La vieillesse et Alzheimer

La vieillesse et Alzheimer 

Durant ces études de psychomotricité, il s’est révélé des points communs entre mes différents stages passés auprès d’enfants présentant un Trouble du Spectre Autistique, d’adultes avec un polyhandicap, de personnes âgées atteintes d’un syndrome démentiel, de jeunes enfants présentant un retard de développement. Comme celui qui concerne le soin et l’accompagnement de personnes présentant un état de fragilité et de dépendance, pour lesquelles la relation à l’extérieur semble altérée, et nécessite une adaptation relationnelle et une implication toute particulière de l’extérieur. Cette adaptation m’a parfois semblée bien difficile à trouver. Je l’ai notamment constaté lors de mes stages de psychomotricité auprès de personnes âgées de 60 ans ou plus, dépendantes, développant un syndrome démentiel de type Alzheimer. Lorsque la dépendance s’installe et que les différents troubles entraînent une altération de la relation à l’extérieur, l’adaptation relationnelle est d’autant plus complexe.

Syndrome démentiel et maladie d’Alzheimer 

Tout d’abord il paraît important de bien comprendre la distinction entre vieillissement normal et vieillissement pathologique. Le vieillissement physiologique, dit normal, correspond à la dégénérescence physiologie des tissus organiques et se révèle de façon habituelle par un léger déclin fonctionnel. Le vieillissement pathologique, lui, correspond à un déclin fonctionnel s’installant plus rapidement et même parfois précocement, plus important et avec un retentissement significatif sur le quotidien de la personne. Il se réfère au syndrome démentiel qui se définit comme « une altération progressive, continue et irréversible des fonctions cognitives et du comportement entrainant une perte d’autonomie et un handicap social. » Selon la dernière version du Dictionnaire médical de l’académie de médecine de 2021, la maladie d’Alzheimer représente la cause la plus répandue de syndrome démentiel en France, en correspondant à environ 70% des démences. Il paraît difficile de s’accorder sur une définition précise et concise de la maladie d’Alzheimer, entre autres, compte tenu d’un tableau clinique proche d’autres maladies telles que la démence à corps de Lewy, l’atteinte fronto-temporale, ou encore la démence vasculaire. L’ensemble est regroupé sous l’appellation « maladies d’Alzheimer ou maladies apparentées » (MAMA) . Ainsi lorsque l’on parle de la maladie Alzheimer, on entend plus largement la maladie Alzheimer et les maladies apparentées, puisqu’il existe une difficulté de diagnostic différentiel et donc de diagnostic positif de la maladie d’Alzheimer : de nombreux auteurs s’accordent à dire que beaucoup de démences étiquetées Alzheimer ont en réalité des étiologies mixtes. La fondation Recherche Alzheimer définit la maladie d’Alzheimer comme une maladie neurodégénérative qui se traduit par une atteinte progressive du système nerveux central conduisant à la mort neuronale, concernant plus précisément la région de l’hippocampe, siège de la fonction mnésique : ainsi elle est connue sous son surnom de « maladie de la mémoire ». Sur le plan anatomique, elle correspond à des lésions du système nerveux concernant la région hippocampique et évoluant vers des zones du cortex pariétotemporal ainsi que certains noyaux gris centraux. Sur le plan biologique, ces lésions caractéristiques, aussi appelé « dépôt diffus » sont la formation de plaques séniles constituées par des dépôts de la protéine bêta amyloïde, et aux dégénérescences neurofibrillaires constituées principalement par la protéine tau. Ces lésions bouleversent le fonctionnement neuronal et augmentent la mort neuronale et la nécrose de certains circuits neuronaux . Des outils d’évaluation standardisés permettent d’objectiver et quantifier un trouble cognitif : le Mini Mental State Examination (MMSE)7 est un des outils les plus utilisés pour dépister les personnes souffrant d’une atteinte neurocognitive majeure.

Critères diagnostiques 

Bien qu’il ne soit plus d’actualité, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – IV (DSM-IV) peut amener des éléments de compréhension. Les critères diagnostics pour définir la démence correspondent à un déficit cognitif significatif multiple, caractérisé par une altération de la mémoire et associé à un syndrome aphaso-apraxo-agnosique et à un trouble des fonctions exécutives qui surviennent assez rapidement . Celles-ci permettent la régulation et le contrôle du comportement ainsi que l’adaptation à des situations nouvelles. La classification actuelle des troubles mentaux proposée par le DSM-V ne parle plus de démence mais de troubles neurocognitifs mineurs ou majeurs ayant pour origine des maladies telles qu’Alzheimer ou apparentées, et d’autres. La distinction entre trouble neurocognitif mineur (déficit cognitif léger) et majeur permet de prendre en compte l’aspect progressif de la maladie et d’appréhender son évolution du stade léger à sévère. Le DSM-V se réfère au tableau du trouble neurocognitif pour définir les critères diagnostiques d’une maladie d’Alzheimer possible ou probable. Celle-ci se définit donc comme un trouble neurocognitif léger ou majeur, présentant un début insidieux et caractérisé par un déclin constant, progressif et graduel dans un ou plusieurs domaines cognitifs (langage, activités perceptivo-motrices, fonctions exécutives, attention, cognition sociale). Des modifications du comportement (tels que l’apathie, l’agitation, la déambulation, etc.) peuvent accompagner la perturbation cognitive. Le trouble neurocognitif majeur, se marque par un déclin cognitif significatif dans au moins deux domaines cognitifs, et ces déficits interfèrent avec l’autonomie dans les activités du quotidien . À la phase de trouble neurocognitif majeur (démence), les capacités visuospatiales et perceptuelles-motrices ainsi que le langage seront également déficients, en particulier lorsque la démence est modérée à sévère. La cognition sociale tend à être conservée jusqu’à tard dans le cours de la maladie.

Diagnostiquer le plus tôt possible est un réel enjeu car à un stade assez précoce la prise en soin peut influer sur un ralentissement de l’installation de la démence. Mais compte tenu d’un début insidieux et d’une certaine variabilité d’expression cliniques et d’évolution des symptômes, ce diagnostic précoce est difficile .

Alzheimer, dépendance, et défi sociétal éthique 

D’après la Haute Autorité de Santé (HAS), la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées sont reconnues comme « la cause principale de dépendance lourde du sujet âgé et le motif principal d’entrée en institution. »  On distingue généralement la perte d’autonomie de la dépendance : « L’autonomie peut se définit comme la capacité d’exercer son libre arbitre et la dépendance comme la nécessité d’aide pour les actes de la vie quotidienne. » La maladie d’Alzheimer apparait comme une maladie grave qui touche de nombreuses personnes : en plus d’affecter un certain nombre de personnes elle concerne aussi les proches et les familles qui accompagnent le malade, souffrent avec lui et bien souvent s’épuisent. Elle demande « une prise en charge spécifique et donc une adaptation du système sanitaire et médico-social. » . De plus, les prévisions quant à l’augmentation du nombre de personnes atteintes de démences, principalement causées par la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées sont alarmantes. En effet, le risque de développer ce type de démence augmente avec l’âge, et la prévalence de démence et de maladie d’Alzheimer, à un âge donné, risque d’augmenter en raison du vieillissement de la population française, lié à l’allongement de l’espérance de vie et au vieillissement des générations du baby-boom. Selon l’Annuaire Alzheimer Europe 2019, le nombre total de personnes atteints de démence va presque doubler passant de 1 227 558 en 2018, (soit 1,83% de la population française) à 2 236 682 en 2050 (soit 3,31%de la population française) . Ainsi les syndromes démentiels, principalement causés par la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, représentent aujourd’hui un réel enjeu sociétal et éthique, et soulèvent des problèmes liés à l’accompagnement pour répondre aux besoins des malades et de leurs proches.

Prise en soin 

Face à la dépendance et l’état de fragilité qui s’installent chez ces personnes, les recommandations quant à la prise en soin et l’accompagnement concernent principalement le maintien de l’autonomie et le bien-être, et s’intéressent à l’aide portée aux aidants.  Dans ce cadre apparaît en 2015 la loi d’adaptation de la société au vieillissement visant à améliorer la prise en charge et la qualité de vie des malades et des aidants. Selon D. Libault dans le rapport Grand âge et autonomie, « La première nécessité pour demain est d’assurer auprès des personnes fragilisées par le grand âge la présence suffisante de professionnels qualifiés, fiers de leurs métiers, dans une relation d’accompagnement non seulement technique mais aussi humaine.» .

Pour le moment, aucun traitement curatif n’existe concernant la maladie d’Alzheimer: les traitements médicamenteux proposés sont des traitements symptomatiques, agissant sur les symptômes et conséquences et non sur la cause de la maladie. La prise en soin repose essentiellement sur des thérapies non médicamenteuses visant à améliorer la qualité de vie, à stimuler les compétences cognitives et motrices, à diminuer des troubles psycho-comportementaux. A un stade avancé, ils recherchent la préservation des aptitudes physiques et psychiques et la prévention de complications.  En outre, essentiellement quatre pistes de prévention sont actuellement retenues : les facteurs de risques cardiovasculaires, la nutrition, les activités physiques et intellectuelles, l’équilibre affectif et social. Selon la fondation Recherche Alzheimer, « La prise en charge humaine, psychologique et sociale, des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de leur entourage reste capitale. Elle vise à maintenir leur autonomie et à améliorer leur qualité de vie. »  .

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Table des matières

I. Introduction
I. Parcours d’élaboration
Contexte de l’étude : définition terrain clinique
1) La vieillesse et Alzheimer
2) Mes stages en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées
(EHPAD) et en Equipe Spécialisée Alzheimer(ESA) à domicile. // définition
terrain clinique
Bilan des questionnements et problématique
1) Bilan des questionnements
2) Définition de la question centrale et de la problématique
II. Clinique : Mme H
Anamnèse
1) Présentation de Mme H
2) prise en charge en psychomotricité
Lecture psychomotrice – sémio et support bilan
1) Tonus, posture, attitude, mouvement
2) Schéma corporel, latéralité, repérage/organisation spatio-temporelle et sensorialité
3) cognition – communication – comportement
Conclusion
III. Accepter une autre façon d’être au monde pour rencontrer
l’autre là où il se trouve
L’approche utilisé
1) La psychomotricité
2) L’apport de la phénoménologie
3) Le corps en psychomotricité Une représentation globale de l’homme
Vignettes cliniques auprès de Janine
1) Vignette A : Janine en séance de groupe de danse thérapie
2) Vignette B : Janine lors de la journée de repas de Noël
Discussion clinoco-théorique
1) Constats
2) Hypothèses – Quelle conscience de soi ? « où » et comment la contacter?
IV. Conclusion générale
V. Bibliographie

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