L’acquisition du langage

Le Langage oral

Il faut distinguer langue et langage : la langue est un système linguistique, qui a ses règles, son fonctionnement, ses variations. Le langage est une pratique, c’est l’utilisation de la langue dans la cadre d’une activité langagière, la mise en œuvre de la langue dans des situations particulières. Il y a donc différents usages sociaux du langage. Selon les situations et le contexte social, la langue est utilisée différemment. Dans les programmes de 2015, le langage désigne « un ensemble d’activités mises en œuvre par un individu lorsqu’il parle, écoute, réfléchit, essaie de comprendre, et progressivement lit et écrit  ». Nous verrons dans cette première partie comment l’enfant acquiert le langage, quelle est la position de l’école maternelle quand au langage et enfin, nous aborderons la particularité du bilinguisme ou multilinguisme à l’école.

L’acquisition du langage

Il m’a semblé important de distinguer tout d’abord les différents courants liés au développement du langage des enfants afin de comprendre comment le langage se construit et comment la connaissance de son acquisition a évoluée depuis un siècle.

Les différentes approches

Approche behavioriste : J. B. Watson (1878 – 1958), B. F. Skinner (1904 – 1990).
John B. Watson , psychologue américain, défend l’idée que les comportements sont induits par une réponse à un stimulus. L’apprentissage se fait donc grâce à l’association « stimulus-réponse », dans la lignée des travaux de I. P. Pavlov (1849 – 1936). Pour B. F. Skinner , psychologue américain, fortement influencé par les travaux de Pavlov et Watson, le langage est lui aussi engendré par des stimulations extérieures.

Approche innéiste : N. Chomsky (né en 1928)
La théorie behavioriste du langage a été vivement critiquée par Noam Chomsky , linguiste américain. D’après lui, les êtres humains naissent avec un dispositif inscrit dans leur cerveau, le Language Acquisition Device (LAD), sorte de « grammaire universelle », ils ont donc une connaissance innée de la grammaire élémentaire commune à tous les langages humains. Pour que l’enfant développe ses compétences langagières, il lui suffit d’être en contact avec sa langue. N. Chomsky considère le langage uniquement comme un système grammatical. D’après Philippe Boisseau , même si cette théorie a été rejetée dans les années 1960, l’approche syntaxique de N. Chomsky (Grammaire générative transformationnelle – GGT), c’est-à-dire la manière dont les mots se classent, se combinent pour former des phrases, de simples à complexes, est intéressante pour ce que ce qu’elle apportait comme éclairage sur le fonctionnement de la syntaxe.

Approche constructiviste : J. Piaget (1896 – 1980)
Contrairement à Chomsky, qui prône une théorie innéiste de l’acquisition du langage, Piaget pense que la pensée humaine se construit progressivement lorsque l’individu, et en particulier l’enfant, entre en contact avec le monde. L’apprentissage du langage s’acquiert de la même façon que tous les autres apprentissages. Il n’y a donc rien de spécifique au langage. Karmiloff et Karmiloff-Smith écrivent « les mécanismes généraux de l’apprentissage, une fois établis dans le développement cognitif général, s’appliquent tout simplement à l’input linguistique ».

Approche interactionniste : L. S. Vigotsky (1896 – 1934), J. S. Bruner (1915 – 2016)
Lev Vigotsky est un psychologue russe. Son travail s’articule autours de plusieurs concepts dont celui concernant les zones de développement et plus précisément la zone proximale de développement (ZPD). Cette zone correspond à l’espace entre les tâches que l’enfant peut réaliser lui-même et celles qu’il parvient à réaliser avec l’aide d’une personne plus avancée dans ce domaine. La ZPD est donc tout ce que l’enfant peut maîtriser quand une aide appropriée lui est donnée. J. Bruner (1915 – 2016), psychologue américain, fut l’un des premiers découvreurs de Vigotsky, hors Union Soviétique. Il s’appuie également sur les travaux de Piaget et privilégie une approche pragmatique, à savoir, comme l’écrit Philippe Boisseau :

« en quoi le langage agit sur les autres, sur le monde, assure diverses fonctions de communication […] qui visent à « faire avec des mots » : demander, montrer, menacer, promettre, tromper…  ».

L’enfant apprend donc sa langue en utilisant le langage, qu’il soit verbal ou non verbal, pour agir sur les autres. Cette approche stipule que la seule exposition à la langue ne suffit pas à l’apprentissage du langage et qu’il faut une interaction avec le milieu environnant. Jerome S. Bruner ajoute à la théorie de N. Chomsky un dispositif de soutien dans l’environnement de l’enfant, le Langage Acquisition Support System (LASS) « C’est l’interaction entre LAD et LASS qui rend possible l’entrée de l’enfant dans la communauté linguistique et, en même temps, dans la culture à laquelle le langage donne accès ».

Le développement du langage de la naissance à cinq ans

L’acquisition du langage commence bien avant l’école maternelle, à travers l’interaction mère-enfant, dès la vie intra-utérine.

La période de zéro à trois ans est primordiale pour l’acquisition du langage. Le développement des compétences langagières est favorisé par une grande attention portée au langage pendant cette période. L’entourage de l’enfant, la mère ou son substitut, et ses échanges privilégiés avec lui (bain, repas, jeux…) l’amène, grâce à des rituels, à acquérir le langage. Jusqu’à trois ans, c’est surtout l’interaction en face à face qui sera efficace dans l’acquisition d’un bon niveau de langage. L’enfant va également passer par l’étape du babillage, il va énoncer des syllabes. D’après Jerome S. Bruner , l’enfant dispose de quatre « dons innés » cognitifs. Tout d’abord, les actions du nouveau-né sont orientées vers un but. Bruner cite à cet effet l’exemple de la tétée non nutritive qui détend l’enfant. Le nouveau-né est également un être social, axé sur la communication. Un visage fermé face aux initiatives d’un petit enfant pourra provoquer des larmes alors qu’un visage souriant est un réel soutien dans l’apprentissage. Le troisième de ces dons est sa capacité de systématisation. Bruner cite ici les travaux de Piaget. Lors des jeux, un seul acte est répété un grand nombre de fois avec un jeu et réinvestit avec d’autres jeux. Bruner est par conséquent très favorable à l’utilisation de scénarios dans l’acquisition du langage. Enfin,

« l’univers perceptif de l’enfant, loin d’être une confusion exubérante et bruyante, est plutôt ordonné et organisé […], il y a dans la démarche cognitive comme dans la communication la possibilité de mettre en œuvre des règles abstraites  ».

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Le Langage oral
1.1. L’acquisition du langage
1.1.1. Les différentes approches
1.1.1.1. Approche behavioriste : J. B. Watson (1878 – 1958), B. F. Skinner (1904 – 1990)
1.1.1.2. Approche innéiste : N. Chomsky (né en 1928)
1.1.1.3. Approche constructiviste : J. Piaget (1896 – 1980)
1.1.1.4. Approche interactionniste : L. S. Vigotsky (1896 – 1934), J. S. Bruner (1915 – 2016)
1.1.2. Le développement du langage de la naissance à cinq ans
1.2. Le langage à l’école maternelle
1.2.1. Les programmes de 2015
1.2.2. La construction du langage en maternelle
1.2.3. Les enfants multilingues
2. Présentation du dispositif
2.1. Contexte scolaire (classe, élèves)
2.2. L’utilisation d’albums échos
2.2.1. Qu’est-ce qu’un album écho ?
2.2.2. Album écho numérique
2.3. Préparation des séances
2.3.1. Avec quels élèves réaliser les albums échos ?
2.3.2. Capacité langagière des élèves choisis
2.3.3. Quelles situations proposées/ choisies ?
2.4. Description d’une séance type
3. Mise en pratique
3.1. Déroulés, objectifs et bilans des séances de janvier 2017
3.2. Déroulés, objectifs et bilans des séances de mars 2017
3.3. Analyse critique
3.3.1. Points positifs
3.3.2 Points d’amélioration / prolongements
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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