L’agriculture au Sénégal se consacre pour l’essentiel à des cultures sous pluie. Ce qui explique la forte fluctuation des productions sur les deux dernières décennies. Face à cette situation, l’agriculture ne joue plus efficacement sa mission qui est d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Elle est aujourd’hui une évidence partout en Afrique subsaharienne et notamment dans le sahel. Appartenant au domaine sahélien, la partie septentrionale du pays est rudement touché par la sécheresse et se caractérise par une variabilité interannuelle de la pluviométrie.
De ce fait, face au défi du changement climatique qui est devenu une réalité, que faire de la variabilité climatique et plus précisément de la variabilité pluviométrique ? L’avènement du changement climatique met les agriculteurs dans un contexte beaucoup plus difficile. En fait, face au désengagement de l’Etat et vivant dans un milieu très contraignant caractérisé par les fléaux naturels et les facteurs socioculturels, les agriculteurs sont confrontés à de nouvelle donne beaucoup plus complexe à résorber qui est le changement climatique marqué par une variabilité pluviométrique…
En effet, sous l’effet de la variabilité pluviométrique, la pauvreté sévit dans de nombreuses parties du domaine sahélien et la population qui augmente rapidement continue à dépendre des ressources naturelles et de l’agriculture pour une bonne partie de sa production économique et pour la satisfaction des ses besoins essentiels. Par conséquent, la région (bassin arachidier) est extrêmement exposée aux impacts négatifs du changement climatique. Le changement climatique, l’accroissement de la population et le développement économique se conjuguent pour accroitre le risque d’une dégradation des sols dans une grande partie du bassin arachidier notamment dans la commune de Réfane. La combinaison d’une distribution inéquitable des terres, de méthodes de cultures peu efficaces, de régimes fonciers inadéquats aboutit à une chute de la productivité des pâturages et des terres agricoles. Ce qui entraine la surexploitation des sols qui subissent de rudes épreuves dans une situation où ils sont consumés et où l’utilisation des engrais et pesticides se développe. De même, la pauvreté provoque aussi une surexploitation des ressources naturelles restantes (combustibles, aliments, médicaments et constructions). En somme, la production agricole n’assure plus les besoins alimentaires des populations locales. Et pourtant ; elle continue d’en employer environ 70 % (Sakho M., 2007) cité par A. H. Faye (2016). En réalité, les impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles ont fini par poser des insuffisances dans la productivité et la production de l’agriculture entrainant du coup la diminution des performances socio-économiques des agriculteurs.
La synthèse bibliographique
Pour mener à bien notre thème de recherche, nous avons fait une synthèse bibliographique. Cela nous a permis de mieux cerner les différentes études sur ce domaine et aux travaux qui ont été déjà exécutés dans le milieu d’étude. Elle nous a permis aussi de voir les études menées sur le changement climatique, leurs effets et les stratégies d’adaptation qui ont été mises en place surtout dans le milieu de l’étude. Toutefois, cette synthèse bibliographique ne prétend pas être exhaustive mais montre une partie de l’immense documentation produite sur le thème.
Du point de vue climatique, la variabilité climatique occupe une place importante. Ce qui témoigne de la diversité des études faites à son endroit. Ces études s’accordent sur un constat qui est la faiblesse et l’irrégularité des pluies. C’est ainsi que André Hufty dans « l’introduction à la climatologie » nous décrit le climat global de la terre et de manière très détaillée. Cette description est plus marquante au chapitre 10 où il établit une relation entre l’homme et le climat et les différentes approches de ce dernier.
Dans « la dynamique du temps et du climat » Max Leroux abonde dans le même sens et montre que les causes des variations climatiques sont de deux ordres : naturelle et anthropique. Ces causes sont à l’ordre du jour et suscitent des débats entre scientifiques. Leur message est à la fois cohérant et alarmiste, ils répètent que « le climat se réchauffe » que « les conséquences seront catastrophiques » et que les gouvernements doivent intervenir rapidement pour faire baisser le taux de gaz à effet de serre.
De même Abdou Hahat Faye (2015) dans son étude « Les impacts de la variabilité climatique de 1984 à 2013 sur les productions agricoles dans la commune de Niakhar » nous fait comprendre que cette variabilité climatique détermine le rendement des activités agricoles. Cette partie à l’instar du bassin arachidier connait une répartition très variable de la pluviométrie qui influe beaucoup sur les principales activités de la population que sont l’agriculture et l’élevage. Depuis plus de trois décennies, les pays du sahel souffrent de la baisse globale du régime pluviométrique en particulier le Sénégal où les activités socioéconomiques dépendent largement de la pluie.
Problématique
Les discussions sur le changement climatique ont commencé avec la publication en 1972 du rapport « halte à la croissance » par le club de Rome et deviennent de plus en plus d’actualité. La communauté internationale consciente de ce phénomène se propose de le résoudre. Si Rio 1992 a été le début des négociations internationales sur le climat, le protocole de Kyoto de 1997 fut le tournant décisif. A la conférence de Rio l’homme reconnait l’existence du changement climatique et de sa responsabilité dans ce phénomène. Sous ce rapport en 1997 les pays réunis pour la troisième conférence des partis à la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique adoptent le protocole de Kyoto. Ce protocole a fixé des objectifs chiffrés, juridiquement contraignants, vise à maitriser les émissions de gaz à effet de serre. Malgré ces contraintes, il fut ratifié par plus de 172 pays. Néanmoins, les Etats Unis ont décidé de ne pas ratifier ce protocole alors qu’ils émettent à eux seuls 30 à 35 % du total des gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Même si ce phénomène s’arrête : c’est-à-dire s’il y a plus d’émission de GES, les conséquences seraient toujours ressenties sur l’écosystème et plus particulièrement sur les populations. Cela ne constitue t-il pas un danger pour la survie des populations ?
Les populations rurales sont exposées à l’évolution climatique et sont au cœur des menaces, de même que les ressources naturelles. L’agriculture, dépendant de la variabilité climatique, participant à la consommation et à l’exploitation, est le secteur le plus touché. Les terres se dégradent avec l’utilisation de semences améliorées et d’engrais chimiques qui modifient les systèmes anciens de culture. Cette dégradation des sols s’accroit avec l’augmentation d’engrais pour maintenir les rendements. A cela s’ajoute la croissance démographique qui ne fait qu’empirer les effets néfastes de ce système cultural. Malgré tout, les rendements ont chutés provoquant chez les agriculteurs la nécessité d’élargir leurs champs. Ce qui va impacter négativement sur le couvert végétal par le défrichement à des fins agricoles.
Dès lors, les populations devront trouver des stratégies d’adaptation pour faire face aux effets du changement climatique. L’adaptation est beaucoup plus complexe dans les milieux vulnérables. « La vulnérabilité varie selon l’emplacement géographique, le moment considéré, et les conditions sociales, économiques et environnementales ».
De ce fait, les signes du changement climatique s’intensifient plus sur le continent africain plus particulièrement dans le sahel. Ce qui entraine une pauvreté généralisée. A cela s’ajoutent la fragilité des écosystèmes due aux sécheresses cycliques, la pression démographique croissante, le faible rendement des secteurs économiques tels que l’agriculture et l’élevage.
Changement climatique
Selon la définition du groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), le changement climatique renvoie à tout changement du climat dans le temps dû à la variabilité naturelle du climat ou résultant de l’activité humaine. Cette définition renforce celle émise par la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui définit le changement climatique comme les changements climatiques qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. En effet, le changement climatique résulte à là fois de la variabilité interne à l’intérieur du système climatique qu’est le facteur naturel et de facteurs extérieurs c’est à dire, les facteurs anthropiques .
Variabilité climatique
Selon le GIEC, (2001) « par variabilité du climat, on entend, généralement les variations de l’état moyen et d’autres variables statistiques (écart type, apparition d’extrêmes…) du climat à toutes les échelles temporelles, spatiales et autres que celle du phénomène météorologique particulier « . A cet effet, cette variabilité peut être due à des processus internes et externes du système naturel. Par ailleurs, la considération de la variabilité climatique varie selon les lieux du globe. C’est ainsi que dans le cadre de notre recherche dans le bassin arachidier, la variabilité climatique renvoie à la faiblesse et à l’irrégularité de la pluviométrie mais aussi à la dégradation des sols.
Vulnérabilité
Selon le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) : La vulnérabilité est une conjonction de risques, d’impacts et de capacité d’adaptation. La vulnérabilité est le degré selon lequel un système est susceptible, ou incapable de faire face aux effets adverses du changement climatique, y compris la variabilité climatique et les événements extrêmes. Selon Tieszen : La vulnérabilité est fonction du caractère, de l’amplitude et du taux de changement climatique et de la variation avec laquelle un système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation (2004).
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Table des matières
Introduction générale
La synthèse bibliographique
Problématique
Objectifs
Hypothèses
Cadre conceptuel
Changement climatique
Variabilité climatique
Vulnérabilité
Méthodologie
PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DU MILIEU D’ETUDE
La recherche documentaire
La Collecte de données
Travail de terrain
Traitement des données
Situation géographique de la Commune
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain et les activités socio-économiques
ANALYSE DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET VULNERABILITE DES POPULATIONS
Chapitre I : Evolution des paramètres climatiques
Chapitre II. Vulnérabilité des populations à la variabilité climatique
IMPACTS ET STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS
Chapitre I : Impacts du changement climatique sur les ressources naturelles dans la commune de Réfane
Chapitre II : Les stratégies d’adaptation
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des illustrations
Annexe