Depuis plus d’un demi-siècle, le sport a pris la dimension d’un fait social. Il était considéré comme une activité éducative pour les Grecs au temps des jeux du stade Antique. Il fait désormais partie intégrante des habitudes de vie, que ce soit un entretien physique journalier, une compétition hebdomadaire ou seulement une pratique de loisirs. Actuellement, tout le monde peut le pratiquer : adultes, enfants, même les handicapés, suivant leurs aptitudes et leurs performances ; et la règle est simple : « une joute alea » ou « que le meilleur gagne ». En parlant de sport, ici nous allons voir en particulier le Judo, qui est une discipline très attirante pour les gens car les clubs de judo et les différentes compétitions sont florissants à Madagascar. Pendant le shiai, le problème de l’aspect perceptif et de l’aspect moteur se pose toujours au combattant car il n’arrive pas à comprendre les informations reçues ou s’il n’arrive pas à répondre sur le plan moteur. En voyant que l’expérience de faire pratiquer le judo aux aveugles nous a fait savoir que les informations venant de l’extérieur ne sont pas obligatoirement perçues par la vue mais également par le développement des autres sens.
L’entraînement du Judo devrait être amélioré et étudié scientifiquement pour avoir l’efficacité en combat. C’est pour cela qu’il faut inventer une nouvelle méthode d’entraînement pour résoudre les problèmes au niveau de l’aspect perceptif et l’aspect moteur des judokas à l’aide du blocage visuel et formation du projet d’attaque des judokas. Une méthode qui a été tirée de l’entraînement des aveugles et qui engendre le développement de la sensation kinesthésique.
CONSTAT
Constat sur le plan entraînement
Concernant nos observations sur la conduite d’entraînement que nous avons vu dans les clubs, les méthodes d’apprentissage et la direction de l’entraînement sont toujours les mêmes. L’entraînement est devenu monotone, ce qui pourrait rendre les combattants démotivés pour poursuivre l’entraînement. Il n’existe pas également de progression de la méthode utilisée, notamment le Kawashi (progression française) ou celle de Kodokan (progression japonaise). Cela ne mène pas les combattants vers une découverte de ce qu’est le vrai Judo car souvent, les mouvements enseignés dans les clubs constituent seulement les mouvements du Maître de salle. De ce fait, le contenu de l’entraînement est pauvre sur le plan technique. Il n’y a pas également d’autres recherches effectuées par le Maître pour faciliter l’adaptation motrice et le développement de la pensée tactique des judokas dans les différentes situations d’apprentissage et de combat.
Constat sur le plan technico-technique
Il existe plusieurs techniques en Judo, or les combattants n’arrivent pas à toutes les maîtriser donc, chacun devrait choisir un seul mouvement accompagné d’un système d’attaque et qui devient le Tokui-waza du combattant. Cependant, nous avons pensé que pour commencer, le judoka ne devrait pas résoudre tous les problèmes qui surviennent pendant le combat et qu’il faut qu’il apprenne un mouvement conforme sa morphologie, son tempérament, et sa personnalité donc le mouvement qui lui convient le mieux. Ce dernier devrait être appris dès le début de l’apprentissage sur qui il va construire petit à petit son judo et son système d’attaque.
➤ Pendant le SHIAI :
Nous avons pu constater pendant le combat final qui se déroulait au sein de l’ENS/EPS que les combattants ne connaissent qu’un seul mouvement, le plus souvent le Tomoe Nage. Nombreux arrivent à avoir un IPPON grâce à ce mouvement mais le problème c’est qu’il n’y a pas de stratégie de combat qui s’enchaîne avant d’effectuer ce mouvement. C’est là que nous vienne l’idée de les faire apprendre aussi d’autres mouvements, autre que le Tomoe Nage et qui vont constituer plus tard des mouvements supplémentaires autour d’une technique favorite et l’ensemble va former un système d’attaque.
Constat sur le plan informationnel
La lecture de l’information venant de l’adversaire et la réaction suite à celle-ci est importante pour un judoka. Selon les observations effectuées, notre combattant possède une difficulté à réagir. Ainsi, nous avons déduit qu’il existe une défaillance au niveau de la perception ou au niveau de l’action moteur, car il faut toujours établir une liaison circulaire entre le versant moteur et le versant perceptif dans toute activité duelle combat. Le Judo, en tant que combat de préhension où la sensation prime, la vision ne constitue pas la seule source d’information vu qu’un individu possède quatre autres sens. Pour pouvoir développer les autres sens, dans notre cas c’est la sensation kinesthésique qu’il faudrait développer plus que les autres dans le travail d’entraînement.
➤ Importance du Kumikata :
Le Kumikata est un travail très dur car « si le Kumikata est verrouillé, certains mouvements deviennent impossible » a dit TadaoInoga. Jean Paul Coche a affirmé aussi que « le Kumikata était l’art de saisir le judogi de son adversaire par une position de mains exactement en rapport avec le mouvement que l’on veut partir ». Ainsi, la posture adoptée par le combattant est déjà une stratégie d’attaque et de défense. La posture est liée aux mouvements d’attaque et de défense.
En Judo, le Kumikata est la base de chaque choix. Il existe trois (3) types de Kumikata :
➤Kumikata haut (garde haute)
➤Kumikata bas (garde basse)
➤Kumikata d’une seule main.
« Le Kumikata joue le rôle d’antenne » disait Jean Paul Coche. C’est pourquoi, la recherche de RakotovaoOlitiana Gina Bienvenue sur l’importance de la sensation kinesthésique nous montre que malgré l’handicap di déficient visuel provoquant un trouble au niveau de son comportement (c’est-à-dire provoque l’incoordination et maladresse, il arrive à s’adapter au combat et parvient à trouver une solution motrice au problème posé par la situation. C’est pour cela qu’elle a essayé de résoudre ces problèmes d’inadaptation par la pratique du Judo chez les aveugles. Chez le sujet normal, la prise de l’information vient de l’analyseur visuel et surtout l’analyseur physique. Pour le cas du non voyant, l’analyseur acoustique et l’analyseur kinesthésique ont été considérés comme base de la pratique du Judo.
C’est cette intelligence cognitive et sensorimotrice de l’aveugle qu’elle a essayé de développer pendant l’apprentissage lors de son expérimentation. A l’issue de cette dernière suivant les différentes étapes qu’elle a posées, il n’y a pas de différence constatée entre le combattant normal et le combattant aveugle, dans la résolution d’un problème moteur en situation de combat ou d’apprentissage.
Blocage visuel
Une méthode inventée pendant l’entraînement des judokas normaux. Il s’agit de mettre une bande noire pour ne pas permettre aux combattants de voir pendant certains exercices. Cela leur servirait d’abord de développer leurs capacités kinesthésiques car,comme cité plus haut, si les yeux ne voient plus, les autres sens augmentent leurs développements. Ce blocage permettrait également au judoka d’avoir une concentration pendant certains exercices d’entraînement, surtout pendant le Randori. Effectivement, à partir de ce blocage, le judoka peut être sensible à l’écoute, et surtout au touché et à sa posture. Il pourrait ainsi répondre l’attaque de son adversaire plus vite que le judoka voyant car il n’a pas peur de ce qui pourrait lui arriver vu qu’il ne voit pas mais que par contre, il a le sens développé.
Mouvement de spécial : Tokui-waza
Pendant notre recherche, le judoka devra avoir un mouvement de spécial et c’est à partir de ce dernier qu’il va falloir travailler pendant l’entraînement. Ce mouvement de spécial doit former son système d’attaque composé d’un Tokui-waza, accompagné d’un enchaînement et de combinaison à partir des techniques compatibles. Ce Tokui-waza est travaillé progressivement pendant les exercices basés sur la notion de l’adaptation motrice. Il s’agit aussi d’observer les situations dans le Randori pour voir si l’enseignement a été transmis et que l’apprentissage a été acquis. Parfois pour l’apprentissage du mouvement, on utilise la pédagogie à rebours.
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Table des matières
INTRODUCTION
I : PRESENTATION DE LA RECHERCHE
1-1 CONSTAT
1-2 OBJET DE LA RECHERCHE
1-3 JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE
1-4INTERET DU SUJET
1-5 LIMITE DU SUJET
II CADRE THEORIQUE
2-1SYSTEME NERVEUX ET LA MEMOIRE
2-2 THEORIE DE TRAITEMENT DE l’INFORMATION
2-3 ETUDE DU MECANISME INFORMATIONNEL CHEZ LES JUDOKAS AVEC BLOCAGE VISUEL
2-4 ETUDE TECHNOLOGIQUE DU JUDO
III METHODOLOGIE
3-1PROTOCOLE ET ORGANISATION DE L’EXPERIMENTATION
3-2CHOIX DES TECHNIQUES UTILISEES
3-3 EVALUATION ET DEROULEMENT DU COMBAT
3-4 VERIFICATION MATHEMATIQUE DES RESULTATS
3-5 SUGGESTIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE