L’ACTIVITE PHYSIQUE ET DE SA PRESCRIPTION CHEZ LES MEDECINS GENERALISTES

L’ACTIVITE PHYSIQUE ET DE SA PRESCRIPTION CHEZ LES MEDECINS GENERALISTES

Matériel et méthode

Il s’agit d’une étude qualitative menée par des entretiens individuels semi-structurés. La population a été déterminée selon un échantillonnage raisonné en variation maximale. L’échantillon est composé de15 médecins généralistes du Maine-et-Loire dont 10 hommes et 5 femmes de 29 à 63 ans, parmi lesquels 3 d’entre eux travaillent en milieu urbain, 7 travaillent en milieu semi rural et 5 en milieu rural. Tous les médecins ont été joints par téléphone directement ou par le biais de leur secrétaire puis un entretien a été réalisé sur leur lieu de travail. Les MG avaient pour la plupart connaissance du sujet de l’étude au moment de l’entretien semi-directif. La grille d’entretien a été réalisée à partir d’hypothèses émises notamment à la suite de recherches bibliographiques. Le guide a été pré-testé sur trois entretiens non inclus dans l‘étude afin de familiariser l’enquêteur à cet exercice et de juger de sa faisabilité. Il a de nouveau été réévalué suite aux premières interviews. Par la suite le même guide était utilisé à chaque entrevue.

Les deux axes qui ont été explorés sont les représentations des médecins généralistes au sujet de l’activité physique et de sa prescription dans leur pratique quotidienne. L’élaboration de l’échantillon de même que les entretiens on été effectués de septembre 2013 à juin 2014 et les entretiens ont été menés jusqu’à saturation des données. Les entrevues ont toutes eu lieu dans les cabinets des médecins interrogés. Les entretiens étaient enregistrés au dictaphone avec l’accord des interviewés et étaient individuels. Chaque entretien débutait par une présentation du sujet de l’étude. Le contenu était ensuite retranscrit textuellement sur informatique à l‘aide du logiciel Microsoft Word Mac 2011 et ce de manière anonyme. La retranscription des entretiens a été réalisée de manière intégrale afin d’obtenir le verbatim. Un codage manuel et une analyse thématique des données ont été réalisés.

Résultats Tous les médecins qui ont été joints ont accepté de participer à une interview structurée par une grille d’entretien. Durant ces dix mois, au total 15 médecins généralistes du Maine-et- Loire ont pu être interrogés. Les entretiens réalisés ont duré entre neuf et vingt minutes. Représentations de l’activité physique chez les médecins généralistes. Très souvent l’activité physique semblait renvoyer à une activité motrice courante de la vie quotidienne augmentant la dépense énergétique. Ainsi la marche était la première idée associée à activité physique, elle a été la première réponse spontanée chez une majorité des interviewés. Quelques fois la notion de bouger apparaissait. Le travail, lui, a été peu cité spontanément. Moins souvent la notion de bienfaits pour la santé de la personne pratiquante apparaissait : « Les gens font de l’activité physique parce que maintenant ils sont informés, ils savent que c’est bon pour la santé » (médecin 2). « Je les ai en tête les effets bénéfiques du sport, sur tout le système cardio-vasculaire, le diabète, le cholestérol… » (Médecin 7). « C’est pour le bien être psychologique et physique quoi » (médecin 3).

Un médecin considérait l’AP comme un idéal que toute personne dont lui doit réaliser pour sa santé « la petite demie heure qu’on devrait faire un peu tous, tous les jours » (médecin 9). Ensuite certains introduisaient une nuance entre sport et activité physique. Pour certains cette différence semblait plus liée à l’intensité et au cadre réglementaire (au sein ou en dehors d’une fédération sportive) qu’à la nature de l’activité locomotrice engendrant un surcroit de dépense énergétique : « Le vélo, la natation donc là toujours en activité physique, on ne parle pas de sport » (médecin 1). « C’est plus la marche, parce que quand on parle d’activité physique marcher et bouger, parce que sinon on parle d’activité sportive » (médecin 2). Certains évoquaient que l’âge du patient pouvait être un facteur déterminant la nature de la pratique, soit d’une activité physique soit d’une activité sportive. Ainsi l’activité physique était citée plutôt destinée à la personne âgée tandis que le sport était pour les plus jeunes : « L’activité physique c’est plus pour la personne âgée à mon sens » (médecin 2).

Pour quelques médecins la pratique des AP semblait désormais ancrée dans les habitus de notre société et l’inconscient collectif : « Les gens n’attendent pas le médecin pour aller marcher », «…c’est plus le bon sens pour tout le monde» (médecin 1). « Les gens font de l’activité physique parce que maintenant ils sont informés, ils savent que c’est bon pour la santé » (médecin 2). Pour ce même médecin la responsabilité de la pratique des AP semblaient incomber plus à la société qu’au seul médecin : « …C’est plus le bon sens pour tout le monde» (médecin 1). « Je veux dire autant pour leur prescrire un antihypertenseur ou un antidiabétique il n’y a que nous, autant pour l’activité physique, il n’y a pas que nous » (médecin 2). Néanmoins la plus grande partie des médecins estimait qu’ils étaient acteurs face au conseil de pratique d’AP envers leurs patients : « On est le premier acteur de ce rôle là » « Ça fait partie de mon rôle quoi ! Oui, du moins de ma façon de voir les choses » (médecin 4).

Discussion

Concernant les représentations de la prescription d’AP chez les médecins généralistes, notre étude montre que la plupart des médecins interrogés s’estimaient prescripteurs d’AP la plupart du temps. Ce résultat est contraire à ce que l’on retrouve dans la littérature qui met en évidence une faible promotion de l’activité physique par les médecins (28–30). Même si les préconisations d’AP étaient globalement réfléchies selon la capacité physique de chaque patient, les médecins cherchaient peu à connaître les goûts ou antécédents de pratique d’APS pour personnaliser leurs conseils. Seuls certains semblaient estimer qu’adapter la PAP aux goûts des patients pourrait améliorer la compliance. L’idée d’une prescription écrite ne semblait pas convaincre les médecins interrogés. La plupart ne le font jamais et n’en voient pas l’intérêt. Une grande partie des interrogés pensait même que les patients ne liraient pas la prescription, d’autres disaient ne pas avoir le temps. Ainsi le conseil oral personnalisé leur paraissait être la forme la plus adaptée à la PAP. Toutefois un des interrogés donnait des brochures avec des messages de santé publique du PNNS (Programme National Nutrition Santé).

Un autre a dit parfois écrire sur une ordonnance « pour la blague ». Enfin un dernier a dit exceptionnellement écrire sur une ordonnance lorsqu’il jugeait que l’AP avait une place plus importante dans la prise en charge. Cela montre bien que quelques uns pensaient que l‘écrit pouvait renforcer le poids de la recommandation orale. Le support familier de l’ordonnance nominative reste traditionnellement réservé, en France, aux prescriptions médicamenteuses ou à l’orientation vers d’autres professionnels de santé. Cependant une prescription écrite avec le type, l’intensité, la durée et la fréquence est tout à fait adaptée à la prescription d’AP, et apporte une efficacité supplémentaire, comme cela a été démontré dans d’autres pays (31). Lorsque nous avons évoqué des ordonnances pré-remplies pour faciliter la prescription, la plupart des médecins étaient opposés. Certains avançaient l’idée que la PAP devait être personnalisée et que les ordonnances pré-remplies dépersonnaliseraient la prescription. Malgré tout certains avouaient ne s’être jamais posé la question de l’importance de l’impact d’une prescription écrite. Une majorité semblait convaincue que l’écrit n’apporterait rien de plus.

Toutefois l’HAS, dans son rapport de 2011, lorsqu’elle définit les thérapeutiques non médicamenteuses parmi lesquelles l’AP (27), met bien en évidence au travers d’une revue de littérature la symbolique de la prescription qui clôt la consultation. Une raison de plus de penser qu’une prescription d’activité physique écrite « concrétiserait » l’acte médical, à la fois aux yeux des patients comme aux yeux du médecin. Le patient sortant de sa consultation avec une ordonnance rédigée par les soins de son médecin aurait sûrement l’impression de ne pas avoir consulté inutilement. Il y a ici la symbolique très importante de la transmission du pouvoir de guérir du médecin au patient, ce qui a été souligné par un seul des médecins dans notre étude.

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Table des matières

Introduction
Matériel et méthode
Résultats
Représentationsdel’activitéphysiquechezlesmédecinsgénéralistes
Représentations de la prescription d’une activité physique
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Annexe1: Guide d’entretien
Annexe2: Verbatim des entretiens

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