L’agriculture dans la commune de Sincina

L’agriculture dans la commune de Sincina

Population et histoire

La population malienne s’élève aujourd’hui à plus de 10 millions d’habitants, d’une densité de 9%. Par sa position géographique et son passé historique, le Mali est un carrefour des civilisations. Pendant longtemps, des peuples de races blanches et noires se sont mélangés, donnant ainsi de nombreuses ethnies, qui se distinguent aujourd’hui par une morphologie, une spécialisation dans un secteur de production et souvent une localisation géographique assez nette. • Les Bambaras forment l’ethnie la plus nombreuse au Mali. Situés entre Kangaba et Ségou, c’est un peuple d’agriculteurs, d’artisans, converti à l’islam que tardivement et qui reste imprégné de fortes valeurs animistes. • Les Malinkés se sont établis au sud de Kita, dans les monts Mandingues. Peuple strictement d’agriculteurs et de pêcheurs, ils se sont convertis très tôt à l’islam en conservant quelques pratiques animistes. • Les Bozos sont des pêcheurs et vivent le long du fleuve. Principalement nomades, ils vivent dans des huttes sommaires en paille, ou dans des villages en banco le long du Bani près de Djenné où ils se sont sédentarisés pour certains. • Les Sarakolés, descendants des habitants de l’empire du Ghana, vivent aujourd’hui au nord de la région de kayes. Ce sont les meilleurs commerçants d’Afrique de l’ouest et ils n’hésitent pas à émigrer dans d’autres pays africains et d’Europe. • Les Sénoufos, peuple animiste, principalement cultivateurs se situent dans la région de Sikasso. • Les Dogons, installés dans les falaises de Bandiagara, intriguent par la richesse de leur artisanat, de leurs mœurs et mythologie. Ils cultivent de petites parcelles dans la plaine ou sur le plateau. • Les Peuls, seconde ethnie du Mali après les Bambaras, sont traditionnellement des éleveurs nomades qui se distinguent par une physionomie plus claire et émincée que les autres peuples du Mali. • Enfin, les touaregs, dit « hommes bleus », d’origine berbère se rencontrent dans le nord du pays où ils vivent de l’élevage. Plus de 80% de la population malienne est musulmane, contre 5 % de chrétiens. La polygamie est très répandue, bien qu’elle nécessite des revenus importants pour nourrir toute la famille . En dehors des peuples du nord, toutes les ethnies du Mali pratiquent l’excision. Enfin, comme la plupart des sociétés sahéliennes, la Mali est composé d’un système de caste, armature de la société traditionnelle. Les castes sont des groupes d’individus qui partagent le même ancêtre mythique et la même profession, ont des interdits, et visent à assurer l’équilibre et la subsistance de la société.

Le processus de décentralisation

Telle qu’elle est pratiquée au Mali depuis 1993, la décentralisation comporte d’une part, la création de nouvelles collectivités territoriales (régions, cercles, communes) librement administrées par des conseillés élus et, d’autre part, le recentrage de l’Etat sur ses fonctions régaliennes et le transfert des pouvoirs de décision vers le niveau régional (A. Fall Müller, 1998). La privatisation et la libéralisation commerciale accompagnent ce processus, avec plus de force depuis 1998. L’origine de la politique récente de décentralisation a été associée à la fois à une pression sociale liée au processus de démocratisation et aux recommandations des organisations internationales, notamment la Banque mondiale, dans le cadre des programmes d’ajustement structurel. Les objectifs fixés à la décentralisation étaient la démocratisation et la recherche de meilleures conditions pour le développement local, tout en améliorant la mobilisation locale de l’impôt. Les régions, cercles et communes disposent, grâce au processus actuel de décentralisation, de nouveaux pouvoirs en matière de consultation, décision, exécution, contrôle et financement. Le financement des collectivités décentralisées est assuré par le reversement d’une partie des taxes perçues et d’autres taxes spécifiques. Il semblerait cependant que ces ressources soient à peine suffisantes pour assurer le fonctionnement des collectivités territoriales. Par ailleurs, le Ministère de l’administration territoriale et de la sécurité exerce une tutelle sur les trois niveaux de gouvernement (régions, cercles et communes) en ce qui concerne l’utilisation de ces ressources.

L’agriculture

vivrière L’agriculture malienne est dépendante des aléas climatiques, causant des fluctuations dans la productions vivrière, rendant difficile les planifications et pouvant entraîner lors des années les plus difficiles, un important déficit alimentaire. Ce n’est pas tant la baisse de la pluviométrie qui cause des problèmes mais plutôt l’irrégularité des pluies. Ainsi, la campagne agricole 2002 a été difficile car la saison des pluies a non seulement démarré tardivement mais s’est brusquement stoppée au cours du mois d’août, mois censé être le plus pluvieux : les cultures n’ont pas résisté et les récoltes ont été faibles. L’agriculture extensive, ou itinérante sur brûlis, reste encore pratiquée dans les rares zones du Mali où la densité de la population est faible (entre 15 à 20 habitants au km²). Les surfaces en jachères y sont en moyennes 5 à 10 fois supérieures aux surfaces cultivées. Les parcelles sont cultivées pendant 3 à 5 ans puis abandonnées à la jachère pendant un temps plus ou moins long. Technique longtemps pratiquée, l’agriculture extensive est aujourd’hui remplacée par une agriculture semi-intensive voire intensive pour les grandes régions productrices. Cette évolution est liée à la pression démographique qui entraîne la saturation des terroirs.

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Table des matières

Résumé
Remerciements
Liste des abréviations
Table des illustrations
Sommaire
Introduction
I Présentation du Mali
1. Généralités
2. Population et histoire
2.1. Un peuple multiethnique
2.2. Histoire et évolution démocratique
3. Economie
3.1. Cadre macroéconomique
3.2. Le processus de décentralisation
3.3. Place de l’agriculture
3.3.1. L’agriculture vivrière
3.3.2. Les productions vivrières
3.3.3. Les cultures commerciales
3.3.4. L’élevage et la pêche
3.4. Les autres secteurs
3.5. Politique agricole
II La commune de SINCINA
1. Contexte et choix de la zone
2. Présentation de la commune
2.2.1. Géographie humaine
2.2.1.1. Population
2.2.1.2. Organisation sociale
2.2.1.3. Organisation des villages
2.2.1.4. Répartition du foncier
2.2.2. Géographie physique
2.2.2.1. Hydrologie et relief
2.2.2.2. Climat
2.2.2.3. Végétation
2.2.3. Infrastructure
2.2.4. Les organisations villageoises
2.2.4.1. Les tons
2.2.4.2. Les associations villageoises
2.2.4.2. Diagramme de Venn
III L’agriculture dans la commune de Sincina
1. Histoire de l’agriculture : principaux événements et leurs impacts sur la zone
1.1. Transformations techniques et culturales
1.2. Sécheresse
1.3. Invasion de criquets
1.4. Eclatement des familles
2. Système de culture : de la sécurité alimentaire aux cultures de rente
2.1. Une combinaison de différentes productions
2.2. Les itinéraires culturaux
2.2.1. Défrichage et labour
2.2.2. Le semis
2.2.3. L’entretien des cultures
2.2.4. La récolte
2.3. Le coton
2.4. Les céréales et autres cultures
2.5. Calendrier des travaux agricoles
2.6. Les associations de cultures
2.7. Les rotations
2.8. Cultures maraîchères et arboriculture
2.9. L’élevage
2.10. Les transferts fertilité
3. Les facteurs de production
3.1. L’outillage
3.2. La main d’œuvre
3.2.1. La main d’œuvre familiale
3.2.2. La main d’œuvre salariée
3.3. Le foncier
IV Typologie des exploitations
1. Choix des critères de différenciation et méthode
2. Présentation de la typologie des exploitations agricoles
2.1. Des systèmes de production distincts
2.2. Des stratégies différentes au sein du type 3
2.2.1. Stratégie de « sécurité alimentaire »
2.2.2. Stratégie « culture de rente
2.2.3. Stratégie « diversification
V Résultats économiques
1. Revenu agricole des exploitations
2. Modélisation des systèmes de production
VI Quel avenir pour les paysans minyanka
1. Un bilan contrasté
2. Stratégies et enjeux
2.1. La stratégie coton
2.2. La stratégie maïs
2.3. La stratégie de diversification
3. La sécurité alimentaire, une priorité à atteindre
4. Les limites de l’étude
Conclusion
Références bibliographiques
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3

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