Laboratoire national de contrôle des médicaments

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Diagnostic biologique

Le diagnostic biologique repose sur :
– l’isolement du virus et son identification et/ou la mise en évidence d’antigènes viraux à partir du sang d’un malade ou d’un prélèvement d’autopsie, en se rappelant que la virémie est précoce et de courte durée, et que la fragilité du virus impose le transport des échantillons dans la glace ;
– la mise en évidence de l’apparition, puis de l’augmentation des anticorps spécifiques dans le sérum du malade au cours de la maladie ; ils apparaissent à la fin de la première semaine de la maladie et certains persistent plusieurs années ;
– la recherche de lésions histologiques pathognomoniques de la fièvre jaune sur un fragment de foie prélevé sur le cadavre (la biopsie hépatique est rigoureusement contre-indiquée chez le sujet vivant, en raison d’un risque hémorragique) ;
– la mise en évidence du virus par des techniques de biologie moléculaire [5].

VACCINS CONTRE LA FIÈVRE JAUNE

Vaccin neurotropique français

Il a été créé en 1930, mais a été à l’origine d’encéphalites post vaccinale qui ont conduites à l’interdiction du vaccin et sa fabrication fut arrêtée en 1980.

Vaccin 17D

Le vaccin 17D a été mis au point depuis 1930 à partir d’embryons d’oeufs de poulets.
Il est composé de 2 souches 17DD et 17D-204 et se présente sous forme lyophilisée.
La température de conservation est de +2°C à +8°C, mais comme tous les vaccins lyophilisés la congélation n’est pas interdite.
 Administration
Il est administré à l’âge de 9 mois en même temps que le vaccin contre la rougeole par voie sous-cutanée à une dose de 0,5ml.
Le vaccin est exigible aux frontières pour empêcher la propagation des maladies.
 Effets secondaires
Les effets secondaires sont généralement bénins à titre de céphalées, myalgies, fièvre modérée, rougeur, douleur au point d’injection.
Il peut exister trois types de MAPI graves, mais rares qui sont la réaction d’hypersensibilité sévère (choc anaphylactique), les maladies neurologiques associées à la vaccination surtout chez les nourrissons et les maladies viscérales associées à la vaccination (18 cas ont été rapportés depuis 1996 pour 180 millions de doses globalement.
 Contre-indications
Le vaccin amaril est contre indiqué en cas de déficit immunitaire congénital ou acquis, pendant la grossesse.
Les enfants de moins de 9 mois également sont contre indiqués pour ce vaccin.

Développement de nouveaux vaccins

De nouveaux vaccins ont été développés contre les autres infections à Flavivirus c’est le cas de ChimerivaxTM qui est indiqué contre la fièvre jaune et la dengue et qui est en cours de développement et dont essais cliniques sont en phase I [6].

CONTRÔLE DE QUALITÉ

Le contrôle de qualité est une activité dont la mission est essentiellement d’accepter ou de refuser pour l’usage prévu l’objet que l’on vient de produire, c’est-à-dire contrôler que la production, est conforme aux normes du produit.
Le contrôle se préoccupe du présent : un objet, un lot a été produit et on doit vérifier qu’il est conforme aux normes, que le dossier de fabrication et les contrôles sont complets et satisfaisants. Ces contrôles sont réalisés en respectant les normes de la qualité, qu’il s’agisse des normes de qualité spécifiques des activités de l’unité (procédures et instructions opératoires, formulaires, rapports, protocoles analytiques et d’enregistrement qui attestent de l’exécution des activités et mémorisent les résultats obtenus) ou normes scientifiques (Pharmacopée européenne, United States Pharmacopeia (USP), British Pharmacopeia (BP)…), afin d’apporter la preuve de la qualité de ses prestations donc de la validité et de la fiabilité de ses résultats d’analyse pour être crédible au niveau international.

LABORATOIRE NATIONAL DE CONTROLE DES MEDICAMENTS

Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM) est un établissement public de l’état créé dans l’organigramme de fin de décembre 1994, mais sa naissance effective date d’avril 1996 à la nomination d’un directeur.
Le laboratoire est chargé du contrôle technique des médicaments et travaille en collaboration avec la Direction de la pharmacie et des Médicaments.
La fonction principale du LNCM, telle que définie par le décret N° 2-72273 du 1er rebia II 1394 (24 avril 1974), est d’effectuer les analyses et essais que nécessite le contrôle des médicaments, des spécialités pharmaceutiques et objets de pansement et de tout autre article destiné à l’usage de la médecine humaine et vétérinaire, ainsi que des produits parapharmaceutiques.
La division du LNCM est composée de l’unité de physico-chimie, unité de vaccins et microbiologie, unité logistique et de l’unité d’assurance qualité [7, 8,9].

Processus de contrôle : [10, 11,12]

L’objectif du LNCM est de contrôler les échantillons des vaccins, tout en justifiant le cheminement analytique du processus (choix des méthodes d’essais, choix du matériel scientifique et du personnel…) afin de démontrer que les actions mises en oeuvre et les décisions prises sont totalement maîtrisées et qu’elles répondent aux exigences de la qualité.
L’analyse du processus de contrôle des vaccins a mis en évidence un cheminement logique en 6 étapes principales, schématisé par un logigramme et accompagné d’explications générales se rapportant à chaque étape.

Sélection des méthodes d’essais

L’unité des vaccins choisit des méthodes préexistantes publiées, et dans la mesure du possible, validé sur le produit fini, à partir des documents suivants :
• Les dossiers d’AMM du vaccin concerné ;
• La pharmacopée européenne ;
• Les recommandations de l’OMS (les séries de Rapport technique de l’OMS).
En général, ces méthodes d’essais doivent être validées ou leur validation doit être prouvée par l’utilisation (entre autres) de produits de référence aux caractéristiques connues.

Définition des moyens techniques et humains

L’unité est constituée d’un personnel d’encadrement composé du responsable du bureau vaccins, qui propose ses conclusions sur les essais réalisés, de responsables d’essais qui pilotent les essais et assurent les décisions à prendre au cours du processus, d’un personnel technique expérimenté et qualifié pour mener la réalisation des essais.
Toute personne exerçant des fonctions au sein du LNCM est soumise aux dispositions concernant le secret et la discrétion professionnels.
Le matériel est dans la mesure du possible identique à celui spécifié dans la méthode d’essai. Au niveau du matériel déjà disponible à l’unité, le responsable des essais vérifie son bon état de fonctionnement et son aptitude pour l’emploi qui lui est destiné.

Préparation des essais

L’analyste prépare le matériel (installation et mise en route de l’appareillage d’analyse et de mesure), les réactifs et échantillons (préparation des milieux de culture, des dilutions…) en vue de la réalisation des essais.
L’utilisation et le fonctionnement de l’équipement de mesure et d’analyse sont spécifiés dans des procédures et instructions opératoires, ces documents qualité sont rangés dans des classeurs placés à proximité de chaque poste de travail.

Réalisation des essais

Les essais sont réalisés selon les méthodes préconisées et toutes les données brutes qui s’y rapportent aux essais sont conservées au fur et à mesure par l’opérateur, qui les inclura dans son rapport d’analyses final.
Toutes les données brutes recueillies au cours des essais sont datées et visées par l’agent technique opérateur des essais.

Rédaction du rapport d’analyses et validation des résultats d’essais

L’opérateur des essais rédige le rapport récapitulatif de la totalité des essais réalisés sur l’échantillon, il y inclut tous les documents permettant d’effectuer la traçabilité de chaque essai (données brutes, formules de calculs, document de travail support écrit des méthodes d’essais employées).
La validation des résultats d’essais consiste à confirmer par examen et apport de preuves tangibles que les résultats obtenus satisfont aux critères de qualité de l’unité et aux référentiels en vigueur. Les résultats non conformes sont toujours vérifiés et les décisions prises sont documentées.

Émission du rapport d’analyses

Le rapport d’essai (RE) rédigé par l’opérateur des essais et incluant tous les documents attestant de la réalisation des essais, sont transmis pour correction au responsable des essais. Celui-ci rédige ses conclusions et établit un certificat de libération du lot.

La nature des contrôles : identité, activité, sécurité [13, 14,15]

Les contrôles pratiqués sont adaptés à la nature du vaccin considéré et sont en fonction des ressources disponibles en matière d’essai au laboratoire. Les principaux caractères systématiquement vérifiés sont :

Identité

Un principe actif biologique diffère des principes actifs issus de la chimie par une plus grande masse moléculaire et une structure globale plus complexe. Il s’agit souvent de mélanges de plusieurs espèces moléculaires, pas toujours bien identifiées. Dans la plupart des cas, les essais d’activité font office d’identité.

Activité/stabilité

Le contrôle d’activité d’un vaccin est le reflet de son pouvoir immunogène qui, en toute rigueur, ne pourrait être vérifié que par une inoculation d’épreuve de l’agent pathogène chez des sujets vaccinés. Les contrôles d’activité peuvent mettre en oeuvre des essais in vitro pour les vaccins viraux vivants ou des mesures de charge antigénique pour les vaccins inactivés, mais également des essais in vivo de vérification du pouvoir protecteur ou immunogène sur l’animal pour les vaccins viraux et bactériens.
Les vaccins vivants atténués étant souvent thermolabiles, on doit également s’assurer qu’ils ne perdent pas leur efficacité pendant le stockage, en mesurant la perte d’activité en conditions de dégradation accélérée (essai de stabilité).

Sécurité

La sécurité des vaccins est garantie par des contrôles de pureté du principe actif au regard de contaminants microbiens (bactéries, champignons, levures, virus…), prions, protéines et ADN cellulaire. Des essais de stérilité bactérienne et fongique (pharmacopée européenne 2.6.1., Addendum 2000), de recherche des agents viraux étrangers (pharmacopée européenne 2.6.16., Addendum 2000), dosages des endotoxines bactériennes (pharmacopée européenne 2.6.14., Addendum 2000) et des substances pyrogènes (pharmacopée européenne 2.6.8., 1997) sont entrepris systématiquement.
Pour les vaccins inactivés, on ne doit déceler aucune particule résiduelle infectieuse ou toxique pour l’homme.
Comme pour tous les autres médicaments, les vaccins peuvent être soumis à des essais pharmaco techniques caractéristiques de la forme pharmaceutique, l’étude des excipients et des conservateurs, la recherche d’impuretés, de substances apparentées ou de produits de dégradation. Ainsi, des contrôles physico-chimiques sont pratiqués, soit en routine, soit par sondage, et donnant des informations sur les caractéristiques particulières d’une protéine pour certains vaccins. Il peut s’agir aussi de la détermination de l’osmolarité du produit, du pH, de l’humidité résiduelle dans le cas des produits lyophilisés ou de la recherche de molécules comme le conservateur, l’agent d’inactivation, l’aluminium dans les vaccins adsorbés.

CONTRÔLE ANALYTIQUE DU VACCIN AMARIL

Le contrôle analytique du vaccin amaril au Laboratoire national de contrôle des médicaments repose sur la détermination de l’activité et stabilité du vaccin puis sur la recherche des endotoxines bactériennes.

CONCLUSION

La fièvre jaune est une maladie très grave et fréquente. Elle reste la première cause de mortalité chez l’homme surtout dans les pays en développement.
Résoudre ce problème constitue tout l’enjeu de la vaccinologie qui constitue la science des vaccins avec une démarche transversale et réaliste.
Elle concerne donc le laboratoire de recherche (divers domaines de la biologie, l’informatique), l’industrie pharmaceutique (production, contrôle et coût), mais aussi la politique (volontés nationales et internationales) et le droit (législatif et exécutif).
La vaccination par des vaccins de bonne qualité reste donc l’arme prophylactique majeure.
En effet, assurer la qualité, l’innocuité et l’efficacité d’un vaccin est en priorité de la responsabilité du fabricant, mais c’est à l’autorité nationale de contrôle qu’il incombe d’établir les procédures destinées à garantir que les produits sont conformes aux normes établies. L’autorité nationale de contrôle procède, de manière indépendante, à une expertise technique du lot de vaccin et à l’examen.
Les contrôles de qualité effectués par le LNCM concernaient essentiellement la vérification de l’identité, l’évaluation de l’activité du principe actif ainsi que la sécurité microbiologique du produit qui ont été tous conformes aux spécifications établies.
Ainsi le vaccin amaril 17D de l’IPD est un très bon vaccin avec une très bonne activité/stabilité et une très bonne sécurité microbiologique et peut être utilisé pour la prévention de la fièvre jaune.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I.GENERALITES
A.Historique
B.Rappels
1. Rappel clinique
2. Diagnostic biologique
C.Vaccins contre la fièvre jaune
1. Vaccin neurotropique français
2. Vaccin 17D
3. Développement de nouveaux vaccins
II.CONTRÔLE DE QUALITÉ
A. Laboratoire national de contrôle des médicaments
B. Processus de contrôle
1. Sélection des méthodes d’essais
2. Définition des moyens techniques et humains
3. Préparation des essais
4. Réalisation des essais
5. Rédaction du rapport d’essai et validation des résultats d’essais
6. Émission du rapport d’essai
C. La nature des contrôles : identité, activité, sécurité
1. Identité
2. Activité/stabilité
3. Sécurité
D. Contrôle analytique du vaccin amaril
DEUXIÈME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.CADRE D’ÉTUDE
II. MATERIEL ET MÉTHODES
A. Matériel
B. Méthodologie
III. RESULTATS
A. Dosage des endotoxines
B. Détermination de l’activité/stabilité
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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