La veille anticipative et l’intelligence economique dans une tres petite entreprise

Les progrès technologiques et le développement du libre échange des biens et des personnes, rendent la position des entreprises de plus en plus difficile à une échelle économique mondiale. Le marché se globalise et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s’astreint à supprimer toutes les barrières tarifaires sur les marchés mondiaux. Le libéralisme est le modèle roi ou dominant et la compétition est considérée comme moteur de l’économie mondiale. Quel que soit le type d’entreprise, une très petite entreprise ou une multinationale florissante, la notion de frontière n’existe plus et elles peuvent s’implanter n’importe où dans le monde, développer un réseau de vente mondiale. Ainsi avec l’idée de réseau et de connexion mondiale, la gestion des entreprises devient complexe car une entreprise malgache peut facilement être concurrencée par une société chinoise.

En effet, selon le rapport de la banque mondiale rappelant qu’à la fin des années 90, Madagascar était le leader dans la production de la vanille, avec une image de qualité et une notoriété internationale. En l’an 2000, l’arrivé des produits de vanille synthétique en quantité massive provenant des pays émergents comme le Brésil et la Chine change la donne. Ces pays avaient la réputation de produire de la contrefaçon de basse qualité. Depuis, le cours de la vanille a chuté et des milliers de paysans furent chômés. Si les producteurs malgaches avaient obtenu l’information technologique et concurrentielle utile au moment opportun, ces pays émergents auraient pu être enraillés. Actuellement, les entreprises ont conscience que l’entrée de concurrents autres que ceux traditionnels sur le marché est tout à fait probable. Les marchés sont tellement en interaction que la théorie du chaos ou autrement dit une réaction en chaîne amplifiée s’est développée rapidement.

L’information est dès lors devenue un bien économique tout à fait spécial et dans le contexte actuel de guerre économique, elle est à la fois une arme et une cible. Elle est devenue progressivement un instrument de compétitivité des entreprises. Les managers surveillent l’environnement de l’entreprise d’une manière continue, s’informent sur son évolution et entrevoient les changements éventuels. Ils scannent pour détecter les signaux faibles susceptibles de leur permettre d’anticiper et de déceler les opportunités, les risques, les discontinuités et les surprises stratégiques.

Il est nécessaire de voir venir suffisamment tôt la mutation de l’environnement. L’intelligence économique (IE) roule aussi dans ce sens ; selon le rapport de MARTRE en 1991, l’IE « consiste à collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un Etat, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche ». Avec le développement de la télécommunication et des nouvelles technologies de l’information et de communication, la quantité d’information qui circule augmente de façon exponentielle et l’accessibilité aux informations spécifiques se complexifie, la nécessité d’adopter une attitude anticipatrice par une exploitation permanente des informations vitales pour l’entreprise est devenue une réalité incontournable, cela permet d’introduire le système de veille et d’intelligence économique.

THEORIES ET CONCEPTS SUR LA VEILLE ANTICIPATIVE, L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE ET LES TRES PETITES ENTREPRISES 

Veille anticipative 

Le sujet de réflexion conduite dans cette section vise à la compréhension de la notion de veille anticipative. L’évolution des approches des théoriciens sera considérée. Par la suite, sera abordé d’une brève présentation des modèles de veille.

Concepts sur la veille
La signification du mot « veille » pose un problème et une confusion. Des définitions existent et varient d’un auteur à un autre mais elles sont plus ou moins complémentaires. Différents auteurs ont avancé leur définition de veille : Selon MARTINET et MARTI , « le radar de veille est là pour observer en tout temps et sous tous azimuts ». Michael PORTER , en 1980, l’activité de surveillance et d’analyse des activités des compétiteurs est le rôle premier des entreprises meneuses. La veille est « une systématisation du processus de repérage, de validation, d’analyse, de synthèse et de diffusion de l’information utile ». Selon l’AFNOR , « la veille est une activité continue, en grande partie itérative, visant à une surveillance active de l’environnement technologique, commercial… pour en anticiper les évolutions ».

Selon Nicolas LESCA et Caron FASAN , la veille c’est «observer le comportement de ses concurrents, devancer les innovations technologiques, surveiller les stratégies commerciales, détecter les nouvelles tendances de la consommation ».  La mission de la veille est : « de soutenir l’activité, le métier et les processus clés de l’organisation, la prise de décision des managers et la réalisation d’une stratégie délibérée ou émergente, dans le but ultime de construire un avantage concurrentiel».

La veille nécessite une mobilisation des moyens pour réaliser un objectif. Cette mobilisation représente un coût que les managers veulent évaluer, contrôler et maitriser. Et puisque cela a un coût, elle débouche aussi sur des avantages et des bénéfices. Dans le domaine de la veille, il existe des dispositifs désignant l’ensemble des conditions qui devrait être réunies pour implanter avec succès et pérenniser un processus de veille. Ils peuvent être classés en trois niveaux bien distincts : le niveau organisationnel, le niveau matériel, le niveau humain. Chacun des théoriciens ont leur manière de classer les différents types de veille, parmi ceux : la veille de l’environnement stratégique, juridique, technologique, marché, comptable et financière…

Quelques traits caractéristiques ressortent face à ces différentes définitions de veille. La veille est une activité de surveillance de l’environnement tournée vers la sauvegarde et la croissance des entreprises. Le concept de la veille est très ambigu, les chercheurs ont trouvé différentes terminologies pour parler de veille. Il est difficile de traiter ce concept. Il s’agit d’un repère humain et technologique que l’organisation oriente sur tout ou partie de son environnement externe afin de fournir aux décideurs des données fondamentales et pertinentes pour leur permettre de les comprendre. Le caractère anticipatif est déterminé par un signe. Selon WEICK , « Le signe est un indice perceptible, un événement spontané, une manifestation involontaire et émergente de l’action et du changement ». I. ANSOFF précise ensuite, « un signal faible est un indice imprécis, une information très vague, à propos d’événements à fort impact susceptibles de se réaliser dans le futur, et qui se développe et s’améliore progressivement avec le temps. Plus le signal devient fort, et plus il y a d’information disponible permettant une analyse détaillée de la situation. Mais plus le signal est fort et moins il est anticipatif ».

En somme, la veille anticipative est un processus qui permet de surveiller l’environnement en détectant les signes faibles ou forts afin de les exploiter et pour en tirer les bénéfices ou profits.

Intelligence économique

Concepts sur l’intelligence économique 

En terme anglo-saxon, l’intelligence désigne le renseignement et ce surtout au niveau des militaires. La traduction de ce mot en soulignant son origine latine « intelligere » signifie « créer des liens ». En France, le rapport MARTRE en 1994 définit l’intelligence économique comme « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques ». Elle suppose le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille. Ce dépassement découle du propos stratégique et tactique, qui doit régir au pilotage des actions partielles et aux succès des actions concernées, ainsi que de l’interaction entre tous les niveaux de l’activité, auxquels s’exerce la fonction d’intelligence économique. Si l’on s’appuie sur cette définition, il est difficile de distinguer l’intelligence économique de la veille stratégique. Dans ce sens de l’intelligence économique, certaines entreprises la font sans le savoir, d’autres s’en réclament sans en remplir les critères essentiels.

Différents chercheurs et théoriciens ont essayé de définir ce mot qui est un peu compliqué, dans ce travail de recherche, quelques unes des définitions seront abordées. LEVET et PATUREL  (1996) parlent de l’intelligence économique de la manière où l’entreprise collecte et interprète l’information économique en vue d’une action économique, immédiate ou ultérieure, individuelle ou collective. Dans ces travaux de recherches, BOURNOIS et ROMANI (2000) abordent l’intelligence économique et stratégique comme « une démarche organisée, au service du management stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le traitement d’informations et la diffusion de connaissances utiles à la maîtrise de son environnement (menaces et opportunités). Ce processus d’aide à la décision utilise des outils spécifiques, mobilise les salariés, et s’appuie sur l’animation de réseaux internes et externes ». Une autre approche plus classique et originale de Philippe CLERC (2006), est de parler de l’intelligence économique comme la « capacité de compréhension collective des enjeux et des réalités de l’environnement économique, culturel, social et politique, un processus d’aide à la décision et au pilotage des stratégies, notamment par des démarches d’influence ».

En partant de ces théories et définitions, l’intelligence économique se résume en trois verbes : savoir se renseigner ou l’action de veiller, savoir se protéger, savoir influencer. L’Intelligence économique, c’est l’information stratégique au service de la prise de décision. Pour cela, il y a trois points : obtenir de l’information pour être plus performants, influencer l’environnement pour pouvoir contrôler les éléments extérieurs, et se protéger pour éviter les intrusions de toutes sortes. L’intelligence économique, c’est la capacité de compréhension du monde qui nous entoure ; c’est une pratique légale qui consiste à scruter son environnement sur trois domaines principaux : géostratégique, concurrentiel, sociétal, avec l’objectif de construire par la connaissance de ces trois un outil d’aide à la décision stratégique. L’intelligence économique, c’est s’ouvrir vers l’extérieur, maitriser sa capacité à gérer l’information. C’est un processus d’organisation qui permet d’être plus compétitif par la surveillance de son environnement économique et des changements externes. L’IE favorise la gestion stratégique de l’information comme levier majeur au service de la performance économique. L’IE s’inscrit dans la durée, elle devient une culture d’entreprise. L’intelligence économique est au service de la création de richesse. Elle s’étudie souvent en trois piliers : la veille informationnelle, la deuxième dimension est plus défensive : la sécurité du patrimoine informationnel (savoir-faire, réputation, image,…), les stratégies d’influence informationnelle : chercher à modifier les règles de jeux de l’environnement, les normes sur le marché.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I: THEORIES ET CONCEPTS SUR LA VEILLE ANTICIPATIVE, L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE ET LES TRES PETITES ENTREPRISES
Section 1 : Veille anticipative
Section 2 : Intelligence économique
Section 3 : Très petites entreprises
CHAPITRE II : RELATION ENTRE LA VEILLE ANTICIPATIVE ET L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE
Section 1 : Eléments communs déterminants
Section 2 : Veille anticipative comme une autre approche de l’intelligence économique
CHAPITRE III: METHODOLOGIE
Section 1 : Méthode de recherche selon l’approche systémique
Section 2 : Méthode de recherche dans le cadre pratique : Méthode qualitative basée sur la recherche-action
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE
CHAPITRE I: DESCRIPTION DU TERRAIN
Section 1 : Présentation de la société
Section 2 : Collecte et traitement des données
CHAPITRE II: RESULTATS DE RECHERCHE
Section 1 : Présentation des résultats
Section 2 : Validation des deux hypothèses de recherche et Discussions
CHAPITRE III: PROPOSITION DE SOLUTION
Section 1 : Proposition d’un modèle veille anticipative stratégique intelligence collective adapté à la situation d’une TPE
Section 2 : Mise en œuvre du modèle de veille anticipative stratégique intelligence collective
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE

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