L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE, UN PROBLEME REEL DANS LES QUARTIERS PERIPHERIQUES

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PRESENTATION DE LA VILLE DE MBOUR

La ville de Mbour est située dans la région de Thiès qui est comprise entre les latitudes 14°02’ et 15°27’ Nord et les longitudes 16°09’ et 17°12’ Ouest.
La ville est implantée sur une demi-cuvette fermée à l’ouest par l’océan atlantique. Elle a un relief relativement plat, ce qui favorise son expansion spatial avec les installations d’habitat. L’aspect général de la côte reflète une plage linéaire et des sables fins d’une largeur moyenne de 100 m. la beauté qu’offre la mer au site, la baignade, la navigation plaisante et la pêche sportive fait de Mbour une zone attractive. La température généralement élevé des masses d’eau tropical rendent favorable ces activités balnéaires.
La ville de Mbour a un climat tropical, caractérisé par une alternance d’une saison sèche de 9 mois environs et d’une saison des pluies de 3 mois. L’harmattan qui est un vent venant du nord chaud et sec souffle pendant la saison sèche. L’alizé maritime et le courant des canaris rafraichissent les températures et diminuent l’humidité de l’air. « Les vents de l’alizé maritime doux et frais encouragent beaucoup de migrant de l’intérieur du pays à venir s’installer dans la zone à la recherche des conditions climatiques favorables »16.
L’absence de relief élevé et de réseau hydrographique, le facteur climatique joue un rôle déterminant sur la flore locale.
La ville de Mbour est située à la limite des domaines sahélien et soudanien, avec une végétation composée de savanes arbustives et arborées. Les cailcédrats et les neems sont implantés le long des artères principales du centre ville. Ceci contribue à embellir la ville. Le paysage marqué par des grands arbres alignés sur les deux parties de la route rend la ville attrayante et attractive.

L’étude démographique

L’évolution de la population

La population de Mbour connait une croissance rapide et régulière. La ville a accueilli beaucoup de migrants venus de l’intérieur du pays à savoir Saint Louis, Thiès, Diourbel, Dakar etc. Lorsqu’elle était érigée en commune en 1926 Mbour comptait 1700 habitants ce chiffre est largement dépassé au fil des années. C’est cette population venu des autres localités qui ont augmenté l’effectif de Mbour. Les migrants sont venus dans le but de chercher un emploi en ville. Avec la sécheresse des années 1970 et la création de la SAPCO dans la Petite Cote en 1976 les gens ont préféré abandonné les activités agricoles au profit de la pêche et du tourisme. De 1926 jusqu’en 2002 le taux d’accroissement moyen annuel de la population de Mbour est de 6,2%, ce qui démontre de la constance du rythme d’évolution de la population (L.O.CASSE, 2010).
Le tableau ci-dessus montre l’évolution rapide de la population au fil des années. A chaque recensement on voie que la population augmente considérablement. De 1988 à 2013 la population de Mbour a presque triplé. Cette croissance est due à la migration mais aussi au croit naturel. La population masculine domine légèrement avec 117596 contre celle féminine qui est de115181 selon l’ANSD.
Le taux d’accroissement moyen annuel de la population de Mbour entre 2002 et2013 est de 2,87%. On constate que ce taux est à la baisse puisque entre 1926 et 1976 elle était de 6,35%, de 1976 à 1988 elle était à 6,28%, et entre 1988 à 2002 on avait un taux de 5,86%. Cette chute du taux d’accroissement moyen annuel de la population provient de plusieurs facteurs dont l’épuisement de l’assiette foncière de la ville, le prix élevé des terrains et l’attractivité des localités environnantes. Diass est devenu très convoité ces dernières années avec l’installation de l’Aéroport International Blaise Diagne, Diamniadio l’est aussi vu sa proximité à la localité de Diass.

Les migrations

D’après les informations recueillies lors de nos enquêtes on constate que la majeure partie de la population vivant dans les quartiers périphériques enquêtée n’est pas originaire de Mbour. 83,7% de cette population est issue d’autres localités et 16,3% sont natifs de Mbour. Les gens ont migré de partout vers Mbour. Ils sont venus de Thiès, de Dakar, de Fatick, de Saint Louis et de la Casamance …etc.
La proximité de Mbour à la capitale constitue un maillon très fort sur les migrations, ne pouvant pas avoir une maison à Dakar les gens vont le chercher à Mbour. D’autres par contre ont choisi la ville pour des raisons économiques vue qu’il y a beaucoup d’emplois qui s’offrent à eux. On a la pêche avec des eaux très poissonneuses et le grand quai de pêche ; le tourisme avec des équipements hôteliers qui répondent aux besoins de la clientèle alliant luxe, qualité de vie, belles plages, diversité de loisir et des découvertes intéressantes. L’artisanat, le transport, les entreprises et les services constituent également des leviers de développement qui offrent aux populations du travail. Il y a aussi ceux qui sont venus pour rejoindre leurs parents qui étaient déjà à Mbour en leur aident acquérir un terrain. Graph n°2 : Les origines des migrants

L’appartenance ethnique

On note une pluralité d’ethnies à Mbour. Les sérères, les toucouleurs, les mandingues, les maures et les lébous sont des premiers occupants et ils étaient installés dans les quartiers selon leurs appartenances ethniques. Avec sa dynamique urbaine, Mbour a accueilli de nouvelles ethnies telles que les diolas, les manjaks, les soninkés, les ballantes, les bassaris…et tant d’autres ethnies sans oublier les ressortissants de la sous régions et les européens.
D’après nos enquêtes 33% de la population enquêtée est wolof, les sérères s’en suivent avec 32%. Ces deux ethnies devancent les autres du fait que l’un des quartiers à savoir Terrou Mballing regroupe en majorité les populations venant de Mbour sérère, zone Sonatel qui sont à dominance sérères. Et pour l’autre quartier celui de Falokh on a ceux qui sont venu de Dakar, Diourbel et Thiès surtout. Les toucouleurs et les mandingues sont présent dans ces quartiers avec des taux respectifs de 16% et 10% de la population. Les diolas représentent un taux de 7% et les autres ethnies ont un taux de 2%. Cette diversité ethnique renforce la culture de Mbour.

La structure par sexe et par âge

La population de la ville de Mbour est presque équilibrée dans la répartition par sexe. Selon le rapport de l’ANSD de 2013 la population masculine est de 50,52% et celle féminine est de 49,48%. Cette répartition de la population n’est pas valable concernant les chefs de ménages. D’après nos enquêtes 94,4% des chefs de ménages sont des hommes et les femmes ne font que 5,1%. Ceci s’explique par le fait qu’au Sénégal les chefs de ménages sont généralement des hommes.
Les enquêtes menées montrent que les chefs de ménages des quartiers périphériques étudiés qui sont dans la fourchette de 40-50ans et 50-60 ans enregistrent les plus grand taux qui sont respectivement de 41% et 31%. Les chefs de ménages qui ont entre 30-40ans représentent 20% de la population. Les moins de 30 ans ont un taux de 2% et ceux de 60 ans et plus ont un taux de 6%. On peut donc remarquer que les chefs de ménage qui sont entre 30-60 ans représentent un taux global de 92%. Ceci montre que les chefs de ménages sont encore actifs car ils font parti de la population active.
D’après nos enquêtes ces chefs de ménages s’activent en général dans le secteur informel soit 84%. Les 13% sont des fonctionnaires et les 3% sont des retraités.
On peut constater que la population de Mbour est dominée par les jeunes comme partout au Sénégal. Au niveau des ménages ont voit que des jeunes couples. La jeunesse de sa population propulse son économie.

L’économie urbaine de Mbour

La commune de Mbour, située sur la frange maritime bénéficie d’atouts qui font de cet espace un lieu où l’économie est très dynamique. Les deux mamelles de cette économie que sont la pêche et le tourisme portent le développement de la ville. Au-delà ces activités, d’autres secteurs d’activités se développent, à savoir le commerce t l’artisanat de plus en plus offrant à la zone un rayonnement économique.

La pêche, une activité encore dynamique

L’influence de la Commune de Mbour sur l’espace régional voire national s’exerce surtout à travers l’importance de sa fonction halieutique. Mbour constitue un des centres de pêche les plus dynamiques au Sénégal. Il est le plus grand centre de pêche de la région de Thiès.
Selon les statistiques du centre de pêche de Mbour, les ¾ des pêcheurs de l’ensemble de la zone littorale sont concentrés à Mbour. Cette importance est particulièrement matérialisée par les flux migratoires de pêcheurs qu’enregistre la ville. Les lébous, les wolofs et les sérères sont les ethnies les plus représentées parmi les populations de pêcheurs. Le secteur de la pêche est très composite on a les pêcheurs, les mareyeurs, les porteurs de paniers, les revendeurs, les transformateurs, fabricateurs de pirogues, distributeurs de carburants, charretiers etc.
Les pêcheurs utilisent des pirogues motorisées. Mbour contribue au moins 30% de la production halieutique de la région de Thiès. D’après les statistiques du service de la pêche, près de 40% des mises à terre sont destinées à la commercialisation, 7 à 8% sont réservées à la consommation locale et le reste est destiné à l’industrie de transformation artisanale.
Les grands centres urbains (notamment Dakar, Thiès et Kaolack) absorbent la majorité des poissons. Une importante partie est exportée dans les pays étrangers surtout celui de l’Europe. La transformation artisanale constitue un autre aspect essentiel de la pêche. A cause de l’insuffisance des équipements frigorifiques, elle reste la principale technique de conservation des produits. Elle offre de nombreux emplois. Les acteurs de ce secteur de transformation sont en majorité féminins. Elles sont regroupées généralement en GIE. Elles exerçaient leur travail à la plage prés des aires débarquements. Elles pratiquaient le fumage et séchage du poisson. Ces activités de transformation cohabitées mal avec le tourisme d’où la délocalisation des transformateurs vers le site de débarquement de Mballing. Les produits transformés sont vendus dans la commune de Mbour et dans tout le pays mais la plus grandes partie est exportée vers les pays de la sous régions.
La pêche est un facteur clé dans l’économie de Mbour. Elle fait de celle-ci une ville très attractive. Elle n’est plus l’activité des familles pêcheurs mais également celle des investisseurs. La pêche contribue à la réduction du chômage puisqu’elle offre à plusieurs personnes un emploi. La population qui s’active autour de la pêche est issue en majorité de la migration qui était au début saisonnière mais devenue définitive au fil des années. L’installation définitive de cette population a créé un besoin de logement d’où la naissance de quartiers périphériques. Les pêcheurs avaient choisi les quartiers de Téfess et Golf pour être plus proche de la mer qui est leur lieu de travail. Mais la croissance de cette population de pêcheurs poussent les autres à trouver un toit loin de la mer vers les quartiers périphériques tels que : Liberté, Médine, Terrou mballing, Falokh…etc.

Le tourisme, un élément moteur de l’urbanisation

La petite côte sénégalaise classée zone prioritaire à vocation touristique, grâce à ses puissants atouts balnéaires, cristallise la politique de développement touristique. En effet, en 1975, fut créée la Société d’Aménagement de la Petite Côte sénégalaise (SAPCO), chargée de l’aménagement touristique du littoral.
La fonction touristique de la Commune de Mbour est liée, moins à l’installation sur le territoire communal de réceptifs touristiques de grande envergure, qu’à différents services qu’elle offre aux stations touristiques : services administratifs, commerciaux, résidence pour le personnel hôtelier. Par ses effets d’entraînements et l’apport de multiples activités qu’il engendre, le tourisme permet la diversification économique de la pêche, l’agriculture, grâce à la demande hôtelière.
L’activité touristique des environs de Mbour favorise son développement anarchique ces dernières années. La toute proche station de Saly mais également Nianing et Somone ont permis de fournir un emploi direct ou indirect à un très grand nombre de mbourois. Hormis les emplois hôteliers et para hôteliers, il existe les emplois indirect créés par des secteurs qui fournissent des biens et services nécessaire aux fonctionnements du tourisme : le transport, l’artisanat, la pêche, l’industrie alimentaire, le commerce, l’immobilier. L’urbanisation galopante de Mbour démontre une prospérité que peu de villes sénégalaises peuvent exhiber. Les migrants qui travaillent dans ce secteur du tourisme son originaire de Dakar, Thiès, Fatick, Kaolack etc. Ils étaient saisonniers au début mais certains parmi eux ont fini par élire domicile à Mbour. En s’installant à Mbour la demande en logement augmente d’où un étalement de l’habitat vers la périphérie avec la naissance de nouveaux quartiers ou de nouveaux lotissements.
Sur la côte, une plage sableuse est disponible depuis le marché aux poissons jusqu’à la Somone à une quinzaine de kilomètre au nord. Mbour en elle-même n’est cependant pour le tourisme qu’un réservoir de main d’œuvre et un dortoir pour ces derniers. Peu d’hôtels, de campements et d’auberges sont implantés directement dans la ville telle que l’hôtel Bounty, l’hôtel Safari, l’hôtel Coco Beach, l’hôtel Mbaila, le campement Ndaali, le campement le Soleil sans oublier le Relais 82 qui est le premier hôtel implanté dans la ville de Mbour. Ces hôtels et campements sont souvent localisés dans les quartiers de Grand Mbour et Zone Résidentielle. Certains touristes ont tendance aujourd’hui à construire des villas dans ces quartiers que d’aller loger dans les hôtels. Ce phénomène prend de l’ampleur ces dernières années et impacte sur le tourisme. Les hôtels perdent leur clientèle et les résidences secondaires ou villas grands standings prennent de l’ampleur dans la zone. Les touristes européens ont mesuré les avantages de construire sa propre maison. Ils se résument à investir dans l’immobilier et à louer leur résidence pendant leur absence, ce qui est rentable pour la production.
Il convient d’ajouter, qu’en raison de son sous-équipement, Mbour ne participe à l’approvisionnement des établissements hôteliers que dans une proportion assez faible : absence de grandes surfaces commerciales, d’abattoirs modernes, de chaîne de froid pour la conservation des fruits et légumes …etc.
Néanmoins la ville de Mbour profite bien du tourisme. Ce tourisme fait partie des facteurs propulsant du monde à la ville. Ce qui va créer un besoin en espace d’épanouissement, d’un cadre de vie adéquat pour le développement de leur vie familiale. Le besoin de la population se traduit par l’étalement vers la périphérie avec la naissance de nouveaux lotissements.

Le commerce, un secteur en développement

Le dynamisme de l’espace urbain est aussi lié aux activités commerciales. Grandes boutiques, magasins de tissus, de pièces détachées, des produits alimentaires, petites boutiques, épiceries se partagent l’activité commerciale. Il se développe aussi le commerce de fruits et légumes monopolisé par les femmes ; celui des objets d’art est l’apanage des hommes.
Mbour est aujourd’hui un marché permanent de produit de toutes sortes destinés surtout à alimenter le secteur du tourisme. Au niveau du quartier Escale se trouve le marché central de Mbour. Il est le plus ancien des marchés et le plus important de la commune. Il se trouve à proximité du quai de pêche. Au marché central s’exerce divers activités commerciales. On trouve des vendeurs en gros, demi-gros et détaille. Il est la plus prisé par les marchands.
Le commerce des produits agricoles est dominé par les céréales locales, les fruits et les légumes. Les légumes viennent principalement des zones de production horticole de Mboro, du Gandiolais, de Potou ainsi que de l’arrière-pays de Mbour. Les céréales sont achetées dans les marchés hebdomadaires de la région de Kaolack, Fatick, Tambacounda, Kolda, et Podor.
Les produits halieutiques sont vendus dans la ville dans les régions de Dakar, Thiès et aussi dans les autres régions. Les poissons frais sont aussi exportés vers l’Europe, l’Asie et les poissons fumés ou séchés sont expédiés vers les pays d’Afrique.
Les produits manufacturiers, électroménagers et informatiques : au début les commerçants s’approvisionnés en majorité à Dakar, mais maintenant certains produits sont importés de l’extérieur. Avec les conteneurs venant de l’extérieur divers produits sont importés. Les boutiques de « petit bazar » gagne du terrain. On constate que la vente de la friperie prend de l’ampleur aussi à Mbour. Le marché central est envahi par des vendeurs de friperies avec leur « pousse-pousse ». Quant aux produits alimentaires ils représentent la plus grande partie des ventes. L’approvisionnement de la ville de Mbour en ces produits vient de la capitale d’où provient la plus grande quantité de marchandises.
Le marché central assure la distribution des produits au niveau des autres marchés des quartiers. Ces marchés sont créés dans le but de désengorger le marché central et de servir les quartiers périphériques. Néanmoins ils demandent à être équipés. Les plus connus sont le marché « Nietty mbar », le marché de « Diamaguéne » et le marché « Nguélaw ».
Au niveau du quartier château d’eau nord tout au long de route national des magasins de pièces détachés, des restaurants, des supers marchés, des quincailleries, des boutiques d’habillement, des magasins de meubles y sont implantés
Le commerce est très dynamique à Mbour. Il a une force d’attraction sur les populations des environs. Les vendeurs qui s’y activent son originaire pour la plupart d’autres régions. Mais ils finissent par domicilier à Mbour, causant un impact spatial sur la ville avec le besoin en logement. On assiste dés lors à un étalement vers la périphérie avec la création de nouveaux quartiers.

L’artisanat et le transport

L’artisanat est un secteur qui se développe bien à Mbour. Il regroupe des milliers de personnes. Ils sont dans des domaines variés on a : les maçons, les charpentiers, les bijoutiers, les cordonniers, les sculpteurs, les dépanneurs de tous genres etc. Ils sont le plus souvent installés au centre ville. La plupart de ces gens relèvent du secteur informel. Avec le tourisme, l’artisanat connait une évolution spectaculaire. Les touristes aiment les objets d’arts, ils aiment les choses qui sont travaillées à la main. Ils valorisent l’œuvrent des artisans. Ils achètent les œuvres d’art pour garder un souvenir du Sénégal.
La majeure partie de ces artisans ne sont pas originaire de Mbour. Ils viennent des villages environnant ou des autres régions.
Le transport à Mbour est très dynamique. Vue sa position géographique, Mbour joue un rôle de carrefour entre les autres villes ce qui fait qu’elle a une mobilité urbaine dense.
La nouvelle gare routière de Mbour est située au quartier Diamaguéne prés de la route national n°1. Elle joue un rôle capital dans l’éclatement du transport en direction des autres localités et à la redynamisation du transport. Les transporteurs qui s’y trouvent, assurent le transport des passagers en majorité. Ils font la liaison routière de Mbour vers Dakar, Thiès, Kaolack, Joal, Touba, Fatick et même Banjul très tôt le matin. On remarque quatre types de voitures qui assurent le transport des passagers vers ces localités, il y a : les taxis sept places, les minicars, les cars et les bus.
Les taxis calandos sont stationnés aussi à la gare routière. Ils permettent le transport des passagers arrivants à Mbour vers leur destination. Ils sont les moyens de transport les plus prisés dans la ville de Mbour. Les taxis calandos assurent le transport urbain, leurs tarifs varient entre 100 et 200f CFA selon la distance du trajet. Ils desservent dans tous les quartiers de Mbour. Presque dans chaque quartier il y’a un garage calandos. C’est pour facilité les déplacements de population.
Il y a les transports hippomobiles qui concurrencent les taxis calandos. Ils sont les premiers à desservirent dans les quartiers périphériques. Leur tarif n’est pas cher il est fixé à 50f CFA le trajet. Les transports hippomobiles circulent partout dans Mbour et même jusqu’à Saly Niakh-niakhal. Suite à leur nombre qui augmentent au fil des années ils deviennent une source de problème de mobilité avec l’encombrement, la destruction des infrastructures routières.
Les cars urbains assurent aussi le transport de la population du centre ville vers les quartiers de la périphérie leur tarif vari entre 50 et 100f CFA.
L’augmentation du parc automobile explique les embouteillages notés ces dernières années au niveau de Mbour à cela on peut ajouter la croissance démographique élevée.
Mbour, de par son dynamisme économique, présente des atouts qui font de la ville un espace de forte production et de consommation. Les populations arrivent à trouver du travail et ce qui contribue de manière significative au développement local. Toutefois, des politiques de redressement et de consolidation des acquis doivent être apportées afin booster l’économie locale et donner à la ville un rayonnement national.

LE PROCESSUS DE L’OCCUPATION SPATIALE

L’urbanisation de la commune de Mbour est un phénomène spatial qui date de l’époque coloniale. Durant les années, des groupes de migrants se sont succédés pour s’installer dans la zone à la recherche d’un meilleur cadre de vie. Des étapes importantes dont la sécheresse des années 70, la création de la SAPCO en 1975 et la responsabilisation des collectivités locales en 1996, à travers la loi transfert de compétences, ont marqué le processus d’urbanisation de la ville de Mbour.

Avant la période coloniale

Mbour était un modeste village avant la colonisation. Il était peuplé en majorité de sérères, de socés et de lébous. Ces peuples sont venus à Mbour pour trouver la paix et la sécurité fuyant les guerres intestines et l’insécurité qui y régnait. Ils trouvèrent des neufs propices à l’agriculture en plus des eaux poissonneuses de la cote mbouroise ce qui permet d’exploiter des activités économiques.
Les sérères à leur arrivée, vers 1700, s’installèrent à plusieurs endroits dont les principaux furent Thioudiam, quartier actuel de Mbour sérère 1, Ndédéle actuel emplacement de la préfecture et Nénef ancien camp de repos devenu plus tard le centre touristique de la Petite Côte et aujourd’hui l’hôtel Coco Beach.
Les socés à leur arrivée s’intègrent à la communauté sérère qui leur offrit des terres, en se (Tripano). Ensuite ils progressèrent vers l’intérieur et s’installèrent à l’espace qui abrite aujourd’hui la pharmacie le Soleil. Les lébous du Cap vert qui venaient pêché pendant la sèche seulement finirent par se fixer à Gandiane, un site comprenant une partie de l’actuel quartier de Téfess.
Les toucouleurs venus de la vallée du fleuve Sénégal, s’installèrent dans différentes parties certains parmi les sérères et d’autres avec les socés.
Les wolofs venus de Dakar, Saint Louis, Rufisque vinrent s’installer à Mbour.
A cette époque l’espace était faiblement occupé. Mais avec l’arrivé de l’administration coloniale en 1922 la structuration de l’espace va changer.

La période de 1922 à 1945

C’est durant cette période que Mbour fut érigé en commune en 1926 par l’administration coloniale. La période est marquée par des opérations de déguerpissement consécutives à la présence coloniale et qui vont bouleverser profondément la structure urbaine de Mbour. C’est ainsi qu’une partie des Sérères déguerpis vont fonder l’actuel quartier Mbour-sérère II, situé 2 km plus à l’Est du site originel. Il en est de même de la création des quartiers Thiocé-ouest et Santessou, respectivement en 1922 et 1936, suite au déplacement des Socés de l’Escale. Cette période a également vu la fondation des quartiers Mbour Toucouleur et Tefess par les populations toucouleurs et lébous attirées par les potentialités économiques de la ville naissante.

La période de 1945 à 1976

Les installations se sont poursuivies et le tissu urbain est devenu plus dense. C’est également pendant cette période que la ville a connu une extension rapide et aréolaire à partir du noyau originel formé autour de l’Escale. Cette période a enregistré la création des quartiers Darou Salam et Mbour maure vers l’Est de la ville. L’expansion de Mbour en fonction du temps a connu une évolution remarquable.

La période de 1976 à nos jours

Cette période de 1976 à nos jours est marquée par une poursuite de l’extension aréolaire. La présence de l’océan limite toute possibilité d’extension vers la frange maritime. De ce fait, les quartiers centraux et péricentraux comme Thiocé ouest, Thiocé est, Onze novembre et Téfess ont connu une forte croissance spatiale. C’est dans ce contexte que sont nés les sous quartiers Diamaguene 1 et 2 au nord est, Château d’eau nord et Château sud au nord ouest, qui constituent des prolongements respectifs de ces différents quartiers.
En 1995, on assiste à la restructuration des quartiers de Santhie et Médine Extension. En 1996 il y a eu un nouveau lotissement celui de Liberté 1 et en 1999 on a eu le lotissement de Liberté 2. Les quartiers irréguliers vont subir une restructuration c’est le cas du quartier Zone Sonatel en 1998, des quartiers de Oncad, zone Lycée Technique et zone de la gare routière en 1999. Le quartier de Gouye Mourides est restructuré en 2006.
Contrairement à ces quartiers restructurés, Grand Mbour et Médine, proches de Saly, au nord ouest furent des quartiers planifiés car réservés depuis 1977 à recevoir les vagues d’immigration, tout comme la zone résidentielle, bordant la mer.
En 2006, le lotissement de la zone Sonatel extension est réalisé dans la partie sud est, de même que le lotissement de Oncad Extension et en 2007 celui de Terrou Mballing a eu lieu. En 2009 le lotissement Falokh s’est opéré. Ceci grâce à l’intercommunalité qui a permis à la Commune de Mbour de bénéficier des hectares cédés par la Communauté de Malicounda.
La superficie de la Commune de Mbour a connu une évolution exponentielle pendant cette période de 522,9 hectares en 1978, elle est passée à 845,5 hectares en 1989, puis à 1725 hectares en 1999 et enfin à 1812 hectares en 2010.

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Table des matières

OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
ANALYSE CONCEPTUELLE
METHODOLOGIE
La revue documentaire
Le travail de terrain
Les enquêtes qualitatives
Les enquêtes quantitatives
L’échantillonnage
Le traitement de données
Les données alphanumériques
Les données cartographiques
Les difficultés rencontrées
PREMIERE PARTIE : ETUDE GEOGRAPHIQUE DE LE VILLE DE MBOUR
CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DE LA VILLE DE MBOUR
1.2.L’étude démographique
1.2.1. L’évolution de la population
1.2.2. Les migrations
1.2.3. L’appartenance ethnique
1.2.4. La structure par sexe et par âge
2.1. L’économie urbaine à Mbour
2.1.1. La pêche, une activité encore dynamique
2.1.3. Le commerce, un secteur en développement
2.1.4. L’artisanat et le transport
CHAPITRE II : LE PROCESSUS DE L’OCCUPATION SPATIALE
3.5.Avant la période coloniale
3.6.La période de 1922 à 1945
3.7.La période de 1945 à 1976
3.8. La période de 1976 à nos jours
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU CADRE BATI DANS L’ESPACE URBAIN DE MBOUR
CHAPITRE III : LES MECANISMES DE L’ACQUISITION FONCIER
4.1. Les modes d’acquisition de terrain
4.2. La taille des parcelles
4.3.La nature juridique des parcelles
CHAPITRE IV : LA MORPHOLOGIE DE L’HABITAT
5.1. La typologie du bâti
5.2. Le statut résidentiel
5.3. Le niveau d’élévation du bâti
5.4. La fréquence des pièces dans les maisons
TROISIEME PARTIE : L’IMPACT DE L’ETALEMENT URBAIN A MBOUR
CHAPITRE V : L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE, UN PROBLEME REEL DANS LES QUARTIERS PERIPHERIQUES
6.1.Les problèmes d’accès aux équipements sociaux de base
6.2. Un faible niveau d’accès à l’eau potable
6.3.Les modes d’éclairage utilisés
6.4. Les problèmes de transports
6.5. Les problèmes d’infrastructures
6.6La sécurité
CHAPITRE VI : LES IMPACTS LIES A L’ENVIRONNEMENT URBAIN
7.1. Les problèmes d’assainissement
7.3. Epuisement des réserves foncières
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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