La tuberculose problème de santé publique majeur malgré plusieurs stratégies de lutte

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Physiopathologie

La majorité des bacilles inhalés sont retenus dans les voies aériennes supérieures et éliminés par les cellules muqueuses ciliées. Seuls les bacilles contenus dans les microgouttelettes inhalées vont atteindre les alvéoles. Ces bacilles sont phagocytés par les macrophages alvéolaires à l’intérieur desquels ils se multiplient. D’autres macrophages et monocytes sont attirés et participent au processus de défense contre l’infection. Le foyer infectieux ainsi constitué est le foyer initial. Les bacilles et les antigènes qu’ils libèrent sont drainés par les macrophages vers le ganglion lymphatique satellite : c’est le complexe primaire ou « complexe de Ghon ».
A l’intérieur du ganglion, les lymphocytes T identifient les antigènes de M. tuberculosis et se transforment en lymphocytes T spécifiques entrainant la libération de lymphokines et l’activation des macrophages qui inhibent la croissance des bacilles phagocytés. Au niveau du foyer initial se forme alors un tissu inflammatoire puis cicatriciel et fibreux dans lequel les macrophages contenant les bacilles sont isolés et meurent.
Ce foyer initial ou « chancre d’inoculation » est le siège d’une nécrose caséeuse spécifique de la tuberculose. Il existe dans ce foyer 1000 à 10000 bacilles qui ont une multiplication ralentie et ils vont perdre progressivement leur viabilité. Certains bacilles peuvent vivre des mois ou plusieurs années, ce sont des bacilles « quiescents ».
La même évolution se produit au niveau du ganglion lymphatique entrainant la formation du ganglion caséeux qui évolue de façon spontanée dans la majorité des cas vers la guérison fibreuse puis la calcification. Deux à quatre semaines après l’infection, apparaissent en même temps l’immunité à médiation cellulaire résultant de l’activation des macrophages et la réaction d’hypersensibilité retardée à médiation humorale.
L’hypersensibilité retardée à médiation humorale est mise en évidence par l’injection intradermique de tuberculine. En effet, la tuberculine fabriquée à partir de broyat de M. tuberculosis ne contenant pas de bacilles vivants mais des antigènes spécifiques du M. tuberculosis. Lorsqu’on injecte de la tuberculine à un sujet déjà infecté par M.tuberculosis, il possède des anticorps circulants spécifiques contre les antigènes injectés et la réaction d’hypersensibilité retardée se produit. Elle se traduit après 48 à 72 heures par une réaction locale inflammatoire due à l’afflux de lymphocytes au niveau du point d’injection. Cette réaction, appelée « réaction tuberculinique » est observable et mesurable.
Tous ces phénomènes cliniques et immunologiques observés après la contamination d’un sujet sain constituent la primo-infection tuberculeuse. L’infection s’arrête en général à l’étape de foyer initial mais avant que s’installe l’immunité antituberculeuse, une dissémination peut s’effectuer par voie lymphatique puis sanguine. Ainsi, des foyers secondaires sont constitués : ganglions, séreuses, méninges, poumons, os, foie.
Cependant, quelques bacilles restent quiescents au niveau des foyers secondaires pendant des mois voire des années. Plusieurs causes peuvent entrainer une réactivation des bacilles et leur multiplication au niveau de l’un de ces foyers :
● Soit une réactivation endogène de bacilles restés quiescents après une primo-infection : c’est la cause de toutes les tuberculoses extrapulmonaires et d’une partie des tuberculoses pulmonaires.
● Soit une réinfection exogène : les bacilles à l’origine de cette tuberculose proviennent d’une nouvelle contamination.
La multiplication des bacilles de la tuberculose dans n’importe quel site de l’organisme humain provoque une inflammation spécifique avec formation d’un granulome inflammatoire caractéristique [18-19].

EPIDEMIOLOGIE

Epidémiologie descriptive

Dans le monde

La tuberculose reste toujours un problème de santé publique majeur malgré plusieurs stratégies de lutte. En 2018, selon l’OMS, on estimait à environs 10 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose (130 cas nouveaux pour 100 000 habitants), nombre qui est resté relativement stable au cours des dernières années. Parmi ces nouveaux cas on noté:
– Plus de la moitié était des patients de sexe masculin avec 57% des cas soit 5,7 millions
– Les femmes représentaient 32% des cas soit 3,2 millions de cas
– Les enfants constituaient 11% des cas soit 1,1 millions de patients
– Ceux qui vivaient avec le VIH représentaient 8,6% des cas. [1]
Au plan géographique, la plupart des cas de tuberculose en 2018 se trouvaient dans les Régions OMS de l’Asie du Sud-est (44 %), de l’Afrique (24 %) et du Pacifique occidental (18 %), avec des pourcentages plus faibles observés dans les Régions OMS de la Méditerranée Orientale (8 %), des Amériques (3 %) et de l’Europe (3 %). Huit pays représentaient les deux tiers du total mondial : l’Inde (27 %), la Chine (9 %), l’Indonésie (8 %), les Philippines (6 %), le Pakistan (6 %), le Nigéria (4 %), le Bangladesh (4 %) et l’Afrique du Sud (3 %). Ces pays et 22 autres pays figurant sur la liste de l’OMS des 30 pays où la charge de la tuberculose est élevée représentaient 87 % des cas dans le monde [1].
Selon les estimations, 1,2 million de décès dus à la tuberculose (entre 1,1 et 1,3 million) ont été enregistrés chez les VIH-négatifs en 2018 (soit une réduction de 27 % par rapport aux 1,7 million de décès enregistrés en 2000), et 251 000 décès supplémentaires (entre 223 000 et 281 000)3 chez les VIH-positifs (soit une réduction de 60 % par rapport aux 620 000 décès enregistrés en 2000) [1]. Elle constitue ainsi, l’une des 10 principales causes de décès dans le monde et la principale cause de décès d’un seul agent infectieux, se classant au-dessus du VIH / sida au cours des cinq dernières années.
Actuellement, le monde dans son ensemble, la plupart des Régions de l’OMS et de nombreux pays où la charge de la tuberculose est importante ne sont pas en bonne voie d’atteindre les objectifs intermédiaires pour 2020 de la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose.
À l’échelle mondiale, le taux moyen de réduction du taux d’incidence de la tuberculose était de 1,6 % par an entre 2000 et 2018, et de 2,0 % entre 2017 et 2018. La baisse cumulée enregistrée entre 2015 et 2018 n’a été que de 6,3 %,
soit un chiffre nettement inférieur à l’objectif intermédiaire fixé dans la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose consistant à parvenir à une réduction de 20 % entre 2015 et 2020. La réduction mondiale du nombre total de décès dus à la tuberculose7 entre 2015 et 2018 a été de 11 %, soit moins d’un tiers de l’objectif intermédiaire fixé dans la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose qui consistait à parvenir à une réduction de 35 % d’ici 2020.

En Afrique

L’Afrique représentait 24% de la charge de morbidité dans le monde en 2018 soit 2 400 000 de nouveaux cas. Les pays les plus touchés étaient le Nigéria et l’Afrique du Sud avec respectivement 4% et 3% des cas.

Au Sénégal

Au Sénégal, la tuberculose demeure un problème de santé publique .Les chiffres du dernier rapport pays de l’OMS estime qu’en 2018 l’incidence de la tuberculose était de 118 cas pour 100 000 habitants soit environ 19 000 cas. Les données de notification indiquent que la tuberculose affecte significativement les tranches d’âge jeune de la population (supérieur à 14 ans) avec 95% des cas notifiés qui étaient âgés de plus de 14 ans [2].
L’accès au traitement de la tuberculose a été amélioré de 2003 à 2017. Le taux de succès thérapeutique est passé de 53% à 87% en 12 ans. La proportion de cas de tuberculose chez les jeunes de 15 à 34 ans est en constante augmentation. Ce qui évoque une transmission toujours intense de cette maladie dans la population sénégalaise.
La mortalité de la tuberculose a été estimée en 2018 à 17 décès pour 100 000 habitants [2].
La TB est la première infection opportuniste chez les personnes vivantes avec le VIH (PVVIH). Si on considère que la prévalence de l’infection VIH dans la population générale est de 0,7% et que le risque de tuberculose est au moins 20 fois plus élevé chez les individus infectés par le VIH que chez ceux qui ne le sont pas, 12% de la charge de morbidité de la tuberculose dans la population serait lié à l’infection VIH.
La recherche du VIH chez les tuberculeux et celle de la tuberculose chez les PVVIH sont les axes majeurs de la gestion de l’association morbide TB-VIH au Sénégal. La proportion de tuberculeux dont la sérologie VIH est connue est passée de 51% en 2008 à 90% en 2018[2] et la proportion de l’infection à VIH chez les tuberculeux testés est de 7%. La proportion de malades coinfectés recevant un traitement ARV est passée de 34% en 2008 à 93% en 2018 [2].

Epidémiologie analytique

Tuberculose

Selon Lalonde, les déterminants de la santé sont ceux liés au système de santé, à la biologie, à l’environnement et aux habitudes de vie.
 Facteurs liés au système de santé
La tuberculose est un phénomène social avec des implications sanitaires graves pour toute la population ; mais le niveau de compréhension du rôle crucial joué par les communautés dans l’atténuation de ces conséquences reste très faible. Le manque d’implication des communautés affectées, aux différents aspects de la programmation pour la lutte contre la tuberculose, conduit souvent à un «ciblage moralement acceptable» dans la réponse nationale à la tuberculose. Par exemple, les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres (LGBT), les consommateurs de drogues injectables (CDI) et les travailleuses de sexe (TS), peuvent ne pas être considérés comme «moralement acceptable» par un pays et les programmes de lutte contre la tuberculose peuvent souvent avoir recours à une approche axée sur l’offre et insensible aux besoins spécifiques de ces communautés affectées ; conduisant à des obstacles pour leurs accès aux services de soins. Cela compromet éventuellement la riposte d’un pays à la tuberculose [20].
 Facteurs biologiques
Les personnes vivant avec le VIH / SIDA et ceux qui ont d’autres problèmes de santé qui affaiblissent l’immunité tels que les personnes sous stéroïdes thérapeutiques à long terme, les patients sous traitement immunosuppresseur, de même que les personnes qui souffrent de malnutrition, sont vulnérables à la tuberculose, car leurs systèmes immunitaires sont affaiblis et sont moins en mesure de combattre les infections. Les personnes atteintes de problèmes de santé préexistants, tels que le diabète, la silicose et d’autres maladies pulmonaires liées à l’absorption de la poussière sont également particulièrement à risque et moins aptes à combattre l’exposition à la tuberculose [20].
 Facteurs environnementaux
La tuberculose est une maladie de la pauvreté qui est directement liée à une mauvaise alimentation et à des conditions de vie médiocres.
Les contacts de patients atteints de tuberculose (dans les ménages) sont à risque accru d’exposition, car ils pourraient être le soignant primaire ou un membre de la famille vivant avec le patient avant qu’il ne soit diagnostiqué. Les contacts dans les lieux de travail ou les infrastructures scolaires sont vulnérables à la fois avant que le patient ne soit diagnostiqué de tuberculose et pendant les premières étapes du traitement des patients TB dans leur environnement. Les personnes incarcérées (les détenus) et le personnel travaillant dans les établissements correctionnels sont particulièrement vulnérables à la Tuberculose en raison de la nature des établissements pénitentiaires surpeuplés avec très souvent, des conditions de vie très précaires. Les mineurs, les populations péri-minières ou minières affectées, les habitants des bidonvilles en milieu urbain et les personnes vivant dans les auberges sont à risque d’exposition accrue aux bacilles de la tuberculose pour nombre de raisons, y compris de mauvaises conditions de vie et d’hygiène, une mauvaise ventilation, le surpeuplement, la malnutrition, etc [20].
 Habitudes de vie
Les tabagiques, les consommateurs d’alcool (plus de 40 mg ou 50 ml par jour) et les consommateurs de drogues s’exposent à un plus grand risque d’infection tuberculeuse.
Le manque de sensibilisation à la maladie ainsi que la stigmatisation liée à la tuberculose font que les personnes atteintes vont souvent repousser le moment de consulter. Mais la tuberculose ne peut être combattue sans que soit pris en compte le panorama global de la maladie [20].

Facteurs de succès thérapeutique

Le succès thérapeutique peut-être lié à plusieurs facteurs parmi lesquels:
 L’infection à VIH : L’issue thérapeutique après traitement antituberculeux est beaucoup plus défavorable en cas de coinfection au VIH [79].
 L’observance thérapeutique
 Le niveau de connaissance sur la tuberculose par le patient
 L’âge et le sexe du patient

PREVENTION

Promotion de la santé

La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. Pour parvenir à un état de complet bien-être physique, mental et social, l’individu, ou le groupe, doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s’y adapter. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie; c’est un concept positif mettant l’accent sur les ressources sociales et personnelles, et sur les capacités physiques. La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur de la santé : elle ne se borne pas seulement à préconiser l’adoption de modes de vie qui favorisent la bonne santé ; son ambition est le bien-être complet de l’individu [21].
Les actions pour promouvoir la santé sont :
– L’élaboration de politiques pour la santé
La promotion de la santé va bien au-delà des simples soins de santé. Elle inscrit la santé à l’ordre du jour des responsables politiques de tous les secteurs et à tous les niveaux, en les incitant à prendre conscience des conséquences de leurs décisions sur la santé et en les amenant à admettre leur responsabilité à cet égard. La politique de promotion de la santé associe des approches différentes, mais complémentaires ; mesures législatives, financières et fiscales et changements organisationnels, notamment. Il s’agit d’une action coordonnée conduisant à des politiques de santé, financières et sociales qui favorisent davantage d’équité sur la tuberculose. L’action commune permet d’offrir des biens et des services plus sûrs et plus sains, des services publics qui favorisent davantage la santé et des environnements plus propres et plus agréables. La politique de promotion de la santé suppose que l’on identifie les obstacles à l’adoption de politiques pour la santé dans les secteurs non sanitaires, et les moyens de surmonter ces obstacles. Le but doit être de faire en sorte que le choix le plus facile pour les responsables des politiques soit aussi le choix le meilleur du point de vue de la santé.
– La création d’environnements favorables
Nos sociétés sont complexes et interconnectées et l’on ne peut séparer la santé des autres objectifs. Les liens qui unissent de faon inextricable les individus à leur milieu constituent la base d’une approche socio-écologique à l’égard de la santé. Le grand principe directeur, pour le monde entier, comme pour les régions, les nations et les communautés, est la nécessité d’une prise de conscience des tâches qui nous incombent tous, les uns envers les autres et vis-à-vis de notre communauté et de notre milieu naturel. Il faut appeler l’attention sur le fait que la conservation des ressources naturelles, où qu’elles soient, doit être considérée comme une responsabilité mondiale. L’évolution des modes de vie, de travail et de loisir doit être une source de santé pour la population, et la façon dont la société organise le travail doit permettre de créer une société plus saine. La promotion de la santé engendre des conditions de vie et de travail à la fois sûres, stimulantes, gratifiantes et agréables. L’évaluation systématique des effets sur la santé d’un environnement en évolution rapide notamment dans les domaines de la technologie, du travail, de l’énergie et de l’urbanisation est indispensable et doit être suivie d’une action garantissant le caractère positif de ces effets sur la santé du public. La protection des milieux naturels et des espaces construits, ainsi que la conservation des ressources naturelles, doivent être prises en compte dans toute stratégie de communication sur la tuberculose.
– Le renforcement de l’action communautaire
La promotion de la santé passe par la participation effective et concrète de la communauté à la fixation des priorités, à la prise des décisions et à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de planification en vue d’atteindre une meilleure santé. Au cœur même de ce processus, il y a la dévolution de pouvoir aux communautés considérées comme capables de prendre en main leurs destinées et d’assumer la responsabilité de leurs actions. Le développement communautaire puise dans les ressources humaines et matérielles de la communauté pour stimuler l’auto-assistance et le soutien social et pour instaurer des systèmes souples susceptibles de renforcer la participation et le contrôle du public en matière de santé favorisant ainsi une meilleure lutte contre la tuberculose. Cela exige un accès total et permanent à l’information et aux possibilités d’acquisition de connaissances concernant la santé, ainsi qu’une aide financière.
– L’acquisition d’aptitudes individuelles
La promotion de la santé appuie le développement individuel et social grâce à l’information, à l’éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend mieux aptes à faire des choix judicieux. Il est crucial de permettre aux gens d’apprendre à faire face à tous les stades de leur vie et à se préparer à affronter les traumatismes et les maladies chroniques. Ce travail doit être facilité dans le cadre scolaire, familial, professionnel et communautaire et une action doit être menée par l’intermédiaire des organismes éducatifs, professionnels, commerciaux et bénévoles et dans les institutions elles-mêmes comme le programme national de lutte contre la tuberculose [21].
– La réorientation des services de santé
Dans le cadre des services de santé, la tâche de promotion est partagée entre les particuliers, les groupes communautaires, les professionnels de la santé, les établissements de services, et les gouvernements. Tous doivent œuvrer ensemble à la création d’un système de soins servant au mieux les intérêts de la santé. Par-delà son mandat qui consiste à offrir des services cliniques et curatifs, le secteur de la santé doit s’orienter de plus en plus dans le sens de la promotion de la santé. Les services de santé doivent se doter d’un mandat plus vaste, moins rigide et plus respectueux des besoins culturels, qui les amènent à soutenir les individus et les groupes dans leur recherche d’une vie plus saine et qui ouvrent la voie à une conception élargie de la santé, en faisant intervenir, à côté du secteur de la santé proprement dit, d’autres composantes de caractère social, politique, économique et environnemental. La réorientation des services de santé exige également une attention accrue à l’égard de la recherche, ainsi que des changements dans l’enseignement et la formation des professionnels. Il faut que cela fasse évaluer l’attitude et l’organisation des services de santé, en les recentrant sur la totalité des besoins de l’individu considérés dans son intégralité [21].

Prévention primaire

– La sensibilisation et l’information : La tuberculose étant une maladie qui sévit essentiellement dans les pays pauvres, sa prévention passe une bonne information des populations les plus touchées, qui une fois éduquées aux stratégies de lutte, pourront changer de comportements pour faire face à ce fléau mondial.
– L’isolement des sujets bacillifères : La prévention passe également par l’isolement des patients contagieux. Le port de masques de type FFP2 doit être de rigueur pour les personnes en contact. La vaccination : Le vaccin BCG est une souche vivante atténuée de Mycobacterium bovis, élaboré depuis 1927 par Albert Calmette et Camille Guérin. Sa protection contre l’infection tuberculeuse est limitée, néanmoins, il permet d’éviter les formes graves de tuberculoses (méningite et miliaire tuberculeuse). Au Sénégal, il est inclus dans le programme élargi de vaccination (PEV). La recherche se poursuit pour développer des vaccins plus efficaces pour accroitre la prévention.
– La chimioprophylaxie à l’isoniazide : Elle est destinée à prévenir l’apparition de la tuberculose maladie. Elle est justifiée en cas d’exposition tuberculeuse ou de primo-infection latente. Notamment, en priorité, aux sujets-contacts de moins de 5 ans vivant sous le même toit qu’un tuberculeux pulmonaire nouvellement identifié et chez les sujets infectés par le VIH ayant une IDRT positive et qui n’ont pas une tuberculose évolutive. Elle consiste le plus souvent en l’administration d’isoniazide à la dose de 5 mg/kg sans dépasser 300mg/j pendant 6 à 9 mois. L’administration de la chimioprophylaxie chez les sujets infectés par le VIH a été adoptée au Sénégal depuis 2014. Après avoir éliminé une tuberculose active, l’INH est administrée à la dose de 10 mg/kg (sans dépasser 300 mg) par jour pendant 6 mois.

Prévention secondaire

Dépistage de la tuberculose au Sénégal.

Le dépistage demeure essentiel dans la prévention de tuberculose. Ainsi, les sujets contacts qui sont dans l’entourage d’une personne atteinte de TB, les personnes ayant une baisse de l’immunité telle que les PV-VIH, les personnes atteintes d’un cancer, celles qui sont sous traitement immunosuppresseur ou encore celles qui vivent dans la promiscuité, doivent être dépistées.
Le dépistage de la tuberculose se fait sur :
– L’intradermoreaction à la tuberculine (IDRT) encore appelée réaction de Mantoux : C’est un test fortement évocateur s’il est positif qui consiste à injecter à la face antérieure de l’avant-bras 0,1mL de tuberculine à l’aide d’une seringue de 1mL pour injection intradermique (Figure 6). La lecture se fait à la 72ième heure en mesurant la taille de l’induration avec un pied à coulisse et en décrivant la réaction locale. Le test est considéré comme positif devant une induration supérieure ou égale 8 mm ; toutefois chez une personne immunodéprimée, une taille de 5 mm suffit pour évoquer le diagnostic [22].
– La radiographie du thorax : le programme national de lutte contre la tuberculose du Sénégal dispose d’une unité mobile de radiographie pour les campagnes de dépistage de masse. Il faudra faire les crachats BAAR ou un test Xpert pour faire le diagnostic en cas de lésions suspectes à la radiographie pulmonaire.

Diagnostic

Diagnostic clinique

 La primo-infection tuberculeuse (PIT)
C’est l’ensemble des manifestations cliniques, radiologiques et immunologiques en rapport avec le premier contact du BK avec l’organisme. Elle est asymptomatique dans 90% des cas car l’infection guérie spontanément et n’est décelée que par le virage des tests tuberculiniques, on parle de primo-infection latente, les BK étant entrés dans un état de dormance.
La PIT peut être frustre, avec des manifestations cliniques discrètes comme une altération de l’état général, une fébricule, un amaigrissement, une asthénie et une positivité de l’IDRT ; en général ces signes cliniques s’amendent progressivement.
La réaction inflammatoire tuberculeuse étant bien contrôlée par l’organisme, cependant les BK restent quiescents dans l’organisme et sont capables de se réactiver à tout moment avec plusieurs localisations possibles.
Dans 5% des cas, la PIT peut évoluer d’emblée vers une tuberculose active ou tuberculose maladie caractérisée par la typhobacillose de Landouzy faite de fièvre progressive en plateau située entre 39-40°C, de sueurs abondantes, de tachycardie, d’une splénomégalie, d’une IDRT positive, le sérodiagnostic de Widal et Félix étant cependant négatif. On peut également observer une réaction d’hypersensibilisation à type d’érythème noueux et de kérato-conjonctivite phlycténulaire.
 La forme pulmonaire
La forme pulmonaire de la tuberculose est de loin, la plus fréquente et est essentiellement responsable de la dissémination de la maladie. Elle s’explique par le fait que le bacille de Koch, responsable de la maladie, se multiplie essentiellement en milieu aérobie, donc en milieu riche en oxygène.
– La tuberculose pulmonaire commune
Elle fait suite à la PIT soit immédiatement ou après réactivation endogène des BK. Elle est la forme la plus rencontrée (plus de 80% des formes cliniques) et s’installe progressivement sur quelques semaines à plusieurs mois.
 Les signes cliniques
– Les signes fonctionnels
La toux est le principal signe. Elle est sèche au début, devenant secondairement productive avec des expectorations muqueuses puis muco-purulentes parfois striées de sang, on parle d’hémoptysie. Elle persiste longtemps (trois semaines ou plus) et constitue très souvent une circonstance de découverte de la maladie. Des douleurs thoraciques rythmées par la toux, une dyspnée d’effort puis de repos, de même qu’une dysphonie peuvent également être notées.
– Les signes généraux sont constitués essentiellement par:
 Une fièvre vespéro-nocturne associée à des sueurs profuses à prédominance nocturne,
 Un amaigrissement progressif pouvant être parfois rapide et très important,
 Une anorexie non sélective associée à une asthénie physique et psychique.
– Les signes physiques
L’examen physique est souvent peu contributif au début, cependant, il peut mettre en évidence dans certains cas un souffle tubaire et des râles crépitants isolés ou pouvant être mis dans le compte d’un syndrome de condensation pulmonaire.
 Les signes paracliniques
Les éléments d’orientations sont la biologie, l’intradermoréaction à la tuberculine et la radiographie.
 La biologie
La biologie est peu spécifique et l’hémogramme peut être normal ou parfois mettre en évidence un syndrome inflammatoire non spécifique avec leuconeutropénie, lymphocytose, anémie, accélération de la vitesse de sédimentation (VS), augmentation de la C réactive protéine (CRP) et de la fibrinémie…
 La bacilloscopie
Le diagnostic de la tuberculose repose aussi sur la bacilloscopie avec les crachats BAAR et les tests Xpert. Toute fois même négative elle n’élimine pas le diagnostic de la tuberculose.
 La radiographie
Trois types d’images fortement évocatrices mais non spécifiques de la tuberculose peuvent être retrouvés :
– La caverne : c’est une image très suspecte de la tuberculose commune, décrite comme une clarté bien individualisée à l’intérieur d’un infiltrat sous la forme d’une image pouvant être arrondie ou ovalaire délimitée par une paroi régulière, d’une épaisseur d’environ 2mm avec un bas-fond liquidien et souvent, reliée au hile par une bronche de drainage sous la forme d’ « une image en rail » (Figure 7).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES
I.1. Définition des concepts
I.2. Historique
I.3. Pathogénie
I.4. Physiopathologie
II. EPIDEMIOLOGIE
II. 1. Epidémiologie descriptive
II.2/ Epidémiologie analytique
III.PREVENTION
III.1. Promotion de la santé
III.2/ Prévention primaire
III.3. Prévention secondaire
III.4. Prévention tertiaire
I . But et objectifs
I.1/ But
I.2/ Objectif général
I.3/ Objectifs spécifiques
II.1/ Situation géographique
II.3 Situation socio-économique
II-4. Situation sanitaire
III /METHODOLOGIE
III.2/ Population d’étude
III.3/ Période d’étude
III.4 / Echantillonnage
III.5/ Méthode de collecte et d’analyse des données
III.6/ Gestion et traitement des données
III.7/Analyse des données
IV.RESULTATS
IV.1.Résultats descriptifs
IV.2. /Résultats analytiques
V. / DISCUSSIONS
CONCLUSION ET RECOMMADATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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