La variabilite pluviometrique de 1971 à 2012 et impacts sur les activites agricoles

Située en plein cœur du bassin arachidier, la région de Diourbel correspond à l’ancienne province du Baol issue de la dislocation de l’empire du Djolof au lendemain de la bataille de N’danki en 1549(PRE, 1997). Son économie est encore fortement dépendante de l’agriculture, les cultures sont essentiellement de type pluvial et assujettie à des fortes variations (CSE , 2005)et l’élevage constitue la seconde activité génératrice de revenus (CTA, 2008).Dans cette localité, l’activité agricole est extensive, elle est basée essentiellement sur le défrichement suivi d’une  mise en culture ; ce qui entraine une dégradation des sols Pieri, (1989). Sa population est majoritairement composée de wolofs et de serers qui accorde une importance capitale à l’agriculture laquelle est tributaire des conditions pluviométriques. Elle dispose d’énormes potentialités favorables au développement de l’agriculture, de par ses sols fertiles.

Cependant elle reste contrainte, à l’image du pays du sahel, aux effets des sécheresses des années 1970 et 1980, placés dans un contexte général de déficit pluviométrique en Afrique de l’ouest. Les impacts de ces péjorations des conditions climatiques se font sentir dans tous les domaines socio-économiques, mais plus particulièrement dans l’agriculture, à travers un amenuisement des résultats de la production. Ce qui rend difficile la vie des paysans. Conscient de ces contraintes, l’Etat a mis en place des programmes et projets allant dans le sens d’appuyer les agriculteurs, dans l’objectif d’atteindre la sécurité alimentaire au Sénégal. Les études menées par Dabissi (2011), Ndong(1996) et Sané (2003) ont montré que la forte dégradation des conditions pluviométriques n’a épargné aucun Etat du sahel.

A cet effet, partant de la position déterminante de cette activité agricole, la commune de Lambaye, constituant notre zone d’étude, est un exemple illustratif. Se trouvant dans le département de Bambey, la région de Diourbel se positionne entre 14° 30 et 15° de latitude nord et 15° 40 et 16°40 de longitude ouest, les effets de la variabilité pluviométrique se manifestent dans la commune de Lambaye en terme de la dégradation de son économie, de son environnement particulièrement agricole. Le déficit pluviométrique, la hausse des températures, de l’évaporation, la diminution des durées des saisons agricoles, entre autres, constituent essentiellement les signes de cette anomalie climatique engendrant de ce fait, une réelle problématique de la mise en valeur des cultures agricoles et de la sécurité alimentaire du monde paysan.

En outre, ces effets naturels, corrélés à l’action anthropique sur la nature, ainsi qu’à l’emploi techniques et matériels rudimentaires (la daba, hilaire) peu adaptés aux conditions actuelles du milieu, favorisent une faiblesse de la production agricole. D’où la nécessité d’une diversification des activités, et la mise en place des projets d’aménagement et moyens appropriés pour préserver les activités agricoles des mutations du climat. Ceci pour arriver à une meilleure adaptation à la variabilité pluviométrique dans ce contexte de changement climatique. C’est surtout dans ce sens que s’inscrit notre thème de recherche : Variabilité pluviométrique de 1971 à 2012 et impacts sur les activités : cas de la commune de Lambaye.

Problématique

Contexte

Dans la région de Diourbel, l’économie est fortement dépendante de l’agriculture, l’élevage constitue la seconde activité génératrice de revenus (CTA, 2008). Dans cette localité, l’activité agricole est extensive, elle est basée essentiellement sur le défrichement suivi d’une mise en culture, ce qui entraine une dégradation des sols Pieri (1989). La sècheresse et la désertification ont engendré un recul du couvert végétal, une dynamique érosive intense et une réduction des terres fertiles (Diop, 2010).Par conséquent, la région de Diourbel est confrontée à l’épuisement du patrimoine en terres arables aussi bien au niveau de sa fertilité des sols qu’à celui des ressources ligneuses (ISRA 2008) Corrélativement à cette dégradation des ressources naturelles, le paysan se trouve dans une situation précaire (Pieri, 1989).

Dans la commune de Lambaye, les espaces sylvo-pastoraux inter-villageois sont des forets communautaires caractérisés par une faible diversité floristique.

Les causes de cette dégradation du couvert végétal sont d’une part, la forte diminution de la productivité végétale avec notamment une forte mortalité et une faible régénération des individus et d’autre part, les populations qui compensent les déficits liés à la faible pluviométrie par une pression additionnelle sur les ressources forestières (Mbow , 2009). Les pratiques culturales inappropriées du fait de la faible disponibilité d’engrais et d’équipement agricole moderne (Diop A.B. ,1992) et le surpâturage sont à l’origine de la perte de la végétation naturelle. La variabilité et les changements du climat constituent un catalyseur de la dégradation des écosystèmes et des agro-systèmes (forestier, agriculture…) (Diop N. ; 2007).

Ces dernières décennies, la hausse des températures, la baisse drastique et l’irrégularité des pluies ont conduit à une réduction sensible de la production agricole et animale, une sensibilité des cultures aux attaques des ravageurs et une réduction des ressources en eau. Les populations des ces espaces sont vulnérables à ces fluctuations climatiques du fait de leur dépendance aux ressources naturelles. Cette vulnérabilité est aggravée par la pauvreté endémique (65,2% des ruraux-DSRP-II, 2006-10).Face à cette variabilité du climat la population ont développé certaines options d’adaptation pour réduire leurs vulnérabilités. L’adaptation des paysans du bassin arachidier a toujours existé. Elle est décrite par certains auteurs comme (Pélissier, 1966) et (Lericollais, 1999).Parmi les stratégies d’adaptation développées par ces populations, on peut citer la mise en défens des espaces sylvo-pastoraux inter-villageois (Sanogo, 2009).En effet, selon Diop et al. (2005)96% des espaces cultivés sont réservés aux cultures sans pluies. Les statistiques économiques de l’année 2004 montrent que le secteur agricole occupait plus de 33,1% des actifs dont 62,1% dans le sous-secteur de l’agriculture vivrière (ANDS) 2005.Malgré tout, le Sénégal est confronté à une crise dramatique dont les effets se font sentir particulièrement sur l’agriculture représentant le secteur le plus touché. La variabilité, voire le déficit pluviométrique, associé à l’augmentation des températures, semblent être les manifestations de cette crise alimentaire. Le Sénégal, pays sahélien, a connu trois grandes périodes de sécheresse : celle des années 1910, 1940,1948 selon les villageois témoins. La dernière est la plus sévère en raison de son intensité et de sa persistance dans toute la zone sahélienne et aussi de ses conséquences. Le déficit pluviométrique et ses répercussions se manifestent plus sur l’agriculture et dans l’agriculture. Dans cette optique, Sagna (1988) affirme que : « La variabilité pluviométrique interannuelle en Afrique de l’ouest préoccupe les populations. Le déficit pluviométrique qui s’est amorcé en 1968, s’accompagne d’un desséchement de la zone soudano-sahélienne. »  .

présentation physique

Le bassin arachidier (grenier agricole du Sénégal) couvre les régions de Diourbel, Kaolack, Fatick, une partie de Louga et Thiès ou 70% de la population dépendent de l’agriculture et de l’élevage (PAGERNA, 2008).La région de Diourbel se positionne entre 14° 30 et 15° de latitude nord et 15° 40 et 16° 40 de longitude ouest. Elle est limité e : au nord par les régions de Thiès et de Louga, au sud par les régions de Thiès et de Fatick, à l’est par les régions de Fatick et de Louga et à l’ouest par la région de Thiès. Elle couvre une superficie de 4.769 km2 soit 2.4% seulement de l’ensemble du territoire national. Sa densité de population est l’une des plus fortes du pays avec 221 hbts /km2 (RGPH,2002).La région est subdivisée administrativement en départements(Diourbel, Mbacké et Bambey), 3 conseils départementaux, 7 arrondissements et 32 communes dont Lambaye qui est l’objet de notre étude.

La commune de Lambaye est située dans l’arrondissement du même nom, dans le département de Bambey, région de Diourbel. Elle est limitée au nord par l’arrondissement de Baba Garage, au sud par la commune de Ngogom, à l’est par la commune de Gawane et à l’ouest par la commune de Réfane. Elle couvre une superficie de 157 km2 , soit 28,5% de l’arrondissement. Elle est dans une zone soudano-sahélienne avec de la prédominance de la nuance atlantique et reste fortement déterminée par les remontées de la zone intertropicale de convergence.

Le relief, la végétation, l’hydrologie, le climat etc. de la commune de Lambaye, à l’instar du reste du bassin arachidier, semble avoir les mêmes caractéristiques. Autrement dit, son milieu naturel est particulièrement lié à celui de Diourbel. Ces différentes ressources naturelles conditionnent l’occupation et le développement socio-économique du terroir. L’objectif est de parvenir à les analyser en fonction de leur capacité à offrir à la population les conditions d’un développement durable.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie: Présentation physique et humaine de la zone d’étude
Chapitre 1 : Présentation physique
Chapitre 2 : présentation du cadre humain et économique
Deuxième partie : Analyse de l’évolution de la pluviométrie dans la commune de Lambaye
Chapitre 1 : L’Evolution de la pluviométrie
Chapitre 2 : Caractérisation des saisons pluvieuses
Chapitre 3 : Etude des pluies journalières
Troisième partie : Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles, les stratégies d’adaptation et les perspectives
Chapitre 1 : Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les sols agricoles
Chapitre 2 : Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les cultures agricoles
Chapitre 3 : Les stratégies d’adaptation développées et perspectives
Conclusion générale
Références bibliographiques
Table des matières

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