L’évolution de la profession et de la formation infirmière
L’histoire de la profession infirmière s’est faite au rythme de l’évolution des besoins et de la demande sociale.
L’évolution de la profession infirmière d’hier à aujourd’hui
Jusqu’au XIIème siècle, les soins apportés aux malades par des non médecins relèvent en partie de la charité chrétienne et les savoir-faire dépendent de pratiques séculaires. Au XIIIème siècle apparait le mot « enfermier ». « L’enfermerie » désigne à la fois l’état de malade mais aussi un lieu de refuge pour les plus démunis.
C’est en 1633 que Saint Vincent de Paul crée la compagnie de la charité. A partir de cette époque les 1ères formations apparaissent avec les nouvelles fonctions de conseil et d’éducation dévolues aux sœurs. Il faut attendre la laïcisation des hôpitaux, les travaux de
Pasteur et les progrès de la chirurgie pour que les médecins délèguent des actes et qu’un besoin de formation se fasse ressentir.
En 1860, Florence Nightingale qui est infirmière, « relève le défi d’organiser les soins infirmiers dans les hôpitaux militaires anglais » (Duboys-Fresney C, Perrin, G, 2009, p. 33). C’est ainsi que les soins infirmiers s’élaborent. En France, c’est Léonie Chaptal qui développe la formation infirmière sur l’ensemble du territoire avec la participation des infirmières à la formation.
Les bases de la construction du savoir infirmier trouvent leur fondement dans les différents programmes d’enseignement. C’est en 1923 qu’un arrêté reconnait administrativement les écoles d’infirmières et en 1924, un décret reconnait à la profession le titre d’infirmière diplômée de l’Etat français.
La formation infirmière évolue et la profession infirmière se structure. Il existe un diplôme et une formation dont le programme est national. Différents programmes se succèdent faisant passer la durée de la formation de vingt -deux mois à trente-six mois en soixante-dix ans.
Le programme de 1961 forme l’infirmière à l’évolution des sciences et des techniques médicales. C’est avec l’arrêté de 1972, que les soins infirmiers sont identifiés en tant que tels et la formation passe à 4080 heures. Il y a plus d’apports sur la connaissance des symptômes et on parle d’approche globale du patient et de plan de soins infirmiers.
En 1973, le diplôme d’infirmier en secteur psychiatrique est créé. Puis en 1979, la formation passe à 4640 heures et elle est centrée sur la personne humaine ainsi que le concept de santé au niveau individuel et collectif.
Une autre révolution se profile avec le décret du 17 juillet 1984, dans lequel, la profession infirmière échappe au statut d’auxiliaire médical : elle a un rôle propre. Elle peut agir seule, et pour certains actes et gestes, selon son jugement clinique, sans l’accord médical.
Le programme de 1992 « marque une étape importante dans la profession infirmière » (Ibid, p. 70) en mettant un diplôme unique pour tous les secteurs d’activité (soins généraux et psychiatriques). Par ailleurs, la durée de formation est augmentée à 4760 heures en réponse à une évolution des pratiques infirmières consécutives aux besoins de soins de la société. Les écoles d’infirmières deviennent des Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et les élèves des étudiants.
Le nouveau référentiel infirmier
Le programme de 2009 s’inscrit dans un contexte environnemental en pleine évolution avec la réforme d’un grand nombre de professions paramédicales. Ce nouveau référentiel s’explique donc par différents paramètres :
– L’évolution des besoins de santé des personnes et de l’offre de soins
– L’évolution des métiers de santé (décloisonnement des professions paramédicales…)
– Les accords de Bologne (décret 2002-481 du 8 avril 2002) avec la création du système Licence –Master-Doctorat qui permet à une personne ayant obtenu son diplôme dans un pays de poursuivre son cursus d’étude dans un autre pays de l’Union Européenne.
Le référentiel de formation a pour objectif de professionnaliser le parcours de l’étudiant. Celui-ci va se construire progressivement des compétences. Ce référentiel basé sur une approche par compétence a nécessité l’élaboration de référentiel d’activités, de compétences et de formation et a donc entraîné une réingénierie de la formation avec l’arrêté du 31 juillet 2009 relatif au diplôme d’état d’infirmier.
La méthodologie de recherche
Dans ce chapitre, nous proposons d’expliquer comment s’est effectué le choix de notre démarche de recherche par rapport au mémoire, les outils d’enquête utilisés interviewées ainsi que la méthodologie d’analyse.
Choix de la méthode
Suite à notre question de départ, il nous semblait important de poursuivre notre recherche sur le terrain, auprès de professionnels et à l’aide d’entretiens individuels. Nous avons donc souhaité rencontrer les professionnels des services de soins afin qu’ils nous parlent de leur vécu et de leurs expériences. Nos directeurs de mémoire de l’IFCS nous ayant laissé le choix de la méthodologie de recherche, nous avons choisi la démarche inductive. En effet, il nous semblait tout à fait légitime d’interroger les personnes concernées par notre sujet de recherche, de partir à la rencontre de nouvelles personnes ayant un vécu différent du notre, d’échanger et de partager différents points de vue.
Nous avons donc commencé par la partie empirique avec l’exploration du terrain.
Nous avons ainsi fait le choix d’une consigne initiale, de présenter la personne interviewée, le contexte de déroulement des entretiens, l’analyse du ressenti, l’analyse des entretiens et l’explication d’une éventuelle réorientation pour les entretiens suivants. Ensuite nous avons élaboré un cadre théorique avec le développement de différents concepts en lien avec notre problématique. Puis nous avons terminé par une partie pragmatique avec des orientations d’action.
Afin d’appréhender les difficultés rencontrées par les tuteurs, nous avons trouvé que cette méthode était tout à fait appropriée.
Les outils
Voyons quels sont les outils à notre disposition pour mener à bien cette recherche.
Selon L. Jovic (1994, p. 77) : « l’entretien de recherche est une méthode de collecte qui vise à recueillir les données (informations, ressentis, sentiments, récits, témoignages)… ». Différents outils sont indispensables à prendre en compte dans la méthodologie de recherche.
L’entretien non directif
L’entretien non directif a été influencé par la méthode de psychothérapie non directive (centrée sur le client) élaborée par Carl Rogers . La non directivité réside dans le fait de permettre à un individu la libre expression de sa communication dans l’entretien, sans l’influencer par des interrogations et sans en accentuer les contenus à l’aide de critères extérieurs. L’intervieweur va ainsi écouter son interlocuteur le mieux possible, le motiver pour qu’il s’exprime sur le sujet et veiller à accorder aux éléments du discours la même importance que le sujet lui-même leur accorde. Une attention particulière doit être portée aux perceptions et aux états affectifs de la personne interviewée.
L’objectif de ces entretiens est de recueillir un maximum d’informations sur un sujet, nous avons donc décidé d’utiliser cette méthode pour la première série d’entretiens.
L’entretien semi-directif
C’est une technique qualitative de recueil d’information permettant de centrer le discours des personnes interrogées autour de thèmes définis préalablement et consignés dans un guide d’entretien. Il laisse la possibilité de développer et d’orienter son propos.
Les paramètres de la situation d’entretien
Certains paramètres vont influencer le déroulement des entretiens. A. Blanchet et A. Gotman les décrivent ainsi « […] trois niveaux hiérarchiques de contextes peuvent être déterminés : l’environnement matériel et social, le cadre contractuel de la communication et les interventions de l’interviewer » (Ibid, p. 67).
Il est donc primordial que nous respections ces trois niveaux :
l’environnement
La programmation temporelle est un facteur important. Nous avons donc programmé les entretiens selon les disponibilités des interviewés. Ensuite nous avons pris en compte la« scène (qui) est caractérisée par la définition des lieux (le décor et ses significations sociales) et la configuration des places (les positions occupées par les partenaires de l’entretien) » (Ibid, p. 68). Les entretiens se sont passés pour la plupart dans des endroits calmes et toujours sur le lieu professionnel de l’interviewé. Ceci afin de faciliter la « production d’un discours soutenu et maîtrisé sur des thèmes opératoires » (Ibid, p. 68).
Enfin la distribution des acteurs c’est-à-dire le choix des populations interviewées est important. Nous avons donc choisi trois populations différentes. Dans un premier temps, les tuteurs qui sont l’élément central de notre question de départ. Puis ces entretiens nous ont amené à repenser notre question initiale et ont mis en exergue le rôle des formateurs qui est devenu notre population cible pour la deuxième série d’entretiens. Enfin dans un troisième temps, nous avons trouvé judicieux d’interviewer les maîtres de stage sur les mêmes thèmes que les formateurs afin d’avoir un autre regard avec des points de convergence et de divergence.
Le cadre contractuel de la communication
Il est primordial de créer un climat de confiance avec l’interviewé, d’où l’importance du premier contact comme le souligne A. Blanchet et A. Gotman (Ibid, p. 73) « Pour instaurer un cadre contractuel initial, l’interviewer doit annoncer à l’interviewé les motifs et l’objet de sa demande, et garantir la confidentialité de l’entretien ». Ainsi pour tous nos entretiens, nous avons essayé de créer ce climat de confiance. Lorsque nous avons pris contact avec les futurs interviewés, nous leur avons expliqué l’objet de l’entretien et le fait que l’anonymat serait respecté. Avant le début de chaque entretien, nous avons rappelé ces préalables et nous avons essayé de trouver une consigne initiale compréhensible de tous pour ne pas que les interviewés se sentent désemparés et ne puissent pas exprimer leurs idées.
Les modes d’intervention
Durant les entretiens, nous nous sommes servie de notre expérience notamment en psychiatrie. Nous avons ainsi eu une attitude empathique. Il fallait que nous soyons concentrée sur ce que nous disaient les interviewés afin de faire des reformulations et des relances si nécessaire.
La méthodologie d’analyse des entretiens
Tout de suite après l’entretien, nous avons écrit notre ressenti sur celui-ci. Cette étape va nous être nécessaire pour réaliser notre analyse qualitative. Puis comme le souligne R. Mucchielli (1998, p. 9), l’analyse du contenu permet de « classer, ordonner, quantifier et interpréter les réponses verbales et autres manifestations symboliques des individus ». Nous avons donc utilisé un dictaphone et nous avons retranscrit les entretiens mots pour mots.
Cette étape nous a ainsi permis de nous imprégner des propos de l’interviewé et ainsi débuter une réflexion. Ensuite nous avons réalisé une analyse du texte, nous avons donc fait une première lecture générale que L. Bardin a qualifié de « flottante » (1998, p. 128). « La première activité consiste à se mettre en contact avec les documents d’analyse, à faire connaissance en laissant venir à soi des impressions, des orientations. C’est ce qu’on peut appeler la phase lecture flottante […] petit à petit la lecture devient plus précise… ». C’est ainsi que lors d’une deuxième lecture nous avons souligné les mots et les idées qui étaient récurrents.
Nous avons ainsi pu dégager des catégories et des thèmes qui nous ont permis de réorienter notre travail de recherche pour les autres séries d’entretiens. Selon L. Bardin (Ibid, p. 150), « Les catégories sont des rubriques ou classes qui rassemblent un groupe d’éléments (unités d’enregistrement dans le cas de l’analyse de contenu) sous un titre générique, rassemblement effectué en raison des caractères communs de ces éléments ».
Enfin nous sommes passée à l’écriture de l’analyse. Nous avons décidé d’effectuer cette dernière entretien par entretien. A la fin de chacun d’entre eux, nous avons réalisé une synthèse et à la fin de chaque série nous avons réalisé un tableau récapitulatif. Puis dans la deuxième et troisième série d’entretiens nous avons fait le choix d’effectuer une analyse croisée. Dans le but, notamment, de rendre plus fluide la lecture du travail. Voyons maintenant l’analyse de la première série d’entretiens.
La première série d’entretiens auprès des tuteurs
Nous avons donc fait le choix de faire des entretiens exploratoires auprès de tuteurs.
En effet selon A. Blanchet et A. Gotman (2013, p. 39) « Les entretiens exploratoires ont pour fonction de compléter les pistes de travail suggérées par les lectures préalables et de mettre en lumière les aspects du phénomène auxquels le chercheur ne peut penser spontanément ».
Pour cela, il existe trois types d’entretiens : directif, semi-directif, non-directif, que nous avons décrit précédemment.
Ces entretiens ont été menés sous le mode non directif. Ceci afin de laisser les personnes interviewées s’exprimer librement par rapport à la question. Nous avons ainsi recueilli des propos spontanés sur les thèmes qui leur venaient à l’esprit. Puisque selon A. Blanchet et A. Gotman (2013, p. 39) « L’entretien exploratoire visant à faire émerger au maximum les univers mentaux et symboliques à partir desquels les pratiques se structurent… »
Entretien exploratoire n°1
Présentation de l’interviewé
L’interviewée est IDE depuis 18 ans et travaille en psychiatrie, dans un établissement public, depuis l’obtention de son diplôme. Elle était référente des étudiants et est devenue tutrice de stage depuis la nouvelle réforme. Elle a bénéficié d’une formation « tutorat infirmier » en 2009.
Contexte de réalisation de l’entretien
Cet entretien s’est déroulé dans le service de psychiatrie, dans le bureau du psychologue qui était absent ce jour là. L’infirmière avait terminé son poste de travail et avait donc du temps à nous accorder. Nous n’avons pas été dérangées durant l’entretien. Nous connaissions cet IDE puisque nous avons travaillé dans le même établissement lorsque nous exercions en psychiatrie. Ce premier choix n’était donc pas anodin puisqu’une relation de confiance était déjà établie.
L’entretien a commencé par une présentation sommaire (année de diplôme et service) puis nous avons annoncé la consigne : « En tant que tutrice, peux-tu me parler de l’évaluation de la progression, de l’étudiant en soins infirmiers, en stage ? »
Nous avons choisi de garder le tutoiement entre nous durant l’entretien pour rester naturelles. Celui-ci s’est donc déroulé sous la forme d’une conversation avec des échanges.
Nous avons reformulé certaines idées que nous pensions intéressantes d’approfondir. Il n’y a pas eu de moments gênants peut-être était-ce dû au fait que nous nous connaissions. L’entretien a duré 26 minutes.
Le ressenti
Un entretien est souvent stressant car nous ne savons pas si la personne sera réellement disponible intellectuellement. En effet, l’IDE venait de finir son poste en psychiatrie, service qui demande une concentration soutenue et nous appréhendions le fait que l’IDE soit fatiguée ou peu réceptive à notre démarche.
La seule difficulté rencontrée a été dans la reformulation des idées sans influencer les réponses. En effet nous nous sommes servie tout d’abord de notre expérience en psychiatrie et des nombreux entretiens que nous avons déjà pu réaliser, puis nous nous sommes rapportée aux apports théoriques ainsi qu’aux travaux de groupe à l’IFCS sur notamment la reformulation de mots-clés ou de phrases. Cependant n’ayant pas de grille d’analyse puisque c’était des entretiens exploratoires, beaucoup de notions étaient évoquées et il nous a été difficile de repérer les différents thèmes lors de l’entretien. Celui-ci fut également un test afin de savoir si nos questions étaient comprises et si elles étaient assez ouvertes pour permettre à nos interlocuteurs de laisser libre cours à leurs pensées.
L’analyse de l’entretien
Après la phase de la lecture « flottante », nous avons regroupé les thèmes suivant les différents acteurs intervenant dans le parcours de formation de l’étudiant.
Les professionnels des terrains de stage
Le tuteur
L’IDE fait d’emblée la comparaison avec l’ancien programme et souligne les difficultés qu’elle rencontre. « Un bon moyen est de partir là-dessus, voir avec l’ancien diplôme justement. Mais le propos n’est pas de faire le procès du nouveau diplôme […] » « […] je trouve qu’il y a beaucoup de difficultés justement pour voir la progression des étudiants… »
Nous l’avons laissée poursuivre afin de savoir en quoi elle rencontrait des difficultés et nous les avons classées par thèmes.
Entretien exploratoire n°2
Présentation de l’interviewé
L’interviewé est un IDE, diplômé depuis 11 ans. Il travaille en cardiologie depuis l’obtention de son diplôme. Il était l’un des référents de l’encadrement des étudiants et est devenu tuteur de stage avec la nouvelle réforme de 2009. Il a suivi une formation « tutorat infirmier » en 2011.
Contexte de réalisation de l’entretien
Cet entretien fait suite à un rendez-vous téléphonique pris 5 jours avant celui-ci. Le but de la démarche avait donc été expliqué. L’infirmier m’a donc donné rendez-vous après son poste de travail du matin. L’entretien s’est déroulé dans le service de cardiologie, dans le bureau du cadre de santé qui était absent. Nous n’avons pas été dérangés durant l’entretien.
L’entretien a commencé par une présentation sommaire (année de diplôme et service) puis nous avons annoncé la consigne : « En tant que tuteur, pouvez-vous me parler de l’évaluation de la progression, de l’étudiant en soins infirmiers, en stage ? »
Cet entretien de 31 minutes s’est donc déroulé sous la forme d’une conversation avec des échanges. Nous avons, comme dans le premier entretien, reformulé certaines idées que je pensais intéressantes d’approfondir.
Le ressenti
Nous appréhendions un peu l’entretien du fait que je ne connaissais pas la personne. A mon arrivée, l’IDE nous a proposé un café ce qui a permis un moment de convivialité. Cet entretien fut riche avec une vision quelque peu différente de la première interviewée. Cependant l’entretien fut assez rapide. Avec du recul, nous nous sommes aperçue que l’infirmier devait être assez pressé. Ses réponses étaient assez brèves et je n’ai probablement pas su reformuler suffisamment les idées pour approfondir certaines notions.
Contexte de réalisation de l’entretien
Cet entretien fait suite à une première prise de contact durant mon stage d’encadrement du module 4. Le rendez-vous fut pris 2 jours avant. Le but de la démarche avait donc été expliqué. Faisant des horaires coupés ce jour-là, l’infirmière nous a donc donné rendez-vous durant sa pause du midi. Il s’est déroulé dans le service de cardiologie, dans le bureau du cadre de santé qui était absent. Nous n’avons pas été dérangées durant l’entretien.
L’entretien a commencé par une présentation sommaire (année de diplôme et service) puis nous avons annoncé la consigne : « En tant que tutrice, pouvez-vous me parler de l’évaluation de la progression, de l’étudiant en soins infirmiers, en stage ? » Cet entretien s’est donc déroulé sous la forme d’une conversation avec des échanges.
Nous avons reformulé certaines idées que je pensais intéressantes d’approfondir. L’entretien a duré 25 minutes.
Le ressenti
Nous appréhendions un peu l’entretien du fait que l’infirmière était toujours en poste de travail mais sur le temps de sa pause. Nous avions donc un peu peur qu’elle ne soit pas intellectuellement ou physiquement disponible. A notre arrivée, elle avait fini de déjeuner et elle nous a proposé un café. L’entretien fut riche et nous a permis d’avoir de nouveaux éléments afin de repenser notre question de départ. Cependant, l’infirmière avait un débit de paroles assez soutenu et il était parfois difficile de ressortir les idées les plus importantes.
L’analyse de l’entretien
Comme pour les deux précédents entretiens nous avons fait le choix de classer les réponses par thèmes. Cet entretien fut très intéressant puisque de nouvelles notions sont apparues.
Entretien exploratoire n°4
Présentation de l’interviewé
L’interviewée est une IDE d’un centre hospitalier de la région, diplômée depuis 7 ans.
Elle a travaillé dans différents services avant d’être en chirurgie traumatologie depuis 6 ans.
Elle est tutrice depuis 4 ans mais n’a pas suivi la formation sur le « tutorat infirmier ».
Contexte de réalisation de l’entretien
Cet entretien fait suite à une première prise de contact durant notre stage d’encadrement du module 4. Le rendez-vous fut pris 3 jours avant sa réalisation. Le but de la démarche avait donc été expliqué. Revenant pour une réunion ce jour là, elle nous avait donné rendez-vous à 17h. Il s’est déroulé dans l’infirmerie, seul bureau disponible. Nous avons été dérangées à deux reprises. Ceci fut un peu déstabilisant aussi bien pour l’IDE que pour moi mais nous avons su nous concentrer à nouveau sur le thème de l’entretien.
Cet entretien s’est donc déroulé sous la forme d’une conversation avec des échanges. J’ai reformulé certaines idées que je pensais intéressantes d’approfondir. L’entretien a duré 22 minutes.
Le ressenti
L’entretien s’est déroulé de façon courtoise. Elle nous a proposé un café ce qui a permis de prendre un peu de temps et ainsi faire connaissance. Mis à part les deux interruptions où il est vrai, nous avons perdu le fil de notre pensée, l’entretien s’est bien déroulé. L’entretien fut assez court, l’infirmière revenant sur les mêmes thèmes, il fut difficile de trouver des questions afin d’élargir la pensée de l’interviewée.
Choix et présentation des formateurs
Nous avons fait le choix d’interviewer des formateurs de 3 IFSI différents dans 2 régions différentes afin d’obtenir une diversité de pratiques avec des points convergents voire divergents.
Le premier formateur, que l’on nommera F1 est issu d’un IFSI de l’Aisne. Diplômé infirmier depuis 13ans, il a exercé dans divers services en secteur public et privé. Il a exercé comme cadre de santé dans différents services et il a intégré l’IFSI en 1999. Il a en charge la coordination des 2èmes années avec d’autres cadres formateurs. Le fonctionnement de cet IFSI est tel que les formateurs coordonnent les UE de leur promotion de référence.
Le deuxième formateur, que l’on nommera F2, exerce dans un IFSI du Nord. IFSI dans lequel nous travaillons. Elle a travaillé comme infirmière dans différents services avant d’intégrer cet IFSI en 1998, comme infirmière enseignante. Elle est diplômée cadre de santé depuis 2002 et a été responsable de différentes promotions infirmières et aides-soignantes.
Dans cet IFSI, contrairement au précédent, les formateurs coordonnent une promotion et des Unités d’Enseignements sur les 3 promotions. Le troisième formateur, que l’on nommera F3 exerce dans un autre IFSI du Nord. Elle a travaillé comme infirmière dans différents services avant d’intégrer l’IFSI en 2003 comme faisant fonction cadre de santé pendant 2 ans puis cadre de santé formateur depuis 2005. Elle s’est occupée de différentes promotions. Comme l’IFSI précédent, les formateurs coordonnent une promotion et des Unités d’Enseignements sur les 3 promotions.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : L’émergence d’un questionnement dans un contexte
Chapitre 1 : L’émergence d’un questionnement
Chapitre 2 : L’évolution de la profession et de la formation infirmière
DEUXIEME PARTIE : A la rencontre de l’expérience exprimée
Chapitre 3. La méthodologie de recherche
Chapitre 4. La première série d’entretiens auprès des tuteurs
Chapitre 5. La deuxième série d’entretiens auprès des cadres de santé formateurs
Chapitre 6. La troisième série d’entretiens auprès des maîtres de stage (cadre de santé)
Chapitre 7. Synthèse croisée et évolution de la question de départ
TROISIEME PARTIE : A la rencontre des auteurs
Chapitre 8 : L’alternance
Chapitre 9 : Le partenariat
Chapitre 10 : L’accompagnement
Chapitre 11 : Problématique et hypothèse
QUATRIEME PARTIE : Décentration et orientations d’actions
Chapitre 12 : Une décentration nécessaire
Chapitre 13 : Le contexte de proposition d’action
Chapitre 14 : Un existant à consolider : la co construction des parcours de stage
Chapitre 15 : Une ingénierie inventive au service de l’amélioration du partenariat
CONCLUSION GENERALE
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES SCHEMAS ET DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
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