LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE DE 1961 A 2010 ET SES IMPACTS SUR LES PRODUCTIONS AGRICOLES

Les vents

   Les caractéristiques aérologiques moyennes dépendent des différents types de circulation. Ceux-ci connaissent des directions et des vitesses différentes suivant la prédominance des flux en surface et cela en rapport avec les deux principales saisons qui prévalent dans la Commune de Mpal. Ainsi, l’analyse de la direction des vents dominants dans la Commune de Mpal nous permet de distinguer deux saisons. La première saison s’étale d’octobre à mai soit sur 8 mois avec une prédominance des vents du Nord constitués essentiellement par de l’alizé maritime. La deuxième saison concerne la période de juin à septembre soit sur 4 mois avec une prédominance des vents d’Ouest parmi lesquels on retrouve en grande partie de la mousson. La première saison correspond à la saison sèche. Elle se caractérise par l’importance des vents du Nord qui représentent une part très importante de la circulation dans cette région.Le quadrant Nord Nord-Est (N-NE) est plus représentatif pendant cette saison (graphique 1). La deuxième saison, quant à elle, correspond à l’installation de l’hivernage. Elle se caractérise par la prédominance des vents de l’ouest qui dominent la circulation durant cette période. Le quadrant Ouest Nord-Ouest (W-NW) est plus important.

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés

   Ils se rencontrent dans les parties dotées d’une bonne pluviométrie comme la zone Nord et Sud soudanienne et la zone guinéenne. Ces sols se caractérisent par la présence de concrétions de cuirasses fréquemment apparentes. Ils sont meubles, perméables et propices aux cultures pluviales. Leurs propriétés chimiques sont bonnes. A cet effet, ils ont une teneur très faible en matière organique qui est de 1 % pour l’horizon superficiel et le potassium est très faible. En plus de la faiblesse des propriétés chimiques, l’horizon B rend difficile l’enracinement des plantes. Les pH varient entre 6 et 6,5 en surface et entre 5,5 et 6 en profondeur. Ce type de sol subit les effets de l’érosion qui emporte tout leur potentiel en éléments fertilisants impactant du coup les rendements agricoles.

Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés

  Appelé aussi sols « Dior », les sols ferrugineux tropicaux non lessivés présentent une texture fine et une teneur importante en limons et argiles. Du fait de leur structure compacte, ces sols échappent à l’érosion. On les rencontre dans les villages situés à l’Est de Mpal tels que Teud bitty, Ndakhaar ouolof, Tal bakhlé… Ces sols sont riches en matière organique et en éléments chimiques Charreau et Fauck, 1965 cité par Kital en 2016 dans son mémoire. Dans la Commune de Mpal, les sols ferrugineux tropicaux non lessivés dominent largement la composante pédologique et sont localisés dans la partie la moins importante de la commune.

Evolution des écarts à la normale de la pluviométrie

   Pour étudier les écarts à la normale par rapport à l’évolution de la pluviométrie de 1961 à 2010, nous allons constituer des écarts en pourcentage pour le traitement. L’étude de l’évolution de la pluviométrie de 1961 à 2010 par rapport à la normale se caractérise par une alternance d’années déficitaires et d’années excédentaires. Pour cette période, la normale considérée est la normale 1961-1990 à la station de Saint-Louis qui est de 252,3 mm. D’après le tableau n°7, on constate que la série est globalement excédentaire. Une alternance entre les années déficitaires et celles excédentaires est remarquée. Ainsi, on décompte 22 années déficitaires soit 44 % de la série. Parmi ces années, 1992 a enregistré le plus fort déficit avec -76,6 %. Contrairement à l’année 1993 qui a enregistré le plus faible déficit avec -3,3 %. En se référant au tableau n°8, on note :
 7 années qui ont un très faible déficit ;
 9 années qui se présentent avec un faible déficit ;
 4 années dont le déficit est moyen ;
 et 2 années qui ont un déficit fort.
Ensuite, on compte au total 28 années excédentaires soit 56 % de la série. Le plus fort excédent est relevé à l’année 1966 avec 73,8 %. En revanche, le plus faible excédent est noté en 2008 avec 1,9 %. Dans ce même tableau n°7, il existe :
 10 années sont considérées comme très faible excédent ;
 11 années comme faible excédent ;
 4 années comme excédent moyen ;
 et 3 années comme très fort excédent.
Le constat général est qu’il n’y a ni une année qui a enregistré un très fort déficit ni une année qui a enregistré un très fort excédent. Ceci peut être expliqué par une appartenance de la station au domaine sahélien qui n’enregistre pas une pluviométrie supérieure à 500 mm. En se conformant au graphique 7, nous allons scinder la série en période : une période globalement sèche qui commence 1961 et se termine en 1986 et une période globalement humide qui va de 1986 à 2010. La première période est la plus longue regroupant 26 années soit 52 % de la série. Elle se caractérise par une alternance d’années excédentaires et d’années déficitaires. Les années excédentaires sont au nombre de 12 soit 46 % de la période sèche. En opposition aux 14 autres années qui sont déficitaires soit 54 % de cette même période. La seconde période est globalement humide et rassemble 24 années soit 48 % de la série. Elle se particularise par une prédominance des années excédentaires. On décompte 16 années excédentaires qui représentent 66,7 % de la période humide. On note, par contre, 8 années déficitaires. Ces dernières représentent 33,3 % de la période humide. Par ailleurs, la courbe de tendance montre que la pluviométrie a une tendance à la baisse de 1961 à 2010. Ce qui suscite de nombreuses interrogations qui vont s’orienter vers les causes d’un tel phénomène et les conséquences qui peuvent en découler. Selon Demba Gaye (2017), cette situation est due à sa position septentrionale (installation de la mousson), au nombre de jours de pluie, à la courte durée de la saison des pluies et parfois un raccourcissement de la saison.

Les impacts sur les sols

   La dégradation correspond à la transformation (physique, chimique et/ou biologique) du sol qui implique la détérioration plus ou moins réversible d’une ou de plusieurs de ses fonctions. Auparavant, les sols de la Commune de Mpal étaient fertiles, rentables et productifs. Cependant, ils subissent maintenant une dégradation aigue liée particulièrement à deux facteurs que sont les facteurs naturel (la pluie et le vent) et anthropique (l’homme). Une telle situation est confirmée par l’enquête qui a été faite. Ainsi, la dégradation des sols dans la Commune de Mpal est confirmée 83,3 %. A Mpal, nous avons noté deux types d’érosion : l’érosion hydrique et l’érosion éolienne. Pendant l’hivernage, les pluies s’accompagnent en général avec de fortes tempêtes d’où l’arrachement de certaines particules du sol. L’eau de pluie qui atteint le sol soit elle s’infiltre soit elle ruisselle. L’infiltration et le ruissellement dépendent des conditions de surface du sol et des caractéristiques d’intensité et de durée de la pluie (Favre, 1995). En effet, les sols sont sensibles à l’érosion hydrique à cause de leur faible capacité d’infiltration. Cette intensité de l’érosion hydrique est accentuée par la combinaison d’une pluviométrie relativement forte et la capacité d’infiltration généralement limitée des nombreux sols à faible profondeur. Les pluies qui s’abattent sur les sols entrainent la dégradation de ces derniers. Cette dégradation à l’image de l’érosion hydrique réduit la fertilité des terres en emportant les éléments minéraux et organiques du sol. Durant la saison sèche, par contre, l’érosion éolienne se manifeste par la dynamique du vent qui s’observe par enlèvement, transport et accumulation des particules participant à l’infertilité du sol. Le balayage de ces particules affaiblit la couche superficielle en rendant le sol nu et dur. Cela entraine effectivement un retard sur la croissance des plantes de cultures dû aux difficultés de pénétration de leurs racines. Dans la Commune de Mpal, l’érosion éolienne est plus importante avec un pourcentage de 90,4 % contre 9,6 % pour l’érosion hydrique. De l’avis des populations, les sols diors sont plus présents (98,5 %) et sont plus sensibles à l’érosion éolienne par conséquent, sont plus dégradés ou altérés du fait de leur composition en sable fin et de leur légèreté. C’est dans ce sens que nous soulignons que la « forme de dégradation la plus dangereuse reste l’érosion éolienne » FAO, 1983 cité par Gueye M, 2013. La particularité des sols fait que la population a des techniques spécifiques voire rudimentaires pour reconnaitre un sol dégradé. Les habitants observent soit la couleur du sol soit le rendement pour affirmer qu’il y’a une dégradation des sols.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
Situation géographique
Chapitre 1 : Le cadre physique
1.1. La géologie
1.2. Le climat
1.2.1) Les facteurs généraux
1.2.2) Les éléments du climat
1.3. Les sols
1.3.1) Les sols ferrugineux tropicaux lessivés
1.3.2) Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés
1.3.3) Les sols hydromorphes
1.3.4) Les sols salés ou halomorphes
1.4. La végétation
1.4.1) La strate arborée
1.4.2) La strate arbustive
Chapitre 2 : La population et les activités socio-économiques
2.1. La population
2.2. Les activités socio-économiques
2.2.1) L’agriculture
2.2.2) Elevage
DEUXIEME PARTIE : LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET SES IMPACTS 
Chapitre 3 : La variation pluviométrique de 1961 à 2010
3.1. Evolution interannuelle de la pluviométrie
3.2. Evolution des écarts à la moyenne de la pluviométrie
3.3. Evolution des écarts à la normale de la pluviométrie
Chapitre 4 : Impacts de la variabilité pluviométrique
4.1. Les impacts sur les ressources naturelles
4.1.1) Les impacts sur les ressources en eau
4.1.2) Les impacts sur les sols
4.1.3) Les impacts sur la végétation
4.2.1) Impact sur l’agriculture
4.2.2) Les impacts sur l’élevage
4.2.3) Les effets indirects de la variabilité pluviométrique
TROISIEME PARTIE: LES STRATEGIES D’ADAPTATION ET LEURS LIMITES
Chapitre 5 : les stratégies d’adaptation
5.1. Les stratégies d’adaptation de l’Etat
5.1.1) Les coopératives agricoles
5.1.2) L’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural
5.1.3) Les services déconcentrés
5.1.4) Le Plan Sénégal Emergent
5.2. Les stratégies d’adaptation des ONG et de la population
5.2.1) Les stratégies des ONG
5.2.1.1) Plan international
5.2.1.2) Caritas Sénégal
5.2.2) Les stratégies de la population
Chapitre 6 : Les limites des stratégies d’adaptation
6.1. Les mesures d’accompagnement
6.2. L’absence d’investissements financiers
6.3. Les intrants
Conclusion générale
Bibliographie
Webographie

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