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Le village et l’habitat
L’habitat typique de la société antesaka est caractérisé en milieu rural par des groupements de maisons de familles issues d’un même clan. Parfois, le village est habité par plusieurs clans de familles différentes.
Dans un village, les cases se regroupent selon la descendance, tout autour de la case de leur chef de famille ou lonaky. Les maisons sont construites sur le type d’habitat de la côte est ma lgache. Il s’agit d’une construction rectangulaire orientée nord-sud, avec un toit à deux pans, la charpente en bois. Les murs et les toitures sont faits avec de la matière végétale, enfalafa et en raty. (nervures et feuilles du ravinala, arbre des voyageurs).
Généralement, les cases sont bâties sur pilotis élevés à 50 cm à 1 m du sol environ, laissant en dessous un espace libre ou vararay où l’air peut circuler. Traditionnellement, la case antesaka ne possède qu’une seule pièce. Elle n’a que deux portes. La porte de l’ouest sert d’accès pour les vivants, tandis que la porte de l’est ou le loabe sert pour sortir les morts et ceux qui changent de statut (1). C’est un endroit sacré qu’on doit respecter.
Cette position nord-sud de la case est significative pour toute société. Une demeure orientée est-ouest est dite vakinandro (cassé par le jour). Elle écourterait donc la vie de l’occupant. A l’intérieur de la case, on remarque le tsihibe (grande natte) servant pour s’asseoir. Seuls les lonaky ou rain’olo ont droit à s’asseoir sur un ondambody (pouf). Une position particulière est observée à l’intérieur de la maison : le chef de famille ou le lonaky ou le rain’olo s’assoit à l’est, les hommes adultes au nord, les femmes au sud et les enfants à l’ouest. Vers le centre du village, s’étend une place sacrée: le fatrange (2) qui se trouve à l’est de la case du chef religieux. Et au milieu de ce fatrange se dresse le fatora (3). Ainsi, si le village est habité par plusieurs clans différents, il y a donc plusieursfatrange et plusieurs fatora.
De plus, chaque clan ou lonaky a son kibory propre dont l’emplacement est choisi près d’un bois en dehors d’un lieu fréquenté. C’est un endroit sacré que l’on ne foule que pendant un moment particulier. Il arrive souvent que les membres d’un clan issus d’un même ancêtre, peuvent habiter d’autres villages éloignés, mais ils gardent toujours le même et l’unique kibory ancestral. Ce fait matérialise l’unité parentale qui lie les membres du clan ou lonaky ainsi éparpillés. Le kibory est donc construit à l’image de la case des vivant s. Seulement, il ne possède qu’une seule porte, c’est la porte de l’ouest servant à faire entrer les morts dans le kibory. Il est orienté dans le sens nord-sud aussi. Il ne possède qu’une seule pièce. A l’intérieur, une allée centrale traverse et le divise en deux camps : au nord celui de la femme et le sud celui des hommes. Les cadavres sont entassés les uns sur les autres et sont disposés la tête à l’Est
(1) Le passage par le loabe marque un changement d’état ou une accession à un nouveau statut : la naissance, la circoncision, la mort.
(2) Fatrangé : c’est une place centrale et sacrée du lonaky située généralement à ’lest de la case du chef clan ou du lonaky.
(3) Fatora : c’est un arbre vénéré chez les Antesaka. En pays antesaka, le fatora désigne un pieu rond en bois de 1, 50m à 3 m de haut, à l’extrémité supérieure pointue, qui est planté au centre du village. Il a un sens de lien entre les membres du lonaky. et les pieds à l’Ouest. Fermé par des cadenas, le kibory ne s’ouvre qu’à l’occasion des funérailles ou d’autres rites coutumiers .
Si tel est le milieu naturel ou le cadre géographique dans lequel vivent les Antesaka. Il importe que cet environnement constitue pour eux une immense ressource qui leur permet non seulement d’assurer leurs conditions matérielles d’existence, mais aussi source de leur fortune intellectuelle, culturelle et morale fondant leur tradition. Et la question qui se pose maintenant est de savoir qui sont ces Antesaka et d’où viennent-ils vraiment ?
CADRE HISTORIQUE
Madagascar est peuplé par différents groupes parmilesquels figurent les Antesaka. Ces derniers se trouvent entourés par les Antemoro au nord (ceux-ci les disaient Tantsimo et les Antanosy au sud qui les disaient Tavaratra). Mais les Antesaka, eux, ils déclarent que leurs ancêtres ne sont ni Tavaratra ni Tantsimo, mais ils venaient du pays sakalava. Leur nom Antesaka est l’abréviation d’Antesakalava.
Et voici ce que dit justement Hubert Deschamps à pr opos de cela :
» Les tribus antesaka faisaient autrefois partie des royaumes fondés par les descendants d’Andriamandresy venus du pays sakalava (Antaisaka serait l’abréviation d’Antaisakalava) » (1).
En effet, les ancêtres de ces habitants antesaka n’ont pas pris naissance dans la région où ils sont actuellement.Ils viennent d’autres régions voisines, voire d’autres pays. Mais notre problème, c’est l’absence de documents et écrits relatant l’histoire de l’origine du peuplement de l’île. L’histoire écrite du peuplement de notre île étaitalors l’œuvre des étrangers, surtout des Européens colonisateurs. Par conséquent, ils l’ont écrite comme ils la voulaient, jusqu’à transformer ou à falsifier le s réalités. En effet, notre travail n’est pas facile. Il consiste à recueillir des données historiques auprès des informateurs, à partir d’enquêtes.
Or, ces détenteurs et conservateurs des traditions et coutumes ancestrales sont tous disparus en général. Ils sontplus ou moins remplacés par des successeurs qui, à l’heure actuelle, communique nt ou interprètent les traditions selon leurs opinions grâce à la pénétration des idées nouvelles (1).
Par suite, le travail serait sujet aux critiques. J’en suis conscient.
Néanmoins, certaines des traditions orales recueillies fondent et expliquent les sociétés. Ainsi, d’après un entretien que j’ai eu ’occasionl d’échanger avec le nommé Randrianomeny Gilbert, il montre que les Antesaka viennent du pays sakalava. Et s’appuyant sur la tradition orale, voici ce qu’il a dit : » Un roi sakalava avait deux fils : Andriamandresy et Andriandahifotsy. Andriamandresy est l’aîné et Andriandahifotsy le cadet. Mais à sa vieillesse, le ur père désignait le cadet à lui succéder. Désolé de cettedécision de son père, l’aîné a quitté le pays sakalava, c’est-à-dire Andriamandresy, a mené sa famille vers le Sud-Est et en y arrivant, les habitants autochtones étaient étonnéset se posaient des questions « .
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Table des matières
Introduction
Première partie Présentation et limite du domaine d’étude
Chapitre premier Présentation géographique de la zone d’étude
I. – Localisation et délimitation administrative
1. – Madagascar et sa situation
– Carte ethnique de Madagascar
– Carte de la région Atsimo Atsinanana
– Carte de la région antesaka
2. – La région Atsimo Atsinanana
– Situation
– Carte des pays antesaka
3- Le district de Vangaindrano
– Situation historique
– Le passé du district de Vangaindrano
– Carte de la région antesaka
II. – Le peuple antesaka
1. – Population et mode de vie
2. – La vie familiale dans le foyer
3- Rôles des hommes et des femmes
III L’environnement physique
1. – Le relief
2. – Le climat
3- L’agriculture
4- L’élevage
5- L’artisanat
6- Les voies de communication
IV. – Le monde et l’univers chez les Antesaka
1. – Les différents moments de la journée
2. – Les divisions du temps et les douze mois de l’année chez les Antesaka
3- Le district de Vangaindrano
4- Les quatre points cardinaux : valeur et sens
Deuxième chapitre Les différentes périodes de l’histoire des origines des Antesaka
I. – Les Antesaka
1. – Carte ethnique
2. – Les origines des Antesaka
3- L’installation des Antesaka dans cette région
4- Les telo troky
II. – L’organisation socio-culturelle
– Généralités
1. – Le village et l’habitat
– Le village et son organisation
– La case
2. – L’habillement des Antesaka
3- L’organisation sociale et la hiérarchie
A- La famille
B- Le lonaky (clan issu d’un même ancêtre
C- Le kibory (tombeau) ensemble des lonaky
D- Le tany (la société tout entière = telo troky antesaka
4- Pouvoir traditionnel et administratif
5- La vie sociale et culturelle
A- La vie quotidienne chez les Antesaka
B- Le fora circoncision ême ancêtre
C- Le sandimba (naissance)
D- Le fiboaha (mariage traditionnel)
E- Le fafy (rite d’aspersion)
F- Le fady (interdits)
G- Le fanangé (parenté par le serment du sang)
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