L’accompagnement professionnel et le travail interdisciplinaire

L’accompagnement professionnel et le travail interdisciplinaire

LA MIGRATION

Au vu de ma question de recherche, le premier concept qui est développé est celui de la migration, car il s’agit du thème central de mon travail de recherche. Je commencerai premièrement par définir ce qu’est la migration de manière générale puis le terme de « migrant ». Je m’arrêterai également sur les termes « RA » ainsi que « réfugié·e ». Deuxièmement, j’aborderai un chapitre au sujet du travail social et les enjeux avec les migrant·e·s, en donnant une définition du travail social, et je finirai par parler des enjeux. J’évoquerai ensuite l’organisation de l’asile en Suisse, puis en Valais et pour clore ce premier concept, j’élaborerai un petit chapitre sur quelques statistiques en matière d’asile. Actuellement et d’après AL SAAD EGBARIAH (2003), les statistiques nous indiquent que 170 millions de migrants légaux et réfugiés sont présents dans le monde.

Ces études démontrent également que « le phénomène migratoire est un véritable défi social et humain, surtout pour les pays du Sud, vu leur manque de moyens pour faire face à l’accueil » (AL SAAD EGBARIAH, 2003, p.101). Cependant, les phénomènes migratoires remontent à il y a environ un million d’années, avec les premiers déplacements d’Homo erectus hors de l’Afrique. Au fil des siècles, un grand nombre de femmes et d’hommes se déplacent que ce soit pour des raisons politiques, par des réalités socio-économiques, ou encore pour éviter certaines persécutions. En effet, ces personnes ont ainsi dû quitter leurs régions d’origine et franchir les frontières tant géographiques que politiques. Qu’ils s’agissent de RA ou de réfugié·e·s économiques, ces migrant·e·s sont à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil. Ils arrivent en Suisse en quête de protection, de travail et de faire en sorte d’avoir une vie meilleure en pouvant espérer trouver une certaine stabilité (ODM4, 2012).

LE TRAVAIL SOCIAL ET LES ENJEUX AVEC LES MIGRANT·E·S

Pour commencer, définissons ce qu’est le travail social en général. D’après GARCETTE & DAADOUCH (2006) : « Le travail social est un ensemble de professionnels qualifiés, exerçant de façon salariée des missions de politiques sociales définies par les institutions publiques et privées qui les emploient. Interventions qui, tant individuelles que collectives, visent à l’information, l’orientation, l’accompagnement, l’éducation, le soutien psycho-social, et ont pour objectif de favoriser le lien social, l’insertion des personnes dans le respect de leur autonomie et des principes éthiques et déontologiques de non-discrimination et de confidentialité » (p. 11). Il existe, certes, de nombreuses définitions du travail social, mais j’ai décidé de choisir celle ci-dessus, car elle s’applique relativement bien à la réalité du travail social en Suisse, et que tout travail social est donc soumis à des politiques sociales bien définies. Ayant connaissance de cet aspect, nous allons nous concentrer sur le travail social dans le domaine qui est celui de l’asile. Effectivement, le travail social avec des personnes au parcours de vie migratoire reste spécifique. En effet, à cela peuvent être liées des problématiques de déracinement – enracinement que le travailleur ou la travailleuse sociale7 doit connaître. Il est également important qu’il ou elle connaisse leur histoire, leurs choix ou leurs attentes qui ne sont pas forcément en accord avec nos propres valeurs. Les professionnel·le·s doivent donc, à chaque fois, identifier ce public aux multiples facettes pour lui assurer un accompagnement adapté en tenant compte des problématiques rencontrées (GARCETTE & DAADOUCH, 2006).

Selon AMIGUET & JULIER (2004), la façon d’aborder le travail social avec les personnes issues de la migration s’est modifiée au fil du temps. En effet, des changements sont apparus avec l’introduction d’une politique visant à stabiliser les choses. L’autorisation du regroupement familial a aussi vu le jour, avec beaucoup de restrictions bien sûr. On fait la découverte que les migrant·e·s ont des familles, et que celles-ci ont des problèmes, qui sont interprétés comme des déficits. Le travail social est à ce stade vu comme une perspective réparatrice : des familles à soigner, à éduquer, ou encore à émanciper. Et comme nous pouvons le remarquer, les immigré·e·s8 ne sont plus ces jeunes travailleurs ou travailleuses vivant caché·e·s dans leur logement spécifique, ou encore peu visibles socialement. Désormais, ils et elles habitent, avec leur famille, dans les mêmes immeubles que les autochtones, font leurs courses dans les mêmes supermarchés, ou encore leurs enfants partagent les identiques bancs d’école que les autres. Cette évolution suscite donc de nouveaux enjeux en termes d’intégration et de vivre ensemble. Ces enjeux ont également des répercussions sur le travail social, car les professionnel·le·s rencontrent de plus en plus de situations suscitant questionnements et réflexions. En effet, ils se demandent s’il est possible d’intervenir auprès de ces familles migrantes de la même manière qu’auprès de celles autochtones. Un premier enjeu pour les personnes issues de la migration est tout d’abord de réussir à surmonter la contradiction existante entre l’ici et l’ailleurs. En effet, ces personnes vivent ici souvent au jour le jour, mais tout en pensant constamment à l’ailleurs (l’endroit d’où ils viennent, où ils rêveraient de repartir). Elles sont donc partagées entre un espace nécessaire à leur survie (l’ici), et un espace investi de manière affective mais, dans la réalité concrète, inatteignable (l’ailleurs) (AMIGUET & JULIER, 2004).

LES SITUATIONS DE CRISE LIÉES À LA MIGRATION

Après avoir développé la migration de manière générale, ainsi que ses cinq sous-chapitres, voici le deuxième concept théorique de mon travail qui traite des situations de crise liées à la migration. Pour cela, je commencerai tout d’abord par introduire celui-ci par une brève présentation des notions de « traumatisme » ainsi que des « séquelles traumatiques ». Ensuite, je citerai quelques exemples d’expériences traumatiques que l’on peut retrouver spécifiquement chez les RA. J’ai décidé par la suite de me concentrer plus précisément sur la problématique du stress post-traumatique. Je définirai celui-ci en y développant ses trois caractéristiques fondamentales, les symptômes possibles regroupés dans un tableau et pour finir, je terminerai par les différents types de traumatismes qu’il existe. Au courant de ces quinze dernières années, les phénomènes de la migration se sont accélérés en même temps que les politiques d’immigration. Le droit de l’asile s’est également durci (comme par exemple avec l’aide d’urgence qui sera limitée, la pénalisation par une réduction ou suppression des moyens des personnes ayant commis des actes répréhensibles ou triché dans les procédures, ainsi que celles bénéficiant d’une admission provisoire pourront moins aisément quitter la Suisse).

En effet, de plus en plus de migrant·e·s se retrouvent sur les routes, et sont donc de plus en plus nombreux dans les centres d’accueil. Ces derniers ou dernières ont subi diverses violences dans leur pays d’origine, voire même encore durant leur trajet migratoire. Ils ou elles ont connu l’enfermement, et tout ça accompagné de l’incertitude omniprésente quant à leur futur. Un sentiment d’échec d’un projet de vie que ces personnes ne pourront, peut-être, jamais réaliser s’ajoute encore à tout cela. Et si l’on se rapporte aux diverses études menées, les troubles les plus courants qui existent chez cette population sont, véritablement, les syndromes de stress post-traumatique ainsi que les troubles anxio-dépressifs, et cela même si la plupart de ces gens n’ont, à priori, pas d’antécédent psychiatrique (MICHAUD, 2015).

L’hyperactivité et la tension

Voici la troisième et dernière caractéristique qui est l’hyperactivité ainsi que la tension que j’introduis à travers cet extrait : « Je suis dans un état d’agitation et de nervosité permanentes. Malgré les comprimés que je prends, je dors à peine. Au lit, je tremble, j’ai des maux de tête et j’attends avec impatience qu’il fasse jour pour pouvoir me lever » (Madame B., Croix-Rouge suisse, 2016, p.14). Comme l’exprime Madame B. dans la citation ci-dessus, les gens développant un état de stress post-traumatique se comportent effectivement avec une grande méfiance et sont constamment très attentifs au monde qui les entoure. Ils sont, d’une certaine manière, en « alerte permanente ». La tension et le stress se présentent de façon corporelle et beaucoup de victimes souffrent de troubles du sommeil. En plus de ces difficultés s’ajoutent des réveils nocturnes à répétition, des problèmes à s’endormir, le tout accompagné de fortes palpitations ainsi que de sudations. Le matin, ces personnes se sentent épuisées et ont de la peine à se concentrer. Les accès de colère sont également fréquents chez elles. Elles se sentent beaucoup plus irritables qu’avant le traumatisme. Cet état d’hyper-vigilance permanent et de tension permettent à la personne d’assimiler tout danger et ainsi, de se protéger contre tout nouveau traumatisme. Cependant, le fait d’être en excitation perpétuelle peut conduire, après un certain temps, à un épuisement autant psychique que physique.

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Table des matières

Tables des illustrations
Table des abréviations
1 Introduction
1.1 Motivations
1.2 Liens avec le travail social
2 Question de recherche, objectifs et premières hypothèses
2.1 Question de recherche
2.2 Objectifs
2.2.1 Objectifs personnels
2.2.2 Objectifs professionnels
2.3 Hypothèses
3 Cadre théorique
3.1 La migration
3.1.1 Les définitions générales
3.1.2 Le travail social et les enjeux avec les migrant·e·s
3.1.3 L’organisation de l’asile en Suisse
3.1.4 L’organisation de l’asile en Valais
3.1.5 Quelques statistiques en matière d’asile
3.2 Les situations de crise liées à la migration
3.2.1 Le traumatisme et les séquelles traumatiques
3.2.2 Les expériences traumatiques
3.2.3 L’état de stress post-traumatique
3.3 L’accompagnement professionnel et le travail interdisciplinaire
3.3.1 L’accompagnement professionnel dans le domaine du travail social
3.3.2 Le travail interdisciplinaire auprès de populations migrantes
3.3.3 Constatations liées au cadre théorique et perspectives de développement
4 Démarche méthodologique
4.1 Population et échantillon de recherche
4.2 Description du terrain et niveau d’accessibilité
4.3 Technique de récolte : les entretiens semi-directifs
4.3.1 Risques encourus et stratégies mises en place
4.3.2 Principes éthiques de la recherche
5 Analyse des données
5.1 Traitement des données
5.2 Les différents axes ressortis
5.2.1 Hypothèse 1 (1er axe) : « Les AS ne sont pas les seules personnes qui gravitent autour des requérants·e·s d’asile en Suisse ».
5.2.2 Hypothèse 2 (2ème axe) : « Les as possèdent des partenaires bien spécifiques lors de situations complexes ».
5.2.3 Hypothèse 3 (3ème axe) : « L’as peut, lorsqu’une situation de stress post-traumatique est repérée, rendre la collaboration avec le ou la requérant·e d’asile moins délicate ».
5.3 Vérification des hypothèses
6 Pistes d’action envisagées
7 Conclusion
7.1 Résultats de la recherche
7.2 Difficultés rencontrées
7.3 Limites de la recherche
7.3.1 Limites méthodologiques
7.3.2 Limites analytiques
7.4 Bilan personnel, professionnel et méthodologique
8 Bibliographie
8.1 Ouvrages et rapports
8.2 Articles
8.3 Brochure
8.4 Conférence
8.5 Cyberographie
9 Annexes
9.1 Annexe 1 : parcours d’un·e requérant·e d’asile

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