Caractéristiques de la race PRN
Origine La race pie rouge norvégienne se développa au milieu du XIXème siècle en Norvège à partir de la race Ayrshire importée de Suède. Cette dernière fut améliorée par l’importation de la race Shortom qui est une race hollandaise. En 1939, les bovins de pleines cornes furent créés, puis fusionnées avec la race Hedmark qui présenta tous les caractères des Pies rouges suédois et donnèrent la race pie rouge norvégienne (PRN). Cette race gagna rapidement du terrain, et en 1961, elle comprenait 39,4% des vaches laitières contrôlées en Norvège. (FRENCH et al., 1967) En 1965, dans le cadre du projet de la ferme-Ecole Tombotsoa (Antsirabe), dix femelles et un mâle PRN ont été importés de Norvège (RAMANANTSOA, 2008). La première introduction à FIFAMANOR a eu lieu en Juillet 1972 et le cheptel a été composé de 117 veaux femelles et 28 veaux mâles, tous de race PRN (RANARISON, 1986).
Caractères physiques La robe des animaux PRN varie du blanc presque uni au rouge ou rouge pâle tacheté de blanc ; une couleur noire peut être observée, issue d’un caractère récessif, résultant des croisements antérieurs avec d’autres races importées. La tête est large et expressive ; le chanfrein est plus large chez le mâle que chez la femelle ; les cornes courtes, de section circulaire, sont recourbées dans un plan horizontal et se terminent par des pointes qui poussent vers le haut ; le cou est court et musclé ; le tronc est long et profond. (RAKOTOARIZAKA, 1976)
Performance de production La race pure, élevée dans des conditions optimales, peut produire jusqu’à 6 000 l de lait par lactation. Elevée en conditions paysannes, dans les exploitations de type familiale, elle produit jusqu’à 3 500 l de lait par lactation. Une vache ¾ sang PRN (soit une F2) peut produire jusqu’à 2 000 l de lait par lactation, tandis qu’une vache PRN F1 produit jusqu’à 1 200 l de lait par lactation. Cependant, sur le terrain, il existe une gamme de production de ces vaches PRN, fortement influencée par le mode de conduite et d’alimentation des animaux. (MARTA et al., 2008)
Intervalle vêlage-première insémination
L’intervalle vêlage-première insémination est un indicateur précoce mais qui renseigne sur le retour à la cyclicité (MINERY, 2007), la conduite d’élevage, la condition de vêlage et surtout la non délivrance et le retard dans l’intervention. Il est responsable de la majorité des variations de l’intervalle vêlage-insémination fécondante. Le délai de la mise à la reproduction après le part est l’élément le plus déterminant de l’intervalle entre vêlages (GAUTHIER et al., 1985, COLEMAN et al., 1985) et dépend beaucoup plus de la pratique de gestion, spécialement de la détection d’œstrus que de la physiologie de la vache (COLEMAN et al., 1985). L’objectif visé reste un intervalle de moins de 65 jours (BOUZEBDA, 2007), à l’exception des premières lactations et des vaches à haut potentiel de production pour lesquelles peut se permettre un mois de plus. Par ailleurs, l’insémination est réalisée après 40 jours qui suivent le part (LOISEL, 1975). Le même auteur a constaté que 30 à 40% des vaches inséminées avant 40 jours expriment un intervalle entre vêlage supérieur à une année. L’intervalle vêlage-première saillie est allongé lorsque la reprise de l’activité ovarienne est retardée (WESTWOOD et al., 2002). Les troupeaux à faible rendement ont des intervalles vêlage-première insémination plus longs (LÖF et al., 2007). La baisse de la fécondité est une conséquence de la dégradation de la fertilité jointe à un allongement des délais de mise à la reproduction (GHORIBI, 2011)
Influence de l’âge au vêlage
L’âge au vêlage a un effet significatif (p<0,05) à tous les paramètres de la courbe (cf. annexe 4). La production standard augmente avec l’âge au vêlage (tableau 10), elle part de 5 096±107 l à 6 377±117 l. La production initiale augmentent depuis l’âge de moins de 2 ans jusqu’à l’âge de 5 ans, de l’ordre respectif de 16,2±0,5 l à 23,2±0,4 l. La production maximale augmente depuis l’âge de 2 ans jusqu’à l’âge de 6 ans (21,0±0,5 l à 27,2±0,5 l). La persistance est très forte pour les vaches âgées de moins de 2 ans (97,4±0,4%) et celles âgées de 2 à 3 ans (96,7±0,2%). Elle diminue progressivement jusqu’à l’âge de 5 ans (93,4±0,4%) à partir duquel elle s’accroit à nouveau jusqu’à l’âge de 7 ans (94,2±0,5%). L’accroissement de la phase ascendante est variable, toutefois il est maximum pour les vaches âgées de 8 ans ou plus au vêlage (4,9±0,4 l) et minimum pour les vaches âgées de 3 à 5 ans (3,9±0,2 l). La durée de cette phase est plus longue (10,6±0,7 semaines) pour les vaches âgées de moins de 2 ans, et plus courte (6,4±0,4 semaines) pour les vaches âgées de 5 à 6 ans au vêlage. La pente diminue depuis les plus jeunes âges (-3,2±0,3%) jusqu’à l’âge de 7 ans (-6,2±0,4%). La courbe de lactation pour les vaches de plus jeune âge présentent donc une pente faible (figure 6).
Rang de lactation
Les vaches multipares produisent plus que les primipares. Ce résultat corrobore avec ceux de TEKERLI et al. (2000), PORTIER et al. (2003), THÉNARD et al. (2003), MADANI et al. (2007). Pourtant, TILKI et al. (2005) et OUEDRAOGO (2013) ont trouvé une production totale des primipares supérieure à celles des vaches en deuxième lactation. Le deuxième auteur a expliqué ce résultat par l’effet de la saison de vêlage. En outre, la production standard augmente depuis la première jusqu’à la quatrième lactation. Ce résultat est analogue à celui de RAMAHERIJAONA (1987) et RAVAOARIMANANA (1987) chez la race frison-zébu, ANDRIANARISON (2006) chez la race PRN, COULON et al. (1996) chez la race holstein, et à celui de TAMBOURA et al. (1982) qui ont mené son étude sur les races métisses issues du croisement entre race locale et race améliorée. Pour d’autres études la production s’accroit jusqu’à la 6ème lactation (RAY et al., 1992 ; OUEDRAOGO, 1995). L’augmentation de la production s’arrête à la 3ème lactation dans le cas observé par RANARISON (1986) et ROUMEAS et al. (2014). Ces résultats démontrent l’influence notable de la variation du rang de lactation à la production laitière. Les vaches en premières lactation sont les moins performantes. Ces variations de la production laitière en fonction du numéro de lactation s’expliqueraient par la variation corporelle, par l’accroissement des tissus mammaires durant les premières gestations puis le vieillissement normal de ces tissus (OUEDRAOGO, 2013). La parité est imbriquée avec l’âge au vêlage (CRAPLET, 1960), la performance de production est donc meilleure chez les vaches adultes. En outre, les besoins nutritionnels chez les génisses sont encore faibles par rapport à celles des vaches, ce qui influence la production. Le poids au vêlage est aussi un des facteurs associés à ce résultat : il est encore moindre pour les génisses. La proportion des vaches multipares est donc un des facteurs de variation de la production moyenne dans une étable. Plus cette proportion est élevée, plus la production moyenne est meilleure. La production initiale et la production maximale augmentent avec le rang jusqu’à la 4ème lactation. Ces résultats sont comparables avec ceux trouvés par RAMAHERIJAONA (1987) et ANDRIANARISON (2006). Selon les résultats de l’étude effectuée par BOUJENANE (2010) chez la race Frisonne-Holstein, le pic augmente jusqu’à la 3ème lactation. Toujours avec la même race, SAHINLER (2009) ont trouvé une augmentation du pic jusqu’à la 5ème lactation. Toutefois, la production maximale est faible pour les vaches primipares (RAVAOARIMANANA, 1987 ; ESPINASSER et al., 1998 ; TEKERLI et al., 2000 ; MILLER et al., 2006 ; MADANI et al., 2007 ; KHALIFA et al., 2014 ; ROUMEAS et al., 2014). La forte corrélation entre la production initiale, la production maximale et la production standard justifie ces résultats de telle sorte que la production standard est la plus faible pour les vaches primipares. Il détermine l’allure de la lactation complète (BOUJENANE, 2010). La différence de production au pic de lactation s’explique par des différences de niveau d’ingestion, de mobilisation des réserves corporelles et de besoins métaboliques en lien avec les besoins de croissance des primipares (ROUMEAS et al., 2014). Les vaches en première lactation sont caractérisées par un pic de lactation plus tardif et une persistance forte en comparaisons aux autres rangs de lactation. Plusieurs auteurs ont également obtenu le même résultat (DECAEN et al., 1965 ; RAVAOARIMANANA, 1987 ; RAMAHERIJAONA, 1987 ; TEKERLI et al., 2000 ; MILLER et al., 2006; BOUZEBDA, 2007 ; LECLERC et al., 2008 ; BOUJENANE, 2010 ; ROUMEAS et al., 2014 ; KHALIFA et al., 2014). D’un point de vue physiologique, cette forme différente de courbes s’explique par la dynamique des cellules épithéliales mammaires. En début de lactation, le nombre de cellules sécrétrices dans la glande mammaire est plus faible chez les primipares en comparaison aux multipares (ROUMEAS et al., 2014). En revanche, au cours de cette première lactation, la prolifération et la différenciation des cellules initiales en cellules sécrétrices est plus intense, ce qui leur confère une meilleure persistance que les multipares (MILLER et al., 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Caractéristiques de la race PRN
I.1.1. Origine
I.1.2. Caractères physiques
I.1.3. Performance de production
I.2. Caractéristiques de la courbe de lactation
I.3. Paramètres de reproduction
I.3.1. Age au premier vêlage
I.3.2. Intervalle vêlage-première insémination
I.3.3. Intervalle vêlage-insémination fécondante
I.3.4. Intervalle vêlage-vêlage
I.3.5. Indice coïtal
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Site de l’étude
II.1.1. Localisation
II.1.2. Activités
II.1.3. Conduite d’élevage
II.1.3.1. Conduite de la reproduction
II.1.3.1.1 Insémination artificielle
II.1.3.1.2 Vêlage
II.1.3.1.3 Réforme des animaux
II.1.3.2. Conduite de l’alimentation
II.1.3.2.1 Composition
II.1.3.2.2 Types de fourrages
II.1.3.2.3 Plan d’affourragement
II.1.3.2.4 Matières premières des concentrés
II.1.3.3. Système de traite
II.2. Collecte de données
II.3. Méthodes de calcul des différents paramètres
II.3.1. Paramètres de la courbe
II.3.1.1. Production initiale
II.3.1.2. Production maximale
II.3.1.3. Accroissement de la phase ascendante
II.3.1.4. Durée de la phase ascendante
II.3.1.5. Production standard
II.3.2. Paramètres de reproduction
II.3.2.1. Intervalle vêlage-première insémination
II.3.2.2. Intervalle vêlage-vêlage
II.3.2.3. Service-période
II.3.3. Facteurs de variation de la courbe
II.3.3.1. Rang de lactation
II.3.3.2. Saison de vêlage
II.3.3.3. Age au vêlage
II.3.3.4. Année d’élevage
II.3.4. Perte de poids
II.4. Méthodes d’analyse
II.4.1. Corrélation entre les paramètres
II.4.2. Relations entre la production standard et la production maximale
II.4.3. Comparaison des moyennes
III. RESULTATS
III.1. Forme générale de la courbe
III.2. Corrélations entre les paramètres de la courbe
III.2.1. Matrice de corrélation
III.2.1.1. Corrélation entre la production initiale et les autres variables
III.2.1.2. Corrélation entre la production maximale et les autres variables
III.2.1.3. Corrélation entre la production standard et les autres variables
III.2.1.4. Corrélation entre la durée de la phase ascendante et les autres variables
III.2.1.5. Corrélation entre la persistance et les autres variables
III.2.2. Régression de la production standard par la production maximale
III.3. Influence des différents facteurs sur la courbe
III.3.1. Influence du rang de lactation
III.3.2. Influence de la saison de vêlage
III.3.3. Influence de l’âge au vêlage
III.3.4. Influence de l’année d’élevage
III.4. Influence des paramètres de la courbe sur la reproduction
III.4.1. Influence de la production initiale
III.4.2. Influence du pic de lactation
III.4.3. Influence de la perte de poids
IV. DISCUSSIONS
IV.1. Performance générale de production
IV.2. Relations entre les paramètres de la courbe
IV.3. Variation de la courbe selon les facteurs étudiés
IV.3.1. Rang de lactation
IV.3.2. Age au vêlage
IV.3.3. Saison de vêlage
IV.3.4. Année d’élevage
IV.3.5. Service-période
IV.4. Variation de la performance de reproduction
IV.4.1. Production initiale et maximale
IV.4.2. Perte de poids
IV.4.3. Aspect économique
IV.4.3.1. Impacts du problème de fécondité
IV.4.3.1.1 Au niveau de la production
IV.4.3.1.2 Au niveau du nombre de naissances
IV.4.3.2. Impacts du problème de fertilité
IV.4.3.2.1 Au niveau de la production
IV.4.3.2.2 Au niveau du nombre de naissances
IV.5. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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