LA VARIABILITÉ INTERANNUELLE DES PRÉCIPITATIONS OBSERVÉES

Eaux de surface

              La région Androy est drainée par 3 grands fleuves issus du socle cristallin qui s’écoulent selon une direction globale Nord-Sud :
Menarandra : Il prend naissance à l’Ouest d’Isoanala, situé à environ 45km au Nord de Beraketa dans le massif du Tsikoriry vers 800m d’altitude. S’écoulant du Nord-Est vers le Sud-Ouest, il reçoit en rive gauche au niveau de Bekily, la Manantanana et, 30km plus au Sud, la Menakompy. Il passe par Tranoroa et longe ensuite les limites Ouest des communes de Beloha et Marolinta jusqu’à son embouchure. D’une longueur totale de 270km, dont 180km traversant la région, le Menarandra draine un bassin versant d’une superficie de 8350km² et peut rester à sec pendant 5mois sur 12. Ses nombreux petits affluents ne coulent que pendant la saison des pluies, seul son principal affluent, la Menakompy, conserve plus ou moins un écoulement permanent toute l’année.
Manambovo : D’une longueur totale de 165km, prend sa source à 40km au Nord d’Antanimora dans la zone Ouest d’Andalatanosy vers 400 à 500m d’altitude. Ses principaux affluents de la rive droite prennent aussi naissance dans la même zone : Andriambarotra, Sakavola et Andranomiteraka, tandis que la Lalany le rejoint plus au Sud. Le Manambovo qui draine un bassin versant de 4450km², s’écoule globalement depuis sa source selon une direction NordSud avant de bifurquer dans le Sud-Est au niveau de Tsihombe jusqu’à la mer. Pendant sept à huit mois, ces cours d’eau n’ont pas d’écoulement superficiel.
Mandrare : A partir de Ranomainty et son affluent l’Andratina, traversant les zones Est de Beraketa et Imanombo, longent la partie orientale de la région selon une direction globalement Nord-Sud jusqu’à la mer. Plusieurs petits affluents de la rive droite du Mandrare qui prennent naissance dans le Nord du district d’Ambovombe, s’écoulent globalement d’Ouest en Est : Sakamahasoa, Ikonda, Besatra, Bamanda et Ikoroma. Ils drainent les eaux de pluies et sont pour la plupart à sec pendant la saison sèche. Tous ces grands fleuves ne sont pas pérennes et sont réduits à un écoulement de surface quasi-nul à très faible en saison sèche (Mai à Septembre). Cependant, des sousécoulements notables peuvent être observés en étiage. Leurs affluents n’ont d’écoulement superficiel que pendant une courte période de la saison des pluies. Et dans la zone cristalline, plusieurs petits cours d’eau ayant les caractères d’un nœud sont temporaires : à sec pendant la majorité de l’année mais pouvant être inondés le temps d’un orage.

Pluviométrie

             La région apparaît comme un endroit très sec où les quantités d’eau reçues mensuellement et annuellement restent très faibles et très irrégulières. A partir de l’extrême Sud-Ouest au niveau de la frange côtière du plateau Karimbola, zone la plus aride, la moyenne des pluviosités annuelles augmente vers le Nord-Est et de la côte vers l’intérieur (Beloha : 352.8mm, Tsihombe : 429.9mm, Ambovombe : 536.5mm et Bekily : 68mm pour la période 1992-1997). Et globalement, cette pluviosité décroît du Nord vers le Sud de la région bien que des nuances soient observées suivant la localisation des secteurs et les accidents du relief (vallées, cuvettes, escarpements, massifs). C’est ainsi que les secteurs élevés près de Beraketa dans le district de Bekily ont des pluies annuelles plus copieuses. Par ailleurs, les variations interannuelles des pluies pour un même mois peuvent allez du simple au quintuple selon les localités, ce qui dénote des perturbations assez nettes dues aux effets du changement climatique. A une longue saison sèche (7 à 9mois), succède une brève saison des pluies parfois aléatoires, souvent très irrégulière et toujours pauvre en précipitations. Etant très mal réparties dans l’année, 70% à plus de 90% des pluies annuelles tombent normalement pendant la saison humide ou estivale, de Novembre à Mars, mais surtout entre Décembre et Février, Janvier étant souvent le mois le plus arrosé. La période hivernale, de Mai à Septembre mais pouvant s’étendre jusqu’en octobre, est remarquablement sèche, Juillet ou Août étant souvent les mois enregistrant les minima de quantité d’eau reçue.

Modèle de prévision numérique

            Le modèle ARW/WRF est le modèle climatique de méso-échelle de dernière génération. Il a été conçu à la fois pour des prévisions opérationnelles et les besoins de la recherche atmosphérique. Ce modèle correspond en fait à une évolution du modèle MM5 (Fifth-Generation of NCAR Mesoscale Model). La résolution des mailles de ce modèle permet grâce à sa finesse (entre 5 et 50km) des études climatiques à une échelle régionale. Pour les simulations de cas réels, le programme WRF Preprocessing System est utilisé. Ses fonction permettent de définir les domaines de simulation ; d’interpoler les données terrestres statiques sur les domaines de simulation ; et d’interpoler les données météorologiques maillées d’un autre modèle (GFS, FNL NCEP, Era-Interim,…). Les données d’observation non maillées (stations météorologiques, radar, ..) peuvent être également intégrées, filtrées et validées par le système d’assimilation WRF-Var ou le système d’analyse OBSGRID. Le cœur dynamique ARW utilise les schémas de second et troisième ordre de Runge-Kutta pour générer les prévisions.

Seuils et types de comportements pluvieux

            L’examen des diagrammes pluviométriques mensuels permet de distinguer globalement trois types de comportement pluvieux : mois à faibles précipitations (<50mm), mois à précipitations intermédiaires ou modérées (50 à 150mm) et mois à fortes précipitations (>150mm). Les différents seuils pluviométriques choisis font référence aux seules valeurs de l’évapotranspiration potentielle (ETP), telles que détaillées ci-dessous :
a.Mois à faibles précipitations (<50mm) : Sont concernés les mois de Juin, Juillet, Août, Septembre. Ces mois marquent la grande saison sèche dans la zone d’étude. Au cours de cette période de l’année, les précipitations représentent entre 1 et 3% du total annuel. Par conséquent, elles sont moindres en termes de pluviosité enregistrée. La hauteur journalière maximale pour chacun des mois n’atteint pas 15mm. Toutefois, quelques singularités peuvent être relevées au cours de certains mois.
b.Mois à précipitation intermédiaires (de 50 à 150mm) : Les mois de mars, avril et octobre, novembre sont considérés comme des mois intermédiaires à précipitations modérées. Ils annoncent en général l’arrivée et la fin de la grande saison pluvieuse. On remarque une hausse à une baisse sensible des précipitations. Les évènements pluviométriques journaliers commencent également à devenir importants. Les hauteurs pluviométriques journalières au cours de ces mois peuvent dépasser 25mm. Les hauteurs des précipitations en ces périodes sont aléatoires et constituent par endroit un faux signal pour le démarrage des activités agricoles, surtout pour le mois d’octobre.
c.Mois à fortes précipitation (>150mm) ; Décembre, janvier et février sont les plus pluvieux, ils représentent entre 55 et 70% des précipitations annuelles dans le cadre de l’Androy, pour une année normale. Les évènements pluvieux sont d’une grande importance pour le développement et la maturité des plantes ; les hauteurs d’eau enregistrées au cours d’une journée peuvent dépasser 50mm par endroits et occasionnent des inondations des champs aux abords des cours d’eau ou dans les plaines alluviales. Toutefois, pour le cas d’une année EL Nino, ces mois présentent des déficits hydriques très accentués et constituent un grand dégât pour la campagne agricole tout entière. En somme l’analyse des régimes pluviométriques mensuels et saisonniers revêt une importance capitale dans la mesure où elle permet de comprendre l’évolution des précipitations au cours de l’année. En effet, la connaissance du début et de la fin de la saison des pluies constitue un fait majeur dans la planification du calendrier cultural.

Analyse des tendances Pluviométriques par station

                 Il est de pratique courante en climatologie d’évaluer les tendances des précipitations sur des régions et des périodes relativement étendues afin de réduire les fluctuations mineures. En vue d’apprécier l’évolution des précipitations de 1975 à 2007, nous avons utilisé la méthode des indices pluviométriques de Lamb (1982). Les indices pluviométriques ont été déterminés : i > 1 pour les années humides excédentaires (en bleu), i < -1 pour les années sèches déficitaires (en rouge), -1 < i > 1 pour les années normales (en noir). | Chapitre 3 : Interprétation des résultats 44 Figure 13 : Anomalies pluviométriques interannuelles dans la région Androy entre 1975-2007 Les tendances significatives à la baisse des précipitations est en moyenne -11.7% dans la région Androy, mais cette tendance reste très variées spatialement (-4% à 21%). La station de Beloha est plus prononcées (-19.3%) que la station d’Ambovombe (-4.7) en raison d’une bonne répartition des précipitations mensuelles. L’examen des graphes indique que toutes les tendances observées sont à la baisse dans chacune des 02 stations. Le test non paramétrique de tendance de Mann-Kendall a montré un seuil significatif de 94% en baisse des totaux pluviométriques annuels. En résumé, l’analyse de la variabilité des indices pluviométriques annuels au cours de ces trente années, de 1975 à 2007, a permis de situer l’Androy dans son contexte spatiotemporel. Les résultats obtenus dans le tableau suivant montrent une répartition hétérogène des hauteurs pluviométriques dans la région d’étude. En général, la valeur des précipitations sur toutes les décennies sont normale sauf pour les 2 dernières décennies qui présentent une tendance à la hausse du nombre d’années déficitaires remarquable. Cependant, une dominance relative des excédents pluviométriques est reflétée par chaque décennie. Une analyse temporelle des séries pluviométriques annuelles peut fournir des indications plausibles. Par ailleurs, si on opte pour une échelle plus fine : on a effectué l’analyse saisonnière des précipitations durant la saison pluvieuses (Décembre-Janvier-Février) qui nous a conduits à la figure 13 pour chaque station. On peut déjà voir qu’en affinant le pas de temps, des tendances significatives à l’échelle mensuelle ont pu être détectées. Ces tendances sont significatives sur la période de 1975-2007 pour l’anomalie moyen moyenne des précipitations des mois de Décembre, Janvier et Février.

Buts de la culture

                Le Sorgho est surtout cultivé pour son grain utilisé pour l’alimentation de l’Homme et du bétail (sorgho à grains). En outre, sa hampe florale dépouillée de ses grains sert à faire des balais (sorgho à balais), sa moelle sucrée sert à l’obtention de sucre (sorgho sucré), la gaine de ses feuilles, ses glumes et sa moelle rouge donnent des pigments utilisés comme teintures (sorgho tinctorial) ; ses feuilles sont utilisées comme fourrage (sorgho fourrager) ses tiges comme matières première pour la fabrication du papier (sorgho papetier), etc… Les grains fermentés servent à la préparation d’un alcool (bière). Enfin, le sorgho est également utilisé comme engrais vert.

Programme de lutte contre les effets de la sècheresse

-Exonération des droits de douane sur les vivres importés
-Acquisition et distribution d’aliments à tous les sinistrés
-Traitement de l’endettement des agriculteurs sinistrés
-Création d’emplois en milieu rural, avec une forte composante en main d’œuvre pour soutenir le niveau de vie des populations rurales.
-Lancement de campagnes de traitement sanitaire et de vaccination.
-Favorisation des cultivateurs à opter pour l’assurance agricole.

Conclusion générale

                 Nous pouvons dire que l’analyse des données climatologique durant la période 1975 à 2007 dans l’Androy a permis de caractériser des évolutions très marquées. En particulier, on peut citer les épisodes de sècheresse significative journalière (même durant la saison humide, selon les résultats de WRF), et une tendance à la baisse des hauteurs pluviométriques de – 11%, et à l’intensification des pluies. Les résultats obtenus, au cours de cette étude, constituent des fondements et des repères pour la prise de décisions dans l’ambition de réduire la vulnérabilité agricole et donc des populations de l’Androy. En effet, l’agriculture dans la région, essentiellement pluviale et n’utilisant que peu d’intrants, est étroitement liées aux caractéristiques de la saison de pluies : dates de démarrage et longueur de la saison culturale ont des impacts directs sur les rendements agricoles. D’après les analyses, le degré de vulnérabilité de l’agriculture aux impacts de la variabilité des précipitations pourrait s’accroître davantage. Face aux différents risques liés à l’accroissement de la variabilité climatique, des stratégies d’adaptation ont été proposées. Les changements climatiques s’imposent comme le défi le plus important au développement agricole dans la région Androy. L’agriculture extensive y est considérée comme une stratégie visant à compenser la baisse des rendements en l’absence d’une amélioration des itinéraires techniques de cultures. Or, les répercussions des changements dans l’évolution du climat dans l’Androy sont encore mal connues. Il convient donc de s’efforcer, de les préciser et de les anticiper en mettant en place les recherches axées sur la modélisation régionale de scénarios de changement climatique et des impacts correspondants, en effectuant un couplage entre approches rétrospectives et prospectives, approche comparative, et mettre en place des réseaux d’observation, et aussi des outils d’analyses et des moyens tant humains, techniques que financiers nécessaires à leur développement.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE 
1.1 : Présentation de la région ANDROY 
1.2 : Cadre et problématique de l’étude 
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE 
2.1 : Étude climatologique 
2.2 : Modélisation à méso-échelle 
CHAPITRE 3 : INTERPRETATION DES RESULTATS 
3.1 : Analyse de la variabilité des précipitations 
3.2 : Simulation avec le modèle WRF-ARW 
CHAPITRE 4 : PERSPECTIVES D’ADAPTATION 
4.1 : Proposition de culture adaptée : SORGHO 
4.2 : Adaptation au Changement climatique 
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *