L’action culturelle en France au XXe siècle

L’action culturelle en France au XXe siècle

L’action culturelle émerge de différentes façons au XXe siècle mais sa mise en place bénéficie d’une lente genèse. À l’échelle internationale, le modèle français de la gestion publique de la culture est alors considéré comme une référence, ce qui fonde « l’exception française ». Le temps des précurseurs A.

1. De la Révolution à la Troisième République, l’organisation des Beaux-Arts (1789-1935)

La Révolution française constitue un tournant important dans l’histoire de notre pays à plusieurs titres. Il s’agit notamment de l’émergence des notions de culture et de patrimoine. Ces dernières surgissent avec la question des biens seigneuriaux et cléricaux qui deviennent alors les biens inaliénables de la nation, engendrant une notion nouvelle, celle de patrimoine national. Celuici se fonde à partir des biens du clergé, des biens de la couronne et enfin de la confiscation des biens des émigrés. C’est pour gérer ces biens que sont ainsi fondés les premiers dépôts, musées, conservatoires nationaux, bibliothèques, pour développer une administration du patrimoine. Il faut alors souligner la naissance de trois institutions culturelles : les Archives nationales qui sont fondées dès le 29 juillet 1789 lorsque l’Assemblée nationale se dote d’un service d’archives ; la Bibliothèque nationale, héritière de la Bibliothèque royale ; et le Muséum central des Arts ouvert le 10 août 17939. Cette nouvelle politique nationale est, par ailleurs, marquée par une politique de régénération de la société par la culture. Elle vise en effet à changer les mentalités, transformer les pratiques quotidiennes, mais aussi construire de nouvelles institutions10. La législation fait alors partie intégrante de l’émergence de la notion du patrimoine culturel. De nombreuses lois témoignent de cette législation croissante ainsi que de la place centrale qu’occupe désormais la culture. La Révolution française pose ainsi les fondements de la politique de cette conservation, politique qui se place sous le signe de la volonté publique. Héritière de la Révolution, la période de 1815 à 1935 reprend à son compte la politique de cohésion nationale autour des arts et de la culture. Cette période, qui voit se succéder cinq régimes et qui est marquée par une instabilité institutionnelle, organise cependant une intervention publique forte dans le domaine culturel. Cette intervention se regroupe dans l’organisation de l’administration des Beaux-Arts placée sous la tutelle de plusieurs ministères successifs : ministère de l’Intérieur sous la monarchie de Juillet, ministère de la Maison de l’Empereur en 1863, ministère de l’Instruction publique en 187011. Plusieurs tentatives d’autonomisation ont lieu, sans véritable succès cependant. Il s’agit notamment de la mise en place d’un cabinet des Arts, Sciences et Lettres en janvier 1870 qui ne se concrétise pas. Il en est de même pour la création d’un ministère des Arts sous Gambetta en novembre 1881 qui ne survit que trois mois, pour s’éteindre en janvier 188212. De plus, la création d’une administration des monuments historiques sous la monarchie de Juillet (1830-1848) met en valeur la volonté d’intervention publique. En effet, cette administration a pour tâche d’établir un inventaire des monuments mais aussi d’assurer leur conservation pour une véritable prise de conscience de la valeur nationale mais aussi historique de ces édifices anciens13. En 1875, le rattachement des Beaux-Arts au ministère de l’Instruction publique met en évidence la politique publique culturelle comme enseignement. Cette politique est de plus marquée par la création du Conseil supérieur des Beaux-Arts qui fonctionne comme une instance consultative formée d’experts et chargée d’inspirer l’action de l’État.

Malgré la mise en place d’une nouvelle organisation et de profondes mutations qui transfèrent la compétence culturelle au sein de l’Instruction publique, la structure administrative de la direction des Beaux-Arts demeure fragile et fluctuante.

2. Front populaire, Révolution nationale et Libération : une tentative d’organisation (1936-1945)

L’année 1936 marque l’arrivée au pouvoir du Front populaire et surtout la conduite innovante d’une politique culturelle : celle d’une intervention financière, administrative et politique de l’État en matière culturelle. La période est marquée par un contexte défavorable de crise, notamment économique, qui touche le monde de la culture. Cependant, le gouvernement du Front populaire relance une politique innovante par une nouvelle vision des domaines artistiques et culturels. Le gouvernement prend en effet appui sur un mouvement d’éducation populaire, sur une meilleure diffusion du savoir et de la connaissance pour garantir aux citoyens une popularisation de la culture. Par ailleurs, le Front populaire, dans sa politique culturelle, porte son regard sur la jeunesse pour une Éducation nationale. Appuyée par la semaine des 40 heures ainsi que les congés payés, la législation témoigne d’une valorisation de l’accès à la culture. Ainsi, le gouvernement dirigé par Léon Blum est constitué avec l’ambition de mener une politique associant valorisation du patrimoine et démocratisation culturelle. En juin 1937, le directeur des Beaux-Arts, Georges Huisman, rappelle dans la revue Europe la nécessité de « faire pénétrer la culture artistique et technique dans les foules populaires qui en furent trop longtemps privées ».

Cependant, la politique du Front populaire est confrontée à de nombreuses difficultés : difficultés économiques à partir de 1932, manque de moyens, manque de volonté politique réelle, limite de temps. Malgré cela, le Front populaire reste novateur dans sa politique culturelle. Entre continuité et rupture, le régime de Vichy (1940-1944) et son ambition culturelle se placent entièrement sous la Révolution nationale. En effet, la volonté de rapprocher l’art du peuple et de favoriser une certaine décentralisation est présente dans le discours du pouvoir et relayée par des moyens de propagande tels que l’enseignement, la presse, la radio, le cinéma. Cependant, ce discours nationaliste moderne s’oppose à un contrôle étroit des arts par une censure omniprésente, au contexte de la guerre, aux pénuries. Par ailleurs, le durcissement de l’Occupation met fin à la politique culturelle de Vichy qui ne réussit pas à régénérer la société. La double ambition de démocratisation et de décentralisation présente pendant le régime de Vichy se retrouve à la Libération. Ainsi, le lendemain de la Libération renoue avec les espérances nées du Front populaire. Entre « espoirs et finalement désespoirs »17, la IVe République parait pourtant prometteuse.

La constitution de la IVe République garantit alors « l’égal accès de l’enfant  et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture »18. La culture demeure gérée par un secrétariat attaché au ministère de l’Education nationale. Cette IVe République est ainsi selon Philippe Poirrier « l’âge de l’espérance contrariée »19. Une tentative est de plus confiée à Pierre Bourdan pour mettre au point un ministère des Arts et des Lettres en janvier 1947. Ce dernier prend cependant fin dès octobre 1947 du fait de manque de soutien important, de l’instabilité des gouvernements successifs et du budget dérisoire.
La construction d’une véritable politique culturelle en 1959 sous la Ve République gaullienne est redevable d’une pratique ancienne marquée par de nombreuses pratiques institutionnelles. Ce ministère confié à un des intellectuels les plus renommés de son temps s’inscrit en effet dans une longue histoire et un héritage important.

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Table des matières

Introduction
Les Archives, l’archiviste et l’action culturelle en France au XXe siècle
I. L’action culturelle en France au XXe siècle : une construction historique
Le temps des précurseurs
A. Le ministère de la Culture de 1959 : « L’invention de la politique culturelle »
B. La décennie 1970 : le développement durable d’une politique culturelle
II. L’archiviste, un acteur culturel indispensable
Des expositions aux musées d’archives, une solution alternative à l’action culturelle
A. L’archiviste au cœur de l’enseignement culturel
B. Un acteur culturel externe aux archives
C.Conclusion
Bibliographie
1. Histoire des archives
1.1. Généralités
1.2. L’action culturelle
2. La Législation des archives
3. Histoire du XXe siècle
3.1. La France au début du XXe siècle
3.2. Histoire d’Angers et de l’Anjou
3.3. La micro-histoire dans l’historiographie du XXe siècle
4. L’École des chartes et les chartistes
5. Le professionnel des archives
État des sources
1. Instruments d’orientations
2. Sources manuscrites
3. Sources orales
4. Sites Web
Jacques Levron, un acteur culturel, figure de précurseur dans le service de Maine-et-Loire (19311954)
I. Jacques Levron, un chartiste traditionnel
Jacques Levron, de ses origines à sa formation à l’École nationale des chartes
A. Un parcours professionnel encadré par les missions traditionnelles
C. Vaquer aux tâches quotidiennes
II. Jacques Levron, un historien passionné
Un homme de publications historiques
A. Des visites scolaires aux cours d’enseignement : l’histoire au cœur de l’action pédagogique
B.Potéreau Natacha | L’archiviste et l’action culturelle au XXe siècle, l’action innovante de Jacques Levron (1931-1954)
III. Jacques Levron, un archiviste investi personnellement dans l’action culturelle
Des expositions aux musées : un relais culturel
A. Un homme investi dans le réseau culturel local
B.Conclusion
Annexes
Table des illustrations
Table des annexes
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