La vaccination des mammifères
LA VACCINATION
Pourquoi vacciner
D’une manière générale, on vaccine les animaux pour plusieurs raisons :
– Les protéger des maladies infectieuses et parasitaires :
o En prévenant l’infection par certains agents pathogènes
o En diminuant l’importance des symptômes d’une maladie
– Protéger d’autres animaux
o En vaccinant la mère pour protéger sa future progéniture
o Avant la mise en collectivité
– Protéger la santé humaine (en luttant contre la transmission d’agents zoonotiques)
o C’est le cas de la vaccination antirabique par exemple .
La vaccination permet aussi d’améliorer le bien-être animal en évitant les souffrances d’une maladie et les traitements qu’elle engendrerait. Indirectement, la vaccination limite l’antibiorésistance car, en prévenant l’apparition de maladie, elle limite aussi l’emploi d’antibiotiques qui seraient utilisés pour soigner (Pastoret, Jones 2004).
La vaccination des NAC, quoique présentant les mêmes intérêts que pour les chiens et les chats reste néanmoins marginale et méconnue des propriétaires mais aussi des vétérinaires. Ceci est certainement dû au fait que la médicalisation des NAC, et donc le développement de médicaments sont récents. D’autre part, le faible investissement financier que représentent beaucoup des espèces de NAC donne l’impression Ŕpourtant erronéeŔ que les propriétaires ne sont pas prêts à s’investir dans la santé de leur compagnon.
Pourtant, on ne peut en aucun cas lier le coût d’un animal au lien qui l’unit avec ses propriétaires. Par exemple, la grande majorité des chats sont adoptés gratuitement et nombre de propriétaires n’hésitent pas à les faire vacciner ou à engendrer d’importants frais vétérinaires pour les soigner. Nous avons en outre vu précédemment que les propriétaires de NAC considèrent que la relation qu’ils entretiennent avec leur NAC n’est pas moins forte qu’avec un chien ou un chat, le désir de maintenir son animal en bon état de santé et donc probablement identique.
Par ailleurs, tous les NAC ne sont pas bon marché, bien au contraire. Il faut compter entre 50 et 380 € pour un furet, de 80 à 6500 € pour un serpent et de quelques centaines d’euros à 15 500 € pour un perroquet (Reptilis centre d’élevage de reptiles [en ligne] [sans date], Furets des trois rocs [sans date], Perroquets d’élevage [sans date]).Certains représentent donc un investissement très conséquent et l’on comprend aisément que les propriétaires de ces animaux seront demandeurs de vaccins et attentifs à la santé de leur compagnon.
De même, l’espérance de vie des NAC n’est pas toujours faible, bien au contraire : de 10 à 45 ans pour les principaux serpents, jusqu’à 18 ans pour le chinchilla et même 30 ans pour le poisson rouge élevé dans de bonne conditions. Certains accompagneront même leur propriétaire toute leur vie, c’est le cas des perroquets, qui vivent généralement de 30 à 80 ans selon les espèces ou encore des tortues dont la longévité dépasse parfois le siècle (Laniesse 2011; Quinton 2009). Cela laisse le temps de créer des liens très forts avec l’animal, qui est là depuis longtemps et que l’on sait pouvoir nous accompagner encore de nombreuses années.
La visite de vaccination sera aussi un moment idéal pour apporter des informations aux nouveaux propriétaires, très demandeurs mais souvent peu ou mal renseignés sur ces animaux inhabituels. Le développement d’internet leur permet certes de s’informer mais il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire la part des choses dans la multitude d’indications qui y siègent. Des points comme le logement, l’entretien et l’alimentation seront nécessairement abordés afin de prévenir des erreurs voire des maladies induites par de mauvaises conditions de vie. Les propriétaires passionnés de plus longue date, au contraire, connaissent généralement très bien les besoins de leurs animaux et apprécient que leur vétérinaire ait de bonnes connaissances dans leur domaine, voire se dirigent vers des vétérinaires spécialisés.
D’autre part, la vaccination peut être très utile en élevage où les densités, mélange d’âge et mouvement de populations sont des facteurs de risque au développement de nombreuses maladies qui pourraient représenter une perte économique.
Aspects juridiques
La disponibilité des médicaments, a fortiori des vaccins, destinés aux NAC reste limitée et le vétérinaire doit s’accommoder d’un arsenal thérapeutique restreint. L’utilisation des vaccins est soumise aux mêmes règles que les autres médicaments vétérinaires. Le vaccin devra donc être choisi par le vétérinaire en respectant la cascade thérapeutique et prescrit sur une ordonnance suite à un examen clinique de l’animal par le vétérinaire avant d’être administré.Le vétérinaire désireux d’utiliser un vaccin ne possédant pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) doit être parfaitement informé des règles et lois sur l’utilisation de tels produits.La prescription hors AMM est en théorie possible. Elle répond à la règle de la cascade dictée par l’article L 5143-4 du Code de la Santé Publique (CSP) :
« Le vétérinaire doit prescrire en priorité un médicament vétérinaire autorisé pour l’animal de l’espèce considérée et pour l’indication thérapeutique visée ou un aliment médicamenteux fabriqué à partir d’un prémélange médicamenteux autorisé répondant aux mêmes conditions.
Dans le cas où aucun médicament vétérinaire approprié bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché, d’une autorisation temporaire d’utilisation ou d’un enregistrement n’est disponible, le vétérinaire peut prescrire les médicaments suivants :
1° Un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d’une autre espèce dans la même indication thérapeutique, ou pour des animaux de la même espèce dans une indication thérapeutique différente ou un aliment médicamenteux fabriqué à partir d’un prémélange médicamenteux autorisé répondant aux mêmes conditions ;
2° Si le médicament mentionné au 1° n’existe pas, un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d’une autre espèce dans une indication thérapeutique différente ou un aliment médicamenteux fabriqué à partir d’un prémélange médicamenteux autorisé répondant aux mêmes conditions ;
3° Si les médicaments mentionnés aux 1° et 2° n’existent pas :
a) Soit un médicament autorisé pour l’usage humain ;
b) Soit un médicament vétérinaire autorisé dans un autre Etat membre en vertu de la directive 2001 / 82 / CE du Parlement européen et du Conseil instituant un code communautaire relatif aux médicaments vétérinaires, pour la même espèce ou pour une autre espèce, pour l’affection concernée ou pour une affection différente, sans préjudice de l’autorisation mentionnée à l’article L. 5142-7 ;
4° A défaut des médicaments mentionnés aux 1°, 2° et 3°, une préparation magistrale vétérinaire. » .
La cascade autorise donc l’utilisation de médicaments Ŕdonc de vaccinsŔ dont l’AMM concerne d’autres espèces. Cela peut s’avérer utile dans le cas des NAC, nous verrons en particulier le cas de la vaccination contre la maladie de Carré chez le furet. Cependant, avant de choisir un tel vaccin, il est nécessaire d’être bien renseigné et de garder en tête les qualités requises pour un vaccin, à savoir l’efficacité et l’innocuité. Le vétérinaire qui choisit d’utiliser un vaccin hors AMM est responsable des effets conséquents à l’utilisation d’un tel produit.
Nous verrons par la suite que certains vaccins ne sont pas commercialisés en France mais existent dans d’autres pays. En cas de nécessité, et en respectant la règle de la cascade, le vétérinaire peux choisir d’importer ces vaccins mais cela nécessite de faire une demande d’autorisation qui pourra être délivrée par le Directeur général de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) au bout de 20 jours pour une importation depuis un pays de l’UE et de 45 jours pour un pays hors de l’UE. En cas de non réponse, cela signifie que la demande est rejetée (Note de service DGAL/SDSPA/N2010-8310 du 16 novembre 2010 : Importation de médicaments vétérinaires et vétérinaires prestataires de service 2010).
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Table des matières
Table des abréviations
Table des illustrations
Introduction
1. Notions préalables
1.1. Présentation des NAC
1.1.1. Définition
1.1.2. Importance des NAC
1.1.3. Motivations des propriétaires de NAC
1.2. La vaccination
1.2.1. Pourquoi vacciner
1.2.2. Aspects juridiques
1.2.3. Principes de la vaccination
1.2.4. Les différents types de vaccins
1.2.5. Les adjuvants
1.2.6. Voies d’administration des vaccins
1.2.7. Les bonnes pratiques de vaccination
1.2.8. Effets indésirables de la vaccination
1.2.9. Echecs de vaccination
2. La vaccination des mammifères
2.1. Le lapin
2.1.1. Examen clinique ante-vaccination
2.1.2. La myxomatose
2.1.3. La Maladie Hémorragique Virale (VHD ou RHD) des lapins
2.1.4. La Pasteurellose à Pasteurella multocida
2.1.5. Clostridiose à Clostridium perfringens
2.1.6. Bilan des vaccins existants contre les maladies bactériennes
2.1.7. La recherche de futurs vaccins
2.1.8. Bilan des vaccins commercialisés pour les lapins 2.1.9. Exemple de protocoles de vaccination des lapins de compagnie
2.2. Le furet
2.2.1. Examen clinique ante-vaccination
2.2.2. La maladie de Carré
2.2.3. La rage
2.2.4. La recherche vaccinale
2.2.5. Les réactions vaccinales
2.2.6. Bilan de la vaccination du furet
2.3. Les rongeurs
3. La vaccination des oiseaux
3.1. Présentation des oiseaux de compagnie
3.2. Examen clinique ante-vaccination
3.2.1. Manipulation
3.2.2. Examen clinique général
3.3.1. La Polyomavirose
3.3.2. L’avipoxvirose ou variole aviaire
3.3.3. La Paramyxovirose aviaire ou Maladie de Newcastle
3.3.5. La maladie de Pacheco
3.3.6. La recherche de futurs vaccins
3.3.7. Bilan de la vaccination des oiseaux de compagnie
4. La vaccination des poissons
4.1. Examen clinique ante-vaccination
4.2. Administration des vaccins
4.2.1. Administration par injection
4.2.2. Administration par immersion
4.2.3. Administration par voie orale
4.2.4. Administration par voie anale
4.3. L’Herpes Virose de la Carpe Koï (KHVD)
4.3.1. Présentation
4.3.2. La vaccination
5. La vaccination des reptiles
Conclusion
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