L’ADHESION AUX TISSUX DENTAIRES CALCIFIES

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Propriétés physico-chimiques

L’émail est acellulaire ; ce qui fait que la lésion carieuse amélaire résulte essentiellement de réactions physicochimiques. La structure cristalline de l’émail lui permet une minéralisation extrêmement résistante à l’acidité du milieu mais aussi une reminéralisation. Sa composition minérale et sa structure cristalline en font un tissu très dur. Dans un environnement à pH neutre, le composant minéral essentiel de l’émail, l’hydroxyapatite, est en équilibre avec l’environnement aqueux local qui est saturé en ions calcium et phosphates. Lorsque le pH décroit à 5,5, on note une dissolution de l’hydroxy apatite. Une diminution supplémentaire du pH entrainera une dissolution partielle ou totale de la structure cristalline : on parle de déminéralisation.
Plus l’émail contient de la matrice organique, moins elle est résistante à la carie car il n’y aura pas de cohésion cristalline. Cependant, l’échange ions OH- et F-augmente la résistance de l’émail face à la carie dentaire car le fluor joue un rôle important dans la prévention de la carie.

La dentine

La dentine est un tissu conjonctif minéralisé mais avasculaire. C’est le tissu dur qui occupe le volume le plus important de la dent. C’est un tissu vivant qui est traversée sur toute son épaisseur par des tubules renfermant des prolongements cellulaires dont le corps est situé en périphérie du mésenchyme pulpaire en regard de la prédentine. Le degré de minéralisation de la dentine n’est pas homogène. Il existe en effet, autour de la lumière tubulaire, un manchon de dentine péritubulaire hyperminéralisée qui se distingue du reste de la dentine intertubulaire.

Composition et structure

La dentine contient environ 70% de sels minéraux, 20% de matrice organique, (dont 90% de collagène et 10% de protéines non-collagéniques), et 10 % d’eau.
En volume, sans tenir compte de la présence de canalicules dentinaires, on peut évaluer approximativement la phase minérale à 50%, la phase organique à 30% et l’eau à 20%. La dentine est traversée sur toute son épaisseur par des tubules (20000 à 60000/ mm2) renfermant des prolongements cellulaires dont le corps est situé en périphérie de la pulpe qui est un tissu conjonctif.

Différents types de dentines On distingue ;

– la dentine primaire dont la sécrétion est faite durant la vie embryonnaire de la dent
– la dentine secondaire qui est sécrétée durant toute la vie de la dent
– la dentine tertiaire qui selon le degré d’atteinte se distingue en :
• Dentine réactionnelle: ce type est rencontré généralement sous les caries dentinaires initiales, superficielles.
• Dentine réparatrice : qui est sécrétée suite à une agression profonde des odontoblastes.

Particularités physico-chimiques

Compte tenu de sa proportion d’eau (10%) et de sa minéralisation plus faible, elle possède une certaine élasticité en comparaison avec l’émail (1% d’eau).
La dentine est donc moins minéralisée que l’émail, mais plus que l’os et le cément. Elle présente une couleur jaunâtre plus ou moins prononcée. La teinte de la dent est essentiellement déterminée par la couleur et l’épaisseur de la dentine.
L’existence du réseau tubulaire rend la dentine hautement perméable à toute agression microbienne ou chimique qui se propage très rapidement dès lors que la barrière constituée par l’émail est franchie. Cette perméabilité est par ailleurs dépendante de l’âge du sujet. Une dentine jeune, dont les diamètres tubulaires sont plus grands, est bien plus perméable qu’une dentine âgée où la lumière tubulaire est réduite, voire obturée. Ceci explique, en partie, la progression plus rapide de la carie dentinaire chez le sujet jeune. De par sa composition, la dentine peut être le siège de phénomènes de réparation tissulaire contrairement à l’émail.

Le cément

C’est un tissu conjonctif minéralisé, avasculaire et non innervé. C’est le moins dur des tissus durs de l’organe dentaire. Il a des rapports anatomiques et physiologiques avec les structures dentaires et parodontales voisines. Il recouvre la dentine et est lié au desmodonte par les fibres de Sharpey. Ses rapports avec l’émail sont de 3 ordres : dans 60 à 65% des cas, le cément recouvre l’émail ; dans 20 à 30% des cas, l’émail recouvre le cément et dans 5% des cas l’émail et le cément sont en continuité ou n’ont aucun rapport.

Composition et structure

Le cément contient 40 à 63% d’éléments minéraux (cristaux d’hydroxyapatite, fluor, Mg, Ca,) 25% d’éléments organiques et 12% d’eau. Tout comme la dentine, sa phase minérale est également composée de cristaux d’hydroxyapatite. Sur le plan anatomo-fonctionnel, on distingue :
– le cément coronaire ou amélocémentaire est inconstant et réparti en zones peu homogènes, de type afibrillaire et acellulaire. Il constitue une barrière inconstante et vulnérable vis-à-vis de l’exposition des canalicules dentinaires dans la région des collets.
– le cément apical est de type stratifié mixte (acellulaire et cellulaire).
– le cément intermédiaire retrouvé à la jonction amélo-cémentaire, sans fibres ni cellules ni structure bien définie. On y retrouve des débris cellulaires qui sont des restes d’odontoblastes et de gaine de Hertwig.
– Le cément primaire au niveau du 1/3 cervical radiculaire, il est acellulaire avec des lignes de croissance parallèles à la surface radiculaire.
– Le cément secondaire au niveau des 2/3 apicaux de la surface radiculaire et dans les zones interdentaires. Il est cellulaire et on y retrouve des cémentocytes.

Propriétés physiologiques

Le degré de minéralisation du cément est proche de celui de la dentine. Il a une densité plus faible que celle de l’émail et de la dentine. C’est un tissu relativement perméable et cette perméabilité a tendance à diminuer avec l’âge.
Le cément est essentiel dans le maintien de la dent sur l’arcade en permettant l’ancrage des fibres de Sharpey du ligament alvéolo-dentaire. De plus, l’apposition continue de cément permet la stabilisation de la longueur de la racine lors de l’égression due à l’usure des faces occlusales dentaires par attrition.

L’ADHESION AUX TISSUX DENTAIRES CALCIFIES

Définitions 

Collage : procédure consistant à unir une substance à une autre par le biais d’un adhésif.
Adhésion : ensemble des interactions qui contribuent à unir deux surfaces entre elles s’opposant ainsi à leur séparation.
Adhérant : attraction entre les molécules de surface de deux corps en contact; elle ne peut exister que si la distance entre les deux surfaces est de 0,7 à 0,8 nm. Adhésif : agent capable de développer seul ou associé à un agent de couplage un phénomène d’adhésion sur un substrat déterminé.
Cohésion : attraction entre atomes des molécules d’une même substance.

Principes 

L’adhésion est l’attraction des molécules de surfaces et la résistance du collage dépend de l’intensité des forces présentes sur chaque site de contact.
Quatre théories ont étés avancées pour expliquer le phénomène de l’adhésion :
– la théorie mécanique : L’adhésion a longtemps été considérée comme étant un simple phénomène mécanique ; la solidité du joint résultant de la pénétration de l’adhésif dans les aspérités de la surface solide entrainant ainsi un verrouillage micromécanique. En effet, les microreliefs créés après mordançage acide seront ensuite comblés par une résine de basse viscosité (bonding) capable de développer des liaisons avec la matrice organique du composite de restauration.
– la théorie de l’adsorption (chimique) : Elle englobe tous les types de liaisons chimiques entre l’adhésif et l’adhérant incluant les liaisons primaires (ioniques et covalentes) et secondaires (hydrogènes, interactions dipolaires, et forces de dispersion de London). Elle interprète la liaison par la formation de liaisons covalentes entre deux corps en présence.
Cette composante chimique dont l’effet à court terme est masqué par la ténacité de l’ancrage micromécanique pourrait jouer un rôle non négligeable dans le potentiel d’adhérence de certains adhésifs auto-mordançants faiblement acides et dans la longévité des joints collés.
En effet, malgré l’importance de l’adhésion mécanique, des interactions chimiques additionnelles peuvent contribuer à la liaison lorsque l’adhésif contient des monomères fonctionnels capables de s’unir à l’hydroxyapatite (76).
– la théorie de la diffusion selon laquelle l’adhésion est le résultat du collage entre des molécules libres. Les polymères de chaque côté d’une interface peuvent traverser et réagir avec les molécules de l’autre côté. Eventuellement, l’interface va disparaitre et les 2 parties devenir une.
– la théorie électrostatique : L’adhésion serait due à l’établissement d’une couche électrique aux interfaces, les forces étant de nature électrostatique.
Elle stipule qu’une double couche électrique se forme à l’interface entre un métal et un polymère, donnant une certaine contribution à la force d’adhésion bien que cela ne soit pas clairement démontré.
Pour que chacune de ces phénomènes interfaciaux ait lieu, il faut que les deux matériaux à coller soient suffisamment proches et en contact intime. Ce critère est rempli grâce à des matériaux liquides ou fluides que sont les adhésifs, les ciments ou les colles. Cependant, cette théorie est très controversée.
Parmi toutes ces théories, celles mécanique et chimique sont les plus acceptées dans le phénomène de l’adhésion.
Cependant, cette adhésion peut être influencée par plusieurs paramètres.

Facteurs influençant l’adhésion aux tissus dentaires

Différents facteurs ont une influence sur l’adhésion aux tissus dentaires :

La composition et la structure de l’émail et de la dentine

La portion inorganique de l’émail représente 95 à 98 % en poids (86 % en volume) constituée essentiellement d’hydroxyapatite ; le reste étant constitué d’eau (4% en poids) et de matériel inorganique (1 à 2 % en poids). La dentine contient plus d’eau (12 % en poids), du matériel organique (18 % en poids) et 70% d’hydroxyapatite. Elle est aussi traversée par des tubuli sur toute son épaisseur faisant d’elle un tissu hautement perméable.
Ces différences tant dans la composition que dans la structure de l’émail et la dentine auront une répercussion sur l’adhésion à ces tissus du point de vue du degré d’humidité et du temps d’application de l’acide (56, 79, 83). En effet, au niveau de l’émail, vu la faible teneur en eau, il est possible d’obtenir une surface sèche ; favorable à l’adhésion avec les monomères essentiellement hydrophobes (11, 31, 32). Par contre, au niveau de la dentine, la présence d’eau impose l’utilisation de monomères hydrophiles pour permettre l’infiltration des fibres collagènes.

Les changements dans la structure de la dentine

La dentine sous l’effet de lésions carieuses ou non carieuses (abrasion ou érosion) présente une structure différente de celle de la dentine saine. On peut avoir de la dentine sclérotique (du fait de l’âge, de l’abrasion ou de l’érosion) ou de la dentine tertiaire (en réponse à la carie ou à l’attrition). Toutes ces modifications physiologiques ou pathologiques de la dentine la rendent moins réceptive pour l’adhésion qu’une dentine saine (81).

La boue dentinaire

Les préparations cavitaires à l’aide d’instruments rotatifs (fraises) conduisent à la formation d’une couche de débris appelée boue dentinaire qui diminue la perméabilité dentinaire de 86 % (69, 85, 99). De plus, la granulométrie des fraises utilisées permet d’obtenir une épaisseur de boue dentinaire comprise entre 1 et 3 µm en moyenne (93).

La perméabilité de la dentine

Elle dépend de plusieurs facteurs tels que le diamètre et la longueur des tubuli, la viscosité du fluide dentinaire, la localisation de la dentine (occlusale, proximale, coronaire ou radiculaire). La surface d’une préparation n’est que rarement constituée de dentine primaire saine. Les parois d’une même cavité peuvent être composées de différents types de tissus modifiés : dentines secondaire, tertiaire, sclérotique, carieuse, déminéralisée, reminéralisée ou hyperminéralisée. La spécificité de ces différents états est nécessairement conséquente sur les valeurs d’adhésion et d’étanchéité aux interfaces cavitaires (54, 97, 100). La variabilité de la perméabilité de la dentine rend le collage à la dentine plus délicat.

La qualité et la durabilité de l’interphase adhésif/dentine

L’interphase dentine-adhésif peut être imparfaite dans le cas où la zone de dentine déminéralisée n’est que partiellement infiltrée par les monomères. Ce différentiel entre l’épaisseur de tissu déminéralisé et l’épaisseur de l’infiltration est générateur de défauts à la base de la couche hybride, source de nanofuites (8). C’est la raison pour laquelle il est conseillé de limiter le temps de mordançage de la dentine à 15 secondes pour les systèmes à mordançage et rinçage (MR).
Même si la pénétration de l’adhésif peut apparaître dans certains cas matériellement complet, la qualité de l’hybridation n’est pas nécessairement bonne. En effet, des études récentes ont montré que le réseau de collagène jouait le rôle de filtre sélectif conduisant à des séparations de phases de l’adhésif (58, 77, 98). Les monomères à poids moléculaire élevé et à caractère hydrophobe ne pénètrent que superficiellement la matrice protéique. À l’inverse, les monomères hydrophiles à bas poids moléculaire (type HEMA) constituent l’essentiel de la zone d’infiltration profonde. L’imprégnation du collagène à ce niveau est faite par une résine de mauvaise qualité, peu polymérisée et susceptible de s’hydrolyser dans le temps. Le collagène qui n’est plus protégé par une gaine de résine peut à son tour être le siège de dégradations par l’action protéolytique d’enzymes d’origine bactérienne, salivaire, voire endogènes (89,96).

La rétraction de polymérisation des résines composites

Tous les matériaux composites actuellement disponibles sur le marché présentent une rétraction de polymérisation ; ce qui a une conséquence défavorable sur la pérennité du joint adhésif-substrat.

MOYENS DE COLLAGE EN ODONTOLOGIE

Plusieurs moyens existent et peuvent être répartis en 2 groupes: les adhésifs amélo-dentinaires et les moyens d’assemblage.

Les adhésifs amélo-dentinaires

Définition

Un adhésif amélo-dentinaire ou système adhésif amélo-dentinaire est un biomatériau d’interface. Il contribue à former un lien idéalement adhérent et étanche entre les tissus dentaires calcifiés et des biomatériaux de restauration ou d’assemblage (18).

Critères de performance

Un adhésif doit posséder certains critères tels que la biocompatibilité, l’adhésion et l’étanchéité, la durabilité, la simplicité et la facilité d’utilisation.

Biocompatibilité

Un adhésif ne devrait pas induire de réaction néfaste. Idéalement, il ne doit pas être allergisant ni toxique. Il ne doit pas avoir de potentiel mutagène (18). Sur un plan plus local, un adhésif ne doit pas être cytotoxique pour la pulpe, il devrait promouvoir la cicatrisation dentino-pulpaire (18, 21).

Adhésion et étanchéité

Un adhésif doit avant tout coller. Il doit assurer de manière immédiate un joint adhèrent suffisamment fort pour s’opposer aux contraintes de polymérisation du composite qu’on applique à sa surface. Par ailleurs, ce joint doit présenter une résistance précoce suffisante particulièrement lorsque la rétention est faible et que l’essentiel de la tenue est assurée par le collage. Il est habituellement admis qu’il doit être étanche à l’échelle du micromètre qui est celle de la bactérie (18).

Durabilité

Les qualités d’adhérence et d’étanchéité doivent non seulement être immédiates mais durables pour éviter les colorations marginales, les caries récurrentes, les sensibilités, voire la perte de la restauration qui sont autant des phénomènes de dégradation limitant la longévité des restaurations. Au niveau de l’émail, ce critère est bien établi par le mordançage avec des solutions d’acide phosphorique. Quant à la dentine, plusieurs études mettent en évidence in vitro et in vivo, une détérioration de la zone profonde de la couche hybride (2,38,42,47).

Simplicité et fiabilité de mise en œuvre

Dans l’emploi de tout adhésif, on devrait idéalement pouvoir espérer des résultats thérapeutiques fiables et reproductibles. Ce n’est pas le cas actuellement car la technique adhésive est très sensible à la manipulation. De petits écarts dans la procédure de mise en œuvre sont susceptibles de compromettre la durabilité du collage (28,38,63,64,86)

Classifications

Plusieurs classifications ont été proposées. Cependant, deux sont actuellement les plus utilisées :
– celle en « générations »
– et celle selon le principe d’action et le nombre de séances.

Classification en «générations»

Elle distingue sept générations:

Première génération

La recherche d’une adhésion à la dentine commence au début des années 50 avec l’avènement des résines acryliques pour remplacer les ciments notamment les silicates au niveau des dents antérieures mais ces résines atteindront rapidement leurs limites. C’est ainsi que le chimiste suisse Hagger a mis en œuvre un adhésif à usage dentaire qui a été commercialisé sous le nom de Sevriton® (18).

Deuxième génération

Elle découle, à la fin des années 1970, de l’utilisation sans cesse croissante des composites et de la nécessité de s’opposer à leur retrait de polymérisation. L’innovation réside, alors, dans la nature chimique des monomères proposés.
Le japonais Takeyama, en 1978, cité par Degrange (18) introduit le monomère 4-META qui sera l’un des principes actifs du Superbond® et que l’on retrouve aujourd’hui dans la composition de certains adhésifs dentinaires comme le Gluma One® (Heraeus-Kulzer).
Fusayama (30), en 1979, propose un adhésif amélo-dentinaire contenant un dérivé de phényl phosphate comme le Clearfil®. Aux Etats-Unis, il a été suggéré l’emploi de radicaux iso-cyanates qui seront exploités par la firme Vivadent avec le Dentin Adhesit®.
Le potentiel d’adhérence dentinaire de ces produits s’avère cependant encore faible (3 à 5 MPa) et très inférieur à la rétention procurée par l’émail mordancé (15 à 20 MPa).

Troisième génération

Elle s’étend de 1985 à 1991 et correspond au développement du concept du système adhésif. C’est une association de plusieurs produits qui permettent un traitement de la surface dentinaire et des agents de couplage présentant un caractère hydrophile favorable au mouillage de la dentine traitée. Ces systèmes ont permis d’élever la valeur moyenne de l’adhérence à la dentine, dans la fourchette de 8 à 12 MPa. Cette génération est représentée par trois produits majeurs : Tenure® (Den Mat), Gluma Bond® (Bayer), Scotchbond II® (3M).

Quatrième génération

Elle signe le début de l’ère moderne. Elle répond au concept du mordançage simultané de l’émail et de la dentine. Les systèmes de la quatrième génération mettent en jeu plusieurs étapes, généralement trois :
– la première est un mordançage acide de la surface dentinaire ;
– la deuxième consiste à favoriser le mouillage et la pénétration de la surface traitée à l’aide de ce qu’on appelle un primaire (« primer ») ;
– la troisième est l’infiltration d’une résine adhésive qui doit se copolymériser avec le composite. L’adhésif, après sa prise, assurera l’ancrage et l’étanchéité de la restauration.
Ce concept a été découvert par Fusayama (30). Au niveau de la dentine, l’attaque acide permet d’éliminer la boue dentinaire et de déminéraliser ce substrat sur une profondeur de quelques micromètres en moyenne. Le but de ce traitement est de permettre la pénétration d’une résine adhésive dans les canalicules et à l’intérieur du réseau de fibrilles de collagène dégagé par le mordançage dans les espaces inter et péri-tubulaires. Le principe de cette adhésion est d’ordre micromécanique. C’est le principe de la couche hybride (hybridation) décrite par Nakabayashi (62).

Cinquième génération

Au milieu des années 90, on voit apparaître, sur le marché dentaire, des systèmes adhésifs basés commercialement sur la simplification d’où leur appellation de «systèmes monocomposants» ou «one-bottle systems». La grande majorité d’entre eux comprend deux produits : un gel de mordançage et l’adhésif conditionné en un flacon. En fait, ces nouveaux produits regroupent en un seul flacon ce qui était présenté dans les systèmes de quatrième génération dans deux conditionnements différents. Le primaire d’adhésion et la résine adhésive étaient mélangés dans un solvant organique (généralement de l’alcool ou de l’acétone).

Sixième génération

Une autre évolution conduite en parallèle à la précédente est celle des adhésifs automordançants (SAM) développés principalement par l’industrie japonaise. Le premier système de cette catégorie est Clearfil Liner Bond 2® (Kuraray).
Dans cette classe, ce sont les deux premières étapes du collage (mordançage et primaire) qui sont réunies en une seule. On exploite l’acidité de certains monomères qui sont aptes à déminéraliser et infiltrer simultanément les tissus dentaires calcifiés. L’emploi de ces primaires acides n’est donc pas suivi de rinçage, puisque ce sont les monomères qu’ils contiennent qui vont secondairement contribuer à la copolymérisation. Leur application est suivie de celle d’une résine adhésive classique à caractère plus hydrophobe capable d’assurer un bon degré de copolymérisation avec le composite.

Septième génération

Ces produits regroupent en un seul conditionnement ou en un seul mélange les 3 étapes du collage. Ils sont théoriquement susceptibles de mordancer et d’infiltrer l’émail et la dentine tout en formant une couche de résine apte à s’unir au composite par photopolymérisation. C’est l’ultime simplification de la procédure de collage en attendant le biomatériau auto-adhésif. Ce sont des mélanges complexes qui contiennent des monomères hydrophiles à caractère acide avec suffisamment d’eau pour permettre leur ionisation. Ils renferment aussi des monomères hydrophobes qui sont indispensables pour obtenir une bonne réaction de polymérisation avec les matrices des composites et des solvants organiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’ADHESION
I. LES TISSUS DURS DE LA DENT
1.1 L’émail
1.1.1 Composition
1.1.2 Structure
1.1.3. Propriétés physico-chimiques
1.2 La dentine
1.2.1 Composition et structure
1.2.2 Différents types de dentines
1.2.3 Particularités physico-chimiques
1.3 Le cément
1.3.1 Composition et structure
1.3.2 Propriétés physiologiques
II. L’ADHESION AUX TISSUX DENTAIRES CALCIFIES
2.1 Définitions
2.2 Principes
2.3 Facteurs influençant l’adhésion aux tissus dentaires
2.3.1 La composition et la structure de l’émail et de la dentine
2.3.2 Les changements dans la structure de la dentine
2.3.3 La boue dentinaire
2.3.4 La perméabilité de la dentine
2.3.5 La qualité et la durabilité de l’interphase adhésif/dentine
2.3.6 La rétraction de polymérisation des résines composites
III. MOYENS DE COLLAGE EN ODONTOLOGIE
3.1 Les adhésifs amélo-dentinaires
3.1.1 Définition
3.1.2 Critères de performance
3.1.2.2 Adhésion et étanchéité
3.1.2.3 Durabilité
3.1.2.4 Simplicité et fiabilité de mise en œuvre
3.1.3 Classifications
3.1.3.1 Classification en «générations»
3.1.3.1.1 Première génération
3.1.3.1.2 Deuxième génération
3.1.3.1.3 Troisième génération
3.1.3.1.4 Quatrième génération
3.1.3.1.5 Cinquième génération
3.1.3.1.6 Sixième génération
3.1.3.1.7 Septième génération
3.1.3.2 Classification selon le principe d’action et le nombre de séances
3.1.3.2.1 Les systèmes à mordançage et rinçage
3.1.3.2.2 Les systèmes auto-mordançants
3.2 Les moyens d’assemblage
3.2.1 Les ciments
3.2.2 Les colles
3.2.2.1 Les colles sans potentiel adhésif propre
3.2.2.2. Les colles avec potentiel adhésif
3.2.2.2.1 La résine 4-META
3.2.2.2.2 La résine MDP
3.2.2.3 Les colles auto-adhésives
IV. INDICATIONS
DEUXIEME PARTIE : CONNAISSANCES ET MANIPULATION DES ADHESIFS, CIMENTS ET COLLES DENTAIRES PAR LES PRATICIENS DE NOUAKCHOTT
I. JUSTIFICATION
II. MATERIEL ET METHODES
III. RESULTATS
3.1 Caractéristiques de l’échantillon
3.1.1. Sexe
3.1.2. Secteur d’activité
3.1.3. Année d’obtention du diplôme
3.1.4. Expérience professionnelle
3.2 Connaissances sur les adhésifs et les colles
3.2.1 Nombre de familles d’adhésifs
3.2.2 Critères de choix d’un matériau adhésif
3.2.3 Différence entre les systèmes adhésifs (MR et SAM)
3.2.4 Différence entre ciment et colle
3.2.5 Formation continue
3.3 Manipulation des adhésifs, ciments et colles dentaires
3.3.1 Utilisation des composites
3.3.2 Type d’adhésif
3.3.3 Type de ciment ou de colle
3.3.4 Durée d’application de l’agent de mordançage
3.3.4.1 Au niveau de l’émail
3.3.4.2 Au niveau de la dentine
3.3.5 Respect des recommandations des fabricants
3.3.6 Moyens de conservation
IV. DISCUSSION
4.1 Données socio-professionnelles
4.1.1 Sexe
4.1.2 Secteur d’activité
4.1.3 Année d’obtention du diplôme
4.2 Connaissances sur les adhésifs, les ciments et colles dentaires
4.2.1 Nombre de familles d’adhésifs
4.2.2 Critères de choix des adhésifs, ciments ou colles
4.2.3 Différence entre MR et SAM
4.2.4 Différence entre ciment et colle
4.2.5 Formation continue
4.3 Manipulation des adhésifs et colles dentaires
4.3.1 Utilisation des composites
4.3.2 Type d’adhésif, de ciment ou de colle utilisés
4.3.3 Durée d’application de l’agent de mordançage
4.3.4 Respect des recommandations des fabricants
4.3.5 Moyens de conservation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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