La trilogie : L’attachement et la perte

La théorie de l’attachement

La théorie de l’attachement est le fruit du travail du psychiatre et psychanalyste anglais, John Bowlby (1907-1990). Il a cherché à expliquer comment et pourquoi l’enfant crée des liens avec ses principaux donneurs de soins. Plus spécifiquement, son centre d’ intérêt principal était la relation mère-enfant. Afin de mieux comprendre sa théorie et son évolution à travers le temps, il est intéressant de se pencher sur le parcours de Bowlby et d’explorer ses travaux.

Edward John Mostyn Bowlby est né à Londres en 1907 et il était le quatrième d’une famille de six enfants (van Dijken, van der Veer, van IJzendoorn & Kuipers, 1998). Son père, Anthony Alfred Bowlby, officier haut-placé de l’armée britannique, était qualifié comme ayant une forte personnalité et qui s’en tenait à ses idées lorsqu ‘ il était convaincu d’avoir raison (van Dijken, van der Veer, van IJzendoorn & Kuipers, 1998). Bowlby fut d’ ailleurs connu comme étant une personne également entêtée et qui pouvait s’obstiner à trouver des preuves pour soutenir ses idées (van der Horst, van der Veer & van IJzendoorn, 2007). On en sait peu sur la mère de Bowlby, May Bridget Mostyn, toutefois, certains la décrivait comme étant «froide» (Parkes, 1995, p.17), «distante et égoïste» (Holmes, 1993, p.36). Une chose est sûre, elle a su transmettre sa passion de la nature à ses enfants (van Dijken, van der Veer, van IJzendoorn & Kuipers, 1998) et il est possible que cela ait pu rendre Bowlby plus réceptif aux concepts éthologiques plus tard dans sa vie, sujet qui sera exploré plus loin.

Sans s’étendre dans les détails de l’enfance de Bowlby, soulignons que son enfance a été parsemée d’expériences de séparation. En effet, l’absence fréquente de son père en raison de son travail, le départ de sa nounou favorite à l’âge de 4 ans et la fréquentation d’un pensionnat représentent des événements importants de l’ enfance de Bowlby pouvant avoir eu un impact sur sa vision de la séparation (van der Horst, 2011). D’ ailleurs, même si Bowlby considérait qu’ il a eu uneenfance «parfaitement conventionnelle » (HlInter, 1990), il a mentionné à sa femme, Ursula Bowlby, ainsi qu’à son fils aîné, Richard Bowlby, que son enfance a eu un effet considérable sur lui et qu’ il a été «suffisamment blessé, mais pas suffisamment endommagé» (<<sllfficiently hllrt but not sufficiently damaged», p.l1 , van Dijken, 1998).

À l’âge de 14 ans, alors qu’ il étudiait au Royal Naval College de Darmouth, Bowlby a été introduit pour la première fois aux écrits de Sigmund Freud (Newcombe & Lemer, 1982). li est difficile de dire comment cette découverte a eu un impact sur lui, mais il a ensuite délaissé sa jeune carrière militaire pour se diriger vers une carrière qui pourrait «améliorer la communauté en un tout» (Lettre de Bowlby à sa mère, en 1924, cité dans van Dijken, 1998, p.46). En 1925, il a donc décidé d’entreprendre des études en médecine par le biais du programme de sciences de la nature au Trinity College à Cambridge où la biologie faisait partie prenante de l’ enseignement (van der Horst, 2011). Toutefois, deux ans plus tard, son fort intérêt pour la psychologie l’a fait tourner vers les sciences morales (<<Moral Sciences»). C’ est à ce moment que Bowlby fut initié à des techniques minutieuses d’observation et d’expérimentation dans des contextes réels (Van Dijken, Van der Veer, Van IJzendoom & Kuipers, 1998).

Entre temps, Bowlby continuait de lire les livres de Freud. D’ailleurs, «Introductory Lectures on Psycho-analysis» (1917) fait partie des Il livres les plus importants qu’il a lus (van der Horst, 20 Il). Il faut dire que dans les années 20, les idées psychanalytiques de Freud étaient en vogue dans plusieurs établissements d’enseignement en psychologie (Van der Horst, 2011). De ce fait, en 1928 et 1929, Bowlby a fait deux stages dans deux écoles dites progressives, soient Bedales et Priory Gate (van Dijken, van der Veer, van IJzendoom & Kuipers, 1998) où la théorie psychanalytique y était prônée pour comprendre les enfants qu’on qualifiait comme étant perturbés. Dans le cadre de ces stages, Bowlby vivait avec les enfants au quotidien et leur enseignait. Son stage à l’ école Priory Gate a représenté une expérience particulièrement significative pour Bowlby. Cette école proposait l’hypothèse que les comportements des enfants perturbés s’expliquaient par le fait qu’ ils aient grandis dans des familles qui ne leur avaient pas prodigué la sécurité et l’amour que des parents dits normaux seraient sensés offrir (Lane, 1928). Il est intéressant de souligner que cette année-là, Bowlby a écrit à sa mère et lui affirmait ce qui suit:

La trilogie : L’attachement et la perte

Le premier volume de la trilogie de Bowlby, L’attachement (1969), introduit la théorie de l’attachement comme telle. Il y fait un résumé des différentes études empiriques sur lesquelles il s’est basé pour élaborer sa théorie en soulignant que les travaux de James Robertson et de Mary Ainsworth constituent ses principales sources de données. L’ auteur ajoute que son cadre de référence est la psychanalyse, entre autres, parce que ses premières réflexions en rapport avec l’ attachement ont été influencées par les travaux psychanalytiques. Selon lui, la psychanalyse demeure la théorie la plus utilisée et utilisable, et ce, même si cette dernière présente des lacunes, tel que le fait qu ‘ elle se prête peu à la vérification empirique.
Le souci qu ‘ a l’ auteur à lier la recherche empirique à la théorie psychanalytique est présent dans l’ ensemble de son ouvrage. En effet, Bowlby tient à appuyer la psychanalyse à l’aide d’études et soutient que cela est faisable, entre autres, parce que l’on peut compter sur la spontanéité et la transparence des enfants et ainsi observer leurs comportements de manière objective. Selon lui, la théorie psychanalytique du développement doit être vérifiée par des prédictions sur la base de l’observation directe des nourrissons et des jeunes enfants. Soulignons que, même si Bowlby se base sur la psychanalyse pour élaborer sa théorie, il reconnait tout de même diverger sur divers points d’avec celle-ci, en affirmant, par exemple, ne pas reprendre les propositions de la psychanalyse relatives à l’énergie psychologique ou aux forces psychologiques. Il souligne tout de même que les théories des relations objectales de Klein, Balint, Winnicott et Fairbain ont grandement influencé sa pensée, mais il remplace le terme « relations d’objet» par «attachement» ou «figure d’ attachement». L’ importance de l’ influence de la relation avec une personne significative dans les premières années de la vie de l’enfant paraît essentielle dans la= théorie de Bowlby. Toutefois, l’aspect empirique sera priorisé par l’auteur, ce qui explique la préconisation de l’éthologie à la psychanalyse au final.

Les grandes lignes de la théorie de l’attachement

Le système d’attachement envisagé par Bowlby (1969, 1973, 1982) ne devient organisé que pendant la deuxième moitié de la première année de vie de l’ enfant, et ce, même s’ il se construit sur des expériences vécues dès les premiers mois. Le comportement d’ attachement comprend tout type de comportement qui résulte en l’ obtention ou la préservation d’ une proximité à une autre personne importante. Ainsi, l’accessibilité à la personne et sa capacité à répondre aux besoins de l’enfant influenceront le comportement d’attachement et, par le fait même, son bien-être.

Par exemple, un enfant peut tout simplement vérifier par le regard si sa mère demeure accessible et prête à répondre à ses besoins. Le fait de la voir le rassurera et il pourra retourner à ses occupations. Cela peut également se manifester plus activement par des comportements suscitant l’ attention de la figure d’attachement comme en adoptant des actions telles que suivre, s’agripper, appeler ou pleurer. Ajoutons que l’auteur (Bowlby, 1969) considère que l’ enfant s’attend à ce que son donneur de soins comprenne ses comportements d’attachement pour obtenir non seulement du confort, de l’apaisement et de la protection, mais aussi pour qu’ il lui permette éventuellement d’être autonome et explorateur.

Selon la théorie de l’attachement, lors des premières années de la vie, lorsqu ‘un enfant est séparé de la figure d’attachement, cela engendrerait un sentiment de détresse et de chagrin. L’enfant cherche donc à maintenir l’ accessibilité et la réactivité du donneur de soins. Le système d’attachement est activé lorsque l’enfant se sent en danger. Il émet alors des signaux pour interpeller la figure d’attachement. 11 doit savoir s’ il peut compter sur sa mère pour répondre aux divers besoins qu’ il ne peut combler lui-même.

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Table des matières

Remerciements 
Introduction 
Contexte théorique
La théorie de l’attachement
La trilogie : L’attachement et la perte
Les grandes lignes de la théorie de l’ attachement
Autres contributeurs de la théorie de l’attachement
Mary Ainsworth
Mary Main
Patricia M. Crittenden
Modèles internes opérants
Origines du concept
Contenu des MIO
Fonction et développement des MIO
Structure et processus des MIO
Évolution des MIO dans la vie
Modèles contemporains des MIO adulte
Transmission intergénérationnelle des MIO
Développement et transmission intergénérationnelle de l’attachement désorganisé
Comportements parentaux désorganisant l’attachement
La maltraitance
Comportements effrayés/effrayants (FIF)
Communication affective perturbée
Dimensions intrapsychiquesÉtat d’esprit non-résolu en regard d’une perte ou d’un trauma (U)
État d’esprit hostile/impuissant (HH)
MentalisationIF onctionnement réflexif (FR)
Méthode
Résultats
Discussion
Ressources psychiques à l’âge adulte
Autres facteurs de protection
Entourage positif pendant l’enfance
Ressources externes à l’âge adulte
Interventions thérapeutiques
Conclusion 
Références

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