L’action culturelle et linguistique francophone

Le contexte sociolinguistique : panorama des langues du Maroc d’aujourd’hui

Je prรฉsente ici le paysage linguistique marocain contemporain, puisque c’est dans ce contexte que j’enquรชte sur l’action culturelle francophone. J’ai aussi mis en annexe (Annexe 5) les tableaux rรฉalisรฉs par Messaoudi (2010), qui apportent une autre grille d’analyse des langues en exposant celles-ci, non pas l’une aprรจs l’autre comme je le fais ici, mais en les comparant en fonction de leurs usages, ce qui peut รชtre une autre maniรจre de rendre compte des valeurs sociales attribuรฉes aux diffรฉrentes langues.

L’amazigheย 

Les origines

L’amazighe constitue la langue des populations les plus anciennes d’Afrique du Nord que l’on ait reconnu jusqu’alors, (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.63), encore prรฉsente dans environ dix pays du continent africain (Maroc, Algรฉrie, Tunisie, Libye, Niger, Egypte, Mali, Burkina Faso, Mauritanie) appartenant ร  la rรฉgion Maghreb-Sahara-Sahel. Cela รฉtant, c’est en Algรฉrie et au Maroc que les amazighophones sont de loin les plus nombreux (Chaker, 1999, p.11). Je qualifie donc cette langue comme ยซ la ยป plus anciennement parlรฉe reconnue au Maroc. Elle peut se dรฉcliner en trois grands dialectes (Majdi, 2009, p.151 ; Boukous, 1995a, p.691 ; Chaker, 1999, p.11), qui eux-mรชmes renferment des variations et des variรฉtรฉs, et qui sont poreuses, non figรฉes (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.64) :
– le tarifite ou rifain, dans le Nord-Est ;
– le tamazighte, dans le Moyen-Atlas, dans la partie septentrionale du Haut Atlas, et dans le Sud-Est ;
– le tachelhite, dans la partie mรฉridionale du Haut Atlas, et la rรฉgion du Sud-Ouest J’ajoute que si l’on prend en compte les processus ยซ d’รฉmigration externe ยป, ยซ d’exode rural ยป (Chaker, 1999, p.12), et ยซ d’urbanisation des rรฉgions amazighophones ยป (Boukous, 2013, p.14) qu’a connu le Maghreb au XXe siรจcle, on peut aussi dรฉsigner certaines grandes agglomรฉrations comme de nouveaux foyers berbรฉrophones : au Maghreb ร  Alger et Casablanca, mais d’ailleurs aussi en Europe (Chaker, 1999, p.12), avec Paris et Berlin par exemple. Mais avant ces changements relativement rรฉcents et qui tรฉmoignent des modifications fortes du paysage linguistique marocain, les villes marocaines, sauf Agadir et quelques autres, รฉtaient et demeurent malgrรฉ tout principalement arabophones. L’amazighe tient ainsi un rรดle vรฉhiculaire et central dans les milieux ruraux, et vernaculaire en domaines urbains (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.66).
Cette langue comprend de nombreux emprunts, notamment ร  l’arabe et au franรงais, complรจtement assimilรฉs dans des formes amazighes, (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.64). De plus, elle est le symbole culturel de l’appartenance ร  la communautรฉ amazighe, ร  la fois substrat et vecteur de celle-ci (2000, p.66). D’ailleurs, Chaker insiste sur le fait que la langue amazighe constitue ยซ le critรจre le plus รฉvident, le plus indiscutable d’identification des populations berbรจresยป, au-delร  des autres spรฉcificitรฉs d’ordre socioculturel : ยซ une tradition orale spรฉcifique, un patrimoine culturel, des particularitรฉs d’organisation sociale ยป (Chaker, 1999, p.12), etc., alors que le peuple marocain et plus largement maghrรฉbin est en grande partie d’origine berbรจre (avant l’arabisation) mais actuellement non amazighophone.

Une langue historiquement stigmatisรฉe nouvellement revitalisรฉe

Selon les recensements, et malgrรฉ sa perte de vitesse liรฉe aux migrations et ร  l’urbanisation croissante du Maroc alors que la ville stigmatise l’amazighe (Miller, 2011, p.61 et p.63), cette langue est parlรฉe par environ 28% de la population marocaine (Boukous, 2013, p.14). Benzakour, Gaadi et Queffรฉlec prรฉcisaient en 2000 (p. 65-66) qu’il รฉtait encore difficile de dรฉnombrer l’ensemble des locuteurs ร  ce moment, puisque ยซ le nombre de berbรฉrophones constitu[ait] en lui-mรชme un enjeu politique important dans les pays du Maghreb et il [รฉtait] donc l’objet de vives polรฉmiques et d’estimations trรจs divergentes ยป d’une part, mais aussi parce qu’il n’existait pas vraiment d’outils de recensement linguistiques ยซ systรฉmatiques et fiables ยป dans ces pays (Chaker, 1999, p.11).
Force est de constater que la situation de l’amazighe a รฉvoluรฉ depuis ces รฉcrits, au moins au Maroc : effectivement, elle a รฉtรฉ reconnue dans ce pays par la Constitution du 17 Juin 2011 (Annexe 2) comme langue officielle aux cรดtรฉs de l’arabe. Ce changement, s’il est accompagnรฉ, pourrait bien transformer le ยซ marchรฉ linguistique marocainยป (expression de Boukous, 1995b, faisant rรฉfรฉrence au ยซ marchรฉ linguistique ยป, notion travaillรฉe en France d’abord par Bourdieu (1982), dans lequel l’amazighe รฉtait jusque-lร  marginalisรฉ. En effet, comme Quitout l’a rapportรฉ, ยซ Dans une รฉchelle de valeurs de langues du Maghreb, l’amazighe occupe la place la moins prestigieuse ยป (2007, p.87), Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, (2000, p.66) y ajoutent ยซ y compris aux yeux des locuteurs natifs ยป. De par le fait qu’il soit parlรฉ par une minoritรฉ (quantitativement parlant), qu’il soit essentiellement oral, non standardisรฉ (jusqu’ร  2003) et extrรชmement dialectalisรฉ avec des parlers trรจs distincts, associรฉ au monde rural, (Chaker 1999, p.13), et enfin associรฉ au genre fรฉminin (Miller, 2011, p.62), l’amazighe a effectivement รฉtรฉ discriminรฉ, et depuis trรจs longtemps (Chaker, 1999, p.13).
Cela รฉtant, dรจs l’indรฉpendance, et d’autant plus ร  partir des annรฉes 1970 -1980, en pleine politique d’arabisation, une poignรฉe d’intellectuels et d’associatifs (par exemple l’Association Marocaine pour la Recherche et lโ€™ร‰change Culturel [AMREC], selon Miller, 2011, p.62) se mobilisรจrent pour sa reconnaissance en tant que langue et culture (Quitout, 2007, p.87), ce qui aboutit ร  un certain nombre de d’actions en sa faveur : par exemple, la Charte d’Agadir en 1991 (de Ruiter, 2006, p.22), premier document au sein duquel la ยซ cause amazighe ยป et du mรชme coup sa langue ont รฉtรฉ exprimรฉes clairement. Aussi, il y a eu la crรฉation en 2001 de l’Institut Royal de la Culture amazighe ou IRCAM28 (de Ruiter, 2006, p.24 ; Benzakour, 2007, p.49), chargรฉ d’abord de ยซ l’introduction de l’enseignement de l’amazighe dans le systรจme scolaire ยป : cela a constituรฉ un tremplin pour sa reconnaissance, vu que, comme le rappelle de Ruiter (2006, p.12), elle est restรฉe modestement enseignรฉe et n’a pris qu’une place moindre dans l’รฉducation (au sein d’รฉcoles primaires notamment, Messaoudi, 2013, p.6) suite ร  la rรฉforme de l’enseignement de 1999, qui รฉtait censรฉe la relancer dans les dynamiques linguistiques marocaines.

Un risque de dรฉplacer la stigmatisation des amazighophones ?

Comme le prรฉcise Miller, ยซ la mise en รฉcrit [qui a รฉtรฉ l’une des principales actions autour de la reconnaissance de l’amazighe] apparait souvent comme un renforcement des catรฉgorisations et des frontiรจres linguistiques ยป 2011, p.57), s’il n’existait pas dรฉjร  implicitement ou explicitement une hiรฉrarchisation intralinguistique entre les multiples parlers amazighes. L’auteure parle d’ ยซ effet de ricochet ยป, (puis qu’en voulant la reconnaissance d’une minoritรฉ culturelle sont discriminรฉs ร  nouveau un ensemble de personnes qui l’รฉtaient dรฉjร  auparavant) qui s’accompagne d’un effacement volontaire des emprunts et nรฉologismes (2011, p.62-63). Crรฉer un amazighe de rรฉfรฉrence pourrait entrainer les mรชmes difficultรฉs que connaissent dรฉjร  la majoritรฉ des locuteurs marocains avec l’arabe et le franรงais notamment.
Le passage qui suit rรฉsume bien cette contradiction : ยซ En voulant en faire une langue nationale, prรฉsente dans le domaine public, enseignรฉe, standardisรฉe, les militants ou linguistes qui participent d’une faรงon ou d’une autre ร  sa codification, la rapprochent du pouvoir politique et relรจguent, consciemment ou inconsciemment, les locuteurs ruraux ร  la pรฉriphรฉrie ยป (2011, p.63). De plus, ce processus crรฉe des tensions au sein mรชme de la communautรฉ amazighophone : ยซ De plus en plus de voix s’รฉlรจvent pour demander la reconnaissance des principales variรฉtรฉs rรฉgionales ยป (Miller, 2011, p.67), alors que la volontรฉ de dรฉpart รฉtait de rassembler et d’agir pour la dignitรฉ des locuteurs.

L’arabe

Son introduction au Maroc et plus largement au Maghreb remonte au VII e siรจcle de notre รจre et correspond d’abord ร  l’expansion musulmane le long du littoral mรฉditerranรฉen. Cette date correspond ร  la premiรจre pรฉriode que Boukous (1998, p.7) appelle ยซ intromission ยป. S’en suivront d’autres vagues d’arabisation, dont les pratiques actuelles rรฉsultent : au IXe siรจcle, avec la crรฉation de noyaux arabophones (1998, p.7) et particuliรจrement au Maroc avec la fondation de la ville de Fรจs ; au XIIe siรจcle, renforcement du processus par un flux de tribus somaliennes (Bรฉni Hilal et Bรฉni Maรขqil notamment) qui arabisรจrent ร  nouveau le Maghreb, et enfin au XVe siรจcle s’opรจre un processus de consolidation de cette arabisation dรฉjร  en marche, par l’arrivรฉe massive, suite ร  la Reconquista espagnole, d’andalous arabophones : au Maroc notamment ร  Rabat, Salรฉ, Fรจs, Tรฉtouan…qui eut pour effet de mettre un terme ร  l’existence de certaines communautรฉs amazighes qui jusque-lร  avaient รฉchappรฉ aux processus d’arabisation antรฉrieurs (Quitout, 2007, p.78).

L’arabe classique/littรฉraire

Il correspond ร  la forme รฉcrite de l’arabe, (Quitout, 2007, p.78) et constitue une rรฉfรฉrence, un symbole du patrimoine culturel arabo-musulman. Provenant du Coran, il est ainsi รฉrigรฉ comme langue de prestige, sacralisation qui lui garantit ยซ prรฉรฉminence et sauvegarde contre tout risque de le voir supplantรฉ par les langues maternelles [l’auteur entend par lร  l’arabe dialectal et l’amazighe] relรฉguรฉes aux rangs des dialectes et des patois ยป (Ait Lemkadem, 1999, p.26). La rรฉfรฉrence pour fixer ses normes n’est autre que le texte coranique lui-mรชme (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.67). L’arabe classique a รฉtรฉ utilisรฉ pendant trรจs longtemps pour des prรฉdications et de l’enseignement religieux, par les รฉtablissements religieux, les agents du pouvoir central, et les cadres des administrations. Dans cette lignรฉe, son utilisation actuelle est dรฉdiรฉe le plus souvent aux situations formelles ร  caractรจre religieux ou politique.
C’est une langue qui a des rรจgles, des schรจmes bien prรฉcis (Messaoudi, 2009, vidรฉo 1) renforcรฉ par toute une tradition รฉcrite, (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.67), comme la poรฉsie prรฉislamique (Majdi, 2009, p.151). Il a ainsi peu รฉvoluรฉ depuis plus de quatorze siรจcles. Il agit comme un moyen unificateur ยซ d’un peuple linguistiquement (et culturellement) hรฉtรฉrogรจne ยป, en mรชme temps qu’il garantit ยซ l’appartenance au monde arabo-musulman du Maghreb et d’Orient ยป (Ait Lemkadem, 1999, p.26). Actuellement, il reprรฉsente la langue officielle du Maroc, mรชme s’il n’est prรฉcisรฉ dans aucun texte que c’est prรฉcisรฉment cette variรฉtรฉ d’arabe qui est instituรฉe (Miller, 2011, p. 61), statut qu’il partage depuis 2011 avec l’amazighe. Pour autant, il n’est jamais utilisรฉ ยซ comme mode de communication spontanรฉ ยป (Quitout, 2007,78 ; Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.67), et n’est la langue maternelle de personne, au Maroc comme dans tout le monde arabe. Il est appris seulement ร  l’รฉcole (Quitout, 2007, p.80).
C’est lร  que se joue tout le paradoxe autour de cette langue : ร  la fois elle est perรงue par certains comme ce qui devrait รชtre parlรฉ effectivement, comme ce qui devrait รชtre la norme spontanรฉe de communication, alors qu’elle ne l’a jamais รฉtรฉ : ยซ Les dรฉfenseurs de l’arabitรฉ s’attendent (…) ร  ce que les masses sociales marocaines s’approprient dรฉfinitivement et par dรฉfaut l’arabe classique comme moyen de communication orale et รฉcrite partagรฉe ยป (Ait Lemkadem, 1999, p.27). L’arabe classique est donc dans une certaine mesure, une langue artificielle, puisque non maintenue spontanรฉment dans la sociรฉtรฉ, mais dans des sphรจres bien particuliรจres et notamment la sphรจre religieuse, domaine qui au Maroc est primordial puisque comme on l’a vu, cet Etat est une monarchie de droit divin, et que la religion y tient un rรดle prรฉpondรฉrant.

L’arabe moderne ou littรฉral

Cette variรฉtรฉ tient son origine au XIXe siรจcle et a s’est dรฉployรฉe d’abord chez l’รฉlite moderniste proche-orientale, et les intellectuels arabes (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.67), dans un contexte social de modernisation pour laquelle l’arabe classique ne pouvait รชtre adรฉquat (Quitout, 2007, p.81), notamment pour assurer la communication technique et culturelle. Au lendemain de l’indรฉpendance, l’arabe moderne s’est donc dรฉveloppรฉ, avec des structures grammaticales assouplies, un vocabulaire plus adaptรฉ par rapport ร  l’arabe classique, pour mieux faire passer et comprendre les idรฉes nouvelles ร  la masse. Il correspond ร  la variรฉtรฉ utilisรฉe actuellement dans de nombreux mรฉdias, dans les communications formelles, et par les administrations (Quitout, 2007, p.81), dans les domaines รฉconomiques, politiques, oรน le franรงais lui fait d’ailleurs une forte concurrence (De Ruiter, 2006, p.29).
L’avantage de cette variรฉtรฉ d’arabe est qu’il permet une communication trรจs aisรฉes ร  l’รฉcrit entre au moins vingt-deux pays (Messaoudi, 2013, p.7) du monde arabophone, mais aussi la circulation des biens (via les chaines satellitaires et Internet) et des personnes au sein de ce mรชme espace. Il occupe par ailleurs la sixiรจme place ร  l’ONU.
Il n’est pas morphosyntaxiquement et phonologiquement trรจs diffรฉrent de l’arabe classique, (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.67-68) et outre les processus d’adaptation et de simplification, cette variรฉtรฉ s’est empreinte de langues รฉtrangรจres, qui correspondent aux terminologies des ยซinventions et dรฉcouvertes ยป de cette pรฉriode, et aussi aux expressions et structures propres au franรงais, ร  l’espagnol (Quitout, 2007, p.81) et ร  l’anglais (Messaoudi, 2009, vidรฉo 1), liรฉes aux contacts de plus en plus frรฉquents avec l’extรฉrieur exigรฉs par le processus de modernisation ( Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.68).

L’arabe mรฉdian/intermรฉdiaire

Quitout (2007, p.81) et de Ruiter (2006, p.28) parlent d’ un ยซ arabe mรฉdian ยป, que Messaoudi appelle ยซ arabe intermรฉdiaire ยป, qui correspond, en deuxiรจme rรฉponse (en plus de l’arabe littรฉral) ร  la situation de diglossie formelle entre arabe classique et arabe dialectal, ร  une variรฉtรฉ basรฉe lexicalement sur l’arabe moderne et morphologiquement et syntaxiquement sur l’arabe dialectal. Elle est utilisรฉe essentiellement dans des communications orales formelles entre locuteurs alphabรฉtisรฉs (Quitout, 2007, p.82). Comme le souligne Messaoudi (2009, vidรฉo 1) : ยซ Il y a une telle gradation entre tel niveau standard et tel niveau du dialectal, qu’on ne sait pas si l’Arabe intermรฉdiaire est au milieu, en haut ou en bas de l’รฉchelle ยป. En d’autres termes, il est difficile de voir ร  quoi elle renvoie. On pourrait crรฉer des catรฉgories ร  l’infini, ce qui n’est pas forcรฉment utile, ni pour autant reprรฉsentatif de la rรฉalitรฉ complexe et incommensurable des variรฉtรฉs et des variations.

L’arabe dialectal ou darija

Dรฉfinition et variรฉtรฉs

Cet ensemble linguistique que l’on appelle arabe dialectal est la variรฉtรฉ qui ยซ assure toujours les besoins de communication quotidienne, ร  la maison, dans la rue, dans les situations non-officielles…aussi bien pour les lettrรฉs que pour la masse ยป (Quitout, 2007, p.78). En d’autres termes, c’est l’ensemble des pratiques orales arabes en situations ordinaires des marocains. C’est ce que confirme de Ruiter (2006, p.12): ยซ l’arabe marocain joue, dans la vie quotidienne, un rรดle de langue de communication orale, utilisรฉe presque partout dans le royaume ยป. Il est trรจs souvent appelรฉ ยซ darija ยป, pour le diffรฉrencier de l’arabe classique ยซ fusha ยป (Miller, 2011, p.63).
Il constitue la langue premiรจre, (je prรฉfรจre parler de langue premiรจre et non de langue maternelle, car ce terme renvoie justement ร  la premiรจre langue que l’on apprend, qui n’est pas forcรฉment transmise que par la mรจre, expression qui revient trop souvent, mรชme chez les spรฉcialistes) des maghrรฉbins non amazighophones. Elle sert de moyen de communication entre locuteurs arabophones et amazighophones d’une part (les amazighophones รฉtant trรจs souvent arabophones mais pas forcรฉment l’inverse) ; et entre amazighophones parlant des variรฉtรฉs รฉloignรฉes d’autre part, (Quitout, 2007, p.78) les variรฉtรฉs d’amazighe รฉtant ยซ pratiquement inintelligibles ยป entre elles (2006, p.12).
L’arabe dialectal est la variรฉtรฉ la plus utilisรฉe au Maghreb, mobilisรฉe par presque tous les Maghrรฉbins, exceptรฉs les quelques minoritรฉs amazighes ย ยปunilinguesย ยป (je mets des guillemets ร  ce terme puisque mรชme ce qui est dรฉsignรฉ comme du uni ou monolinguisme l’est rarement puisqu’il renferme toujours des variations) qui demeurent au Maroc et en Algรฉrie, (Quitout, 2007, p.79), et parmi ceux-ci notamment les personnes รขgรฉes (Messaoudi, 2009, vidรฉo 1). J’ai parlรฉ d’ensemble linguistique car l’arabe dialectal comprend aussi un grand nombre de variรฉtรฉs : il existe des diffรฉrences au niveau du lexique, des prononciations et de la variation phonรฉtique (Ait Lemkadem, 1999, p.28), entre parlers ruraux et citadins, et aussi des spรฉcificitรฉs pour chaque ville (Quitout, 2007, p.79). Miller expose la prรฉsence d’au moins quatre grands parlers au Maroc en arabe dialectal, qui correspondent aux ยซ catรฉgories autochtones ยป (Miller, 2011, p.63), ce qui n’est pas exactement le cas de celles construites par certains linguistes et dialectologues. J’ai donc prรฉfรฉrรฉ reprendre la classification reposant sur les reprรฉsentations des marocains, partant du principe que c’est celle des locuteurs eux-mรชmes qui est la plus lรฉgitime, les enjeux de ces partitions de langues les concernant directement, et plus encore que ce sont eux qui sont ร  l’origine-mรชme de ces pratiques.

Mรฉlanges des parlers et renouveau dans la hiรฉrarchie de leurs reprรฉsentations

Avant ce bouleversement, ce parler citadin prestigieux รฉtait effectivement nettement circonscrit dans la mรฉdina rbati (et dans les mรฉdinas des villes marocaines en gรฉnรฉral), ร  l’intรฉrieur de la muraille almohade (Annexe 7), et correspondait aux parlers des descendants des familles andalouses musulmanes chassรฉes d’Espagne au 17e siรจcle, peu ou prou prรฉservรฉ puisque la ville รฉtait relativement isolรฉe par des forรชts des plaines et ne constituait pas un point de rencontre. Il s’est soudainement redรฉfini par l’arrivรฉe de peuples Zaers ร  Rabat dans un premier temps, puis de personnes de toutes parts du royaume, intรฉressรฉes par les opportunitรฉs รฉconomiques que pouvait offrir la capitale (2001, p.89). ยซ La tendance actuelle est le mรฉlange avec les traits ruraux des environs de Rabat sous l’effet de l’exode et des migrations importantes et de l’interaction avec les quartiers pรฉriphรฉriques ยป (Messaoudi, 2001, p.91) : l’auteur prรฉcise que parmi les traits ruraux figurent les parlers montagnards et bรฉdouins.
Ainsi, la ville qui attire des populations de plus en plus diversifiรฉes, et voit ses pratiques linguistiques rรฉactualisรฉes : ยซ L’urbanisation favorise l’apparition des formes d’alternance entre les traits typiquement ruraux et ceux typiquement citadins ยป (2001, p. 94). En plus des pratiques, la hiรฉrarchie des langues s’est dans le mรชme temps retrouvรฉe peu ou prou basculรฉe : ยซ le parler andalou, dรฉterritorialisรฉ, n’est presque plus parlรฉ dans la mรฉdina et a immigrรฉ ou disparu avec ses locuteurs ยป (2001, p.96). Les variรฉtรฉs jadis perรงues comme plutรดt rustres s’intรจgrent petit ร  petit dans le vocabulaire des citadins rbatis : ยซ Paradoxalement, les traits citadins, qui รฉtaient considรฉrรฉs comme prestigieux, sont de plus en plus abandonnรฉs au profit des traits ruraux ยป (Messaoudi, 2001, p.96) ; ยซ Conservรฉs essentiellement par les vieilles femmes les parlers mdinis seraient de plus en plus associรฉs ร  la fรฉminitรฉ ยป (Miller, 2011, p.63), et tout comme l’amazighe, seraient dรฉvalorisรฉs du mรชme coup.
Un รฉlรฉment-clรฉ des transformations rรฉcentes des parlers urbains et de leurs valeurs sociales est la mรฉdiatisation des parlers des jeunes : ยซ Le parler des jeunes favorise considรฉrablement ce type de constructions et exerce une influence assez forte sur les tendances d’รฉvolution du parler urbain ยป (Messaoudi, 2001, p.95). Ces parlers jeunes sont marquรฉs ยซpar de nombreuses innovations lexicales, [par] le recours au code-switching (mรฉlange franรงais-arabe principalement) et [par] des pratiques langagiรจres transgressives reposant sur le langage ยซ cru ยป (insultes, mots vulgaires, etc.) et des termes argotiques ยป ; traits qui deviennent subitement attractifs, en relation avec les reprรฉsentations positives de la jeunesse ou ยซ la place croissante des jeunes dans l’imaginaire social ยป (2011, p.64).
Ces phรฉnomรจnes sont valables gรฉnรฉralement pour les autres grandes villes du Maroc : ร  Casablanca, les parlers mรชlent complรจtement marques citadines et aroubies et donne naissance ร  un nouveau parler urbain trรจs convoitรฉ : ร  Fรจs, les femmes abandonnent les spรฉcificitรฉs de leurs parlers (trop nobles et dรฉsuets) pour des expressions plus typiquement casawies, considรฉrรฉes des emblรจmes de la modernitรฉ urbaine (Miller, 2011, p.63-64) Pour ce qui est de Tanger, les parlers citadins fortement teintรฉs de parlers jeblis ; etc. Tout cela pose la question de la construction de ces catรฉgorisations des parlers au Maroc ร  l’avenir, mais aussi de faรงon plus large, de l’activitรฉ dialectologique, de la considรฉration de catรฉgories qui se voient sans cesse modifiรฉes, interrogรฉes, ร  diffรฉrents niveaux (micro-macrosocial) et qui, non seulement rendent l’exercice de description des pratiques linguistiques extrรชmement ardues, mais reprรฉsentent des enjeux dans les dรฉcisions politiques liรฉes ร  ces mรชmes pratiques.
J’exprime une lรฉgรจre dรฉception quant ร  la conclusion de l’article de Messaoudi (2001), qui rรฉsume l’รฉvolution linguistique du parler andalou de Rabat et de sa fusion avec d’autres parlers comme quelque chose de regrettable : ยซ Malheureusement, l’รฉvolution actuelle montre que le parler ancien de Rabat est condamnรฉ ร  disparaitre ยป ; ce qui ร  mon sens correspond ร  une certaine idรฉologie des langues qui, dรฉsignant celles-ci comme des รชtres vivants, et critique l’extinction de celles-ci telle une espรจce animale menacรฉe, vรฉhicule en mรชme temps un certain purisme et un regard assez conservateur sur celles-ci, ce qui n’est pourtant pas du registre habituel de l’auteur.
Il n’y pas d’enjeu ยซ objectif ยป – c’est-ร  -dire en deรงร  des modalitรฉs individuelles et sociรฉtales qui y sont associรฉes – ร  la modification de la pratique d’une langue (comme c’est le cas de la disparition d’une variรฉtรฉ d’รชtre vivant pour une chaine alimentaire et l’รฉcosystรจme qui y est associรฉ). Au contraire, cela pourrait รชtre vu comme un enrichissement (d’autant qu’ici le parler mdini en question est discriminant vis-ร -vis des autres parlers), ou au moins perรงu comme une รฉvolution spontanรฉe et logique, si l’on regarde l’historicitรฉ de toutes pratiques linguistiques et que l’on admet que celles-ci รฉvoluent perpรฉtuellement et inรฉluctablement.

La darija dans marchรฉ linguistique marocain

Selon Quitout (2007, p.79), ces contrastes entre ces types de parlers peuvent รชtre gรชnants dans une certaine mesure, mais ils n’empรชchent jamais la communication, la ยซ comprรฉhension mutuelle ยป (de Ruiter, 2006, p.27). L’arabe dialectal est ยซ socialement marquรฉ ยป (2000, p.69), รฉtant l’unique outil de communication entre les catรฉgories ayant un pouvoir รฉconomique faible et moyen. (Benzakour et al., 2000, p.69). En mรชme temps, cet arabe dit dialectal est gรฉnรฉralement stigmatisรฉ, dรฉprรฉciรฉ par les Maghrรฉbins (Quitout, p.79) ยซ qui ne reconnaissent en lui qu’une forme abรขtardie de l’arabe classique ยป, alors qu’il demeure la langue majoritairement employรฉe dans tout le Maghreb. Il n’est pas reconnu comme une vraie langue, ยซle dialectal ne serait qu’une langue triviale sans grammaire ยป (de Ruiter, 2006, 30) aussi bien officiellement que dans les discours ordinaires, bien qu’ayant un statut de fait. Ce n’est que rรฉcemment que des dรฉbats รฉmergent quant ร  son intรฉgration dans l’รฉducation, comme le confirme de Ruiter (2006, p.30) : ยซ ce n’est qu’avec la prรฉsentation de la Charte d’Education en 1999 qu’un pas prudent vers l’usage du dialectal en primaire est accompli ยป.

Modes d’expressions de la darija

Au niveau de ses formes, l’arabe dialectal (Quitout, 2007, p.79) est teintรฉ de vocables amazighes, de franรงais, d’espagnol, d’anglais….Il n’y a pas une รฉcriture normalisรฉe spรฉcifique pour cette variรฉtรฉ linguistique, elle est ยซ exclusivement orale ยป (Benzakour, Gaadi, Queffรฉlec, 2000, p.68). J’ajoute ร  ce constat que ceci est en cours d’รฉvolution avec, d’une part l’introduction timide de darija dans les journaux, avec une alternance darija/fusha en grande partie, et d’autre part et surtout via les usages des TIC : les rรฉseaux sociaux (Facebook, Twitter pour ne citer qu’eux), les chats, forums, les SMS (Miller, 2011, p.66), ce qui parait relativement รฉvident puisqu’il s’agit dans bien des cas de communications spontanรฉes, et informelles. Ainsi, se dรฉveloppe ยซ ce que certains appellent du e-darija, ร  savoir du darija รฉcrit en caractรจres latins avec quelques chiffres pour transcrire les phonรจmes spรฉcifiques de l’arabe comme 3 pour le ayn et le 7 pour le ยซ H ยป ยป. Il s’รฉcrit รฉgalement en caractรจres arabes, et est trรจs souvent mรฉlangรฉ avec du franรงais et/ou de l’arabe classique, cocktail de langues et d’รฉcriture apparaissant comme ยซ moderne et branchรฉ ยป. Donc l’arabe marocain s’รฉcrit dรฉsormais, je le rappelle sans un code unanime et sans que cela perturbe pour autant les usagers.

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Table des matiรจres

Introduction
CHAPITRE I : Lยดร‰LABORATION DยดUN PROJET ET DยดUN SUJET DE RECHERCHE : LยดACTION CULTURELLE ET LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, AU MAROC
Partie 1. L’action culturelle et linguistique francophoneย 
1. Choix du sujet : intรฉrรชt personnel et manques thรฉoriques, de l’action culturelle franรงaise ร  l’action culturelle et linguistique francophone
2. Tentative de dรฉfinition de l’action culturelle et linguistique francophone
3. Prรฉsentation des institutions choisies
3.1 L’Institut Franรงais
3.1.1. Etat des lieux
3.1.2. Contextualisation sociohistorique : l’IF en tant quย ยปhรฉritage de l’ambition impรฉrialiste de la France
3.1.3. Crรฉation et dรฉveloppement du rรฉseau culturel
3.2 L’institut Franรงais du Maroc
3.3 L’Agence Universitaire de la Francophonie
3.3.1 Aux origines de l’AUF: la Francophonie
3.3.2 L’AUF : gรฉnรฉralitรฉs
3.3.3 Le bureau AUF Maghreb (BM)
4 Conclusion
Partie 2. Le Maroc et ses langues
1. Le Maroc : Quelques points gรฉo-socio-รฉconomiquesย 
2 Le contexte sociolinguistique : panorama des langues du Maroc d’aujourd’hui
2.1 L’amazighe
2.1.1 Les origines
2.1.2 Une langue historiquement stigmatisรฉe nouvellement revitalisรฉe
2.1.3 Un risque de dรฉplacer la stigmatisation des amazighophones ?
2.2 L’arabe
2.2.2 L’arabe classique/littรฉraire
2.2.3 L’arabe moderne ou littรฉral
2.2.4 L’arabe mรฉdian/intermรฉdiaire
2.2.5 L’arabe dialectal ou darija
2.2.5.1 Dรฉfinition et variรฉtรฉs
2.2.5.2 Mรฉlanges des parlers et renouveau dans la hiรฉrarchie de leurs reprรฉsentations
2.2.5.3 La darija dans marchรฉ linguistique marocain
2.2.5.4 Modes d’expressions de la darija
2.3 Le franรงais
2.3.1 Aperรงu sociohistorique de l’รฉlaboration d’un certain franรงais
2.3.2 Le franรงais au Maroc
2.3.3 Le franรงais dans l’enseignement marocain
2.3.4 Franรงais et monde professionnel marocain
2.3.5 De multiples compรฉtences de franรงais au Maroc
2.4 L’espagnol
2.5 L’anglais
2.6 Le plurilinguisme ร  l’oeuvre au Maroc
2.6.1 Quelques aspects descriptifs de la pluralitรฉ linguistique au Maroc
2.6.2 La dimension visuelle du plurilinguisme
2.7 Conclusion
2.8 Questionnements et finalitรฉs
CHAPITRE II : OUTILS THEORIQUES DE LA RECHERCHE
1. Langue et plurilinguismeย 
1.1 Plurilinguisme
1.2 Compรฉtence plurilingue
1.3 Critique de l’usage du plurilinguisme
2 Reprรฉsentations sociales et sociolinguistiques/sociolangagiรจresย 
2.1 Origines du concept : les reprรฉsentations sociales
2.2 Dรฉfinition des reprรฉsentations sociolinguistiques
3 Discours, discours รฉpilinguistiques, discours mรฉtalinguistiques
4 Glottopolitiqueย 
5 Culture, Interculturationย 
5.1 Culture
5.1.1 La culture anthropologique
5.1.2 La culture cultivรฉe
5.2 De l’interculturalitรฉ ร  l’Interculturation
5.3 Utilitรฉ des concepts de culture dans mon travail
6 Identitรฉ
7 Alternance codique, diglossie, insรฉcuritรฉ linguistique
7.1 Diglossie
7.2 Alternance codique
7.3 Insรฉcuritรฉ linguistique
8 Conclusion, vers une approche interdisciplinaireย 
CHAPITRE III : L’ENQUETEย 
Partie 1 : Rรฉflexions en amont de lโ€™enquรชteย 
1. Cadre รฉpistรฉmologique
2. Type d’enquรชte
2.1. Dรฉmarche empirico-inductive
2.2. Pour une dรฉfinition du terrain
2.3. L’entretien semi-directif
2.4. L’observation directe
2.5. Difficultรฉs envisagรฉes
3. Trame d’entretien et grille dโ€™observation
4 Mรฉthode d’analyse des entretiens
5. Mรฉthode de transcription adoptรฉe pour l’analyse de contenu
6. Restitution aux acteurs
Partie 2 : Stage et entretiens au bureau de l’AUF Maghreb et ร  l’Institut Franรงais du Maroc
1. Gรฉnรฉralitรฉs, aspects pratiques
1.1. Mon terrain
1.2. Le stage
1.3. Mes entretiens ร  l’IF
2. Lยดanalyse
2.1. Les observations
2.2. Les entretiens
2.2.1. Le consentement des enquรชtรฉs
2.2.2. La confidentialitรฉ
2.2.3. Ma place dans l’entretien
2.2.4. Prรฉsentation des enquรชtรฉs et conditions des entretiens
Partie 3 : Analyse des entretiensย 
1. Une connaissance approfondie du paysage linguistique marocain et de ses enjeux sociaux
1.1. Une connaissance et reconnaissance des langues du Maroc
1.2. Mises en lien avec des aspects problรฉmatiques de la sociรฉtรฉ marocaine
1.3. La complexitรฉ de la francophonie marocaine
1.4. Le franรงais, la langue hiรฉrarchisante de l’รฉlite
2. Des signes d’ouverture et de souplesse sur la perception les langues
2.1. La langue comme un outil de communication
2.2. Une reconnaissance des liens complexes entre langues, cultures et identitรฉs
2.3. Une certaine acception voire revendication de la pluralitรฉ linguistique
2.4. Les langues comme dynamiques variables et mouvantes
2.5. Le franรงais marocain, une langue appropriรฉe
2.6. Les langues sont un outil politique
3. Mais une idรฉologie conservatrice des langues toujours bien ancrรฉe
3.1. La langue comme systรจme pur et homogรจne
3.2. Une langue une nationalitรฉ
3.3. La langue de la littรฉrature la plus lรฉgitime
3.4. Le franรงais, langue dotรฉe de valeurs supรฉrieures
3.5. Une reprรฉsentation du plurilinguisme comme un plurimonolinguisme
4. Qui ne sont pas sans consรฉquences dans l’apprรฉhension des problรจmes du franรงais au Maroc
4.1. Une vision monolithique des compรฉtences linguistiques des locuteurs marocains
4.2. L’attribution de responsabilitรฉ de l’รฉchec du franรงais aux politiques et aux enseignants
4.3. Une auto-dรฉvaluation qui peut retentir sur les pratiques professionnelles
5. Synthรจse et conclusions des analyses
CONCLUSION GENERALEย 
BIBLIOGRAPHIEย 
Sitographieย 
Videographieย 
Annexes

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