Des changements corporels à l’image de soi
L’adolescent change, cherche et se rencontre
Puberté
L’élément déclencheur de cette période de transition est souvent la puberté. Cette dernière tend d’ailleurs à démarrer de plus en plus tôt dans notre société contemporaine occidentale où la recherche dans les domaines de la santé et de l’hygiène est avancée.
Le phénomène d’adolescence se trouve donc parfois même réduit à des transformations physiques.
La puberté est la maturation sexuelle de l’adolescent. Elle « signe des transformations organiques, sexuelles et physiologiques, généralisables à l’espèce humaine ». (Falla & Hans, 2021)Alors, ces transformations du corps de l’enfant peuvent être perturbantes, gênantes ou exaltantes à l’entrée dans l’adolescence. Non seulement le changement concerne les sensations ressenties mais il est également visible par les autres et surtout par l’adolescent lui même.
De manière physiologique, il existe une suite de réactions hormonales qui déclenchent la puberté. Celles-ci permettent le développement des caractères sexuels primaires et secondaires liés directement ou indirectement à la reproduction et la sexualité.
• Développement des organes génitaux.
• Poussée de croissance.
• Pilosité.
• Poussée de la barbe, mue de la voix et premières éjaculations chez le garçon.
• Développement des seins, des hanches et apparition des premières règles chez la fille.
L’évolution de ces caractéristiques est variable et intersubjective en fonction de la génétique et de l’environnement. Pour illustration, nous pouvons noter que la puberté des filles commence généralement plus tôt que celle des garçons.
Les changements physiques entraînent de nouvelles habitudes à prendre et des stratégies à trouver pour s’ancrer et s’accepter tel qu’il est.
Structurer les bases d’un nouveau soi
L’adolescence est une période pivot dans les changements physiques de l’être humain.
Les habitudes prises à cette période seront souvent gardées à l’âge adulte. L’alimentation, la pratique sportive, le sommeil peuvent être négligés ; la consommation de drogue ou d’alcool peut devenir un recours face aux défis à affronter. La difficulté est alors de trouver un équilibre pour se développer harmonieusement.
Cette construction à l’adolescence est soutenue par le regard parental qui joue depuis les premiers instants de vie. En effet, l’évolution du sujet est très dépendante des interactions précoces vécues durant sa prime enfance.
Winnicott parle des notions de holding, handling et object presenting. Le ‘holding’ est la manière de porter et de contenir son enfant. Le ‘handling’ correspond aux soins pratiques prodigués au bébé et la dimension affective que ces soins impliquent. Enfin, ‘l’object presenting’ est la manière de présenter le monde à l’enfant. Ces notions fondamentales d’interactions précoces permettent à l’enfant d’accéder à un espace transitionnel. Cet ancrage offert par les parents peut constituer un support solide pour entrer dans l’adolescence et ses inévitables remaniements.
Ces bases peuvent permettre à l’adolescent de développer sa créativité, de trouver des stratégies d’adaptation, de s’identifier, et de s’accepter tel qu’il est. (Alex, 2021b)Ainsi, le jeune intègre sa nouvelle apparence.
Schéma corporel
Les changements qui surviennent à l’adolescence s’accompagnent d’une modification du schéma corporel, des représentations que le jeune a de lui-même et de la façon dont il perçoit le regard de l’autre.
Il est difficile de trouver une définition unique du schéma corporel, preuve de la complexité de ce concept. P. Bonnier l’explique comme « la représentation spatiale et permanente des différentes parties du corps sur laquelle s’étayent les perceptions de l’individu » (Rey et al., 2021)
Les changements physiques et leur impact sur le développement cognitif et psychologique de l’adolescent déterminent l’évolution de ses perceptions et donc de son schéma corporel. Ce dernier évolue en permanence, de notre naissance jusqu’à notre mort. Il est en interrelation avec la posture, le mouvement, la localisation du corps dans l’espace, l’un modifiant l’autre de manière continue. S. Lutard développe l’idée que « L’éducation du schéma corporel se joue dans la prise de conscience de ces mouvements et des nouvelles limites. » (Lutard, 2015)
Le tonus de fond maintient un lien entre les différentes parties du corps afin de soutenir l’unité corporelle. Cette dernière est à l’origine du schéma corporel et du sentiment d’existence, le ‘sentiment de soi’. Pour Georges Vigarello, l’incontournable « je pense donc je suis » de Descartes n’a plus sa place face au « je sens donc je suis » (Fournier, 2014)
Finalement, pour l’adolescent, nous pouvons dire qu’habiter son corps serait « comme jouer une partition connue avec un instrument différent ». Néanmoins, cette partition peut s‘avérer difficile à décrypter, il se déclenche alors à l’adolescence un travail autour de l’image de soi.
Image de soi
« Le corps n’est pas qu’un objet physique, c’est aussi et surtout la manifestation principale d’un « soi » » (Jeannerod, 2010).
De l’image du corps à l’image de soi
L’image du corps est décrite par un bon nombre d’auteurs et dans différentes disciplines. Pour Dolto, « L’image du corps est à chaque moment mémoire inconsciente de tout le vécu relationnel, et, en même temps, elle est actuelle, vivante, en situation dynamique, à la fois narcissique et inter-relationnelle : camouflable ou actualisable dans la relation ici et maintenant, par toute expression langagière, dessin, modelage, invention musicale, plastique, comme aussi mimiques et gestes. » (Dolto, 1984)
Regard de l’autre
Lacan approfondira le stade du miroir en expliquant l’importance du regard, et notamment celui de l’autre pour se développer. En effet, D.W. Winnicott disait « un bébé seul, ça n’existe pas » (Winnicott, 1958)
C’est notamment le regard parental qui étaye l’image du corps, et a fortiori l’image de soi. En effet, le regard de l’autre possède aussi une valeur très structurante, il est nécessaire et inévitable. Àl’adolescence, ce regard permet la consolidation du narcissisme et l’ajustement dans les relations.
Par ailleurs, l’image de soi se nourrit de l’idéal du moi. Emprunt du narcissisme et des identifications aux parents idéalisés, cet idéal « est une exigence de ce que le sujet devrait être ». (Ancet & Gargiulo, 2021)
Il peut donc exister un décalage entre l’idéal du moi, qui est par nature inatteignable, et l’image de soi. Cet écart peut être à l’origine d’un mal être comme des souffrances anxieuses, une mésestime de soi, ou un sentiment de honte.
Dans cette situation, il est alors donné une place considérable au regard de l’autre.
Celui-ci prend d’autant plus d’importance que l’image gagne en fragilité et en instabilité.
On peut ici faire un parallèle avec le conte de Blanche-Neigedes frères Grimm. En plus de lui renvoyer son image, le miroir de la reine ajoute toujours un commentaire. Qu’ils soient positifs ou négatifs, cet avis et ce regard donnés au sujet résonnent avec ce qu’il pense de lui-même.
L’apparence et le corps sont donc sujets au regard de l’autre et ce regardprend une place particulièrementimportante à l’adolescence. La crainte d’être comparé, l’inquiétude de savoir si sa manière de s’habiller, de se coiffer, de montrer telle partie de son corps sera acceptée ou rejetée est omniprésente. De plus, les adolescents du XXIème siècle sont connectés en permanence. Ce souci d’être conforme au modèle peut prendre une ampleur considérable : l’ouverture au monde des adolescents est illimitée. Elle peut parfois donner le vertige, faire perdre l’équilibre ou atteindre la confiance et l’estime de soi.
Simone Korff-Sausse développe le concept du miroir brisé. Notre image en tension nous est renvoyée par les autres et il est possible de sentir une déception en la comparant à un idéal narcissique. Celui-ci est souvent le résultat de ce qui est considéré la norme dans la société. En effet, « L’image de soi peut faire souffrir et se trouver brisée lorsqu’elle ne répond pas aux standards de la normalité » (Ancet & Gargiulo, 2021)
Àl’inverse, si l’image de soi est chargée positivement, sa souplesse permet de résister à des attaques.
On peut donc dire qu’elle est faite d’aspects contradictoires : « entre jugements internes et externes, entre dimensions subjective et objective, entre identifications positives et -injonctions -intenables. »
L’image de soi n’est jamais figée, toujours dynamique, cela permet au sujet de pouvoir se confronter au réel, qui est, lui aussi, en mouvement. La relation à l’environnement est cruciale car « une simple allusion peut faire basculer la balance de l’image de soi, de positive à très négative. »
Regard de soi
De même qu’un parent fantasme son enfant au cours de la grossesse, le jeune s’imagine changer. Il va se projeter en comparant sa possible évolution à des personnes connues ou à des images et des représentations référentes. L’adolescent va donc nécessairement se trouver confronté au décalage entre les attentes précises qu’il a de sa transformation physique et la réalité de son corps. C’est alors un travail de deuil du soi imaginé qu’il lui faudra effectuer pour accepter son image réelle.
Ce décalage peut avoir des conséquences psychologiques pour le jeune et compliquer cette intégration.
En effet, l’adolescent va devoir assimiler cette image qui pour lui est nouvelle et déroutante. Pour cette raison, les mécanismes de fondation de l’image de soi reviennent de façon différente à l’adolescence. Le jeune essaie de s’approprier l’image qu’il perçoit afin de se représenter lui-même.
Cela renforce d’ailleurs l’idée qu’il est un être unique. Même s’il peut ressembler à certains membres de sa famille ou avoir des traits communs avec ses pairs, il possède des caractéristiques qui lui sont propres.
A l’époque actuelle, l’acceptation de cette image réelle de soi peut être compromise par la possibilité d’avoir accès à une image virtuelle plus vraie que nature. Les réseaux sociaux sont des lieux avec lesquels il peut se développer un lien particulier. Àla fois jardin secret à l’instar d’un journal intime mais également temple du superficiel voire de la violence, ils sont très investis par les adolescents. Ils constituent un moyen de se montrer au monde et de lui faire face.
De même, les photographies et les selfies deviennent support de l’identité. L’existence des filtres ou des retouches pour embellir son apparence réelle peut alors conduire le jeune à repousser l’image qu’il aperçoit dans le miroir, celle qu’il est véritablement.
Ainsi, dans la vie virtuelle ou la vie réelle, l’image de soi se construit dans la relation aux autres.
Cette apparence nouvelle et la découverte d’autres possibilités enclenchent, à l’adolescence, l’expérimentation et la découverte du monde. Dans sa recherche de qui il est, le défi pour l’individu en devenir va être de s’adapter aux différentes contraintes.
Recherche d’un équilibre
Dans le lien à l’autre, l’adolescent va se construire, s’autonomiser, édifier son identité et s’insérer dans la société en tant que sujet indépendant et unique.
Individuation
C. Jousselme affirme que « Devenir adolescent, c’est peu à peu aussi s’individuer, c’est-à-dire devenir un individu à part entière, avec ses propres valeurs, ses propres Idéaux du moi. »
L’adolescence est la suite logique au développement de l’enfant, son déroulement est donc influencé par la vie antérieure du sujet qui en est la base. Par conséquent, la prise en compte du vécu psychique de l’enfant est fondamentale pour la compréhension des processus d’individuation de l’adolescent.
A l’âge de 9-10 mois, le bébé passe par ce que Mélanie Klein appelle la « période dépressive ». A cette occasion, il vit l’expérience de l’éloignement tout en intégrant que la séparation n’est pas complète, ni définitive. Cette phase de séparation permet ensuite au sujet, au cours de l’adolescence, de vivre un éloignement de manière plus confortable. La prise de distance devient naturelle, en lien avec le changement de relation aux parents. Ces derniers doivent eux-mêmes trouver la capacité de détachement pour permettre ce confort. Il leur faut alors s’ajuster et chercher le bon équilibre entre offrir de la liberté et répondre au besoin d’autonomie de leur « adonaissant » comme le décrit François de Singly. Tout cela repose également sur le fait de lui proposer une certaine sécurité dans ses explorations.
On pourrait faire un parallèle avec la métaphore du porte-avion développée dans la théorie de l’attachement (Junier, 2018). L’adolescent est un avion, impatient de s’élancer du pont ; les parents sont le porte-avion. S’ils doivent favoriser le libre envol de l’appareil, ils doivent également être présents au moment de son retour, permettre son appontage et prendre soin de lui. Si l’on préfère une autre image, l’adolescent est un funambule et les parents sont le filet qui le protège de la chute.
Quête d’identité
A travers ses relations, notamment les premières relations amoureuses qui arrivent en majorité à cette période, l’adolescent bâtit son identité.
Équivalente à la puberté sur le plan physique, la construction de l’identité est la notion centrale et fondamentale du développement affectif et social de l’adolescent. Elle est la base du sens subjectif de soi (ietout ce qui fait partie de nous). A l’adolescence, le sujet questionne ses rêves, ses envies, ses ambitions, cela enrichit le développement de sa personnalité.
Afin de comprendre qui il est, l’adolescent essaie de se représenter la place qu’il occupe au monde. Pour cela, selon Berenstein et Puget, « tout sujet se représente la place qu’il occupe à travers trois mondes psychiques imbriqués : le « monde intérieur » fait de représentations, d’images, de fantasmes, le « monde interpersonnel », celui des relations entre le Moi et les autres proches étant organisé plus particulièrement autour des échanges intimes, et le « monde environnant et socioculturel ». » (Falla & Hans, 2021)Ce dernier est l’ensemble des valeurs, croyances, idéologie, principes moraux et histoire de l’individu.
Chacun de ces espaces est essentiel dans la construction de l’identité. Le Moi adolescent circulerait donc librement entre ces trois mondes « avec plus ou moins de perméabilité, de solitude, de sérénité, d’incertitude ».
En parallèle, selon la théorie psycho-sociale d’Erikson, il se met en place pour l’adolescence la cinquième crise du développement. Nommée « L’identité versus la confusion des rôles », cette phase dure environ du début de la puberté jusqu’au début de l’âge adulte.
Elle est, comme chaque crise de la théorie d’Erikson, une opposition entre les deux pôles d’un continuum. L’adolescent cherche un sens cohérent à son existence et au rôle qu’il souhaite occuper au sein de la société. Cette crise passe par une période d’expérimentation (variable selon les individus) pour trouver ce qui lui correspond, découvrir son identité.
Pour Erikson, l’objectif est de trouver un équilibre entre les deux pôles afin d’éviter d’être dans la confusion, ou à l’inverse d’être trop sûr de soi et ne jamais se remettre en question. Cet accord permet d’avoir un bon ancrage tout en étant en capacité de faire face au changement. C’est ainsi qu’une force adaptative se développe et permet au sujet d’être fidèle envers lui-même, envers qui il est vraiment. Cela implique donc la connaissance de soi.
Dans sa quête d’identité, l’adolescent va passer par une phase d’égocentrisme développemental. Il est convaincu d’être une personne privilégiée, particulière avec un destin hors du commun, il se voit devenir célèbre. Le jeune est alors obsédé par le regard qu’on lui porte. Il s’imagine que l’autre est autant intéressé par sa personne qu’il l’est de lui-même.
Cet égocentrisme de l’adolescent est normal à son développement et il est un enjeu narcissique majeur.
Dans cette dynamique, l’adolescent ne souhaite pas parler ou penser à la mort, il se sent invincible et très loin de tout accident ou maladie. Il se dit que rien ne peut lui arriver de grave et cet état d’esprit peut parfois entraîner des mises en danger dans des situations à risque.
Un enjeu identitaire qui refait surface à l’adolescence est la sexualité. « L’appropriation psychique du corps sexué est un enjeu majeur du travail d’adolescence »
(Dauchy et al., 2010) La sexualité ne démarre pas avec le développement des organes génitaux mais commence dès la naissance. Selon la théorie psychosexuelle de Freud, à cet âge, le jeune entre dans la quatrième phase à la suite :
◦ Des stades prégénitaux
◦ Du complexe d’Œdipe
◦ De la période de latence.
L’enfant a intégré les interdits et il a une compréhension des dynamiques sociales concernant la sexualité. L’adolescent, lui, sort d’une phase de latence avec un accès à la sexualité adulte et à la réalisation de ses pulsions.
La séduction et la sexualité entrent alors dans l’équation avec, en plus, les hormones qui jouent une part non négligeable dans ces bouleversements. Cela passe par exemple par l’acceptation de la masturbation comme technique pour s’approprier son corps sexué. Ces enjeux sont accompagnés d’un doute des capacités du jeune face à cette nouveauté, ainsi qu’une entrée dans la sexualité de plus en plus subite. En effet, la jeunesse est confrontée à une hyper sexualisation de tout et de tous les messages partagés de manière privée ou publique. Cela concerne les maladies sexuellement transmissibles, la pornographie et les émissions de télé-réalité.
La théorie de Freud possède une importance historique mais c’est aujourd’hui un modèle critiquable du fait d’un mode de pensée ancien qui plaçait par exemple l’homosexualité en tant qu’état psychopathologique. L’orientation sexuelle se révèle d’ailleurs le plus souvent à l’adolescence. C’est durant cette période que le jeune explore sa sexualité et ses préférences. Il découvre ainsi son orientation qui participe à son identité. Nous savons que la sexualité n’est pas un choix, elle est en partie déterminée génétiquement et possède également des influences environnementales. « Il ne s’agit cependant pas d’un seul gène, mais de centaines de milliers de gènes, chacun d’entre eux étant susceptible d’avoir de petits effets influençant le comportement sexuel. » (Ropert, 2019)Quant à elle, l’identité de genre se construit avec la personnalité, elle correspond à la manière dont la personne se perçoit.
Le cancer de l’adolescent
Les besoins et envies de l’adolescent atteint d’un cancer ne sont pas toujours bien identifiés. En revanche, la reconnaissance de la maladie à cette période de la vie se développe progressivement.
Dans un « entre deux »
De même que l’adolescence se trouve entre l’enfance et l’âge adulte, les jeunes malades se trouvent dans un « entre deux » très inconfortable.
Il est remarquable de constater qu’il existe peu de données spécifiques sur cet âge de transition. Les informations sur le cancer de l’adolescent se trouvent soit rapprochées des données des cancers de l’enfant, soit présentées dans une partie des cancers de l’adulte. Il existe peu de travaux consacrés spécifiquement à la maladie durant cette période de la vie.
Pourtant, l’effort de reconnaissance du besoin spécifique des adolescents malades se fait de plus en plus entendre. Cela a commencé dans les années 80, où l’idée d’une spécificité de l’adolescence s’est développée parmi les services pédiatriques. Puis, au cours des années 90, la prise en charge des malades de 15 à 21 ans est devenue un enjeu d’organisation spécifique, au niveau international. Plus tard dans les années 2000, les études médicales ont intensifié cet effort. En France, notamment, le Second Plan Cancer propose maintenant une prise en charge ‘personnalisée’ pour cette population.
Les objectifs de ce plan sont
◦ d’augmenter le taux de guérison des cancers de l’adolescent et du jeune adulte.
◦ d’éviter la rupture et de contribuer à l’acquisition de l’autonomie et de l’estime de soi en dépit des conséquences physiques, psychologiques et sociales de la maladie à cet âge.
◦ de favoriser l’intégration sociétale des adolescents et jeunes adultes atteints de cancer.
Traitements et complications
Dans le choix du traitement proposé au patient, le plus gros enjeu est de « permettre aux malades d’avoir les meilleures chances de guérison, avec le meilleur traitement possible qui donne le moins d’effets secondaires à long terme. » (Pombet, 2021)
Cependant, si un jeune est orienté dans un service selon son âge et non sa pathologie, la qualité de ses traitements peut s’en trouver affectée.
Les protocoles pédiatriques pour les leucémies, par exemple, sont plus efficaces. Dans une courte période de temps, un plus grand nombre de produits et en quantités plus importantes peuvent être administrés au patient. Les enfants supportent plus facilement les hautes doses de chimiothérapie. Les maladies hématologiques sont toujours traitées par chimiothérapie voire parfois par radiothérapie. Les lymphomes non hodgkiniens et les leucémies, en particulier, sont traités seulement par chimiothérapie, de manière courte et intensive ou prolongée et semi-continue en fonction de l’atteinte. Pour les maladies de Hodgkin, la chimiothérapie s’accompagne de séances de radiothérapie dont les volumes dépendent de chaque patient. (Dauchy et al., 2010) Selon la maladie et la durée de l’atteinte, ou souvent dans le cadre d’une rechute, une solution possible est la greffe. Dans le cas d’une leucémie ou d’un lymphome, la greffe de moelle osseuse peut être réalisée, mais jamais en première intention. Elle ne peut intervenir qu’après plusieurs épisodes de chimiothérapie non conclusifs.
Ces différents traitements possèdent leurs complications. Ils comportent des effets secondaires dont des conséquences sur l’apparence physique des jeunes. La plus connue est l’alopécie, la perte des cheveux, des sourcils, des cils, des poils, qui est souvent inévitable mais réversible. Les patients témoignent également d’amaigrissement, de fonte musculaire, particulièrement exprimée par les garçons ou d’atrophie mammaire chez les filles… Les opérations, qui font souvent parties du parcours de soin des jeunes, laissent, elles aussi, des cicatrices visibles.
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : L’adolescence, un remaniement identitaire
I. Des changements corporels au sens d’être soi
II. Recherche d’un équilibre
III. Synthèse
Partie 2 : Être atteint d’un cancer à l’adolescence
I. Le cancer de l’adolescent
II. Structures d’accueil
III. Trouver sa place
Partie 3 : À l’épreuve de l’image de soi
I. Appropriation de soi à travers la maladie
II. Les angoisses
Partie 4 : La place de la psychomotricité
I. Quel accompagnement pour les AJA ?
II. Prise en soin psychomotrice
III. Ma rencontre avec Lou
Positionnement en tant que Psychomotricienne stagiaire
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Annexes
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