économique « revêt une certaine finalité, il implique une amélioration véritable pour la société»10.
D’ après ces définitions, le développement doit stimuler la croissance et entrainer par la suite le progrès. Ce sont les changements de structure et les modifications sociales qui définissent le développement et conditionnent la croissance.
Pour L. J. Lebret : « en tant qu’action, le développement n’est autre chose qu’un faisceau, dans une évolution coordonnée et harmonisée, de passages d’une phase moins humaine à une phase plus humaine…»11. On en déduit alors que le développement a un caractère plus quantitatif puisqu’il demande un mode de pensée plus évolué.
Pour illustrer cela, voici les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD adopté par 189 nations en Septembre 200012. Ils sont au nombre de huit(8) :
-Objectif 1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim.
-Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous.
-Objectif 3 : Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes.
-Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile.
-Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle.
-Objectif 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autre maladie.
-Objectif 7 : Assurer un environnement durable.
-Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Développement rural
Le monde rural est tout d’abord situé dans toute zone qui s’éloigne du centre ville ou d’une région. Il est caractérisé par l’inexistence de biens publics, des services sociaux et ne vit quasiment que par l’agriculture et de l’élevage. Majoritairement, il pratique ces derniers non pour les échanges c’est à dire les mettre sur le marché mais pour leur propre survie, donc pour l’autosubsistance. On appelle cette pratique « économie paysanne ».
Le développement rural comme tout développement humain doit premièrement se rapporter à la satisfaction des besoins fondamentaux ou essentiels de minimum vital. Par définition, « les besoins fondamentaux sont ceux qui sont communs aux hommes de différentes cultures et civilisations : se nourrir, se soigner, connaître, mais aussi agir…en mot besoins de vivre »13.
Ils se divisent principalement en deux  catégories :
 D’une part, les besoins physiques fondamentaux : notamment l’état de l’alimentation et de la santé.
L’alimentation et la santé sont primordialement retenues dans l’étude du développement. En effet, elles apportent la capacité pour optimiser la prise de décision et la force pour se rendre productif. En matière d’alimentation, la quantité ainsi que la qualité, autrement dit la variété, sont mutuellement indispensables. Elles conditionnent le niveau de santé de chaque individu. Cependant, une assistance médicale est toujours indispensable ne serait-ce que pour le suivi et préservation de l’état de santé, par exemple pour la vaccination.
 D’autre part, les besoins psychiques fondamentaux
A part les besoins physiques fondamentaux, il y a aussi d’autres besoins que l’on qualifie de psychiques. De par sa qualification, ils concernent la vie mentale de l’Homme où l’on peut citer l’éducation, l’activité et la participation.
– placé au deuxième rang de l’OMD, l’éducation permet le développement d’un individu grâce aux connaissances qu’on leur apprend en classe, les comment et les pourquoi des choses, le savoir-faire mais est et surtout le savoir-vivre. Citons Dudley Seers (1972) : « Le développement signifie créer les conditions de réalisation de la personnalité humaine ».
– considérée comme un mode d’intégration à la société, l’activité et la participation indiquent également l’affranchissement d’une étape du développement. D’abord, l’activité qui permet à l’individu de se développer, de créer et d’exister pleinement. C’est en fait l’emploi. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il valorise son temps en produisant des biens et services dont il a besoin et qui lui apporte des contreparties. De plus, la participation ou une adhésion à un groupe, à une association permet la contribution de l’individu au développement et la valorisation de sa propre existence.
En tout, le développement des ruraux consiste en une alimentation adaptée, à un accès aux services de santé, un système éducatif au moins de base, à une assurance par un moyen de subsistance, et à un emploi productif et gratifiant que ce soit en agriculture ou autres secteurs.
Apport de l’agriculture dans l’économie
L’agriculture occupe largement une place dans l’économie, surtout dans les pays sous-développés parce qu’elle emploie la majorité de leurs habitants. C’est pour cela qu’elle constitue un instrument de développement crucial. Ce chapitre contient deux sections qui vont nous démontrer cette constatation. Les avantages procurés par l’agriculture seront exposés dans la première section, ce qui démontre que l’agriculture est un facteur de développement. Puis, la deuxième section sera consacrée à une observation de l’agriculture dans l’économie des pays émergents et ses apports dans son développement.
Agriculture, facteur de développement
Approvisionnement alimentaire
A part être une source de richesse par sa production de surplus agricole, une mise en valeur des bonnes terres, l’agriculture fournit des denrées alimentaires de base et une sécurité alimentaire. Selon les estimations, l’agriculture offre un moyen de subsistance à 86%14 des populations rurales. Avec une bonne assistance, elle peut assurer la consommation de toute une population. Ce qui constitue une réduction de dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur donc une perspective de souveraineté alimentaire, mais également un moyen d’éviter les méfaits des fluctuations des prix des produits agricoles. Aussi, une production insuffisante se traduit par une forte augmentation des prix des produits alimentaires et peut induire ensuite une hausse de salaire importante.
Dans une perspective plus éloignée, le développement de l’agriculture dans un pays pourra approvisionner alimentairement une partie du monde.
Dualisme
Le concept de dualisme a été utilisé dès le début de l’économie de développement. Il définit « la coexistence de deux types hétérogènes de structure économique et sociale, l’un moderne et l’autre dit traditionnel »15.
En 1954, dans son article « Development with unlimited supplies of labour » Arthur Lewis conçoit le dualisme comme étant un transfert de main d’œuvre d’un secteur capitaliste traditionnel à un secteur moderne disposant d’une offre illimitée de main d’œuvre.
L’économie sous-développée comprend :
– d’un  coté  un  secteur  moderne,  dynamique,  qui  vise  perpétuellement  le maximum de profit et réalise une économie d’échelle16 d’où sa forte productivité. Il pratique des activités de transformation comme la commercialisation, l’industrie, les grandes plantations, toute activité capitaliste.
– de l’autre coté, l’économie sous-développée dispose d’un vaste secteur traditionnel, arriéré, précapitaliste. Elle est caractérisée par une faible productivité faute de ses moyens de production archaïques. Elle inclut l’agriculture de subsistance et toutes les activités informelles telles que le petit commerce, l’élevage pastoral,…En plus, le secteur traditionnel n’entretient pas de relation avec l’extérieur. Ces deux secteurs étant si différents d’une part, sont aussi complémentaires. Dans le secteur moderne, l’offre de travail est supérieure à la demande de travail. Le cas contraire se produit dans le secteur traditionnel c’est-à-dire qu’il existe un surplus de main d’œuvre dans ce secteur. Par conséquent, ces excédents s’introduisent dans le secteur traditionnel. C’est cette absorption du surplus de main d’œuvre rurale par le secteur industriel qui engendre le développement parce que ce phénomène réduit le chômage.
En sus, le salaire des mains d’œuvre est faible car il n’arrive pas à excéder l’offre de secteur moderne qui ne cesse d’augmenter. Alors, le profit sera élevé et va, par conséquent favoriser un investissement qui génère par la suite une production élevée. L’économie duale a pour objectif de créer un surplus de capital susceptible de dégager une meilleure plus value.
Source de devises
A titre d’information le devise c’est la monnaie d’un pays étranger qui doit être convertie avant de se comparer à la monnaie locale. Elle est obtenue par l’échange entre deux pays de devises différentes.
Selon les Mercantilistes, la richesse de la nation est le résultat excédentaire de la balance commerciale17.L’entrée de devise par le biais de l’exportation permet de valoriser la monnaie locale et constitue un débouché pour les produits agricoles.
Innovation, progrès technologique, développement humain
Le développement par l’agriculture demande une attention rigoureuse sur les moyens de production, les systèmes et techniques de production qui favorisent l’accroissement de la productivité.
Théodore Schultz18 suscite une innovation des moyens de production voire la création d’une nouvelle technologie dans la pratique de l’agriculture. Combien même, ces rénovations ne concernent pas uniquement des matériaux mais également du capital humain. D’autant plus que ces matériaux ont besoin du savoir-faire du capital humain pour les utiliser et les commander. L’agriculture comme tout autre secteur de l’économie recommande des progrès pour améliorer continuellement les produits et les productions.
La thèse de Schultz réfute littéralement les subventions et les soutiens directs aux cours agricoles. Dans son ouvrage intitulé « Transforming Traditional Agriculture » paru en 1964, il apporte des solutions aux problèmes du développement rural des pays du Tiers-Monde et souligne que les paysans des Etats pauvres font un usage efficace de leur ressource moindre. Il avance qu’il faut investir dans l’exploitation agricole. Plus clairement, des recherches pour améliorer le capital humain seraient plus appropriées. Il va falloir former, éduquer et faire accéder les agriculteurs aux services sanitaires en vue de les rendrent physiquement et psychiquement productifs.
La hausse de la production entrainera à son tour une amélioration du revenu agricole et pourra miser au bien-être des agriculteurs même. C’est le cercle vertueux du développement. Le développement de l’agriculture contribue étroitement au développement de l’économie. Voyons dans la section deux de ce chapitre la place de l’agriculture dans l’économie des pays émergents.
L’agriculture dans les pays émergents
Cette section recouvre deux sous-sections dont l’un évoquera en général les politiques agricoles des pays émergents et l’autre sous-section correspond à un concept plus concret qu’est l’agriculture chinoise.
Les politiques agricoles des pays émergents
La politique agricole est un « ensemble de mesures règlementaires, dispositifs structurels, moyens financiers et humains interdépendants mis en œuvre par la puissance publique pour contribuer à la progression du secteur agricole »19. Ce sont des instruments préconisés par l’Etat pour atteindre un ou des objectifs préétablis. Chaque pays a sa propre politique agricole selon les objectifs assignés à l’agriculture. Et à son tour, ces objectifs dépendent de la situation économique et des rapports sociaux qui prévalent dans chacun de ces pays.
De ce fait, chacun des pays émergents a alors sa politique spécifique mais ici, nous allons agréger si l’on peut dire les politiques qui les caractérisent communément. Au préalable, qu’est ce qu’un pays émergent ?
Les pays émergents sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés mais qui connaissent par ailleurs une croissance économique rapide et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés. Néanmoins, les pays émergents sont des pays en développement mais seulement classés parmi la catégorie plus élevée. Ce sont des ‘terres d’opportunités’ c’est-à-dire des pays à moindre risque pour les investissements internationaux car outre sa bonne performance macroéconomique, la stabilité politique dans ces pays est garantie. Ils sont même considérés comme étant « les marchés les plus prometteurs de la planète ». Leurs parcours nous intéressent en raison de leurs caractéristiques rapprochés à celui des pays développés mais qui demeurent des pays en développement.
Parler des pays émergents revient aux propos des pays du BRICS ou Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, et actuellement bien d’autres pays y sont inclus.
L’agriculture n’a qu’une place minime de la valeur ajoutée et de l’emploi dans les pays développés tandis qu’elle domine dans ceux des pays émergents.

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
INTRODUCTION
PARTIE I : RELATION ENTRE AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT
Partie I : Relation entre agriculture et développement
Chapitre1 : Approche théorique de l’agriculture et développement
Section 1 : Approche théorique de l’agriculture
A. Les Physiocrates
1. La notion de produit net
2. Le Tableau économique
3. Les limites de la physiocratie
B. Les Classiques
1. La rente différentielle de David Ricardo
2. Avantages comparatifs et la spécialisation : David Ricardo et Adam Smith
Section2: Approche théorique sur le développement
A. Développement
B. Développement rural
Chapitre 2 : Apport de l’agriculture dans l’économie
Section1 : Agriculture, facteur de développement
A. Approvisionnement alimentaire
B. Dualisme
C. Source de devises
D. Innovation, progrès technologique, développement humain
Section 2 : L’agriculture dans les pays émergents
A. Les politiques agricoles des pays émergents
1. Politique de soutien
2. Reforme foncière
B. Cas particulier de la Chine
1. Situation de la Chine
2. Politique agricole
Partie II : L’agriculture dans l’optique de développement de Madagascar
Chapitre1 : L’agriculture à Madagascar
Section 1 : Etat des lieux
A. Les atouts
1. Avantages climatiques et terriens
2. Main d’œuvre rurale
3. Valeurs culturelles fortes et préservées
B. Les obstacles
1. La pauvreté rurale
2. L’insécurité rurale
3. Problèmes fonciers
4. L’éloignement, la dispersion géographique et l’infrastructure
5. Les risques naturels et le changement climatique
6. La mauvaise gouvernance
Section 2 : Les stratégies de développement agricole
A. Les politiques agricoles
1. La politique agricole de 1960-1981
2. La politique agricole dans le cadre de l’ajustement structurel
B. La politique de développement rural
1. Plan de développement rural
2. Plan de développement agricole depuis 1997
Chapitre 2 : Perspectives pour l’agriculture malgache
Section1 : De l’autosubsistance à l’économie mondiale
A. Double cause de l’autosubsistance
1. L’autosubsistance à l’égard de l’intérieur
2. Autosubsistance à l’égard de l’extérieur
B. L’intégration aux marchés mondiaux
1. Etablissement d’un marché compétitif
2. L’industrie agro-alimentaire
Section2 : Rôle de l’Etat dans l’agriculture
A. La politique incitatrice
1. Au prêt à taux bonifié et au rendement bonifié
2. A la diffusion et à l’amélioration des services de micro finance
3. Aide aux investissements au sein des exploitations agricoles
B. La politique d’appui
1. Recherches-développement (R-D) et vulgarisation agricole
2. Protection des marchés intérieurs
3. Modernisation de l’agriculture
4. Instaurer un environnement favorable à l’investissement privé
5. Politique foncière
CONCLUSION
Bibliographie

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