La préparation à la naissance et à la parentalité
L’accouchement sans douleur
Culturellement, l’accouchement est synonyme de douleur. L’enfantement dans la douleur prédit dans la Bible pour châtier Eve, reste notamment inconsciemment ancré dans les esprits. La diminution de cette douleur a été tentée de diverses manières au cours des siècles. Au 19ème siècle, en Angleterre, l’accoucheur de la reine Victoria popularise le chloroforme comme anesthésiant lors de l’accouchement. L’hypnose est également utilisée vers la fin du 19ème siècle. Au début du 20ème siècle, un obstétricien anglais, Dick Read, insiste sur l’influence des croyances collectives qui entraineraient des peurs et des tensions au moment de l’accouchement. Selon lui, ce sont celles-ci, et non pas les contractions elles mêmes, qui causeraient les douleurs lors du travail. Mais en France, ce n’est qu’en 1953 que cette douleur va réellement être prise en charge grâce à une méthode ramenée d’URSS.
C’est le docteur Lamaze, neurologue et obstétricien français qui découvre les travaux du professeur Russe Nikolaïev, inspirés de ceux de Pavlov. Ceux-ci montrent que la douleur est un réflexe conditionné par la culture et qu’une éducation psychique de la femme enceinte permettrait un accouchement sans douleur. Il faut séparer l’idée de douleur de l’accouchement en donnant une connaissance aux femmes sur ce moment, en ramenant la contraction à un seul travail musculaire intense, en diminuant la peur de l’inconnu et en leur permettant de garder une bonne condition physique. L’expérimentation de cette méthode couramment pratiquée en URSS est alors débutée dans une maternité à Paris, sous forme d’entretiens théoriques et de séances physiques collectives auxquelles les pères sont conviés. Une rapide adhésion des femmes à cette méthode permet sa popularisation par l’assistance publique des hôpitaux de Paris, dès 1954. C’est le début de l’accouchement sans douleur par la méthode psychoprophylactique qui fait date dans l’histoire de l’obstétrique avec la publication d’un ouvrage par Lamaze en 1956.
Cette même année, le Pape Pie XII reconnait alors que l’accouchement sans douleur ne va pas à l’encontre de la morale chrétienne et la sécurité sociale commence à rembourser la préparation à l’accouchement sans douleur, à hauteur de 8 séances.
Les années 1962-1975 marqueront l’apogée de l’accouchement sans douleur. Une femme sur deux participe alors à ces séances de préparation. Les femmes ne sont plus assujetties à la douleur et deviennent actrices de leur accouchement.
Évolution du concept : de l’accouchement sans douleur à la préparation à la naissance et à la parentalité
Dans les années 1970 apparaissent d’autres méthodes de préparation à la naissance comme le yoga, la sophrologie, l’haptonomie. Ces méthodes sont présentées comme des alternatives à la préparation psychoprophylactique jugée trop directive. C’est à ce moment également, que commence à se développer l’analgésie péridurale. La douleur n’est alors plus la principale préoccupation des femmes, la participation aux séances de préparation à l’accouchement diminue.
La préparation à l’accouchement évolue alors vers une prise en charge plus globale, non seulement de l’accouchement mais aussi des couples en temps que futurs parents. Elle cherche à transmettre des connaissances sur la grossesse, l’accouchement et le post partum, en prenant en compte les dimensions à la fois physiques, mais aussi psychologiques, affective et sociales de la grossesse. On passe progressivement de l’accouchement sans douleur à la préparation à la naissance et à la parentalité. Le suivi est plus personnalisé et permet aux futurs parents de gagner en confiance pour une participation active dans leur chemin vers la parentalité.
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Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES
1. .Historique de la préparation à la naissance et à la parentalité
1.1. L’accouchement sans douleur
1.2. Évolution du concept : de l’accouchement sans douleur à la préparation à la naissance et à la parentalité
2. .La préparation à la naissance et à la parentalité (PNP)
2.1. Objectifs de la PNP
2.1.1. Recommandations de l’HAS et de l’OMS
2.2. Organisation de la PNP
2.2.1. Début de la PNP
2.2.2. Remboursement et organisation des séances
2.3. Offre de PNP
2.3.1. Sages-femmes
2.3.2. Les différentes méthodes de PNP
MATERIEL ET METHODE
1. Matériel
1.1. Constitution de la population
1.2. Questionnaire
2. Méthode
2.1. Modalités pratiques
2.2. Exploitation des résultats
RESULTATS
1. Caractéristiques maternelles
1.1. Caractéristiques générales
1.2. Profil staturo-pondéral
2. Caractéristiques paternelles
2.1. Caractéristiques générales
3. Caractéristiques de la grossesse
4. Que savent les couples de la PNP avant la grossesse
5. Qu’en est il de l’information des futurs parents sur la PNP pendant grossesse
6. Quand les couples ont participé à la PNP, qu’en ressort’ il
7. Quand les couples n’ont pas participé à la PNP, quels en sont les motifs
DISCUSSION
1. L’étude
2. Généralités
3. Connaissances préalables des futurs parents et information sur la PNP
4. Contenu de l’information
5. Les séances de PNP à postériori
6. Les motifs de non participation à une PNP
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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