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La Commune de Guinaw-Rail Sud
Guinaw-Rail est une expression Wolof qui signifie littéralement derrière les rails. La commune de Guinaw-Rail Sud est située dans la banlieue dakaroise, précisément au sud du département de Pikine. Cette commune a une superficie de 1298705 ha32. Guinaw-Rail est bien délimité par trois grandes voies de circulations : la route de Rufisque du pont de Pikine à la Poste de Thiaroye, le chemin de fer du pont de Pikine au croisement de Thiaroye et la route des Niayes du croisement avec les chemins de fer à la Poste de Thiaroye. Cet ensemble a été découpé en deux communes : Guinaw-Rail Nord et Guinaw-Rail Sud séparé par Tally Diallo.
Le processus de peuplement de Guinaw-Rail Sud a commencé depuis les années 1965. Résultant d’une politique de déguerpissement de population à Dakar et de la poussée exorbitante de l’exode rural. L’occupation du site s’est ainsi déroulée de manière irrégulière et spontanée, sans aucune planification spatiale. Les parcelles à usage d’habitation y ont été pour la plupart vendues par des propriétaires terriens qui s’en sont appropriés sur la base de biens fonciers hérités de leurs ancêtres (propriété coutumière). Les transactions sont finalisées par de simples actes de vente, les parcelles n’ayant ainsi aucune valeur juridique et réglementaire. Le découpage et la cession des parcelles par les propriétaires terriens obéissaient plutôt à une optique de majoration des bénéfices et ne prenaient pas en compte l’installation d’espaces publics et d’infrastructures de base. Les délimitations et traçages sont effectués sans l’aide des spécialistes du cadastre et de l’urbanisme d’où un manque manifeste d’homogénéité et de viabilisation avec comme principaux résultats :
– Voies de communication (ruelles) étroites et tortueuses ;
– Absences de terrains pour équipements collectifs ;
– Insalubrité à cause de l’absence de mécanismes d’assainissement ;
– Inondations pendant la saison des pluies ; etc.
A cela s’ajoute la pauvreté qui est un phénomène largement vécu par certaines couches sociales de la population, notamment la jeunesse. En effet, une enquête réalisée par ARDIS en 1996 à Guinaw-Rail soulignait les conditions de vie assez difficiles des ménages. La structuration de la population est caractérisée par une majorité de jeunes et une croissance démographique très rapide du fait de l’arrivée continue de nouveaux migrants, mais surtout d’un taux de fécondité très élevé. Le site de Guinaw-Rail Sud appartient à la zone des Niayes, faite de dunes sableuses et de dépressions occasionnant des inondations dans plusieurs maisons en période de saison des pluies. L’absence de planification spatiale explique la non disponibilité d’espaces publics, l’absence de systèmes adéquats d’évacuation des eaux usées. Il existe un défi manifeste en infrastructures de base : les deux communes d’arrondissement de Guinaw-Rail, Nord et Sud comptent un centre de santé et une case de santé, ces équipements couvrant une population dépassant les 100 000 habitants.
Guinaw-Rail sud dispose de services comme le bureau du Groupe La Poste de Thiaroye et le bureau de la SONATEL localisé près de cette Poste. Parmi les industries présentes dans cette commune nous avons NMA SANDERS qui est une usine de transformation alimentaire et SIPS qui est une usine de fabrication de papier.
La Commune de Thiaroye-sur-Mer
Thiaroye-sur-Mer est situé dans le département de Pikine. Sa superficie est estimée à environ 6 km2. La commune compte sur son territoire 2943 concessions, 4535 ménages et une population estimée à 31.156 habitants.
Cette commune était, à l’origine, un village traditionnel de pêcheurs Lebous de la périphérie dakaroise qui a été fondé vers 1800. Localisé sur la côte sud de la presqu’île du Cap-Vert. A l’instar des autres villages du même type, Thiaroye-sur-Mer a été progressivement intégré dans le processus d’urbanisation de la presqu’île du Cap-Vert. Son habitat, encore marqué par certains héritages villageois, est de plus en plus gagné par un caractère urbain populaire. Ses habitants vivent principalement de la pêche (pêche en mer pour les hommes, transformation et commercialisation du poisson pour les femmes), du maraîchage urbain et des activités de l’économie populaire (secteur informel). On y trouve aussi des retraités et des personnes sans profession en nombre relativement important.
L’héritage d’ancien village traditionnel se traduit par la survivance de formes d’organisation et de décisions traditionnelles spécifiques au groupe Lebou, ainsi que par un niveau d’équipement et d’infrastructure particulièrement bas. Thiaroye-sur-Mer est devenu depuis 1996 une Commune d’arrondissement, collectivité locale à part entière.33
La commune renferme plusieurs établissements industriels qui le rendent très attractifs. Nous avons en effet, CAFAL (Fabrication d’Allumettes), NESTLE (Industrie du Lait), DISTINGO (manufacture de papier), SAR (usine de raffinerie), UNIPLAST (usine de plastique), SAPEM (Usine de fabrication de Matelas éponges), SENCHIM (industrie chimique), etc.
La commune de Tivaouane Diacksao
La commune de Tivaouane Diacksao est une localité qui se trouve dans la partie sud du département de Pikine. Cette commune est créée par le décret 96-745 du 30 Aout 1996 portant création des communes d’arrondissement dans les villes de Dakar, Pikine, Rufisque, Guédiawaye34.
Le peuplement de cette localité s’est fait par vagues successives de déguerpis venant du centre-ville de Dakar (Colobane, Hlm Baye Gaïndé,…).
Cette localité s’étend sur 1,1km de terres sur les quelles sont parsemées 9.648 concessions abritant 14.446 ménages. Sur une population d’environ 121.905 habitants, les femmes représentent 57%. La localité a un taux d’accroissement naturel de 3,5%35.
Il n’y a pas de possibilité d’extension de la commune parce que la commune est délimitée de chaque côté de par d’autres communes mais aussi parce que victimes d’inondations, elle a épuisé toutes ses réserves foncières.
Selon la mairie, la comme de Tivaouane Diacksao est répartie en 6 grands quartiers subdivisés en sous quartiers ; le tout faisant un total de 15 quartiers dans lesquels nous retrouvons presque toutes les couches sociales inégalement réparties, allant du plus aisé au plus pauvre. Cet écart de niveau de vie se lit à travers la structure et la morphologie des habitats : on y trouve des ruelles étroites bordées des maisons basses, avec des murs souvent sans finition ni peinture, un toit en ardoise ou zinc et un sol fait de sable bien tamisé. Ces maisons sont d’habitude implantées dans des quartiers flottants. En revanche, on voit aussi dans la commune, des maisons en terrasse (plus fréquents) et des maisons à étage (de R +1 à R+4) dans certains quartiers lotis. Ces différents niveaux de vie peuvent s’expliquer par l’accès difficile à l’emploi garanti (44,6% d’actifs), les différences de revenus des actifs (entre 50.000f par chef de ménages, par mois) mais aussi par le type d’activité (26,9% des chefs de ménage sont des ouvriers). L’importance du chômage dans ces quartiers se remarque souvent par le regroupement des jeunes faisant du thé ou discutant aux coins des rues et cela, pendant des jours ouvrables (du lundi au vendredi). Ainsi beaucoup d’entre eux essayent de trouver une solution en s’entrainant à la plage ou dans les salles de sport chaque soir, dans l’espoir de s’enrichir grâce à la lutte sportive. D’autres se mettent à la danse chorégraphique ou au théâtre, cependant certains s’adonnent à des activités malsaines (vol, prostitution, agression, usage de l’alcool, toxicomanie etc.) ; cela peut se remarquer par la présence d’une multitude de bars dans cette localité.
Cependant, le mouvement associatif d’organisation de base est très dynamique dans plusieurs domaines et travaille en collaboration avec plusieurs partenaires.
Dans son milieu physique, Tivaouane Diacksao était caractérisé par un relief bas formé de dépression dunaire au début de son peuplement. L’utilisation des dunes a suivi le rythme de l’occupation spatiale ; ce qui a conduit plus tard à la disparition de ces dernières. Or, ces dunes servaient dans le captage des eaux de ruissellement et du coup augmentaient la capacité d’infiltration du sol. La disparition des dunes est un facteur qui a beaucoup participé à la stagnation des eaux pluviales, entrainant ainsi les inondations.
Près de 31,5% des maisons sont des concessions surpeuplées (plus de 12 personnes et souvent 5 occupants par pièce). Ces populations sont souvent dans la rue, à cause de 1’étroitesse des maisons; ce qui fait qu’elles ont une autre conception de la rue, car elle est intégrée à leur espace de vie. En plus, l’étroitesse de certains quartiers et l’existence de friches urbaines favorisent le développement des dépôts sauvages d’ordures.
Le développement informel se traduit par un encombrement des rues par des cantines et des hangars devant les maisons ici, « le petit commerçant occupe une place importante » dans l’économie locale.
Concernant les équipements socio-éducatifs, la commune ne dispose ni d’un lycée ni d’un CEM ; ce qui contraint les élèves du moyen-secondaire à se déplacer difficilement vers les communes environnantes pour y étudier (Thiaroye Gare, Sicap Mbao, Pikine, Keur Massar, Rufisque, Mbao, Dakar Plateau).
Cependant, il y a beaucoup d’écoles privées qui offrent des services moins chers mais en général leurs élèves viennent en majorité des communes voisines.
Néanmoins, Tivaouane Diacksao est dotée de 4 écoles élémentaires publiques avec un total de 56 salles qui accueillent 3165 élèves sur les 3634 enfants scolarisés.
En plus de la route nationale, les infrastructures routières sont présentées par deux voies secondaires que sont la pénétrante de Wakhinane et le prolongement de la pénétrante de Diacksao Walo.
SPECIFICITES DU SITE DE RECHERCHE
L’accessibilité du site
Le site de Poste Thiaroye est très accessible grâce à un important maillage routier. Il est situé près de l’autoroute à péage et est traversé par la Route Nationale n°1. Cette dernière est, dans son tronçon allant du Km 11 au Km 15, raccordée à une diversité de routes. Elle est traversée par la route qui mène à Pikine Ouest. Nous avons aussi le giratoire de SIPS qui relie l’ancienne route de Rufisque à la Route Nationale n°1. Nous également, au niveau du carrefour de Poste Thiaroye, la route des Niayes reliée à l’autoroute à péage. Enfin, le côté sud de la Route Nationale est relié à trois routes secondaires qui entrent tous à Thiaroye-sur-Mer.
Le diagramme à secteur ci-dessus montre que la zone de Poste Thiaroye est très accessible à la clientèle. En effet, 49,5% des clients de la Poste de Thiaroye marchent à pieds pour venir faire leurs opérations. En plus, de par l’importance de son réseau routier et son ouverture sur la Route Nationale n°1, 40,5% de sa clientèle utilise des voitures de transport en commun pour y aller. Les 5,7% de la clientèle prennent leurs véhicules particuliers et 4,3% restant conduisent leurs motos pour aller à leur service financier.
Les activités socio-économiques
La Route Nationale n°1, du km 11 au km 15 est bordée de part et d’autre par de nombreux équipements, services et activités de toutes sortes. En effet, en partant du km 11 au km 15 nous notons la présence de nombreuses activités informelles, particulièrement les petits commerces. En plus, nous avons beaucoup de vendeurs de pièces détachés de toutes sortes d’outils et de machines. Sur ce tronçon, on a une zone industrielle où des centaines d’ouvriers travaillent par jour. Parmi les entreprises industrielles qu’on voit dans cette zone il y a Philip Morris qui fabrique de la cigarette, la SIPS qui fabrique du papier, NMA SANDERS qui œuvre dans l’agroalimentaire, les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), Distingo, etc. Nous avons aussi des Stations d’essence, des Pharmacies et des bureaux ou agences d’assurances. Ces entreprises et commerces sont surtout localisés le long de la RN1. Il faut également noter la présence du grand marché de Thiaroye Guedj. En plus de toutes ces activités, il y’a aussi les mairies des communes de Guinaw-Rail Sud, Thiaroye-sur-Mer et de Tivaouane Diacksao et le camp militaire de Thiaroye qui est non loin de cette zone. En outre, le rondpoint Poste Thiaroye, est entouré d’une diversité de services tels que : PAMECAS, Bank Of Africa (BOA), Compagnie Bancaire de l’Afrique de l’Ouest (CBAO), SONATEL, La Poste, Orabank, Banque Atlantique, Banque Islamique du Sénégal (BIS), ACEP, Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), ECOBANK, SONATEL et la Poste. Enfin, tout au long de ce tronçon, du km 11 au km 15, on enregistre la présence d’un grand nombre d’occupants illégaux exerçant leurs activités sur les trottoirs et cohabitant ainsi avec les institutions financières. Ce sont généralement des tabliers et des marchands ambulants.
HISTORIQUE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
Le secteur bancaire avant les indépendances
La banque du Sénégal (BDS) était la première banque française à s’établir en Afrique de l’ouest. Elle fut créée en 1853 à Saint-Louis après un décret signé par Napoléon III en vertu de la loi organique du 11 Juillet 1851. Cette institution s’était spécialisée dans le crédit à court terme dans le financement du commerce, de la production et de l’import-export. Ainsi, elle participa à l’apparition de l’économie de traite en établissant un partenariat de soutien financier avec les sociétés qui investissent dans la filière arachidière avec la création de grands centres spécialisés comme le bassin arachidier.
Quelques années après, la BDS a ouvert une première agence à Gorée en 1867 qui sera ensuite transférée à Dakar en 1884 et une seconde agence à Rufisque en 1899. Cette banque rencontra beaucoup de difficultés malgré le soutien de la caisse de dépôts et consignation et le 29 Juin 1901, elle fut dissoute et absorbée pour la banque de l’Afrique Occidentale (BAO). Cette dernière devient ainsi héritière de la première banque du Sénégal et son siège social qui était à Saint-Louis sera transféré à Paris par les autorités coloniales.
Cependant, un important changement est survenu, la capitale de l’AOF a été transférée de Saint-Louis à Dakar en 1902 et la promotion de cette capitale constitue un élan majeur pour l’implantation des banques dans la métropole.
C’est dans cette logique que la BOA ouvrit une grande agence à Dakar près du marché Kermel en 1903. La zone d’implantation de ce marché constituait le cœur du noyau historique de Dakar et logeait le port, la gare des chemins de fer, les grandes maisons de commerce bordelais et d’autres équipements.
Dans les années trente, une crise économique mondiale survient et fragilise le secteur bancaire. Le Sénégal qui était fortement imprégné dans le circuit économique mondial à travers l’exportation des cultures de rente fut particulièrement touché. Cette crise a pour conséquences, la fermeture des agences de Rufisque et de Saint-Louis de la BAO en 1933 et 1936, baise du cours des produits arachidiers et du chiffre d’affaire de la BAO.
La période de la deuxième guerre mondiale (1939-1945) est marquée par un ralentissement de l’activité bancaire à cause de la mobilisation de crédit qui devait être consenti à l’effort de guerre. Mais aussi, l’insécurité du marché européen suscite la recherche de nouveaux secteurs.
C’est dans ce contexte que la banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) s’est installée à la place de l’indépendance dans l’actuel emplacement de la BICIS.
La BNCI ancêtre de la BICIS était une banque plutôt orientée dans les activités de dépôt. En 1941, le Crédit Lyonnais (CL) et la société générale (SG) se sont respectivement implanté à côté du marché Kermel et à la de l’indépendance.
Donc pendant la période coloniale, six banques se sont implantés dans le noyau primitif dakarois à savoir le BDS remplacé par la BAO, la BNCI, la CL, la SG et le CPS.
Le secteur bancaire après les indépendances
En 1960 le Sénégal, devenu indépendant, enregistre un redressement de son économie avec une hausse nette du pouvoir d’achat de la population et une amélioration de l’activité financière. En plus, l’AOF a été disloquée juste avant les indépendances 1958 et la BAO qui avait le privilège de l’émission monétaire s’est vue amputée de cette fonction, limitant ses activités à l’escompte et au prêt. Cependant en 1962 l’union économique et monétaire ouest Africaine (UEMOA) fut créée et regroupait tous les anciens Etats de l’AOF sauf la Guinée. Ce qui a favorisé la création d’une monnaie commune, le Franc CFA par le biais de la banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à la même année.
Ainsi le franc de la communauté financière Africaine (CFA) qui servait de monnaie d’échange en AOF depuis 1939 était devenu monnaie légale de toutes les transactions dans la zone UEMOA. Le 26 Novembre 1962, la SG fusionne avec la Banque Commerciale Africaine (BCA) pour donner la Société Générale de Banque au Sénégal (SGBS). Le contexte politico-juridique des indépendances et la « concurrence poussa la BAO à s’allier avec l’International Banking Corporation une filiale de la First National City Bank of New-York et la société financière Klebre et Cie pour fonder la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO)»36.
Ainsi débute une politique de proximité et de concurrence déloyale par ces banques privées qui commencent à élargir leur champ d’action en implantant des agences jusque dans les régions sénégalaises à développement économique remarquable.
Au centre-ville de Dakar, la BIAO lance les travaux d’un gigantesque immeuble de onze étages à côté de celui de la BICIS.
Avec la montée du nationalisme des pays nouvellement indépendants, on assiste à la création de la banque sénégalaise de développement (BSD). Cette dernière était une banque nationale dont les activités intéressaient surtout les établissements publics et les collectivités comme l’Office de Commercialisation Agricole (OCA), les Comités Régionaux d’Assistance au Développement (CRAD), les coopératives et les sociétés. C’est dans ce cadre que, le 1er juillet 1964, la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS) naquit par la fusion de deux entreprises : la BSD et le CPA. Elle ouvrit sa première agence au même endroit que la BIAO, la BICIS et la société générale. Ce qui marquera la naissance d’un pôle financier autour de la place de l’indépendance.
Alors que la BNDS s’intéressait plus au financement de l’agriculture et à l’industrie, l’union sénégalaise de banque (USB) en fusion avec le Crédit Lyonnais était une banque commerciale orientée dans les activités de dépôt, de prêt et d’investissement où la part de l’Etat était majoritaire avec 51%.
En 1968, les banques paraétatiques comme la BNDS et l’USB avaient largement dominé leurs conquérants privés poussant ces dernières à créer des succursales et des agences dans d’autres territoires au niveau national.
Cette période poste indépendantiste a été également marquée par l’ouverture progressive de banques et d’établissements financiers à Dakar : la BCCI, la BHS, la BSK, CITIBANK NA, MFIS, la SOFISE DIT, le BCS, la SONA Banque, la BST, la BNCAS, l’OPCE, LOCAFRIQUE, la SOCRES, la SOGECA, la SONAGA.
Ainsi en 1985, le nombre de banques et d’établissements financiers atteint vingt-deux mais se localisaient essentiellement dans le plateau au niveau du noyau primitif.
Tentative de délocalisation
Dès 1962 on assiste à la première tentative de délocalisation de la BICIS vers la SICAP au rondpoint » jet d’eau » elle sera suivie par la BIAO.
La SGBS, elle, choisit de s’installer dans les quartiers de haut standing du Point E. La zone industrielle a accueilli en cette période quatre banques à l’instar de la BICIS, la SGBS, la BIAO et l’USB.
Cependant, en 1980 les pays de la zone » franc » ainsi que ceux de l’Afrique du Sud du Sahara sont confrontés à une crise économique affectant plusieurs institutions financières. Au Sénégal, la crise a provoqué la faillite de sept institutions bancaires. Les banques de développement ont résisté jusqu’au début des années 1990, mais la crise les avait trop fragilisées jusqu’à leur totale disparition. Les années de restructuration qui ont suivi permettront de rééquilibrer ces faiblesses et de conforter le leadership des banques commerciales nonobstant les affres de la dévaluation du franc CFA et de l’ajustement structurel.
La Banque Mondiale et le Fond Monétaire International (FMI) instruisent les pays ayant un déficit public d’accentuer le désengagement de l’Etat dans plusieurs secteurs, des départs volontaires et des retraités de l’administration publique non remplacés causant la faillite de certaines banques. La Banque Mondiale refusait toute dépense qui pouvait affecter lourdement sur les finances publiques.
L’arrivée des Institutions de Micro Finance
La seconde moitié des années 1990 correspond à la fin de l’ajustement structurel imposé au Sénégal par la Banque Mondiale. Cette époque est marquée par un redressement des finances publics et de l’investissement.
La crise du système bancaire de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a notamment conduit à la disparition de la plupart des institutions nationales de financement du développement, compromettant ainsi le financement de l’investissement et de la production, en particulier dans le secteur rural et dans le domaine des petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, du fait de l’inadéquation des services offerts par les banques et établissements financiers, certains ménages à revenus modestes mais également les secteurs de l’économie tels que l’agriculture, l’élevage et de la pêche, ont difficilement accès aux sources conventionnelles de financement.
Face à cette situation, les autorités de l’UMOA ont convenu de procéder, au cours de l’année 1989, à une réforme de la politique de la monnaie et du crédit. Au rang des priorités définies, figurait la diversification du paysage bancaire, en favorisant l’émergence et le développement d’institutions alternatives de financement du développement.
Plusieurs études et séminaires ont été organisés autour de cette problématique dans les pays de la sous-région. Dans ce cadre, s’est tenu à Dakar du 10 au 12 février 1992, dans les locaux du Siège de la BCEAO, un séminaire régional organisé par le projet ATOBMS (Projet d’Assistance Technique aux Opérations Bancaires Mutualistes au Sénégal). Cette rencontre avait pour objectif de parachever les travaux de la cellule de réflexion créée pour contribuer à l’émergence d’un réseau bancaire mutualiste au Sénégal. Le thème de l’atelier était le suivant : la proposition d’un cadre juridique adapté pour un réseau de caisses populaires d’épargne et de crédit : le cas du Sénégal. Ces assises ont regroupé des participants de divers organismes internationaux d’intervention, des représentants, des administrations, des Etats membres de l’UMOA, ainsi que de la BCEAO37.
Le secteur bancaire est fortement restructuré, les crédits plus sécurisés et le climat des investissements plus favorables. On note en 1999 l’arrivée d’ECOBANK qui est une banque commerciale panafricaine. Les années qui ont suivies ont marquées la rupture avec la période d’accalmie constatée dans le secteur bancaire depuis la crise. C’est ainsi que, depuis le début des années 2000, on note l’arrivée de nouvelles banques, changeant carrément la cartographie de la distribution des banques sur l’espace dakarois. Enfin « le secteur bancaire qui comptait dix-sept banques en 2007 et 3 établissements financiers était marqué par une forte politique de densification du réseau38 ».
Une nouvelle répartition spatiale
Aujourd’hui face aux problèmes d’accès du centre-ville (place de l’indépendance, avenue Léopold Sédar Senghor (LSS), boulevard qui était par excellence le domaine des banques à Dakar), les institutions financières ont adopté une stratégie de délocalisation de leur activité par une implantation de succursales et d’agences dans toute la région. Excepté la SICAP Liberté, le point E et la Zone Industrielle, toutes banques se trouvaient en « ville » dans l’espace compris autour de la place de l’indépendance, l’avenue Léopold Sédar Senghor (ex Roume) et vers l’avenue Albert Sarraut devenue Mohamed V. leur emplacement était groupé donc unipolaire. Pour les raisons qu’on a évoquées en haut ajoutée à l’existence d’un concurrent de taille : la micro finance et du développement des TIC et de la monétique dans le système bancaire qui réduit de façon considérable les temps d’opération interbancaires et règlent les problèmes de distance qui entravaient la fonctionnalité des banques, ces dernières sont sorties de leur « cocon naturel » pour aller ver la conquête de nouvelles espaces. Ces espaces à l’instar de la zone aéroportuaire (Almadies, Ngor, Yoff, Ouakam), des avenues Bourguiba, Malick Sy, Cheikh Anta Diop, la VDN, le Parcelles Assainies ou dans la banlieue de Pikine, Guédiawaye, Keur Massar constituent de véritables pôles aujourd’hui. Le constat général dans cet essaimage des banques sur l’espace dakarois demeure que ces dernières s’implantent généralement sur les grandes avenues et artères de la ville. La logique dans cette occupation de l’espace serait donc plus tournée vers une stratégie d’accessibilité et de rapprochement avec les clients. C’est ainsi que la Poste de Thiaroye qui s’est implantée dans la zone depuis les années 1960, a été rejoint entre les années 2000 et 2013 par les autres institutions financières. Il s’agit du bureau du CMS de Thiaroye qui a été agréé le 01 Octobre 2004, les agences de la BIS, de la BOA, PAMECAS, ECOBANK en 2005, ACEP, de la BAS, la CBAO-Attijari Bank et de la BRS devenue Orabank en 2013.
LA TYPOLOGIE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
Le Sénégal a une diversité d’institutions financières. On y trouve des banques généralistes, des banques spécialisées, des établissements d’épargne et de crédit, des banques-assurances, des systèmes financiers décentralisés et la Poste et sa filiale PosteFinances.
Typologie des institutions financières de Poste Thiaroye
La zone de Poste Thiaroye a une diversité d’institutions financières. On y trouve des agences bancaires, des systèmes financiers décentralisés et la Poste qui est un service paraétatique.
Les agences bancaires de la zone de Poste Thiaroye
Le système bancaire est une institution dont la principale fonction est d’émettre de la monnaie en contrepartie des créances sur les entreprises, les ménages, l’Etat et l’étranger. Une banque est un établissement commercial abritant les activités d’un organisme bancaire. C’est un organisme financier centralisant les échanges monétaires de toutes natures entre les acteurs d’une collectivité. La plupart des banques représentes au carrefour Poste Thiaroye sont des agences bancaires dont les sièges sociales se trouvent pour la plupart d’entre eux à Dakar Plateau. Les agences bancaires de Poste Thiaroye sont très modernes. Elles disposent toutes de GAB, d’E-banking disponible 24h/24 pour voir les opérations passées sur votre compte et de SMS Banking. Cette dernière fonctionnalité permet aux clients de recevoir via leurs téléphones mobiles des SMS qui leur renseigne sur le solde de leurs comptes, la disponibilité d’un chéquier, la réception d’un virement, etc.
On trouve dans la zone les agences bancaires suivantes :
-la Banque Atlantique Sénégal (BAS) : Cette banque généraliste est ouverte en septembre 2006 et son siège se trouve au 40, boulevard de la république de Dakar. La banque Atlantique est un groupement de 8 banques ouest-africain basée à Lomé créé sous le nom de banque Atlantique Côte d’Ivoire par arrêté n° 1376 du 11 août 1978 avec un capital initial de 1 000 000 000 francs CFA. Elle est régie par la loi n° 90-589 du 25 juillet 1990 portant réglementation bancaire. À partir de 2012, elle devenue une filiale du groupe bancaire Banque populaire du Maroc. La Banque atlantique fait toutes les opérations de banque (prêts, épargne, domiciliation de revenus, payement de chèques, etc.) avec les grandes entreprises, les particuliers et les PME/PMI.
-la Banque Islamique du Sénégal (BIS) : La Banque Islamique a deux principales missions. Sa première mission de est de mener des activités de collecte d’épargne et de distribution de crédits sur la base des principes édictés par l’Islam. Et sa deuxième mission est d’offrir aux entreprises, opérateurs économiques et autres particuliers des services bancaires modernes et compétitifs en conformité avec les prescriptions islamiques. La finance islamique se fonde sur les principes de la SHARIA’A, La banque islamique fonctionne en conformité avec les principes d’égalité, de justice et d’équité. Elle offre donc une alternative éthique en appliquant ces principes à l’activité financière de ses clients en utilisant des instruments innovants et compatibles à la sharia’a. La rémunération que perçoit la banque se justifie soit, par la marge commerciale tirée d’une vente dans le cas d’une morabaha, par sa qualité de copropriétaire, au versement de part de bénéfice généré par le projet financé (pertes ou profits) dans le cas d’une moudaraba ou d’une mousharaka, soit par les revenus locatifs tirés de biens préalablement acquis par la banque dans le cas d’un Ijara ou enfin dans le cas d’un Istisn’a à travers la fabrication ou la construction de biens meubles ou immeubles par ses soins ou par des tiers. En résumé, la finance islamique est une finance de participation, de coopération et d’association. Elle a été désignée partenaire officiel du pèlerinage depuis une décennie. Les services de transfert rapide offerts par la BIS sont WESTERN UNION, RIA, WARI et JONI JONI. Son siège se situe à l’Immeuble Fayçal rue Amadou A. Ndoye angle Huart.
-la BANK OF AFRICA (BOA) : Fruit d’une nécessité historique, la BANK OF AFRICA-MALI (BOA-MALI) est née fin 1982 à Bamako, quasiment sans appui extérieur. Ancrage initial mais aussi champ d’expérimentation irremplaçable, elle permettra de valider et d’affiner la conception générale et les principes d’action qui seront le fondement d’un réseau régional fort, vingt-deux ans plus tard, de huit banques commerciales, d’une banque de l’habitat, de trois filiales de crédit-bail, d’une société de bourse et d’une notoriété appréciable dans les milieux financiers et bancaires africains. La BANK OF AFRICA – SENEGAL fut ouverte en 2001 et en tant que banque généraliste, elle offre une gamme complète de produits bancaires et financiers, une offre attractive en matière de bancassurance et des solutions adaptées à tous les problèmes de financement. Le siège social de cette banque est sur la Route de Ngor de la zone12 des Almadies à Dakar. La BANK OF AFRICA a trouvé des partenaires stratégiques comme : la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE BANK), PROPARCO, la Société Financière Internationale (SFI – Groupe Banque Mondiale), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Société Financière Néerlandaise pour le Développement (FMO), la Société Belge d‘Investissement pour les pays en voie de développement (BIO) et le fonds d‘investissement AUREOS.
-la Compagnie Bancaire de l’Afrique de l’Ouest (CBAO Groupe Attijariwafa bank) : La CBAO Groupe Attijariwafa Bank est une banque généraliste dont le siège social se localise à la place de l’indépendance. Le capital social de la CBAO est détenu à hauteur de 79 % par le groupe Attijariwafa Bank du Maroc qui a racheté les actions du groupe MIMRAN à la fin de l’année 2007, à 9% par l’Etat du Sénégal et à 15% par des privés. La force de cette banque réside dans son caractère de banque d’investissement et dans ses partenaires avec les investisseurs étrangers, la CBAO réserve 1/3 de ses emplois financiers aux grandes entreprises françaises tout en ayant des liens très forts avec les PME, les entreprises locales et les petits épargnants, elle dispose de plus de 24 bureaux et agences à Dakar et dans les régions, 57agences Western Union et 21 Guichets Automatiques. Cette banque a toujours eu pour objectif d’offrir un service de qualité à ses clients, d’élargir sa gamme de produits et d’instaurer la transparence dans ses relations avec ses clients.
-ECOBANK : ECOBANK Thiaroye est une agence bancaire généraliste dont le siège social se localise au Km 5, Avenue Cheikh Anta DIOP de Dakar. Cette banque est africaine et sa société mère se trouve à Lomé du Togo. ECOBANK Sénégal est un établissement financier sous la forme d’une société anonyme avec conseil d’administration. Conformément aux statuts, la société a pour objet la pratique des opérations de banque, et notamment de faire, tant pour son compte que pour le compte de tiers ou en participation en République du Sénégal et à l’étranger, toutes opérations financières, commerciales, mobilières, immobilières et généralement toutes opérations et entreprises pouvant intéresser la banque ou s’y rattacher. L’agence de Thiaroye fait des opérations de banque, de change, et de transfert d’argent.
-ORABANK : Cette banque généraliste africaine a démarré ses activités au Bénin en 1988 et est entrée au Sénégal en 2013. La vision d’ORABANK est d’apporter aux acteurs économiques (particuliers, entreprises, associations, institutions,…) en Afrique, des services financiers et des produits bancaires répondant aux meilleurs standards internationaux et leur permettant de réaliser leurs projets industriels, commerciaux, sociaux ou personnels dans des conditions de faisabilité satisfaisantes. Malgré la diversité de clientèle, les valeurs de professionnalisme, proximité, innovation, d’extension, d’ouverture et de qualité sont déclinées au quotidien, sans discrimination, et pour une économie solidaire. Le groupe ORABANK inscrit en effet au cœur de son action le soutien à la croissance du secteur privé, et la réduction de la pauvreté. L’agence ORABANK de Thiaroye fait toutes les opérations de banque, le transfert d’argent et vise surtout la clientèle des grandes entreprises. Son siège social est au 40, avenue Jean Jaurés x Carnot Peytavin.
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Table des matières
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
I. La Commune de Guinaw-Rail Sud
II. La Commune de Thiaroye-sur-Mer
III. La commune de Tivaouane Diacksao
Chapitre II : SPECIFICITES DU SITE DE RECHERCHE
I. L’accessibilité du site
II. Les activités socio-économiques
LA REPARTITION SPATIALE DES INSTITUTIONS FINANCIERES
Chapitre I : HISTORIQUE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
I. Le secteur bancaire avant les indépendances
II. Le secteur bancaire après les indépendances
III. Tentative de délocalisation
Chapitre II : LA TYPOLOGIE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
I. Typologie des institutions financières de Poste Thiaroye
1. Les agences bancaires de la zone de Poste Thiaroye
II. Localisation et concurrence des institutions financières
TROISIEME PARTIE : L’IMPORTANCE ET LE DEFI DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
Chapitre I : LES OPPORTUNITES QU’OFFRENT LES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
I. Etude de cas de la Poste de Thiaroye
II. L’emploi et les activités des institutions financières
III. Le développement du rapide transfert
Chapitre II : LE DEFI DES INSTITUTIONS FINANCIERES DE POSTE THIAROYE
I. La faible bancarisation
II. La concurrence et l’augmentation de la clientèle
III. L’accès aux services bancaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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