Problématique
Contexte
La population mondiale a évolué au fil des années. Les dernières estimations faites par le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) le 30 Octobre 2011 annoncent que l’humanité a atteint officiellement le décompte du 7 milliardième être humain sur terre. Ce chiffre montre que les populations ont évolué dans le temps passant de 1 milliard d’individus pour la première fois vers les années 1800 à 7 milliards aujourd’hui. Les populations africaines connaissent elles aussi ces hausses de leur population surtout dans les villes. « Aujourd’hui en Afrique, près d’un habitant sur trois vit en ville » Cela est d’autant plus vrai que maintenant on assiste à des capitales qui atteignent le million d’habitants. En effet, « seules deux (2) villes d’Afrique (Le Caire et Lagos) avaient franchi le cap d’1 million d’habitants en 1950, ce nombre est passé à huit (8) en 1970, puis à 24 en 1990 » . Dans ce même sillage, la ville de Dakar ne sort pas de ce cadre puisqu’ayant atteint elle-même ce cap d’1million d’habitants depuis longtemps. Les dernières estimations officielles évaluent la population de la région de Dakar à 2168314 habitants . Mais force est de reconnaitre que cette massification de la ville n’est pas sans conséquence surtout pour une ville avec une superficie aussi réduite de 550 km2 comme Dakar. Des changements seront notés en ce qui concerne l’accès des personnes aux services et surtout aux services de qualité. En effet, les populations augmentent et parallèlement, les infrastructures constamment utilisées sont restées en l’état, elles n’ont pas changé. Par changement on entend un entretien périodique qu’un ouvrage doit subir pour supporter les altérations naturelles dues à l’effet du temps. Parmi ces infrastructures on peut citer le réseau d’assainissement de la région de Dakar qui n’a pas subi de changement notoire en capacité de réceptacle d’eau usée en provenance des ménages. Le système qui était conçu au départ pour une population presque composée d’autochtones n’arrive plus à répondre à une forte exploitation. La fonction de Dakar comme capitale du Sénégal y est pour quelque chose puisqu’ayant favorisé l’implantation de l’ensemble des services de production dans cette partie du territoire. Cela a facilité le ralliement massif des populations, surtout celles de l’intérieur venues chercher du travail avec l’exode rural. Ce phénomène d’exode rural a connu en 1970, année de la sécheresse, un tournant avec l’arrivée massive de demandeurs d’emploi venus grossir les statistiques démographiques de la capitale. Il se pose alors une problématique sur comment gérer tout ce monde et leur assurer un bien être optimum ? Ce problème sera ressenti dans les quartiers de la Médina puisque se situant en quelques encablures de la cité des affaires : le centre ville, donc lieu de convergence des demandeurs de logements en ce sens que « l’accès au travail n’implique pas toujours une résidence en ville » .
Les capitales africaines à l’instar de celles des pays développés sont devenues le réceptacle des populations quittant les campagnes à la recherche du bien être. Les villes ont longtemps joué un rôle d’aimant, de mirage, d’eldorado pour les ruraux obnubilés par cette cité d’où ils espèrent des lendemains meilleurs. La ville de Dakar n’échappe pas à cette règle, depuis quelques années ce phénomène d’exode a atteint un niveau assez important. Néanmoins, elle ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’ayant démarré vers les années 70, période marquée par une sécheresse qui a laissé des marques dans le monde rural qui ne voyait son salut qu’en ralliant la capitale. Ce que confirme Serigne Mansour Tall qui dit que : « la macrocéphalie du Sénégal, perceptible avec la place grandissante de Dakar dans l’armature urbaine, est un processus relativement ancien (…). L’action de l’Etat colonial et postcolonial a été déterminante dans le renforcement de la place de Dakar dans l’armature urbaine» . Dakar a été marqué par plusieurs étapes passant de la période des explorateurs, puis des colons et enfin de l’après indépendance, avec pour chaque étape une gestion spécifique de la cité. Quand on parle de gestion spécifique de la cité on veut dire les voies et moyens mis en place pour pouvoir parler de métropole jouant pleinement son rôle. Cette fonction va débuter à l’époque coloniale avec les français qui mettront en place des plans directeurs d’urbanisme pour faire de Dakar une capitale digne de l’AOF.
La commune d’arrondissement de la Médina
Le cadre physique
La commune de la Médina fait partie des 19 communes d’arrondissement de la ville de Dakar, elle s’étend sur environ 2 km2 . Décrire le cadre physique de la commune d’arrondissement de la Médina revient à parler de façon générale des caractéristiques d’ensemble de la région de Dakar. En effet, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM) ne présente pas des données spécifiques pour des zones déterminées de la région. Nous avons décidé de travailler en grande partie avec des données de 2010 et de ne pas nous appesantir dans les détails du fait que ceci n’est pas un mémoire de climatologie et que l’accès aux données météorologiques est très difficile. Ainsi nous essayerons à partir de ces données collectées de présenter les caractéristiques du climat, du sol et du relief de la commune de la Medina.
Le relief
Présenter le relief de la commune d’arrondissement de la Médina revient à faire un large tour d’une description d’ensemble de la région de Dakar. La région présente quelques différences qui ne sont pas si significatives au Nord-Ouest et au Sud-Est. « Cette différence d’aspect entre le Sud-Est et le Nord-Ouest de la tête de la presqu’île ne se limite d’ailleurs pas aux côtes et se retrouve à l’intérieur même du trapèze. Au SE, précisément là où les caps sont le plus prononcés, il y a peu de plateaux et toujours d’altitude assez faible. En effet, sauf au Cap Manuel –dont l’étendue est d’ailleurs très limitée— où le plateau atteint 40 m, partout ailleurs (Dakar-Plateau, Bel-Air, etc.) les altitudes sont inférieures à 40 m. La plus grande partie de cette région SE est constituée par une plaine dont l’altitude est inférieure à 10 m et sur laquelle se sont installées les quartiers de la Médina, de Fass, de Colobane, de la GueuleTapée (…) ». A Seck (1970) Ainsi donc notre zone d’étude se présente comme un milieu marqué par un relief uniforme de plaine avec des altitudes avoisinant les 10 m .
Le climat
La climatologie de la zone intertropicale est caractérisée par une dynamique complexe liée à des transferts énergétiques qui sont essentiellement contrôlés par les centres d’actions de Sainte Hélène (Atlantique sud), des Açores (Atlantique nord), celui saharo-libyen (Nord-est africain) et de la zone de basse pression appelée FIT ou ZIC. Les deux centres d’action de Sainte Hélène et des Açores aboutissent à la convergence de deux masses d’air que sont l’alizé au nord et la mousson au sud dont l’épaisseur maximum est environ 3000 m. Le contact au sol de la mousson et de l’alizé continental constitue le front intertropical (FIT) qui est très fluctuant au cours de l’année. Leurs affaiblissements ou renforcements respectifs déterminent la position du Front Inter Tropical (FIT), trace au sol de la position de l’équateur météorologique (LEROUX, 1996).
Le FIT se déplace entre les 20ème et 40ème parallèle Nord qu’il atteint respectivement en juillet et en janvier. Dans la frange sahélienne, ce sont les différentes positions du FIT qui sont à l’origine des saisons sèches et humides. Ainsi, situé entre 12°30’ et 16°30’ de latitude Nord d’une part, et 11°30’ et 17°30’ de longitude Ouest, d’autre part, le Sénégal dispose d’un climat de type tropical subdésertique ponctué par une saison pluvieuse d’été qui dure 3 à 5 mois, suivie d’une longue saison sèche allant de Novembre à Mai. Ainsi, la Commune d’arrondissement de la Médina fait partie de la presqu’île du Cap Vert qui, de par sa situation de promontoire sur l’océan atlantique, présente un microclimat de type sahélien côtier. Celui-ci est fortement influencé par les alizés maritimes et la mousson qui s’établissent respectivement de novembre à juin et de juillet à octobre suivant des directions N-NW et S-SE. De ce fait nous allons essayer de voir les données obtenues sur ces éléments du climat collectées au niveau de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM).
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Table des matières
Introduction générale
Première Partie : La commune d’arrondissement de la Médina
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre ΙI : Le cadre humain
Deuxième Partie : Le réseau d’assainissement de la Médina
Chapitre I : Présentation des systèmes d’évacuation de la Médina
Chapitre II : Les problèmes des réseaux d’évacuation des eaux usées
Troisième Partie : Les populations de la Médina face à la question de l’assainissement
Chapitre I : Analyse des résultats
Chapitre II : Les tentatives pour une fluidité du réseau
Chapitre III : Les solutions préconisées
Conclusion générale