La violence scolaire entre élèves : Une approche préventive qui s’articule autour de l’équipe éducative

Les formes de violence entre pairs

La violence entre pairs est multiforme, acte isolé ou récurrent pouvant aller jusqu’au harcèlement, elle laisse toujours des victimes fragilisées et souvent peu motivées ou disponibles pour entrer dans les apprentissages. Elle revêt des formes très diverses, orales, corporelles, matérielles et peut même être véhiculée par les nouvelles technologies : c’est le cas du cyber-harcèlement. Les violences verbales, plus courantes, sont souvent plus difficiles à repérer, contrairement aux atteintes physiques ou à celles visant les biens, qui sont, elles, plus exceptionnelles.

Les violences verbales

Ce type d’agressions regroupe entre autres, les moqueries, les injures, les menaces, le chantage,…. L’étude d’Eric Debardieux4, réalisée sur un échantillon de plus de 12300 élèves,âgés de 7 à 13 ans et fréquentant des classes de cours élémentaire 2 (CE2), du cours moyen 1 (CM1) et du cours moyen 2 (CM2), établit que les violences verbales sont celles que l’on rencontre le plus souvent en milieu scolaire, ces faits sont souvent répétitifs s’apparentant au harcèlement. Parmi les violences verbales évoquées par les élèves le plus fréquemment, on note en premier lieu les insultes et les moqueries à près de 67%, viennent ensuite les surnoms péjoratifs à 43% et, en dernier lieu, les menaces à hauteur de 35%.
Les moqueries et les surnoms péjoratifs, stigmatisant souvent un défaut, physique ou cognitif de la victime, sont destructeurs de l’estime de soi de l’enfant, lui renvoyant une image négative, pouvant occasionner à l’adolescence, des troubles empêchant sa construction identitaire.
Les insultes peuvent s’accompagner de menaces et sont régulièrement associées à des agressions physiques, des vols ou des dégradations de biens. Elles génèrent un sentiment d’insécurité, fortement lié à l’Institution scolaire, pouvant induire chez l’élève agressé, une appréhension, une anxiété voire une phobie de l’école, même s’il n’a plus aucune chance d’y rencontrer ses agresseurs (exclusion définitive de ces derniers ou changement d’établissement de la victime), qui peut conduire jusqu’à sa déscolarisation.

Le rejet par les pairs

Selon l’étude précédemment citée (Debardieux, 2011), 53%, soit plus de la moitié des élèves interrogés révèlent avoir subi une forme de rejet. L’ostracisme, l’exclusion, le rejet, la stigmatisation, conduisent à une mise à l’écart par le groupe qui estime légitime de sanctionner l’élève exclu. C’est une situation particulièrement préjudiciable sur le plan psychologique pour la victime, car elle intervient à un âge où elle est dans une phase cruciale de sa construction identitaire.

Le vol ou la dégradation des biens des victimes

L’enquête de victimation de 2011 révèle que le vol ou la dégradation des biens des victimes n’est pas la forme de violence la plus répandue à l’école, bien que près de 50% des écoliers signalent le vol de leur matériel scolaire. On peut se demander si cette donnée n’inclut pas une part attribuable à des élèves qui ont peut-être, simplement, égaré leurs fournitures.
Les agresseurs s’attaquent occasionnellement au bien de leurs victimes. L’étude, estime à 20% le vol de leurs objets personnels, à 7% celui de leur argent et à 16% celui de leur goûter.
Les cas de racket demeurent des situations d’exception, mais il faut tout de même signaler que 14% des élèves disent avoir vécu un ou des actes d’extorsion par un élève isolé et 5% par un groupe. Même si ce pourcentage semble peu élevé, il convient de ne pas minimiser les séquelles et l’isolement engendrés par de tels actes.

Les violences physiques

Sous ce terme, sont regroupés, les coups, les bagarres, les pincements et tirages de cheveux, les bousculades et les jets. Ce sont des agissements qui concernent près de la moitié des élèves, en effet 49% des élèves s’en disent victimes, mais il convient de souligner ce résultat en précisant que 35% mentionnent que ces faits sont peu fréquents.

Le cyber-harcèlement

Le cyber-harcèlement échappe bien souvent au contrôle ainsi qu’à la vigilance des adultes et en particulier de l’enseignant. En effet, certains parents sont réfractaires aux nouvelles technologies, d’autres ne les maîtrisent pas aussi bien que les jeunes et la plupart n’ont simplement pas le temps de vérifier ce que font leurs enfants de ces appareils qu’ils utilisent fréquemment sans restrictions.
La vitesse de diffusion des images et informations sur les réseaux sociaux, l’accessibilité à des outils numériques de plus en plus perfectionnés font du cyberharcèlement, une machine infernale qui broie sa victime en quelques minutes et qui ne s’arrêtera pas tant que les photos, vidéos ou commentaires compromettants n’auront pas été supprimés définitivement par le site. Le fait d’être « caché » derrière un ordinateur ou un téléphone portable, leur facilité d’accès et d’usage, dématérialise le méfait et donne, à l’agresseur un sentiment d’impunité dans cet espace virtuel et poussé par cet apparent anonymat, il se permet ce qu’il ne ferait certainement pas dans le monde réel, minimisant voire ignorant les conséquences de ses actes.
Le cyber-harcèlement ne laisse pas de répit à sa victime qui même en dehors de l’école voit cette agression persister. Son domicile n’est plus un refuge où elle peut souffler, se restaurer, se restructurer. En effet, si les autres types de violences en milieu scolaire s’arrêtent avec la fin des cours ou aux portes de l’établissement, laissant aux victimes une halte réparatrice, le cyber-harcèlement, lui, abat les frontières et la violence « scolaire » au départ, envahit tous les espaces et les temps de vie de sa victime.

La violence scolaire entre élèves : Une réalité, des origines multiples et des corollaires comparables

Quand on fait mention de violence en milieu éducatif, on pense toujours aux conséquences pour les victimes mais les agresseurs ainsi que les témoins ne sortent pas indemnes de ces situations violentes.

Les principaux facteurs de la violence à l’école

La violence en milieu scolaire est la résultante de plusieurs éléments inductifs. A divers niveaux les facteurs liés aux élèves, à leur environnement familial, socio-économique, au degré d’influence de leurs camarades, l’organisation et l’implantation de l’établissement peuvent augmenter la survenue de situations violentes à l’école.

Les facteurs personnels

Les qualités intrinsèques des élèves peuvent avoir une incidence sur le fait qu’ils soient victimes ou agresseurs.
Toutes les études sont unanimes : les garçons ont plus de risque de vivre des situations violentes soit en tant que victime soi en tant qu’agresseur. Ils admettent en effet trois fois plus souvent se bagarrer à l’école que les filles. De plus, 67% de ces-dernières avouent ne jamais s’être battu contre seulement 31% de garçons.
Les liens de causalité entre le faible quotient intellectuel et la délinquance violente ou les troubles externalisés du comportement sont établis par tous, démontrant les relations entre l’échec scolaire, le décrochage scolaire et la violence à l’école.
Si sur le plan psychologique, on constate que le tempérament n’est pas le seul facteur prédictif de violence scolaire, mais corrélé à l’environnement familial et scolaire hostile, il peut induire des problèmes de comportement mais les enquêtes démontrent que les enfants timides, dépressifs, manquant d’assurance, ont un plus grand risque d’être victimes de violence.
Les facteurs morphologiques associés aux facteurs psychologiques évoqués précédemment, et à ceux d’origine culturelle sont aussi importants, car on constate que les enfants plus petits, plus faibles ont plus de chance d’être victimes de violence tandis que les agresseurs sont généralement des enfants plus grands et plus fort physiquement.
Un autre facteur plus rarement évoqué est celui de la psychopathologie de l’élève.
L’empêchant d’entretenir avec ses pairs des relations sociales équilibrées, elle est bien sûr du ressort des spécialistes seuls pouvant porter un diagnostic et orienter les actions à mener pour améliorer ses interactions avec ses pairs.

Les facteurs familiaux

Si les études révèlent qu’une éducation permissive à l’excès peut engendrer des troubles du comportement chez les enfants, elles sont plus catégoriques quant à l’éducation excessivement autoritaire, surtout celle associant les châtiments corporels. Ce modèle éducatif augure non seulement de la violence mais aussi de la délinquance voire de la criminalité chez les personnes ayant grandi dans un tel milieu.
Un autre facteur de risque est une éducation fluctuante, oscillant entre rigueur et laxisme ou dénuée de règles cohérentes.
De même les enfants vivant des conflits intrafamiliaux, ayant des parents alcooliques ou présentant des addictions à la drogue, ceux qui sont maltraités ou victimes d’abus sexuels ont un plus grand risque de vivre des situations violentes en milieu scolaire.
Les jeunes issus de familles ayant des rapports peu affectueux ou dont les parents sont indifférents à ce qui les touche, peuvent aussi être confrontés à la violence scolaire.
A contrario, être né dans une famille surprotectrice est un facteur propre aux victimes de violence scolaire. Ce protectorat empêche les enfants de faire face aux comportements agressifs et manipulateurs, de faire preuve d’assurance, de se faire respecter.

Les facteurs liés aux conditions socio-économiques et environnementales

Des conditions socio-économiques qui se dégradent, la précarité et la discrimination sont des inducteurs de la violence scolaire et de la délinquance violente. Le dénuement est la cause première de la délinquance précoce des enfants de 6 à 11 ans.

Les facteurs liés à l’influence des pairs

Si pour les élèves de l’école élémentaire, la pauvreté est à l’origine de la violence et dela primo-délinquance, on constate qu’en grandissant la prépondérance de ce facteur décroit au profit de l’influence des pairs. L’appartenance au groupe, le besoin d’indentification et de reconnaissance, l’acceptation par les pairs est primordiale et encore plus prégnante, dans le milieu délinquant.

Les facteurs liés à l’institution scolaire

Le premier facteur retenu est celui des sureffectifs aussi bien des classes que de l’école.
Mais les études démontrent que ce facteur seul n’est pas significatif dans l’augmentation des faits de violence à l’école, mais associé à un environnement social défavorisé ou l’implantation en zone sensible, il y contribuerait indiscutablement.
Le second facteur est le critère de composition des classes. Les regroupements par niveau ont un impact défavorable sur la violence car ils créent une discrimination supplémentaire, façonnant des classes difficiles entrainant l’émergence de leaders formant des noyaux durs, qui peuvent sombrer sous la pression du groupe, dans la violence ou la délinquance.
Un troisième facteur est l’instabilité des équipes éducatives. Dans les établissements où les changements d’enseignants sont fréquents, on constate une augmentation de la violence pouvant s’expliquer par un manque de cohésion et des difficultés à travailler en équipe et de mauvaises relations entre enseignants et élèves.

Les conséquences de la violence scolaire entre pairs

La violence scolaire s’articule autour de mécanismes complexes, mettant en jeu des relations non seulement entre victime et agresseur mais aussi avec les adultes en charge de l’autorité et avec les témoins notamment dans les cas de harcèlement. Sous ses formes les plus fréquentes, elle est peu visible mais entraine de graves conséquences sur le plan psychologique, principalement pour les élèves victimes d’une part, mais aussi paradoxalement pour l’agresseur, d’autre part.

Les mécanismes de la violence entre pairs

La violence entre pairs en milieu scolaire est sous-tendue par les liens entre différents acteurs, un équilibre relationnel entre la victime, son agresseur, les témoins, et l’enseignant qui a sa logique propre, émaillée de non-dits et d’appréhension, sous un arrière-plan de manque de confiance en l’autre.
La victime, l’élève qui subit des violences, vit dans un sentiment d’insécurité, s’isole mettant en place des stratégies d’évitement pour échapper à son agresseur. Il se sent dénigré, humilié, rabaissé, surtout si des témoins encouragent celui qui le provoque. Si cette situation perdure, il peut perdre confiance en lui et se voir à travers les yeux de son offenseur.
L’agresseur, l’élève qui est l’instigateur de la violence, contrairement à ce que l’on pourrait pense,r est souvent un enfant en souffrance qui décharge sur l’autre ses propres angoisses, ses souffrances et son mal-être.
Les témoins sont toujours affectés par la violence à laquelle ils assistent car elle fait écho à leur propre violence. Dans un cas, se percevant meilleurs que l’agresseur ils s’estiment moins violents que lui, dans l’autre, se percevant plus chanceux que la victime car ils échappent à son sort.
Il existe trois types de témoins, la chercheuse finlandaise Christina Salmivalli, les surnomme les supporteurs, les outsiders et les défenseurs.
Les supporteurs sont des témoins actifs qui encouragent et légitiment l’action de l’agresseur.
Les outsiders sont des témoins passifs qui se tiennent à l’écart sans intervenir en faveur de la victime. Ils manquent de compassion, ils refusent de s’impliquer et ne se manifestent pas de peur de partager le sort de la victime et de devenir le nouveau souffre-douleur.
Les défenseurs sont des témoins actifs qui soutiennent les victimes prenant le risque de se faire aussi agresser. Ils éprouvent de l’empathie et sont poussés à protéger et secourir l’élève attaqué.
L’enseignant, face à la violence scolaire, en tant qu’adulte, détenteur de l’autorité, a une double responsabilité. Dans un premier temps, celle de mettre fin aux situations violentes, de les repérer, de protéger les victimes et de sanctionner les agresseurs.
Dans un second temps, il a un rôle préventif qui passe d’une part, par la surveillance pour éviter qu’elles ne se reproduisent et d’autre part, par la mise en oeuvre d’apprentissage du « bien vivre ensemble ».
Le schéma ci-dessus tente de modéliser par une pyramide les liens relationnels entre les protagonistes de la violence à l’école. Pour la briser, il faut intervenir sur ses sommets : les solutions les plus couramment retenues pour trouver un épilogue à ces situations sont :
l’exclusion de l’agresseur ;
dans les cas extrêmes, le changement d’établissement de la victime
l’intervention rapide de l’enseignant et son engagement dans un programme de prévention
la prise de conscience et l’intervention des témoins

Les conséquences pour la victime

Les conséquences des violences subies à l’école, où elle passe en moyenne 6 à 8 heures par jour, sont rarement anodines pour la victime : elle souffre sur le plan psychopathologique, de troubles internalisés. Les premiers signes de malaise peuvent être un repli sur soi, une diminution de l’estime de soi, une chute des résultats scolaires, une instabilité émotionnelle. A ces derniers peuvent ensuite s’ajouter des réactions dépressives s’accompagnant d’un sentiment de honte, d’humiliation, de vide, de peur, d’angoisse. Dans les situations les plus critiques, on constate parfois des refus voire des phobies scolaires, des troubles alimentaires ou du sommeil, des formes d’auto et/ou d’hétéro-violence.
Dewulf et Stilhart, (2005) rapportent le cas extrême de victimes de violences répétées sur de longues périodes où « le diagnostic de bouffée délirante inaugurant une possible schizophrénie a été porté par le médecin traitant. Il s’agissait d’un état de stress posttraumatique.
Une autre adolescente, harcelée pendant dix ans, présente des troubles phobiques et obsessionnels compulsifs. ».
Elles évaluent à un tiers les élèves victimes de violence scolaires qui consultent un médecin (on peut légitimement penser que ce sont ceux qui vivent les agressions les plus graves, ou celles les plus fréquentes ou étalées dans le temps, ou celles qui touchent les enfants les plus fragiles), reçoivent un traitement médicamenteux, associé à une longue prise en charge psychologique par un spécialiste, allant de plusieurs mois à plusieurs années.
Les mots d’élèves rapportés dans l’étude sont la meilleure vitrine de la souffrance qu’ils ont ressentie et montrent combien il est important de repérer les situations de violences suffisamment tôt pour les éviter.
Les élèves interrogés sur leur ressenti durant cette période de violences ont donné les réponses suivantes :
« De la honte surtout » ; « La fin de tout » ; « Je pensais que c’était vrai que j’étais nulle » ; « De la tristesse » ; « J’en pouvais plus des insultes » ; « J’étais honteux que cela m’arrive » ; « De l’abandon, une forte envie de suicide. Je me demandais pourquoi j’existais, pour qu’on me fasse tout ce mal. L’impression bizarre que j’étais un fantôme ne pouvant parler. » ; « La peur des brutalités, et de la honte, envie de pleurer, un sentiment d’incompréhension. » ; « Je me sentais faible et impuissante, j’avais l’impression d’être une ratée. Je ressassais tout le temps ce qu’on me faisait.» (Dewulf & Stilhart, 2005)
Ces témoignages laissent transparaître les sentiments de honte, de peur ainsi que l’atteinte de l’estime de soi des victimes qui s’installent durant des mois voire des années et qui les paralysent, les empêchant de se défendre ou de faire appel à un adulte pour mettre un terme à ces violences.

Les conséquences pour l’agresseur

Contrairement à la victime, l’agresseur présente, lui, des troubles externalisés qui se manifestent par une hyperactivité, et des comportements inadaptés, à travers ce rapport de force avec un autre dont il sort vainqueur. Il restaure son estime de soi, et peut s’emprisonner dans cette relation pernicieuse qui l’incitera à perpétuer ses actions violentes.
D’une part, l’absence de sanction peut pousser l’agresseur à développer un sentiment de toute-puissance et d’impunité qui le conduiront à poursuivre ses agissements dont il appréciera à la longue moins bien la gravité, paralysant à terme son sens de l’empathie.
D’autre part, la sanction, elle-même, si elle ne lui a pas été expliquée et n’a pas de portée éducative, peut lui faire développer une crainte des adultes et le rendre soupçonneux quant à leurs intentions à son égard. Dans les cas d’exclusion, cette coupure avec son groupe classe qu’il peut vivre comme une forme de rejet peut le déstabiliser dans ses relations amicales et affectives et en réaction, peut l’amener à reproduire son schéma violent. La stigmatisation et le désir de ne pas « perdre la face » peut alors l’entraîner dans une spirale de provocations où ses agressions seront de plus en plus marquées par la brutalité.
Une étude anglaise a mis en évidence que le pronostic social des élèves à l’origine des violences est souvent défavorable.
Sur le plan social, ces jeunes ont deux fois plus de chance d’avoir un statut sociologique précaire, ils ont des difficultés à maintenir des relations humaines équilibrées, ils maltraitent plus souvent ceux qui partagent leur vie ainsi que leurs enfants.
Sur le plan psychologique, à cause du manque d’estime de soi et de leur sentiment d’échec, les agresseurs sont plus souvent sujets à la dépression et ont plus souvent recours aux drogues et à l’alcool.

Les conséquences pour les témoins

La principale conséquence est l’apparition d’un sentiment de culpabilité qui peut croître et persister bien des années après l’exposition aux faits. Ils peuvent se sentir misérables, avoir mauvaise conscience, parce qu’ils n’ont pas eu le courage de défendre la victime ou de parler à un adulte pour faire cesser les violences.
D’une part, assister à des scènes violentes, peut abaisser le seuil de sensibilité des témoins. Surtout si le coupable n’est pas sanctionné, ils peuvent être poussés à agir de même.
D’autre part, cela peut, à contrario, les plonger dans l’insécurité. Ne se sentant pas à l’abri d’être la prochaine victime, ils peuvent changer de rôle, passant de témoin à agresseur.

La violence scolaire entre élèves : Une approche préventive qui s’articule autour de l’équipe éducative

Depuis plusieurs années, de nombreux pays se sont intéressés au problème posé par la violence en milieu scolaire mettant en oeuvre des politiques de prévention ayant donné de bons résultats. Mais toutes révèlent que les enseignants ont un rôle très important voire fondamental à jouer dans la prévention de la violence à l’école.
L’un des points révélés par ces études est que les enseignants ont des difficultés à repérer les situations de violences entre élèves. Parfois, ils doutent de leur réalité, sont peu enclins à les éclaircir ou s’en occupent de façon inadéquate ou approximative. Les élèves victimes dénoncent l’immobilisme des équipes éducatives, leur réaction tardive ou modérée voire même leur réticence à traiter ces évènements. Certaines fois, les mesures pour protéger la victime ne sont pas prises, ou sont inefficaces.
Le rôle des adultes est primordial pour rétablir la confiance et maintenir la justice, car bien souvent les violences reprennent et s’aggravent quand la vigilance de ces derniers s’infléchit, rendant la situation des victimes plus critique qu’avant leur signalement, les enfermant dans leur mutisme.

L’objet de l’étude

Par la Loi du 28 mai 1882, Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique et des Beaux- Arts de la IIIème République, institue l’instruction morale et civique dans l’enseignement primaire et la laïcisation des programmes de l’école publique. Dans sa lettre circulaire du 17 novembre 1883 qu’il adresse aux instituteurs, il explique que « l’Instruction religieuse appartient aux familles et à l’Eglise, et l’instruction morale à l’école ». Le législateur insiste sur le fait que l’enseignant apprenne à ses élèves aussi bien la lecture, l’écriture, …, que les règles élémentaires de la vie morale. Il insiste aussi sur l’importance de fonder l’éducation sur les notions de droit et de devoir. La loi du 9 décembre 1905, dite de séparation de l’Eglise et de l’Etat, garantit, en fondant le principe de laïcité, la liberté individuelle. Elle soutient aussi bien la coexistence de toutes les libertés individuelles, assurant la cohésion de la société où tous les individus peuvent vivre harmonieusement en bonne intelligence. L’Etat Républicain est fondé sur des valeurs : la liberté, l’égalité, la fraternité au nom desquelles, il promulgue des lois qui encadrent la vie en société. Ce sont ces grands principes de droits et de devoirs qu’il revient à l’enseignant de transmettre à la génération future afin que perdure la société.
On constate ainsi que les Instructions officielles confèrent à l’enseignant la responsabilité non seulement de la prévention de la violence entre pairs en milieu scolaire actuelle mais aussi celle de notre future société.
Le B.O., Bulletin Officiel, n° 17 du 23 avril 2015, entrant en vigueur à la rentrée prochaine, définit ainsi les objectifs visés, dans le troisième domaine du socle commun de connaissance, de compétences et de culture, intitulé « la formation de la personne et du citoyen »: l’apprentissage de la vie en société, de l’action collective et de la citoyenneté, par une formation morale et civique respectueuse des choix personnels et des responsabilités individuelles.
Par ailleurs, il rappelle le rôle primordial de l’école dans le développement personnel de l’élève le préparant à devenir un citoyen.
Le B.O. confirme que cet enseignement s’inscrit dans une relation de co-éducation de l’enfant, où l’enseignant, loin de se substituer aux parents, lui transmet les valeurs qui portent notre société ainsi que les principes fondateurs de la Constitution Française.

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Table des matières

1 Cadre théorique
1.1 La violence scolaire : une notion difficile à définir
1.1.1 L’agressivité, les incivilités et la violence : Des notions à ne pas confondre
1.1.2 Les formes de violence entre pairs
1.2 La violence scolaire entre élèves : Une réalité, des origines multiples et des corollaires comparables
1.2.1 Les principaux facteurs de la violence à l’école
1.2.2 Les conséquences de la violence scolaire entre pairs
2 La violence scolaire entre élèves : Une approche préventive qui s’articule autour de l’équipe éducative 
3 L’étude
3.1 L’objet de l’étude
3.2 La problématique
3.3 Les hypothèses
4 La méthodologie
4.1 La description de la méthode utilisée
5 Les résultats de l’étude
5.1 La présentation des résultats
5.1.1 Le profil des enseignants ayant répondu à l’enquête
5.1.2 L’implantation et l’effectif des écoles où sont affectés les enseignants consultés
5.1.3 Le cycle
5.1.4 La typologie des violences observées
5.1.5 Le repérage des violences observées
5.1.6 La typologie et la fréquence des activités proposées
5.1.7 L’implication de l’équipe éducative
5.1.8 L’évaluation de l’impact des activités
5.1.9 Les propositions des causes probables de la violence des élèves
5.1.10 Les propositions des enseignants interrogés pour diminuer les violences entre élèves
5.2 L’analyse critique des résultats
5.3 La confrontation des résultats aux hypothèses émises
6 Le bilan et les perspectives

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