L’acclimatation de la cause de la représentation politique des femmes dans le féminisme de la seconde vague (1978-1992)

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L’acclimatation de la cause de la représentation politique des femmes dans le féminisme de la seconde vague (1978- 1992)

Comme on l’a vu, les porte-parole des revendications d’inclusion politique dans les années 1970 sont pour la plupart des militantes partisanes et/ou associatives qui se trouvent à la marge du mouvement féministe de la seconde vague. On voudrait décrire ici le processus d’acclimatation de cette cause dans trois groupes inscrits dans cette mouvance de l’espace de la cause des femmes, de la fin des années 1970 à la fin de la décennie 1980 : l’association Choisir, le courant G du Parti socialiste et le collectif Ruptures. Chronologiquement, le début de ce processus se superpose partiellement avec l’ère des demandes de quotas évoquée plus haut – ainsi Gisèle Halimi se fait l’une des porte-parole officielles du quota dès la fin des années 1970, et défend elle-même cette revendication à l’Assemblée nationale en 1982.
Cependant, la consolidation du thème de la représentation politique dans les groupes étudiés indique une tendance nouvelle, celle de l’articulation de cette cause avec l’héritage de la seconde vague, et donne lieu à une radicalisation et à une réélaboration des revendications forgées par les actrices traditionnelles de la cause des femmes en politique. La question, marginalisée dans le féminisme de la seconde vague, trouve un terrain d’ancrage dans ces trois groupes. Cela tient sans doute en partie, comme on va le voir, à leur position d’entredeux dans l’espace de la cause des femmes : fortement implantés dans la mouvance féministe de la seconde vague, ils sont également étroitement liés à l’espace électoral-partisan, plus précisément à la gauche et l’extrême gauche de cet espace.

« Un quota maximum de 50% d’hommes dans toutes les assemblées élues de la nation » : le « courant G » du Parti socialiste

Le courant G du PS, qui a réuni des militantes féministes à la marge du Parti socialiste entre fin 1979 et fin 1983, constitue un autre lieu de reformulation de la cause de la représentation politique et d’acclimatation de cette cause dans la mouvance de la seconde vague. Né lors du congrès de Metz du PS en mars 1979, il prolonge l’expérience éphémère du courant 3 (également appelé « courant femmes ») né au printemps 19782. L’idée de créer un tel courant avait été émise lors de la convention nationale sur les droits des femmes du PS, en janvier 1978, par quelques militantes de la « base » du PS, proches du mouvement féministe autonome (notamment Édith Lhuillier et Anne Le Gall). Celles-ci parviennent à enrôler dans leur projet deux notables du parti, connues pour leurs prises de position en faveur de la cause des femmes, Françoise Gaspard et Cécile Goldet (la première, âgée de 33 ans en 1978, vient d’être élue maire de Dreux, et siège au bureau exécutif du PS ; la seconde, âgée d’unesoixantaine d’années, membre du CERES, a siégé au comité directeur entre 1975 et 19773).  Anne Le Gall évoque la genèse de cette fronde féministe en entretien : « Q. C’est après cette convention qu’il y a eu le courant 3… R. C’est au cours de cette convention, oui. Mais ce qui s’est passé, c’est que c’était une idée déjà ancienne, Édith Lhuillier l’avait lancée, et moi-même… Parce que c’est elle qui est le plus à l’origine. Elle était dans un groupe femmes très intéressant d’Issy-les-Moulineaux. Qui a joué un grand rôle… Certaines étaient au PS mais pas toutes, et elles étaient sur la question du mouvement. Les femmes en mouvement, le mouvement des femmes, etc. Édith Lhuillier a pensé qu’il fallait un peu secouer tout ça. Moi j’étais en contact avec elle, elle nous a réunies chez elle, nous étions très très peu. Il y avait elle, il y avait une chilienne réfugiée en France, il y avait la femme de celui qui est devenu directeur du cabinet de Deferre… Et c’est resté comme ça longtemps. Et c’est à l’occasion de la convention qu’on s’est retrouvées, et elle m’a dit : on en parle à Françoise Gaspard. Moi je la connaissais Françoise, en plus elle était dans le même quartier que moi et on allait prendre un petit café de temps en temps. Alors je suis allée la voir. Mais elle n’était pas sur des positions comme les miennes. Et finalement ça s’es fait comme ça. […] Elles ont commencé. » [Entretien avec Anne Le Gall, Paris, 6 juillet 2005]
En avril 1978, un mois après les élections législatives qui n’ont vu élire qu’une seule femme sur 104 députés socialistes à l’Assemblée nationale1, Françoise Gaspard, Cécile Goldet et Édith Lhuillier annoncent donc leur projet de déposer une motion « femmes » au prochain congrès du PS. Le groupe, bientôt appelé courant 32, insiste sur la nécessité que les « femmes prennent en charge leur propre lutte »3 pour « contraindre le parti à ouvrir les yeu sur le malaise des militantes et le rôle des femmes dans la construction du socialisme »4.
Cependant, dès l’automne 1978, deux des trois initiatrices du courant, Françoise Gaspard et Cécile Goldet, renoncent à leur projet initial en rejoignant les rangs des courants « généralistes » du parti5. La troisième protagoniste, Édith Lhuillier, maintient le projet initial de fonder un courant femmes au PS. Lors du congrès de Metz en mars 1979, elle présente, avec un petit groupe de militantes pour la plupart issues de la fédération des Hauts-de-Seine et des Yvelines, un projet de motion, appelée motion « G »6, intitulé « L’Autre moitié du chemin » et déposé au nom de « l’autonomie de la lutte des femmes » : « Toute l’histoire du féminisme nous prouve que c’est seulement dans l’autonomie que peut se construire durablement la lutte des femmes : autonomie du mouvement des femmes, et autonomie des luttes de femmes à l’intérieur des organisations7. »

Les connaissances académiques, outils de dénonciation du scandale de l’exclusion des femmes en politique

Rejetées aux marges du cénacle universitaire et étroitement associées aux préoccupations du « mouvement » dans les années 1970, les recherches féministes et sur les femmes connaissent dans les années 1980 une accélération de leur institutionnalisation, sans pour autant, loin s’en faut, être pleinement intégrées dans le corpus des productions scientifiques légitimes. Souvent produits par d’anciennes sympathisantes ou militantes de la nébuleuse radicale du féminisme des années 1970 reconverties au CNRS ou à l’université, ces travaux témoignent à la fois d’un ancrage dans l’héritage du mouvement et de l’assimilation des normes universitaires dominantes. Le processus d’institutionnalisation favorise, entr autres, le développement de recherches sur les femmes et le pouvoir, dans un contexte plu général où les productions sur l’histoire de la démocratie et de la République reçoivent un regain d’intérêt dans le champ académique2. Une série de travaux publiés dans les années 1980, dans diverses disciplines (philosophie, histoire, science politique…) s’attachent à revisiter d’un point de vue féministe l’historiographie de la démocratie moderne : ils montrent les contradictions entre l’affirmation des principes abstraits d’égalité et d’universalité, et l’inégalité effective entre les sexes du point de vue des droits civils et civiques ; ils exhument les discours qui, depuis la Révolution française, légitiment l’exclusion politique des femmes et leur circonscription à la sphère privée, discours émanant souvent de théoriciens traditionnellement présentés comme progressistes, tels que Rousseau ou Proudhon ; enfin, ce travaux mettent en évidence les résistances individuelles et collectives des femmes face à leur exclusion, là encore peu reconnues par l’histoire officielle.
En 1985, Christine Fauré, philosophe de formation, chargée de recherche au CNRS, et qui se présente à la fois comme « militante » et comme « historienne », publie La démocratie sans les femmes (1985), une analyse des contributions des femmes à la pensée libérale moderne. Dans cet ouvrage pionnier, l’auteure met en évidence l’enjeu que représentent les femmes dans les théories politiques consacrées au 18ème siècle (notamment celles d Rousseau, Montesquieu et Condorcet), et la contribution critique de théoriciennes féministes telles qu’Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt et Mary Wollstonecraft – alors largement méconnues dans l’historiographie politique française – à l’articulation entre égalité des sexes et démocratie. Sa conclusion porte sur « les inconséquences du libéralisme contemporain sur la question féminine », jetant ainsi les bases d’une critique à la fois féministe et savante du panthéon démocratique français. En 1989, Geneviève Fraisse, également philosophe de formation et chargée de recherche au CNRS, et qui inscrit sa pensée dans l’héritage critique du féminisme radical, publie Muse de la Raison : la démocratie exclusive et la différence des sexes1, qui s’attache à montrer le caractère « exclusif » des fondements de la démocratie moderne depuis la Révolution française. « L’universalisme » prôné par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen y est relu dans le contexte d’un discours légitime sur l’infériorité « naturelle » des femmes justifiant leur subordination dans le cadr domestique et leur exclusion de la sphère publique (cf. Encadré 3). D’autres publications prennent pour objet la participation des femmes dans les mouvements politiques.
L’ouvrage de Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française (1988), met en évidence le rôle des clubs féminins révolutionnaires, et les résistances auxquelles les femmes ont été confrontées dans leurs tentatives d’inclusion. Dans L’égalité en marche : le féminisme sous la Troisième République (1989)2, Florence Rochefort et Laurence Klejman étudient les mouvements féministes de la première vague, largement oubliés par l’historiographie française, rappelant l’importance de la question de la citoyenneté politique dans l’histoire des luttes féministes et les résistances tenaces auxquelles les militantes du suffrage se sont heurtées au nom de « l’égalité » ou de la « République ». Les recherches sur l’histoire politique réunies dans le cadre de l’ouvrage collectif Histoire des femmes en occident témoignent également de la vivacité des recherches .

De la « participation » des femmes à la « parité » : normes et expertises internationales

Les arènes dédiées aux droits des femmes dans les organisations internationales, en plein essor depuis la seconde moitié des années 1970, ont constitué un autre site de production de discours experts et de normes juridiques1 qui ont joué un rôle majeur dans la genèse de l’idée de parité. On peut considérer que ces élaborations ont constitué un stock d’opportunités politiques internationales2, c’est-à-dire un ensemble de ressources dont les militantes de la cause de la représentation politique des femmes ont pu se saisir pour surmonter les obstacles qu’elles rencontraient au niveau national : des rhétoriques pour contrer les résistances discursives, des outils juridiques pour surmonter les barrières légales, une nouvelle légitimité politique pour faire valoir leurs revendications.
L’ONU a joué un rôle précurseur en plaçant cette question sur l’agenda dès la conférence de Mexico en 1975. Influencées par les orientations des Nations Unies, les arènes féministes des institutions européennes ont, elles aussi, dans le courant des années 1980, intégré cette cause parmi leurs préoccupations. Même si la Commission européenne s’y rallie au début des années 1990, c’est le Conseil de l’Europe qui occupe une place privilégiée dans la genèse du « concept » de parité. C’est en effet à l’occasion du séminaire « Démocratie paritaire » organisé par le « comité Égalité » du Conseil de l’Europe en 1989 que les premières bases « théoriques » du slogan sont jetées.

Du radicalisme au réformisme : l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes

Le féminisme de la seconde vague, qui apparaît en France au tout début de la décennie 1970, est marqué, par rapport à la tradition du féminisme de la première vague qui connaît son apogée dans la première moitié du 20ème siècle, par le poids de ses franges radicales1. L mouvement français de la seconde vague est en effet né avec l’apparition publique, au cour  de l’année 1970, du MLF, dont les militantes sont pour la plupart issues de collectifs d’extrême gauche constitués dans le contexte de Mai 1968. Le combat pour la « libération des femmes » passe par une remise en cause radicale des institutions jugées indissociablement « patriarcales » et « bourgeoises ». Le mouvement fonctionne par assemblées générales, par petits groupes décentralisés, sans représentantes désignées. Dès l’apparition du MLF, la règle de la non-mixité s’impose, fonctionnant comme « métaphore »2 de l’autonomie du mouvement des femmes, affranchi de la tutelle organisationnelle et idéologique des organisations d’extrême gauche. Les répertoires d’action des groupes qui essaiment dans le sillage du MLF sont extra-parlementaires : manifestations, réunions publiques, grèves, occupations de locaux, pétitions, etc. Enfin, l’agenda de ces militantes consiste à construire une autre définition « du » politique, et non à réformer le système existant. La question de l’accès des femmes à la représentation politique se trouve donc rejetée à l’extérieur de la logique même des contestations féministes radicales de la seconde vague.

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Table des matières

Introduction générale
L’objet parité
Cadre analytique
Explications « par le haut » ou « par le bas » : les récits dominants de la genèse des
lois sur la parité
L’espace de la cause des femmes
Au nom des femmes et pour les femmes
Un espace intersectionnel
Mouvement, champ, espace
Des usages d’une catégorie analytique
Méthodologie et terrains de l’enquête
Plan
PREMIERE PARTIE – L’invention d’un slogan, l’émergence d’un mouvement 
Chapitre 1 – 1992 : l’irruption des mobilisations pour la parité
Introduction
I – Les élections régionales de 1992 : l’affirmation de l’identité féminine dans l’arène électorale
II – De Au pouvoir, citoyennes ! à la déclaration d’Athènes : La parité, nouveau point de repère et de ralliement
A – La diffusion d’un slogan : Au pouvoir, Citoyennes ! Liberté, Égalité, Parité
B – De la conférence d’Athènes au « mouvement » pour la parité
1) La déclaration d’Athènes : une résonance particulière
2) Des associations pour la « parité » dans le sillage de la conférence d’Athènes
Conclusion
Chapitre 2 – La genèse d’un slogan
Introduction
I – La cause de la représentation politique des femmes, à la marge du féminisme de
la seconde vague
A – Les organisations féminines traditionnelles : une longue tradition d’investissement dans le domaine des questions « civiques »
B – Essor et impasses du quota
II – L’acclimatation de la cause de la représentation politique des femmes dans le féminisme de la seconde vague (1978-1992)
A – Choisir : « Défendre la cause des femmes à l’Assemblée nationale »
B – « Un quota maximum de 50% d’hommes dans toutes les assemblées élues de la nation » : le « courant G » du Parti socialiste
C – Au croisement entre féminisme, politique « alternative » et mouvance écologiste : la parité comme pratique partisane
III – Théories, normes et expertises : des ressources pour la cause de la représentation politique des femmes
A – Les connaissances académiques, outils de dénonciation du scandale de l’exclusion des femmes en politique
B – De la « participation » des femmes à la « parité » : normes et expertises internationales
1) Favoriser l’accès des femmes à la « prise de décision » : les élaborations onusiennes et communautaires
2) L’invention de la « démocratie paritaire » au Conseil de l’Europe
Conclusion
Chapitre 3 – Converger vers la parité : carrières individuelles et logiques des espaces sociaux
I – Transfuges du Parti socialiste
A – Le cycle d’ouverture-fermeture des opportunités politiques pour les féministes du PS (1971-1992)
B – Du socialisme au féminisme autonome
1) Françoise Gaspard
2) Yvette Roudy
3) Régine Saint-Criq
II – Féministes de la seconde vague
A – Du radicalisme au réformisme : l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes
B – Du féminisme de la seconde vague à la parité
1) Gisèle Halimi : un engagement ancien pour la « cause des femmes à l’Assemblée nationale »
2) Monique Dental : du courant « lutte de classes » à la parité
3) Antoinette Fouque : du maoïsme « spontex » à la parité
III – Militantes d’associations féminines traditionnelles
A – L’affirmation de la cause de la représentation politique des femmes
B – Une insertion croissante dans les réseaux de l’espace de la cause des femmes
1) L’ACGF : du conservatisme religieux à la « promotion féminine »
2) L’UFCS : de l’engagement civique à la promotion des droits des femmes
Conclusion
DEUXIEME PARTIE – Luttes associatives, investissements intellectuels
Chapitre 4 – « Faire mouvement » autour d’une cause marginale : les mobilisations associatives pour la parité (1993-1997)
Introduction
I – La difficile constitution d’un « mouvement » pour la parité
A – Des mobilisations marginales
1) L’étroitesse des effectifs militants
2) Des militantes « respectables » à la marge du champ politique
B – Des luttes hétéroclites autour d’un slogan fluide
1) L’hétérogénéité des profils militants
2) La diversité des perceptions militantes
C – Pratiques protestataires
1) Une technologie organisationnelle pour faire mouvement : le « réseau » associatif
2) Les registres d’action d’un mouvement respectable : l’écrit et le colloque
II – Une tentative précoce de fédérer les luttes autour de la cause de la « loi » : le réseau Femmes pour la parité (1993)
A – Du « réseau » au groupe d’« individualités »
B – L’empreinte du féminisme de la seconde vague
1) Les signes de renaissance d’un « mouvement »
2) Rassemblements de rue
3) Une action symbolique dans l’arène médiatique : le Manifeste des 577
C – Les luttes sur le sens de la parité : l’éclatement du réseau Femmes pour la parité
III – Des mobilisations dispersées et personnalisées
A – L’association Parité de Régine Saint-Criq
B – La lettre Parité-Infos de Claude Servan-Schreiber
C – Choisir la cause des femmes de Gisèle Halimi
D – L’Assemblée des femmes d’Yvette Roudy
IV – Des « réseaux » d’associations féminines traditionnelles : Elles Aussi et Demain la parité
A – « Motiver les femmes » à l’échelon local : Elles Aussi
1) Les militantes du raisonnable
2) « Sensibiliser », « former », au plus près du « terrain » : la stratégie des petits pas
B – « Deux millions de femmes » pour une démocratie paritaire : Demain la parité
Conclusion
Chapitre 5 – L’investissement des savantes
Introduction
I – L’illégitimité intellectuelle d’un « concept »
A – Les théoriciennes légitimes du féminisme radical contre la parité
B – Des intellectuel-le-s républicain-e-s contre la parité
1) Les logiques sexuées de l’engagement contre la parité
2) Un socle intellectuel commun : la doxa républicaine
3) La parité : une menace pour l’égalité républicaine
II – Savantes et savoirs savants au service de la parité
A – Compagnes de route
1) Spécialisation académique et engagement militant
2) Les logiques extra-académiques de la notoriété intellectuelle
3) Les registres acceptables de la légitimation savante
B – Alliées providentielles
1) Un discours savant providentiel : la rhétorique de la « valence différentielle des sexes » de Françoise Héritier
Conclusion
TROISIEME PARTIE – Dynamiques de politisation et d’institutionnalisation
Chapitre 6 – La parité dans le champ politique : une acclimatation difficile (1993- 1997)
Introduction
I – Les percées d’une revendication marginale dans le champ politique (1992-1995)
A – Un champ politique globalement fermé aux femmes
1) Les femmes exclues de l’élite des partis politiques français
2) Les partis politiques français et la cause de la représentation politique des femmes
B – La liste « chabada-bada » de Michel Rocard aux élections européennes : une percée fragile de la parité au PS
C – Les relais marginaux de la parité à l’Assemblée nationale
D – À droite : le tabou du quota
E – Le tournant de l’année 1995 : la consolidation de la rhétorique de la parité
1) Les associations paritaires se mobilisent
2) Les petits candidats de gauche à l’avant-garde
3) La conversion des trois candidats de poids
II – Face à la parité : le gouvernement tergiverse, les partis de droite résistent, le Parti socialiste se convertit (1996-1997)
A – Le « Manifeste des dix »: une percée inédite de la parité
B – Le gouvernement d’Alain Juppé, les partis de droite et la parité : blocages et reports de la prise de décision (1995-1997)
1) L’Observatoire de la parité : une institutionnalisation fragile
2) La fermeture persistante des partis de droite à la parité et aux quotas
C – Le pari de la parité : au cœur de la nouvelle stratégie d’ascension politique du Parti socialiste (1996-1997)
1) La parité au cœur du projet de rénovation démocratique du PS
2) La parité : la réémergence d’un discours féministe respectable au PS
Conclusion
Chapitre 7 – La fabrique des lois dites « sur la parité » (1997-2000)
Introduction
Une nouvelle séquence dans la carrière de la parité
La formation d’une coalition paritaire
I – Inscrire la parité dans la Constitution : de l’annonce au projet (juin 1997 – juin 1998)
A – La révision constitutionnelle, solution convergente pour les militantes de la parité
B – La genèse du projet de loi
1) Une conjoncture favorable : la « course à la modernisation » des institutions entre les deux têtes de l’exécutif
2) Un compromis politique et institutionnel
II – L’examen du projet de loi constitutionnelle : un bras de fer politique
A – « Garantir » plutôt que « favoriser »
B – Faire céder le Sénat
1) Le veto du Sénat
2) Le regain des mobilisations paritaires : manifestations et pétitions
3) La pression médiatique
4) Le compromis final
III – Une lutte sur le degré de contrainte du dispositif paritaire : L’élaboration de la loi du 6 juin 2000
A – Le déplacement de l’épicentre des mobilisations
1) L’éclatement du réseau Femmes et Hommes pour la parité
2) De nouveaux relais institutionnels
B – Une chaîne de mobilisations pour durcir le texte
1) En amont du projet de loi : les mobilisations pour le « 50-50 »
2) L’Observatoire de la parité et les délégations parlementaires aux droits des femmes : porte-voix de la « parité réelle » dans l’arène parlementaire
3) Les députés durcissent le texte
4) Le compromis final
Conclusion
Conclusion générale
La carrière de la revendication de parité au prisme de l’espace de la cause des femmes
Les devenirs de la réforme paritaire
Les devenirs de l’espace de la cause des femmes
A..EXES
Annexe 1 – Liste des personnes interviewées
Annexe 2 – Questionnaire
Annexe 3 – Courant G du PS, motion « L’autre alternance » (1981)
Annexe 4 – Décision du Conseil constitutionnel, .°82-146DC, 18 novembre 1982 …. 504
Annexe 5 – Déclaration d’Athènes
Annexe 6 – Appel à la manifestation du 2 avril 1993
Annexe 7 – « Manifeste des 577 pour une démocratie paritaire »
Annexe 8 – Réseau Femmes et Hommes pour la parité
Annexe 9 – Procès-verbal d’installation de l’Observatoire de la parité (JO du 19 octobre 1995)
Annexe 10 – Loi du 6 juin 2000
Annexe 11 – Manifestation du 2 avril 1993
Annexe 12 – Manifestation du 8 mars 1994
Annexe 13 – Manifestation du 26 janvier 1999
BIBLIOGRAPHIE

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