LA VULNERABILITE DU TERRITOIRE, UN CONCEPT D’ETUDE DE PLUS EN PLUS IMPORTANT
L’inondation, phénomène naturel représentant les cycles terrestres de l’eau, est un élément fortement présent dans la création et la modification de nombreux paysages actuels. Ce phénomène, à la fois craint ou adulé par certaines populations, est cependant un élément que les mémoires peuvent oublier rapidement. En France, le risque d’inondation est très présent puisque c’est le risque naturel prépondérant, une commune sur deux y est exposée et en 2008, il a été estimé que 10% de la population française était exposée au risque d’inondation par cours d’eau . Ces inondations sont des sources de dégâts matériels et économiques des plus importants. En effet, les dégâts causés par les inondations représentent environ 80% du coût des dommages imputables aux risques naturels, soit en moyenne 250M d’€ par an. La moitié de cette somme relève des activités économiques. Dans le but d’agir contre les dégâts que ce phénomène peut causer, les constructions actuelles ont tout de même montré leurs limites. L’actualité récente démontre encore que l’inondation pose la question de la vulnérabilité d’un territoire. L’évaluation de la vulnérabilité des territoires est un enjeu de plus en plus important et indispensable pour les collectivités locales, mais également pour les institutions nationales. En effet, considérant les dégradations tant matérielles qu’économiques que les inondations peuvent avoir sur les territoires, il apparait vital pour les territoires de connaître leur degré de vulnérabilité afin de mieux anticiper et d’avoir une meilleure gestion en cas de crise causée par un aléa naturel. Il existe bien des documents réglementaires, comme les DICRIM (Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs) ou comme les Plans de Prévention des Risques d’Inondations (PPRI), qui sont des outils à la fois basiques et utiles pour se préparer à la gestion de crise. Mais bien que les PPRI soient obligatoires depuis 1995, seulement 37% des communes exposées à des crues disposaient d’un PPRI approuvé en 2011 . Il y a donc un réel manque de prise en considération du risque d’inondation de la part des communes et des intercommunalités françaises. On peut notamment citer le cas de l’agglomération nantaise qui, possédant l’ensemble de son territoire en zone inondable, ne possède pas de PPRI. L’évaluation de la vulnérabilité, bien que sous estimée, est un processus qui est de plus en plus d’actualité. En effet, de nombreuses études, comme présentées plus tard dans ce document, ont été réalisées à différentes échelles depuis ces dernières années. Ces études avaient pour but de définir ou de caractériser, selon différents aspects, la vulnérabilité d’un territoire face à des risques naturels ou technologiques. Afin d’effectuer de telles études, nous verrons que des critères sont alors définis et hiérarchisés par ordre d’importance par les commanditaires.
LES DIFFERENTS TERMES CLES DE L’ETUDE
Afin de bien comprendre les différents aspects de ce genre d’étude, il semble nécessaire de définir clairement les différents termes qui peuvent être utilisés. Ces définitions sont donc le résultat d’une analyse de différentes définitions issues de notre bibliographie ainsi que d’une reformulation personnelle.
L’aléa
«Dans le domaine de la gestion des risques, les phénomènes naturels sont appelés des aléas ». L’aléa d’inondation est décrit comme correspondant «au phénomène physique, découlant d’événements hydrométéorologique» . On appelle « aléas » des phénomènes naturels pouvant avoir une incidence négative sur notre environnement. Toutes les définitions insistent sur le fait que l’aléa est un évènement ayant pour origine un phénomène naturel.
Pour aller plus loin que les définitions, la caractérisation d’un aléa se réalise, dans la grande majorité des cas, à l’aide de quatre paramètres principaux :
– l’occurrence de la crue,
– la hauteur et la durée de submersion,
– la vitesse du courant,
– le volume de matière transporté.
Dans notre étude, nous ne travaillerons qu’avec l’extension spatiale de ces quatre paramètres. Cette notion d’aléa est importante dans le domaine de l’aménagement du territoire, car au-delà d’un territoire, ce sont les habitants, les structures et les activités économiques qui sont soumises aux aléas d’inondation.
Les enjeux
«La notion d’enjeux correspond à l’ensemble des personnes (enjeux humains), des biens (l’habitat, les entreprises, les équipements, les réseaux) et des activités économiques qui se trouvent ou se déroulent en zone inondable» . Les enjeux sont des personnes, des biens et des activités économiques qui peuvent être perturbés et/ou impactés en cas d’aléa. Dans ce contexte où les inondations touchent, que ce soit de manière directe ou indirecte, les habitants, les biens et les activités économiques, il semble essentiel de définir les enjeux susceptibles d’être affectés par le risque d’inondation. Et surtout, de cibler au mieux les enjeux pertinents afin de réduire au maximum leur vulnérabilité. Il existe de nombreuses études qui se sont déjà attachées à la définition des enjeux associés au risque d’inondation.
Les risques
Le risque d’inondation est «la combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.» .
La définition du risque, d’une manière très formelle, pourrait être présentée sous cette forme :
Risque = Aléa x Enjeu.
Cette « formule », que l’on retrouve systématiquement dans les définitions du risque montre bien qu’il «est donc la confrontation d’un aléa (phénomène naturel dangereux) et d’une zone géographique où existent des enjeux qui peuvent être humains, économiques ou environnementaux» .
Le risque se définit comme un croisement entre les enjeux situés sur un territoire et la vulnérabilité de ces enjeux.
La vulnérabilité
La vulnérabilité, si l’on considère la définition élaborée par la direction générale de la prévention des risques «exprime et mesure le niveau de conséquences prévisibles de l’aléa sur les enjeux. Elle caractérise la plus ou moins grande résistance d’un enjeu à un événement donné» . Il existe d’autres définitions, qui tendent à dire que la vulnérabilité «exprime le niveau d’effet prévisible d’un phénomène naturel sur les entités exposées.» Si l’on synthétise les différentes définitions que nous avons pu rencontrer, il ressort que la notion de vulnérabilité d’un territoire recouvre diverses acceptations, qui ont en commun de faire apparaitre une notion d’attaque par un élément extérieur et une notion de fragilité ou de résistance. Il est donc question de la sensibilité d’un territoire face à un aléa. Cette sensibilité se décline en termes de dommages aux personnes et aux biens et de perturbation de l’activité socioéconomique.
L’aide à la décision
«L’activité de celui qui, prenant appui sur des modèles clairement explicités mais non nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des éléments de réponse aux questions que se pose un intervenant dans un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et normalement à prescrire, ou simplement à favoriser, un comportement de nature à accroitre la cohérence entre l’évolution du processus d’une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels cet intervenant se trouve placé d’autre part». L’aide à la décision est un processus ayant pour objectif de justifier le choix d’une solution dans le cadre d’un problème donné.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. La vulnérabilité du territoire, un concept d’étude de plus en plus important
II. Les différents termes clés de l’étude
III. La délimitation du bassin d’étude
A. Le bassin de la Loire
B. L’agglomération d’Orléans
1. Chiffres clés
2. Le risque d’inondation sur l’agglomération orléanaise
PARTIE I : ETAT DE L’ART DE LA VULNERABILITE D’UN TERRITOIRE ET DE L’ANALYSE DECISIONNELLE
I. La vulnérabilité d’un territoire
A. Le territoire d’étude
B. Les critères d’analyse de la vulnérabilité
C. Les techniques de calcul de la vulnérabilité
II. L’aide à la décision
III. Résultat d’analyse et orientation de la recherche
A. Résultat de l’analyse
B. Orientation de recherche
C. Problématique
PARTIE II : DESCRIPTION ET EVALUATION DE L’ACCESSIBILITE D’UN TERRITOIRE
I. La description de l’accessibilité et de sa mesure
II. Le choix des déplacements domicile-travail
III. L’obtention et l’interprétation des résultats
A. La méthode envisageable et les critères choisis pour le calcul des flux
B. Le choix de la méthode de calcul
1. Première méthode : détermination de k par tâtonnement
2. Deuxième méthode : détermination de k par régression linéaire
C. Conclusion de la partie avant inondation
IV. L’estimation des flux pendant l’inondation
A. La distance entre communes
B. La population vivant au sein de l’inondation
C. Les emplois et bassins d’activités
V. Les flux pendant l’inondation
A. La technique de calcul
B. Analyse graphique des résultats
PARTIE III : LIMITES ET CONCLUSION DE NOTRE TRAVAIL
I. Les limites de notre travail
A. L’importance du réseau routier
B. L’estimation des populations et des emplois impactés par les aléas
C. La limitation du territoire d’étude
D. Les déplacements au sein d’une commune
E. Les effets sur les calculs
II. Conclusion
CONCLUSION
Bibliographie
Webographie
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