L’accessibilité au crédit

L’accessibilité au crédit

Un point récurrent dans la littérature concernant la relation entre la richesse immobilière et les véhicules financiers offerts par les banques à l’époque a également été soulevé dans le papier de Leonard (2010). Jusqu’au milieu des années 1980, convertir la valeur de sa maison en argent comptant n’était pas chose commune aux États-Unis. Les véhicules financiers n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui et l’appréciation de la valeur de la maison ne pouvait pas servir facilement pour financer sa consommation, même si on l’avait voulu. Maintenant, la grande disponibilité des prêts sur valeur domiciliaire a supprimé cet obstacle et une hausse de la valeur de sa demeure peut effectivement servir de garantie et servir de poids pour obtenir une marge de crédit supplémentaire.
Un texte de Crawford (2012), de la Banque du Canada fait également référence à ce phénomène. Des micro données sont utilisées pour évaluer les facteurs qui ont influencé le niveau de la dette des ménages au Canada depuis la fin des années 1990. Bien que le vieillissement de la population a eu un effet modérateur sur la croissance du crédit à la consommation des ménages, les résultats obtenus soutiennent que le niveau moyen de la dette a augmenté pour tous les groupes d’âge. Les facteurs en cause qui ont été soulevés sont les faibles taux d’intérêt, le prix élevé des maisons, ainsi que l’expansion des produits financiers disponibles. Tout ceci a contribué à la croissance du crédit, et donc, à l’augmentation du ratio d’endettement des ménages canadiens.

L’endettement des ménages

Mian et Sufi (2009) se sont intéressés à l’évolution de la dette des ménages américains depuis 1975 et ont porté une attention particulière à l’accroissement de celle-ci entre 2002 et 2007. En l’espace de 5 ans, la balance de la dette des ménages a doublé, comparativement à une hausse plus modérée observée du côté des entreprises. Encore une fois, l’accès plus facile aux marges de crédit hypothécaire est une explication amenée par les auteurs, considérant le fait que 65% des ménages américains étaient propriétaires avant l’ascension spectaculaire du prix des logements.
L’objectif de leur étude était d’estimer comment les propriétaires réagissent aux hausses des prix de l’immobilier et d’identifier quel groupe avait une réaction plus forte. Un échantillon s’élevant à 74 000 propriétaires américains leur permet d’amener que l’effet des prix de l’immobilier sur l’emprunt n’est pas uniforme à travers les agents observés. Les propriétaires ayant une grande propension à emprunter sur leurs cartes de crédit et possédant une faible cote de crédit représentaient ceux qui avaient le plus tendance à emprunter suite à l’accroissement de la valeur de leur propriété. Alors que ceux se trouvant au quartile supérieur de l’échantillon (propriétaires avec les meilleurs scores de crédit et utilisation plus faible du crédit disponible) ne dégageaient pas ce changement de comportement.
Pour continuer, Mian et Sufi (2009) s’intéressent également à l’utilisation des fonds empruntés sur le patrimoine immobilier. À l’aide de données sous forme de panel, ils concluent que suite à la hausse du prix de leur logement, les ménages ne sont pas incités à déménager dans une propriété d’une plus grande valeur, ni à investir dans l’immobilier, ni à financer l’achat d’actifs financiers, ni à rembourser des dettes provenant des cartes de crédit. Les auteurs suggèrent plutôt que les ménages utilisent ce nouvel emprunt pour apporter des améliorations à leur demeure ainsi que pour consommer davantage. Ces conclusions sont cohérentes avec celles amenées dans les travaux de Brady, Canner et Maki (2000). Ces derniers avaient soulevé que les fonds provenant d’une marge de crédit hypothécaire servaient à 40% pour effectuer des rénovations à la propriété et à 39% pour la consommation.
Un document de travail publié par la Banque du Canada, rédigé par Katya Kartashova et Ben Tomlin (2013) reprend l’idée exploitée par Mian et Sufi (2009) et met sous lumière la relation du prix des logements, de la consommation et du recours au crédit des ménages canadiens. À l’aide de données couvrant les années 1999 à 2007, les auteurs procèdent avec la méthode de régression quantile afin d’explorer la relation entre les prix des maisons par région et la dette totale des ménages. Les résultats obtenus les amènent à dire que les prix des maisons sont positivement associés à la dette des ménages tout au long de la distribution.
Un second résultat confirme également le même effet avec les dettes non hypothécaires pour les propriétaires de tous âges. La relation est cependant plus forte pour les personnes de 35 ans et plus. De plus, Kartashova et Tomlin (2013) remarquent que bien que l’évolution de la dette totale des ménages soit cohérente avec la théorie du cycle de vie développée par Ando et Modigliani (1963), ce n’est pas le cas pour la dette non hypothécaire. Le montant total de la dette suit effectivement la théorie évoquant que les jeunes ménages font l’acquisition d’une propriété et paient leur hypothèque à mesure qu’ils vieillissent, et du même coup, sont de moins en moins endettés plus le temps avance. Par contre, tel qu’on peut voir dans les graphiques suivants, l’évolution de la dette non hypothécaire ne suit pas un modèle aussi clair.
Source: «House prices, Consumption, and the Role of Non-Morgage Debt», p.14

Les données

Les données utilisées pour les fins de l’étude proviennent des différentes sources suivantes : Statistique Canada (CANSIM), la Banque du Canada, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le Conference Board du Canada, ainsi que la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ). Afin de bien identifier les divers effets des variables sur le taux d’endettement des ménages, les données ont d’abord été transformées de dollars courants en dollars constants de 2002 à l’aide de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cet indice permet de comparer la fluctuation d’un panier de biens et services fixe, afin de mesurer le pouvoir d’achat d’un consommateur à travers le temps. En ce qui concerne les taux d’intérêt, le même principe est appliqué pour transformer les données nominales en données réelles, mais cette fois-ci à l’aide du taux d’inflation. La période analysée est comprise entre 1981 à 2010 inclusivement, donc un total de 29 observations seront traitées dans l’étude. Malheureusement, l’ISQ a discontinué sa série sur l’endettement après 2010, ce qui explique la fin de notre période d’analyse.

Le revenu personnel disponible

Les données sur le revenu disponible des familles québécoises représentent l’indicateur de la richesse humaine. On observe une progression continue de celle-ci durant la période étudiée sur le graphique 1 présentée ci-dessous. Une hausse du revenu courant peut amener à anticiper une hausse du revenu futur et induire du même coup le même effet pour la consommation et le taux d’endettement.
Graphique 1: Revenu disponible réel des ménages québécois de 1981 à 2010

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Table des matières

Introduction
Revue de la littérature
Les effets d’une hausse ou d’une baisse de la richesse
L’accessibilité au crédit
L’endettement des ménages
Les données
Le modèle
La méthodologie
La relation de long terme
Stationnarité des variables
La relation de court terme
Richesse de revenu
Richesse financière
Richesse immobilière
Résultats et interprétations
Test de stationnarité Dickey-Fuller
Équation de long terme
Équation de court terme
Conclusion
Bibliographie
Annexe

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