L’agriculture, base de l’accession au développement économique.

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L’agriculture, base de l’accession au développement économique

Louis MALASSIS8 reconnaît que l’agriculture peut contribuer à la c roissance et au développement économique global de quatre façons :
1- Contribution à la croissance économique globale, par croissance de la production agricole et alimentaire, en relation avec la croissance de la demande intérieure et extérieure.
2- Contribution par transferts de ressources (travail et capital) de l’agriculture vers les autres secteurs de l’économie, transferts qui contribuent à la croissance globale si (et seulement si) la productivité des facteurs transférés est plus élevée dans les secteurs non agricoles.
3- Contribution à l’approvisionnement des réserves de change et à l’équilibre de la balance des paiements, dans la mesure où les exportations agricoles et alimentaires sont supérieures aux importations. Les devises provenant des exportations nettes peuvent permettre l’importation de biens d’équipement nécessaire s à la modernisation de l’économie.
4- Contribution au processus d’industrialisation, soit par la fourniture de matières premières aux industries agricoles et alimentaires, soit par des achats de biens industriels, stimulant ainsi la croissance industrielle.
Marcel RUDLOFF9 déclare que « dans le tiers monde contemporain, l’agriculture est incontestablement la base du développement économique ; elle l’est pour trois raisons :
En premier lieu, l’essor de l’agriculture vivrière est indispensable et peut faciliter de
deux manières le développement économique générald’une: part, en permettant la satisfaction des besoins nés de la croissance démographique et de la rapide urbanisation, et d’autre part, en fournissant les bases d’une indust rialisation liée à l’agriculture(en aval et en amont).
En second lieu, l’essor de l’agriculture d’exportat ion facilite l’investissement nécessaire au développement (dégagement de surplusexportable et transformation de ce surplus en biens d’investissement productif).
En troisième lieu, l’essor général de l’agricultureest créateur d’emploi et de revenus (transformations structurelles et techniques).
Il ne fait aucun doute, conclut RUDLOFF que le développement économique et industriel du tiers-monde dépend dans une très large mesure du succès des politiques agricoles.
Place de l’agriculture dans le développement économique
Malgré l’importance du secteur agricole dans l’accession au développement, il n’en reste pas moins vrai que l’agriculture est le plus souvent spoliée et exploitée.
René DUMONT déclare sans ambages que « tous les êtres humains qui peuplent notre planète, les plus exploités, les plus méprisées ont généralement été les travailleurs de la terre, les producteurs d’aliments pourtant soumis aux plus durs labeurs »10
Paul BOREL, est encore plus net et n’hésite pas à écrire que : « dans beaucoup de pays, l’administration est l’image de l’exploitatio n du peuple, mais surtout de la paysannerie et pour être plus précis du producteur»11
Dans les pays sous développées, il faut donner la rioritép à l’agriculture, mais pas à une agriculture de type nord- Américain qui consomme une quantité effroyable de métaux et d’énergie, précise DUMONT : il faut y développerune mobilisation paysanne à la chinoise, ne pas négliger les sources de fumure organique, contrôler l’eau, favorise l’équipement antiérosif, développer les arbres productifs d’aliments comme le cocotier, utiliser la protéine végétale du soja »
La production agricole, activité principale de la masse paysanne ne peut faire l’objet dans l’immédiat d’une reforme radicale. Il s’agit ni plu ni moins de mobiliser la masse paysanne et de rendre l’enthousiasme à une génération qui n’a vécu que dans la résignation, voire même dans l’indifférence. A Madag scar, cette mobilisation des paysans peut se faire, entre autres, par les actions de masse.
Priorité à l’agriculture car, « la reforme agraire, la coopération et même l’animation des communautés et l’éducation de base seront impuissantes si le politique ne donne pas effectivement, et pas seulement en paroles, la première priorité à l’agriculture dans l’édification d’une économie moderne : il n’y a jusqu’ici que la chine qui ait affirmé et prouvé dans les faits cette priorité »
C’est ainsi que dès 1960, la première priorité a ét donné à l’agriculture chinoise, ce qui ne s’était jamais vu en régime communiste.la deuxième priorité revenant à l’industrie légère qui sert les besoins des paysans ; la troisième seulement à l’industrie lourde, qui n’est pourtant pas négligée. L’agriculture est la base de l’économie, l’industrie est le moteur du développement, donc l’élément dynamiqueOn. vise ainsi un développement équilibré, mais l’agriculture reste la base essentielle de l’économie 14
On pourrait objecter, comme l’affirme Carlo BARBERIS, que l’on ne voit pas la raison pour laquelle on doit se diriger vers le développement agricole plutôt que destiner les quelques moyens disponibles au développement de l’industrie qui permet, normalement, une rémunération des facteurs productifs plus élevée que celle de l’agriculture. Mais un facteur essentiel est que dans presque tous les pays en voie de développement, l’accroissement démographique est très élevé et la population est, très souvent, sous alimentée, et les disponibilités alimentaires totale du monde sont globalement insuffisantes par rapport aux nécessité humaines croissantes.
De là découle, poursuit, BARBERIS, l’exigence prioritaire du développement agricole, surtout dans les pays où les disponibilités alimentaires sont déjà insuffisantes et où la population croît à un rythme vertigineux 15
Développement ne signifie pas simplement augmentation de bien-être pour toute la population ; or ceci n’est pas possible sans élever les revenus de l’agriculture tant que la majorité de la population reste agricole. Le développement agricole se présente donc , de toute façons comme une exigence prioritaire pour am orcer un processus de développement global, se concrétisant en une diminution progressive d’une actifs agricoles, à cause de l’utilisation croissante des travailleurs dans le secteur industriel et dans les services, en une augmentation progressive de la production et de la productivité agricoles et, en même temps, en une diminution progressive de l’importance relative de l’agriculture dans la formation du revenu national.16
Le développement économique d’un pays ne peut commencer que par la mise en valeur de ses ressources naturelles, c’est-à-dire par le développement du secteur primaire. En effet, la mise en valeur agricole est, en premier lieu, nécessaire à l’alimentation de la population et devient, ensuite, une fois gravi cet échelon essentiel pour produire les denrées agricoles exportables et, de ce fait, pourcontribuer à importer ce qui est nécessaire aux premières industries. Enfin, lorsque l’industrialisation du pays a démarré, elle devient indispensable pour permettre un transfert croissant des forces de travail de l’agriculture à l’industrie.
Ainsi, le développement agricole n’est pas seulement une exigence initiale mais aussi, une donnée principale de l’industrialisation progressive d’un pays en voie de développement.
Le développement agricole constitue donc une composante essentielle et prioritaire, dans le temps, de l’expansion économique et d l’évolution sociale d’un pays en voie de développement.

Spécificité et complexité du développement agricole

Les problèmes agricoles et les aspects économiques des exploitations agricoles présentent certaines spécificités dues aux aléas dela nature, au caractère périssable des produits agricoles, au comportement des agriculteurs. En outre, différentes contraintes lient le paysan (ou l’exploitant agricole) dans l’exercic e de sa fonction. Ainsi, la combinaison des facteurs de production peut être limitée par des facteurs :
· physiques et naturels : climat, sol, écologie,
· techniques,
· économiques : limitation du marché, fluctuation desprix,
· sociaux et psychologiques : réaction des paysans vis-à-vis des innovations…
Ces contraintes accentuent l’aspect spécifique des exploitations agricoles. KLATZMANN pose la question de savoir si l’agriculture présente des caractères spécifiques ou bien est-elle un secteur d’activitécomme les autres ?
Existe-t-il des lois économiques propres à l’agriculture ou bien les lois générales de l’économie s’appliquent-elles à elle comme aux autres activités ?17
Et KLATZMANN de répondre que « la question lui semble mal posée : les lois économiques sont valables pour tous ne se trouvant pas dans la même situation. Cependant, il est indéniable qu’il existe une originalité de l’agriculture. Celle-ci est due ente autres, à l’importance du facteur sol dans la production et au caractère aléatoire des rendements. Il n’y a peut être pas d’autre activitédans laquelle la relation entre la production et les facteurs de production utilisés soit aussi incertaine »18.
L. MALASSIS définit l’exploitation agricole en insistant sur le caractère actif de la vie végétative des produits agricoles : « une unitéde production dans laquelle l’être vivant joue le rôle fondamental dans le processus de produ ction et dont la production est elle-même composée de matière vivante ou issue de la matière vivante »19
« Le développement de l’agriculture impose l’application de méthodes adaptées fondamentalement différentes de celles qui peuvent se concevoir efficacement pour le développement industriel, méthodes qui permettent ’informer,d d’industrie, d’encourager, d’aider et de contrôler les chefs d’exploitations a gricoles là où ils sont, c’et à dire éparpillés dans la nature »
La grande caractéristique de l’agriculture est d’occuper beaucoup de places. Toute politique économique se heurte, dans l’agriculture, à des obstacles spécifiques. L’évolution y est beaucoup plus difficile que dans d’autres secteurs.21
« Promouvoir l’agriculture est une tâche difficile parce qu’il faut influencer les décisions de millions de paysans illettrés » et parce que « l’agriculture est autant mode de vie que mode de production »23
En outre, « faire accroître la production agricole est l’un des problèmes les plus ardus du développement économique »
« C’est le couple progrès technique-faible élasticité de la demande qui est le facteur direct de pression sur les revenus des agriculteurs et est, par conséquent, la source essentielle des difficultés de l’agriculture. Accélérer le progrès technique, sans agir sur l’équilibre entre l’offre et la demande c’est d’accroitre ces difficultés ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA CONCEPTION DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE SELON DIFFERENTS AUTEURS
Chapitre I : Le surplus
Chapitre II- L’agriculture, base de l’accession au développement économique
Chapitre III- Spécificité et complexité du développement agricole
Chapitre IV- De la politique agricole a la participation paysanne
Chapitre V- Vers la vulgarisation du secteur agricole
Chapitre VI : Interdépendance, complémentarité entre l’agriculture et l’industrie
PARTIEI II: MISE EN RELIEF DES PROBLEMES DANS LE SECTEUR AGRICOLE MALAGASY
Chapitre I : Au niveau des facteurs de production
Section 1 : la terre
Section 2 : le problème au niveau du capital physique
Section 3 : le manque du capital financier
Section 4 : le problème au niveau du facteur travail
Section 5 : les techniques de culture archaïques
Chapitre II: Les autres contraintes
Chapitre III: La pauvreté des paysans Malagasy
PARTIE III : ANALYSE DES DIFFERENTS POLITIQUES AGRICOLES APPLIQUES A MADAGASCAR
Chapitre I : Analyse de l’évolution des politiques déjà mises en oeuvre à Madagascar
Section1 : Une politique centrée sur la promotion de la productivité rizicole durant la 1ère République
Section2 : Une politique agricole révolutionnaire depuis 1975
Section3 : le PDR de 1994 : définition des politiques sectorielles et les nouveaux objectifs à atteindre-
Section 4 : La politique Agricole et Alimentaire du mois d’août 1997
Section 5 : stratégie de réduction de la pauvreté et pour la croissance
Section 6 : révolution verte dans le MAP du 2005-2012
Chapitre II : Les défaillances et lacunes des différents politiques appliquées
Section 1 : les faiblesses au niveau de la politique agricole adoptée
Chapitre III : Reformes possibles et quelques suggestions
CONCLUSION
Annexe
Bibliographie

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