La trypanosomiase humaine africaine
Le parasite
Taxonomie et définition
Définition
La trypanosomiase humaine africaine (THA), également connue sous le nom de maladie du sommeil, est une parasitose à transmission vectorielle. Le parasite est un protozoaire extracellulaire, appartenant à l’ordre des Kinetoplastidae, à la famille des Trypanosomatidae et au genre Trypanosoma. Il est transmis à l’Homme par la piqûre d’une glossine, ou mouche tsétsé, (du genre Glossina) qui s’est elle-même infectée à partir d’êtres d’un réservoir humain ou animal.
Taxonomie
La taxonomie des trypanosomes est la suivante :
Phylum : Sarcomastigophora
Classe : Kinetoplastea
Ordre : Trypanosomatida
Famille : Trypanosomatidae
Genre : Trypanosoma
Espèce : Trypanosoma brucei
Sous-espèces :
♦ Trypanosoma brucei brucei est un parasite du bétail, responsable d’une trypanosomose appelée Nagana, mais il n’est pas pathogène pour l’Homme.
♦ Trypanosoma brucei gambiense est l’agent causal de la maladie du sommeil dans sa forme chronique, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Les animaux peuvent aussi être infectés par T. b. gambiense et faire office de réservoir. Toutefois, le rôle épidémiologique précis du réservoir animal pour la trypanosomiase à T. b. gambiense demeure encore assez mal connu (N’Djetchi et al., 2017)
♦ Trypanosoma brucei rhodesiense est l’agent responsable d’une zoonose typique, la transmission à l’homme est considérée comme accidentelle ; présent en Afrique de l’Est et en Afrique australe.
Morphologie et cycle biologique
Morphologie
Les trypanosomes sont des parasites monocellulaires et extracellulaires qui vivent librement dans le sang, la lymphe et le liquide céphalo-rachidien (LCR) (Figure 3). Le parasite mesure environ 20 µm de longueur et 5 µm de largueur. Après coloration au Giemsa, on peut observer principalement le noyau et le kinétoplaste d’où part un flagelle. La position du kinétoplaste est lié à la forme du parasite : subterminal pour la forme trypomastigote, antérieur situé à la base du flagelle pour la forme promastigote et proche du noyau pour la forme épimastigote.
La microscopie électronique permet d’observer les éléments suivants (Figure 4) :
➤ le noyau avec sa double membrane perforée, sa chromatine périphérique et son double nucléole ;
➤ l’appareil de Golgi, formé de membranes et de vésicules aplaties ;
➤ le réticulum endoplasmique granulaire ;
➤ la membrane cytoplasmique, sous laquelle se trouve une série de microtubules subpelliculaires qui joueraient un rôle de cytosquelette, et sur laquelle se trouve une couche épaisse de glycoprotéines ;
➤ le kinétoplaste, qui constitue le génome mitochondrial du parasite ;
➤ le flagelle qui se prolonge à l’extrémité antérieur du parasite de 6 à 7 µm, permet une certaine mobilité au parasite.
Chez le mammifère, plusieurs formes de trypanosomes coexistent (Vickerman, 1985), à savoir : les formes longues prolifératives (slender), présentes pendant la phase ascendante de la parasitémie et les formes trapues non prolifératives (stumpy) observées au pic de la parasitémie (Sanchez et al., 2004). Il existe aussi une forme intermédiaire entre les formes longues et courtes.
Cycle biologique
Le cycle se déroule dans le sang de l’hôte mammifère, l’hôte définitif et chez la glossine qui est l’hôte intermédiaire .
Chez l’hôte définitif
Les formes métacycliques sont inoculées à l’Homme lors du repas sanguin d’une glossine infectante. Les parasites ainsi inoculés demeurent et prolifèrent au niveau sous-cutanée formant souvent au point de piqure un chancre d’inoculation. Ils se différencient en formes sanguicoles longues et grêles qui sont entraînés à partir des ganglions lymphatiques vers la circulation sanguine où elles se multiplient. Après un certain temps, les parasites peuvent quitter le système vasculaire pour envahir d’autres organes. Ainsi, il faut en moyenne 300 à 500 jours à T. b. gambiense et quelques semaines à T. b. rhodesiense pour se manifester dans le système nerveux central (SNC) conduisant au deuxième stade de la maladie. Les formes grêles se différencient également pour donner naissance à des formes trapues qui ne se reproduisent pas et sont déjà adaptées à l’environnement que va leur offrir la mouche tsé-tsé une fois que celle-ci les aura ingérée à la faveur d’un repas de sang.
Chez l’hôte intermédiaire
Dans l’intestin moyen de la mouche, ces formes courtes et trapues se différencient en trypomastigotes procycliques réplicatives. Ces derniers sont capables de migrer vers divers sites anatomiques de l’insecte en se différenciant en d’autres formes pour aboutir finalement aux formes métacycliques dans les glandes salivaires. Environ 15 à 35 jours après le repas sanguin la glossine peut transmettre à son tour et restera infectante toute sa vie. A chaque repas ultérieur, elle contaminera un nouvel hôte sain en injectant sa salive pendant la piqûre. Ainsi, le cycle sera entretenu.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : NOTIONS DE GENERALITES
Chapitre I : Historique et situation actuelle
I. 1. Rappel historique et grandes épidémies
I.2. Situation actuelle en Afrique
I.3. Situation actuelle au Burkina Faso
Chapitre II : La trypanosomiase humaine africaine
II.1. Le parasite
II.1.1. Taxonomie et définition
II. 1.1.1. Définition
II.1.1.2. Taxonomie
II.1.2. Morphologie et cycle biologique
II.1.2.1. Morphologie
II.1.2.2 Cycle biologique
II.3 Le vecteur
II.3.1 Classification de la glossine
II.3.2 Morphologie
II.3.3 Répartition géographique des glossines
II.3.4 Les systèmes de capture des glossines
II.3.5. Les bio-marqueurs salivaires des glossines : le peptide Tsgf118-43
II.4. Symptomatologie de la THA
II.5. Diagnostic et traitement de la THA
II.5.1. Méthodes de diagnostic indirect
II.5.1.1 Le CATT et le TDR
II.5.1.2 Le test d’immuno-trypanolyse
II.5.1.3 La PCR
II.5.2 Méthodes de diagnostic direct
II.5.3 Diagnostic de phase
II.5.4 Traitement
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre I : Question de recherche, hypothèse et objectifs
I.1 La question de recherche
I.2 l’hypothèse de recherche
I.3 Les objectifs
I.3.1 L’objectif général
I.3.2 Les objectifs spécifiques
Chapitre II : Matériel et méthodes
II.1 Activités de terrain
II.1.1 Zone d’étude
II.1.2 Prospection médicale
II.2 Activités de laboratoire
II.2.1 Matériel biologique
II.2.2 Matériel de laboratoire
II.2.3 La Trypanolyse
II.2.4 Dosage des IgG anti-salive par ELISA indirect
II.3 Analyse des données
II.4 Les considérations éthiques
Chapitre III : Résultats
III.1 Les données de la prospection médicale
III.2 Les données de la trypanolyse
III.3 Données du dosage des IgG anti-salive par ELISA indirect
III.4 Les données de la PCR
Chapitre IV : Discussion
CONCLUSION
PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SITES INTERNETS CONSULTES
ANNEXES
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